- A propos de l'islam : « Ce qui distingue, essentiellement le
musulman, c’est la haine de la science, c’est la persuasion que la recherche
est inutile, frivole, presque impie ; la science de concurrence faite à Dieu ;
la science historique parce que, s’appliquant à des temps antérieurs à l’islam,
elle pourrait raviver d’anciennes erreurs. »
- A propos des peuples arabophones : « Non seulement, ce ne
sont pas des Arabes de sang ; mais ils n’ont rien d’arabe d’esprit. Ils se
servent de l’arabe ; mais ils en sont gênés, comme les penseurs du Moyen Âge
sont gênés par le latin et le brisent à leur usage. L’arabe, qui se prête si
bien à la poésie, est un instrument fort incommode pour la métaphysique. Les
philosophes et les savants arabes sont en général d’assez mauvais écrivains. »
- Renaissance et religion : « La renaissance scientifique de
l’Europe ne s’est pas faite non plus avec le catholicisme ; elle s’est faite
contre le catholicisme […]. »
- Arabité et islam : " La question qui commence à se
poser à la fin du 19e siècle est celle du nationalisme arabe : qu’est-ce qu’un
Arabe ?
La réponse d’Al-Afghani diffère de celle de Renan, tout en
étant très simple puisqu’elle fonde la nationalité sur la langue : sont Arabes
ceux qui parlent arabe, et ceci quelle que soit leur religion. Al-Afghani
distingue ainsi très clairement la religion et la nationalité, l’islam et
l’arabité : tous les Arabes ne sont pas musulmans et les Arabes musulmans ne
l’ont pas toujours été. Mais la question de l’arabité ne préoccupe guère
al-Afghani qui est au contraire très rétif à tout sentiment d’‘asabiya qui est
un principe de division et une cause de l’affaiblissement de l’Empire
musulman."
- L’autre point d’accord entre al-Afghani et Ernest Renan est
la situation du monde musulman : « Il est permis de se demander comment la
civilisation arabe, après avoir jeté un si vif éclat sur le monde, s’est
éteinte tout à coup ; comment ce flambeau ne s’est pas rallumé depuis et
pourquoi le monde arabe reste toujours enseveli dans de profondes ténèbres. »
« Ici la responsabilité de la religion musulmane apparaît
tout entière. Il est clair que, partout où elle s’est établie, cette religion a
cherché à étouffer les sciences et elle a été merveilleusement servie dans ses
desseins par le despotisme. »
« En songeant toutefois que la religion chrétienne a précédé
de plusieurs siècles dans le monde la religion musulmane, il faut espérer que
la société musulmane arrivera un jour à briser ses liens et à marcher
résolument dans la voie de la civilisation à l’instar de la société occidentale
pour laquelle la foi chrétienne, malgré ses rigueurs et son intolérance, n’a
point été un obstacle invincible »
- Al-Afghani souscrit à une vision évolutionniste elle-même
caractéristique du 19e siècle. Le chemin parcouru par les sociétés chrétiennes
sera parcouru par les sociétés musulmanes. Celles-ci ne sont pas inférieures,
mais simplement en retard, retard facilement explicable par le décalage entre
la naissance du christianisme et la naissance de l’islam.
Al-Afghani apparaît ainsi comme un des initiateurs de la Nahda , « l’Éveil »,
mouvement de renaissance du monde arabe qui s’est développé à la fin du
19esiècle.
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Ce qui m'amène au
constat que la Nahda a été dévoyée par des abrutis qui n’ont rien compris
à l’esprit qui animait le fondateur de ce mouvement politique.
A moins que ce ne soit
une supercherie de la part de Ghannouchi et de ses hommes pour
mieux dominer les tunisiens !
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