lundi 12 mars 2012

NE TOUCHEZ PAS À NOTRE DRAPEAU NATIONAL !

Article publié dans : Kapitalis

Ce matin du 11 mars, émouvant salut au drapeau au-dessus du palais présidentiel de Carthage. 
Le président Moncef Marzougui a su trouver les mots et le ton pour dénoncer l’outrage fait à notre drapeau tunisien par une bande de fanatique. 
Son émotion et sa colère semblaient sincères ... alors qu'il avait lui aussi des velléités en tant que pan-arabistes, de toucher au fondement de la nation tunisienne et ce qui fait son unité en proposant un nouveau drapeau pour remplacer l'actuel.

C'était pour lui l'occasion de distinguer Khaoula Rchidi, la jeune étudiante courageuse qui, mue par son unique patriotisme, a osé braver les fous d’Allah pour les empêcher d'arracher notre drapeau* national flottant au-dessus de la faculté de Mannouba et le remplacer par celui de leur mouvance extrémiste salafiste. Quand ils ont osé hisser leur bannière noire, il a fallu que ce soit cette jeune fille qui bouge alors que la police pourtant présente, n’a pas bougé, entraînant une réaction indignée et massive de la société civile.  

Le silence du gouvernement Jebali et de ses ministres a choqué énormément les tunisiens de tout bord. Jebali et ses ministres de l’enseignement supérieur ainsi que celui de l’intérieur sont restés indifférents à l'émotion que cet affront avait suscité et à l'indignation générale qu'il avait provoquée !
Les mêmes qui se sont pourtant empressés de mettre 3 malheureux journalistes en garde à vue pour une photo qu’ils estimaient choquante, alors qu’ils ne semblent pas choqués par l’atteinte à nos symboles nationaux, que ce soit par l’outrage fait publiquement à notre drapeau national ou par le projet de ceux qui l'ont outragé et veulent changer notre hymne national !
Enfin le président Moncef Marzougui reprend son rôle et ose, bien que tardivement, défier son allié Ennahdha en condamnant le laxisme du gouvernement en lui rappelant qu'il est intolérable qu'une minorité puisse s'arroger le droit d'imposer son idéologie par la violence aux enseignants de la faculté de Mannouba dont leur Ministre de tutelle Ben Salem, irresponsable, ose reporter la responsabilité sur le doyen; mais aussi aux les tunisiens de manière générale.

Il met en garde les salafistes contre tout débordement de nature à outrager les symboles de l'Etat.
Il rappelle que la loi doit être appliquée et que les fauteurs qui ont outragé notre drapeau national, doivent présenter leurs excuses et si besoin est, doivent en rendre compte à la justice. 
Il n'est jamais trop tard pour bien faire, monsieur le président, à moins qu'il s'est saisi de cet incident par opportunisme politique pour donner le change d'un patriotisme douteux ! 

Encore bravo et toutes les félicitations à cette brave jeune femme qui avec ses tripes s'est levée courageusement contre la barbarie et l'obscurantisme. J'espère qu'elle sera un exemple  pour toutes les tunisiennes libres qui veulent vivre dans un pays libre.

Lors de l'élection de Moncef Marzougui, j’ai espéré qu'il serait, comme il le disait lui même, un rempart contre les dérives de ses alliés islamistes. 
Il faut espérer qu'il continuera à réagir à chaque fois que son allié franchira la ligne jaune.

Rachid Barnat

* Le drapeau tunisien a vu le jour le 20 octobre 1827, sous le règne du Bey Hussein II (1824-1835). Son rouge prédominant est incrusté, en son centre, d'un disque blanc où figure un croissant entourant une étoile à cinq branches. Il fait partie des vingt plus anciens drapeaux du monde, encore en service. Il illustre le particularisme d'une Tunisie qui affirmait sa structure étatique, qui la distinguait des autres provinces de l'empire ottoman, dès le premier tiers du XIXe siècle. Resté le drapeau officiel du pays sous le protectorat français (1881-1956), il a été maintenu après l'indépendance, le 20 mars 1956, tant il symbolise une tunisianité enracinée. 






2 commentaires:

  1. Cette courageuse jeune femme est belle comme une face de médaille ; peut-être bientôt pour un autre emblème en plus du drapeau ...

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  2. Une Marianne tunisienne ? Pourquoi pas.

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