mardi 27 mars 2012

L'OPPORTUNISME

Il y a des opportunistes parmi les politiques ; comme il y a des opportunistes aussi parmi les artistes !  

Au lendemain du départ de ZABA, chassé par la révolution de la jeunesse tunisienne, Ghannouchi et ses hommes sont arrivés comme des rapaces pour la chevaucher et la dévoyer des objectifs que scandaient les jeunes morts pour elle : LIBERTE, DIGNITE et TRAVAIL ! Puisqu’ils n’ont rien d’autre à proposer aux tunisiens que de refaire leur éducation religieuse ! Ce qui est d’une prétention insultante à l’intelligence des tunisiens.

Depuis le 14 janvier et plus particulièrement depuis le retour de Ghannouchi de son exil londonien, beaucoup d’opportunistes ont investis la scène politique et certains ont procédé même à un retournement de veste spectaculaire et sans vergogne.
Devant la profusion de pétrodollars de l’émir du Qatar dépensées pour soutenir son poulain Ghannouchi, certains ont très vite compris qu’il leur fallait s’adapter à la nouvelle donne.
Des hommes politiques connus faisant parti du RCD n’ont pas hésité à se laisser pousser la barbe, à se faire la marque au front marque de leur nouvelle «ferveur » de pratiquant, de se déguiser au besoin avec des tenues traditionnelles tunisiennes voir qataries, eux qui portaient le costume/cravate de rigueur au RCD !
Et comble du comble, ils ont rallié le parti Ennahdha en bon opportunistes dans l’espoir de poursuivre leur carrière politique sous une autre bannière ! 

De même certains chanteurs tunisiens bien connus des tunisiens pour leur répertoire et son style populaire et léger « chant ch’aabi » avec mézoued et darbouka, se convertissent dans d’autres registres « religieux » pour plaire, je suppose, à Ghannouchi nouveau maître de la Tunisie pour eux.
Sauf qu’ils vont très vite en besogne. Le Calife n’y est pas encore et eux ils risquent de perdre leur public et leur popularité auprès de lui, lui qui les a faits !
Ainsi, ils se spécialisent dans le « néchid » (chant religieux) !
Et pour faire bonne mesure pour plus de crédibilité auprès du nouveau public qu’ils veulent séduire, ils vont à la Mecque pour faire le « grand hajj » (pèlerinage) et la « oum’ra » (simple visite des lieux saints) et vont jusqu’à adopter la mode qatari ou arabique ! Pensant naïvement que l’habit fait le moine.

En Tunisie, le chant religieux a toujours existé mais se chante par des groupes tels que les  « Soulamia »….. mais jamais en solo comme c’est répondu chez les soufis de Turquie et des pays du Balkan. Ce qui suppose une connaissance de la culture soufi et le rituel soufi dans l’art du chant, que nos apprentis chanteurs confondent avec le wahhabisme qu’ils imitent sans se rendre compte que ces deux styles sont diamétralement opposés par l’esprit islamique qui les sous-tend et surtout par la philosophie des lumières qui caractérisent le soufisme contrairement au wahhabisme qui abhorre la philosophie tout simplement !

L’un de ces « nouveaux » chanteurs fraîchement convertis à l’islamisme en retournant sa veste : le jeune El Afrit !


Malheureusement, cette "mode" a été initiée bien avant les révolutions arabes par Sami Youssef qui vit à Londres, à qui une journaliste tunisienne rappelle que la voie vers dieu est pavé de dollars ...   


Rachid Barnat

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