Ce
matin du 11 mars, émouvant salut au drapeau au-dessus du palais présidentiel de
Carthage.
Le président Moncef Marzougui a su trouver les
mots et le ton pour dénoncer l’outrage fait à notre drapeau tunisien par une
bande de fanatique.
Son émotion et sa colère semblaient sincères ... alors qu'il avait lui aussi des
velléités en tant que pan-arabistes, de toucher au fondement de la
nation tunisienne et ce qui fait son unité en proposant un nouveau drapeau pour
remplacer l'actuel.
C'était pour lui
l'occasion de distinguer Khaoula Rchidi, la jeune étudiante courageuse qui,
mue par son unique patriotisme, a osé braver les fous d’Allah pour les empêcher
d'arracher notre drapeau* national flottant au-dessus de la faculté de Mannouba
et le remplacer par celui de leur mouvance extrémiste salafiste. Quand
ils ont osé hisser leur bannière noire, il a fallu que ce soit cette jeune fille
qui bouge alors que la police pourtant présente, n’a pas
bougé, entraînant une réaction indignée et massive de la société civile.
Le silence du gouvernement Jebali et de ses
ministres a choqué énormément les tunisiens de tout bord. Jebali et ses
ministres de l’enseignement supérieur ainsi que celui de l’intérieur sont
restés indifférents à l'émotion que cet affront avait suscité et à l'indignation générale qu'il avait provoquée !
Les
mêmes qui se sont pourtant empressés de mettre 3 malheureux journalistes en
garde à vue pour une photo qu’ils estimaient choquante, alors qu’ils ne
semblent pas choqués par l’atteinte à nos symboles nationaux, que ce soit par
l’outrage fait publiquement à notre drapeau national ou par le projet de ceux
qui l'ont outragé et veulent changer notre hymne national !
Enfin le président Moncef Marzougui reprend son rôle
et ose, bien que tardivement, défier son allié Ennahdha en condamnant le
laxisme du gouvernement en lui rappelant qu'il est intolérable qu'une minorité
puisse s'arroger le droit d'imposer son idéologie par la violence aux enseignants de la faculté de Mannouba dont leur Ministre de tutelle Ben Salem, irresponsable, ose
reporter la responsabilité sur le doyen; mais aussi aux les tunisiens de manière
générale.
Il met en garde les salafistes contre tout
débordement de nature à outrager les symboles de l'Etat.
Il rappelle que la loi doit être appliquée et que
les fauteurs qui ont outragé notre drapeau national, doivent présenter leurs excuses et si besoin est, doivent en rendre compte à la justice.
Il n'est jamais trop tard pour bien faire, monsieur
le président, à moins qu'il s'est saisi de cet incident par opportunisme politique pour donner le change d'un patriotisme douteux !
Encore bravo et toutes les félicitations à cette brave jeune femme qui avec ses tripes s'est levée courageusement contre la barbarie
et l'obscurantisme. J'espère qu'elle sera un exemple pour toutes les tunisiennes
libres qui veulent vivre dans un pays libre.
Lors de l'élection de Moncef Marzougui, j’ai espéré
qu'il serait, comme il le disait lui même, un rempart contre les dérives de ses alliés islamistes.
Il faut
espérer qu'il continuera à réagir à chaque fois que son allié franchira la
ligne jaune.
* Le drapeau tunisien a vu le jour le 20 octobre 1827, sous le règne du Bey Hussein II (1824-1835). Son rouge prédominant occupé, en son centre, d'un disque blanc où figure un croissant entourant une étoile à cinq branches. Il fait partie des vingt plus anciens drapeaux du monde, encore en service. Il illustre le particularisme d'une Tunisie qui affirmait sa structure étatique, qui la distinguait des autres provinces de l'empire ottoman, dès le premier tiers du XIXe siècle. Resté le drapeau officiel du pays sous le protectorat français (1881-1956), il a été maintenu après l'indépendance, le 20 mars 1956, tant il symbolise une tunisianité enracinée.
Cette courageuse jeune femme est belle comme une face de médaille ; peut-être bientôt pour un autre emblème en plus du drapeau ...
RépondreSupprimerUne Marianne tunisienne ? Pourquoi pas.
RépondreSupprimer