La Troisième République Tunisienne

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jeudi 17 avril 2014

Le tunisien affirme sa tunisianité à travers la derja*, la langue tunisienne née de son histoire

* Le tunisien, l’écrit de la rue

Elodie AUFFRAY
Langue des réseaux sociaux, des tags et du rap, le dialecte sort de la sphère familière, s’invite dans les discours officiels, grignotant le terrain de l’arabe littéraire.

«Je m’adresse à vous dans la langue de tous les Tunisiens et Tunisiennes», annonçait solennellement Zine el-Abidine ben Ali en commençant son discours, au soir du 13 janvier 2011. Pour sa troisième intervention télé depuis l’immolation de Mohamed Bouazizi et pour la première fois en vingt-trois ans de pouvoir, l’autocrate, piètre orateur, remisait son arabe classique pour s’exprimer en derja, le dialecte du peuple. «Fhemtkom» («Je vous ai compris»), a-t-il répété lors de l’allocution, jouant la corde sensible. Insuffisant pour la rue : le lendemain, le tyran chutait. La formule, elle, est passée à la postérité, raillée, détournée, remixée version house ou rap. C’était la dernière preuve du décalage entre le raïs et le peuple.

Puis la langue de bois du régime a laissé la place à un défoulement verbal collectif. Dans le grand chambardement révolutionnaire, la parole s’est libérée, suscitant un micromouvement, difficilement perceptible aux oreilles occidentales : le dialecte tunisien, langue du peuple, se pousse hors de sa sphère familière, rognant quelques arpents des vastes prérogatives de l’arabe littéraire. La conquête, sans bruit, est bien dans l’air du temps anti-élitiste : «Il faut avoir un certain niveau d’éducation pour comprendre l’arabe littéraire. Le tunisien est plus simple, plus accessible», relève Hager Ben Ammar, professeure d’arabe et passionnée de la derja, qu’elle enseigne depuis dix-huit ans aux étrangers.

AU NOM DU CORAN ET DU PANARABISME

En Tunisie, comme dans tous les pays arabes, l’arabe littéraire (ou classique) coexiste avec le dialectal. Au premier, le prestige : la langue du Coran et de l’unité arabe est celle (à l’écrit et à l’oral) de l’enseignement, des médias, de l’administration, de la politique, des sciences, la littérature, la liturgie. Au second, propre à chaque pays, les usages privés, la maison, la rue. Et la seule sphère du parler : le dialecte «ne s’écrit pas», stipule le dogme qui attribue au littéraire, langue de l’unité politique et religieuse arabe, le privilège exclusif et historique de l’imprimé. 
«La derja est une langue malmenée. Et pourtant, c’est la langue maternelle, celle de l’affect, des émotions, des relations humaines», relève Hager ben Ammar, qui a transcrit et publié deux contes du patrimoine oral tunisien l’an dernier. Le catalogue de livres disponibles en derja reste maigre. L’universitaire retraité Hédi Balegh, l’un des plus ardents partisans de la «langue tunisienne», en a écrit plusieurs : des recueils de proverbes et, plus récemment, la première traduction en derja d’une œuvre étrangère, le Petit Prince de Saint-Exupéry.
Balegh est de ceux, peu nombreux, qui appellent à introduire le tunisien dans l’enseignement. «A l’école, les enfants doivent oublier ce qu’ils ont appris de la bouche de leur mère et apprendre une langue quasi étrangère, compliquée : on leur enseigne douze pronoms relatifs alors qu’en tunisien, il n’y en a qu’un seul, très simple. Beaucoup décrochent.» Hager ben Ammar relève : «Quand on lit des histoires aux enfants, c’est en arabe littéraire, puis on leur traduit en langue maternelle !» L’enseignante prône le recours au dialectal pour les petites classes «comme passerelle vers le classique». «L’arabe tunisien ne dispose ni de dictionnaires ni de grammaire. Ces outils permettraient de l’enseigner et de faire évoluer les choses», plaide Hédi Balegh. Un signe : l’université de la Manouba, à Tunis, vient de créer une unité de recherche sur le dialectal.
«On dit que nous, jeunes Tunisiens, ne lisons plus. Mais le Tunisien ne sait plus lire car les livres ne sont pas écrits dans sa langue. Il s’éclate dans la sienne, qui est son égale et non son maître», écrit une des pages Facebook qui militent pour le dialecte. 
Certains sont passés à l’acte, comme Foued ben Mahmoud. «Frustré de n’avoir jamais reçu d’émotion littéraire dans [sa] propre langue», ce quadra autodidacte a d’abord écrit des nouvelles qu’il a gardées pour lui, puis s’est attelé à un roman : une adaptation de Voyage au bout de la nuit transposé à l’heure des bouleversements arabes. Comme Céline l’a fait avec l’argot, il ambitionne d’élever la langue populaire. «Le problème du tunisien, c’est son association avec le léger, l’instantané. Mais dès qu’il s’agit de construire, on passe à une langue étrangère, l’arabe littéraire ou le français. On ne bâtit pas une vision globale de la vie comme ça», plaide-t-il.

Une myriade d’initiatives éparses témoignent d’un nouveau regard sur la derja. Ainsi, pour le premier scrutin post-révolutionnaire, en octobre 2011, l’instance électorale a choisi d’écrire un de ses slogans en derja : «Il est temps de t’inscrire.» Les collectifs, les projets de la société civile sont de plus en plus nombreux à choisir un nom en dialecte : Kolna Tounes («Nous sommes tous tunisiens»), pour une association proche de la gauche ; Ibda («Lance-toi»), pour un nouveau programme d’entrepreneuriat social initié par la Banque mondiale ; «Sayeb Weld el 15»(«Lâchez Weld el 15»), cri de ralliement pour la libération de ce rappeur. Un slogan au diapason du rap, chanté en dialecte.

Aujourd’hui frémissant, le débat linguistique entre puristes et réformateurs traverse la région depuis des décennies. Les partisans du tunisien se réfèrent volontiers au mouvement Taht Essour («Sous les remparts») qui, dans les années 30, à l’époque du protectorat français, tenait salon au café du même nom, dans un quartier populaire de Tunis. Chansonniers, écrivains, poètes ou journalistes, ces intellectuels du petit peuple, anticolonialistes et anticonformistes, ont alors produit un premier patrimoine de littérature dialectale : les contes d’Abdelaziz al-Aroui, les poèmes licencieux d’Abderrahmane al-Kéfi, les pièces et récits d’Ali Douagi… Au théâtre, le dialectal s’est imposé dans les années 70. A cette époque, le poète et universitaire Salah Garmadi, père de la linguistique tunisienne, s’attache à démontrer que l’arabe tunisien est plus qu’une simple variante du classique. Que son lexique, sa syntaxe, sa morphologie l’en distinguent au point de former une langue «qui mérite à ce titre tous les égards et toutes les études», résume le professeur Samir Marzouki, spécialiste de Salah Garmadi. Aujourd’hui, assure-t-il, «ce qu’il a défendu est plus ou moins admis, le débat est plus serein».

«ROMPRE AVEC LA LANGUE DE BOIS»

Bien avant la révolution, le dialecte a fait quelques percées médiatiques. En 2003, le régime a libéralisé le paysage radio monopolisé par les stations officielles en classique, que plus personne n’écoutait. Mosaïque FM (privée) a été la première à permettre aux jeunes animateurs de parler le dialecte, ponctué d’expressions en français. «La logique était de se rapprocher des gens, de rompre avec la langue de bois des politiques. Le dialecte était aussi la langue de la pub, celle qui faisait vendre ; beaucoup de publicitaires ont suivi Mosaïque», explique Myriam Achour Kallel, anthropologue qui étudie les nouveaux usages de la derja à l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain. Les réactions ont été vives : «Certains auditeurs ont considéré que c’était de la pollution linguistique. Il n’empêche. Mosaïque FM est la chaîne la plus écoutée», poursuit-elle. Depuis, une multitude de radios en derja ont vu le jour. 
C’est l’arrivée d’Internet et des SMS qui a propulsé le tunisien dans la sphère de l’écrit : comme partout dans le monde, les échanges s’y font dans le langage quotidien. Une vraie révolution, estime Myriam Achour Kallel : «Les revendications autour du tunisien, isolées, n’avaient jamais donné lieu à des transformations d’ampleur. Aujourd’hui, des artistes, des intellectuels, des cyberactivistes, mais aussi des gens ordinaires, tous ceux qui ont un compte Facebook : tous ne sont pas des défenseurs du dialecte, mais tous participent à une normalisation de son écriture.»

L’absence de claviers en arabe au début de l’ère du Web et des mobiles n’y a pas fait obstacle : les internautes l’ont transcrit en alphabet latin et ont utilisé des chiffres pour les lettres sans équivalent. Ainsi le «ha» s’écrit «7», le «ayn», «3». Comme dans «Sayeb Sala7», première cybermanifestation contre la censure, en 2010. Ou dans Klem Chera3, les «mots de la rue», nom des événements de street poetry lancés par Amine Gharbi et Majd Mastoura à l’été 2012. Le concept : se réunir dans l’espace public, longtemps confisqué, et déclamer des textes en dialecte. «Il s’agit de démocratiser la culture. On voulait montrer qu’avec la langue de tous les jours, on pouvait traiter les mêmes sujets, au même niveau», explique Amine. «On vit une crise identitaire en Tunisie. Notre culture est déchirée entre l’Orient et l’Occident, l’élite se réfère à l’un ou l’autre. Or, c’est important de bâtir une culture avec une identité propre», argumente Majd.

«LA DERJA EST LE PRODUIT DE L’HISTOIRE DU PAYS»

L’usage tous azimuts du dialecte est, pour ses défenseurs, une façon d’affirmer la spécificité tunisienne, notamment en réaction au revival islamiste : «Avec le vent de wahhabisme et l’invasion des chaînes religieuses satellitaires, le tunisien est presque devenu un geste militant, observe Hager Ben Ammar. Le dialecte, c’est le produit de notre histoire. Avec ses emprunts au français, maltais, italien, comme "koujina" ("cuisine"), "dacourdou" ("d’accord"), il traduit l’ouverture du pays», relève Moncef Chebbi. Editeur des contes écrits par Hager, il ambitionne de développer la publication en derja.

Flairant la tendance, les leaders politiques recourent plus volontiers au dialecte dans leurs discours et même dans leurs tracts. «L’arabe littéraire ennuie les gens», note la députée Selma Mabrouk, du parti de gauche Al-Massar. Bourguiba, le premier président de la République, parlait un dialecte un peu littéraire, ponctué de proverbes et de traits d’humour. Un style encore très apprécié des Tunisiens.
Même les islamistes n’y sont pas insensibles au moment où l’accent du Golfe pris par certains passe mal. L’été dernier, en pleine crise politique, le chef d’Ennahda, Rached Ghannouchi, s’est résolu pour la première fois à s’exprimer en tunisien à la télé. Mais les gardiens du temple, islamistes et panarabistes, ne l’entendent pas de cette oreille et l’élan de la rue n’est pas près d’atteindre les institutions. La nouvelle Constitution consacre l’arabe, littéraire s’entend, comme «la» langue officielle. Et son article 39 sur l’enseignement, amendé par les conservateurs, précise : «L’Etat veille à enraciner l’identité arabo-musulmane» et à «généraliser l’utilisation de la langue arabe». Le message vaut autant pour le français, langage du colonisateur, que pour le tunisien. 

A bon entendeur.
Publié par rachid barnat à 04:19
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1 commentaire:

  1. rachid barnat26 novembre 2020 à 06:26

    DERJA ou TUNISIEN ?

    Nous devons dire le "tunisien" à propos de la langue parlée des tunisiens et non plus la "derja" qui renvoie à l'arabe non maîtrisé par l'immense majorité des tunisiens; d'autant que "le tunisien" qu'ils parlent, inclut des mots et des expressions produits de leur identité multiple !

    Ne parle-ton pas égyptien en Egypte, libanais au Liban ...

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