vendredi 18 avril 2014

Moncef Marzouki a torpillé sa carrière politique ...

Écrivait déjà en décembre 2013 celui qui a dénoncé ZABA et son système !
Ce que les tunisiens ont très vite compris dès sa prise de fonction, pour l'avoir surnommé : TARTOUR !!
R.B
nicolas beau tunisie régente de charthage
Nicolas Beau

Marzouki lâché… et dénoncé par ses principaux conseillers

Après Adnen Mansar, directeur de cabinet de Moncef Marzouki, qui a annoncé lundi 14 avril qu’il quittait la présidence, le propre conseiller politique du président tunisien, Aziz Krichen, devrait annoncer dans les jours qui viennent son départ et multiplier des déclarations fracassantes dans les médias. Certains imaginent déjà une démission forcée de l’hôte du Palais de Carthage qui laisserait la place libre à un président rassembleur et consensuel comme l’ex Premier ministre Beji Caid Essebsi .
Le président provisoire tunisien Marzouki devrait se sentir bien seul au Palais de Carthage dans les jours qui viennent. Ses principaux conseillers sont en train d’annoncer en effet qu’ils quittent le navire. Ainsi Adnene Mansar, directeur de cabinet de Moncef Marzouki, a déclaré, le lundi 14 avril, qu’il quittait la présidence. Le propre conseiller politique du président tunisien, Aziz Krichen, qui a déja quitté le CPR, le parti présidentiel, devrait annoncer dans les jours qui viennent son départ du Palais de Carthage. Dans son entourage, on annonce que son réquisitoire sur le mode de gouvernance de Marzouki devrait être implacable.
Mis ainsi en cause par ses plus proches conseillers, il ne reste guère de véritables soutiens à ce vrai faux président qui ne dispose d’aucun pouvoir constitutionnel, mais se vit comme le patron de la Tunisie. Ce qui n’est évidemment pas le cas.
Les islamistes d’Ennahdha qui ont fait voter en faveur du parti de Marzouki, le CPR, lors du scrutin pour l’élection de l’Assemblée constituante et l’ont fait roi ensuite en le nommant au Plais de Carthage, sont lassés de ses frasques et de ses foucades. La stratégie de rassemblement qu’ils veulent mettre en oeuvre passe désormais par la valorisation d’hommes pondérés et consensuels, comme l’ex Premier ministre Jebali ou le président de la Constituante, Mustapha Ben Jaâfar.
Place nette
Une certitude, la débandade à laquelle on assiste autour du président Marzouki le place désormais sur un siège éjectable On sait par ailleurs qu’il ne fait rien pour favoriser le travail du nouveau gouvernement de technocrates soutenus par les principaux partenaires internationaux de la Tunisie, les Etats Unis, l’Allemagne et la France en tête.
Les liens avérés et financiers de Marzouki avec le Qatar ne plaident pas d’avantage en sa faveur à l’heure où le printemps arabe des Frères Musulmans, d’Egypte à la Libye, a du plomb dans l’aile.
Certains aimeraient naturellement donner à Moncef Marzouki le coup de pouce qui permettrait de l’évincer définitivement du trône, dès maintenant. Dans l’entourage de l’ancien Premier ministre Béji qui a réussi à mener à bien la transition démocratique jusqu’à l’élection de la constituante en octobre 2011, même s’il n’a guère fait bouger les lignes sur le terrain économique et social, certains rêvent à sa nomination, dès maintenant, à la présidence de la Tunisie. Ce qui consoliderait l’attelage qui doit conduire, avec succès espérons-le, à des élections présidentielles et législatives d’ici décembre prochain.  » Cela ferait un tel plaisir à Béji, confie un de ses proches, lui qui a rêvé d’être président ne serait ce que vingt quatre heures ».
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Nicolas Beau : Tunisie, opération de basse police au Palais de Carthage 
Le Palais de Carthage, qui abrite en Tunisie la présidence tunisienne, ne réussit guère à ses hôtes. Après Ben Ali qui a régné grâce à un appareil policier pléthorique, voici son successeur, l’ancien opposant Moncef Marzouki, qui utilise les archives du régime défunt pour régler piteusement quelques comptes.
En trois cent cinquante pages, Moncef Marzouki, le toujours provisoire président tunisien, a torpillé sa carrière politique, pas moins. Le militant démocrate, que les Tunisiens, au lendemain de la révolution, avaient renvoyé de la place de la Kasbah fin janvier 2011, à force de « dégage », a fait publier par la Présidence de la République un ouvrage qui interpelle sur les objectifs qu’il poursuit. « Le livre noir » ou « Le système de propagande sous Ben Ali», qui jette en pâture des noms de journalistes, d’artistes et d’intellectuels en rapport de près ou de loin, avec l’Agence Tunisienne de Communication Extérieure (ATCE), organe de prosélytisme de Ben Ali, est surtout un ouvrage de délation.
Confusion des pouvoirs
Sous prétexte, dans un élan pseudo révolutionnaire, de démasquer les « collaborateurs », Marzouki transgresse l’organisation des pouvoirs ; l’exploitation des données, livrées par les archives, est du ressort de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC), dans le cadre d’une loi sur la justice transitionnelle qui, il est vrai, tarde à être adoptée. Dans le bilan qui doit être dressé de la Constituante, ce retard pèse lourd. En effet, la Tunisie se devait d’exercer un devoir de mémoire et de définir les responsabilités en cause dans les exactions du régime de Ben Ali. Au lieu de cela, les gouvernements successifs ont préféré emprisonner une dizaine d’anciens ministres, choisis au hasard, ou pire victimes de contentieux personnels avec les dirigeants d’aujourd’hui.
Dans le pavé, dans la mare, que Moncef Marzouki a tenté de lancer, figurent les noms des journalistes qui complétaient leur fin de mois au Palais de Carthage. « Le livre noir est plus qu’un règlement de comptes ou qu’un acte à but électoraliste. Il s’agit d’une incitation au meurtre des journalistes et hommes de médias » précise Fahem Bougadous, directeur du Centre de Tunis pour la liberté de la presse (CTLP). Moncef Marzouki, souvent critiqué par les médias, a-t-il tenté de rendre la monnaie de leur pièce à des journalistes trop insoumis à son goût ? Toujours est-il qu’il dédie 12 pages à sa propre apologie, ne cite pas certaines figures, pourtant connues comme laudatrices de Ben Ali, mais qui aujourd’hui sont proches de Carthage et du parti de Marzouki, le Congrès pour la République (CPR).
Basse police
Cependant, le livre dépasse simplement le recensement de ces supposées « bakchich », il dévoile des éléments de vie privée et désigne des personnalités des médias, tel que Samy Ghorbal et Ridha Kéfi, qui effectuaient simplement leur travail de journaliste, dans le cadre contraignant d’un régime ultra autoritaire. Moncef Marzouki pratique un détournement de la mémoire nationale, sans prendre aucune précaution d’usage et sans indiquer la méthodologie adoptée ni la qualité de ceux qui ont épluché les dossiers.
Autre illustration de l’esprit de vengeance de Marzouki, l’ancien opposant de Ben Ali, Ahmed Manai, qui fut atrocement torturé, a le droit à un traitement de faveur. Non seulement les calomnies rendues publiques sous Ben Ali sont abondamment citées, mais d’autres encore, inconnues et portant sur une vie privée totalement virtuelle et inventée, sont « révélées » par ce « Livre Noir » censé dénoncer la propagande du pouvoir précédent.
En revanche, Marzouki et Ghannouchi, ainsi que les dirigeants d’En Nadha, ont droit à la publication de fiches très succinctes et nettoyées avec soin de toute accusation diffamatoire. En fait, Ahmed Manai, qui fut un sympathisant des islamsites lors de la constitution de listes indépendantes en 1989, a eu le tort de se montrer critique, depuis trois ans, contre le nouveau pouvoir. Ce qui est impardonnable pour l’ami Marzouki !
La Présidence de la République, sur sa lancée, annonce déjà un second volume. Mais l’effet de vindicte populaire n’a pas eu lieu. La campagne de haine de Marzouki a fait « pschitt », comme aurai dit Jacques Chirac. Le contenu du livre nourrit seulement quelques discussions de salon à Gammarth. En revanche, « La Tunisie des oubliés », aujourd’hui au bord de l’explosion, attend un autre souffle, un autre élan de la classe politique.
Les droits de l’homme à géométrie variable
En permettant la parution de cet ouvrage à un moment où le pays est dans une phase sensible née d’une crise de confiance, Moncef Marzouki remet en cause sa position d’homme d’Etat au dessus de toute esprit. Cette opération de basse police remet également la posture qu’il avait adopté, en raison de son passé d’opposant courageux, en faveur des droits de l’homme, des libertés et de la démocratie. De Marzouki président tunisien intérimaire, il ne restera juste rien !
D’autant plus que ce démocrate à géométrie variable, inféodé au Qatar, un pays privé de toute liberté publique et esclavagiste, n’a pas eu la moindre réaction lorsqu’une justice tunisienne instrumentalisée tomba la semaine dernière sur Slim Bagga, l’ancien patron de « l’Audace », un journal vendu à Paris qui donna des cauchemars à Ben Ali (et qui défendit constamment Marzouki). La semaine dernière, ce journaliste talentueux, indépendant et courageux, emporté il est vrai parfois par des anathèmes et des outrances inutiles, vient d’être condamné à dix huit mois fermes de prison. Une première !
L’instruction fut bâclée et le procès partisan. La plainte émanait d’une diplomate inféodée au régime défunt. Et pourquoi ce silence de Marzouki ? Et bien, Slim Bagga, autrefois à Paris proche de Marzouki, avait dans son journal « l’Audace » pris position contre les initiatives intempestives du président tunisien intérimaire et souligné son absence de hauteur de vues.
Opposant constant du régime de Ben Ali qui rève d’un monde nouveau sans opposants, Moncef Marzouki parasite aujourd’hui gravement la transition démocratique tunisienne. 
Son égo a tué définitivemen chez lui toute intelligence politique

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