Les dernières élections ? Qui sait ?
J'ai arrêté d'intervenir dans les affaires politiques tunisiennes, depuis un certain temps. Je n'avais plus rien à dire. Se taire dignement, c'était plus honnête, plus respectueux à l'égard de mes compatriotes.
Mais quand il s'agit du devenir de notre espace public, de nos communes, de notre existence au quotidien, de nos libertés fondamentales, chacun doit prendre ses responsabilités comme s'il s'agissait d’un dernier combat, du dernier carré des libertés, des dernières élections.
La région, le quartier, le village sont le dernier refuge à visage humain dans un monde globalisé où le pouvoir central n'a plus de souveraineté, plus de politique économique et sociale souveraine. Jacques Attali, il y quelques semaines, expliquait comment le pouvoir du Président en France a perdu de sa superbe régalienne et la gouvernance de la France au profit des banquiers et de la finance internationale. Alors que dire des prérogatives du pouvoir central dans notre Tunisie.
Ne pas aller voter c'est offrir la victoire à l'homme à la cravate bleue. Une victoire qui lui permettra une légitimité internationale et encouragerait ses alliés géopolitiques à lui fournir l'arme fatale pour asseoir son Califat : le pouvoir de disposer des crédits pour payer les salaires des fonctionnaires. C'est le seul pouvoir réel et le seul enjeu dans les années à venir en Tunisie, faute d'autres perspectives crédibles. Les pères et mères de famille n’auront d’autres choix que d’accepter l’autorité de cet homme "providentiel" à guichet ouvert les fins du mois.
Les régions c'est une affaire de la société civile, la base de L'UGTT, l'UTICA, les pêcheurs, les fellahs, les artisans ... dans les régions, qui jouent déjà le rôle de pompiers au moment des crises sociales, doivent participer aux élections, en mobilisant le reste des composantes de la société civile. Il ne s'agit plus de faire de la politique dans une Tunisie sans projet national, ni la souveraineté d’un idéal, mais, il s’agit d'organiser la solidarité, alléger les souffrances du quotidien des petites gens et donner un peu d’espoir aux jeunes des régions démunies. Lutter contre la corruption de "proximité", visible, dans un pays en faillite que guette le retour de la dictature et la perte de son indépendance.
Il n'y a pas de choix entre la pègre et la mort.
Deux solutions, il n’y aura pas d’autres :
- Soit se mobiliser dans les régions pour participer et voter,
- Soit retourner au Bardo pour assiéger l'ARP jusqu'à faire tomber les régime de l'alliance mafieuse Ennahdha-Nidaa et imposer par la loi une guerre totale contre la corruption.
S'abstenir pour se remettre à la Providence, c'est du suicide; et c'est toujours de la Providence.
Ghannouchi, le "pieux" islamiste, ne croit qu'à la terre brûlée, qu'à la force de l’argent et qu'à la force tout court !
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