Pour une
Hinda qui a pris conscience de l'endoctrinement au wahhabisme qu'elle
a subit depuis sa prime jeunesse pour s'en échapper, combien de Hinda restent prisonnières de
leur endoctrinement souvent assuré par la famille par ignorance, sinon par
suivisme sous
pression de la société déjà embrigadée par les islamistes ?
R.B
J'ai
choisi d'être libre !
Si on
m'avait dit à l'époque où j'étais encore salafiste et simple mère de famille et
femme au foyer portant un voile comme des milliers de femmes à travers le
monde, qu'un jour je serais dans un film produit par la
célèbre actrice américaine Sharon Stone, j’avoue que j'aurais éclaté de
rire et qu'évidemment je n'y aurais jamais cru !
Comme quoi
la vie réserve bien des surprises. Je pense que c'est justement ce qui fait
tout son charme. Les surprises de la vie, les rencontres inattendues, les
connexions sont tellement belles et surprenantes surtout quand on ne s'y attend
pas !
C'est pour
cela que je pense que la vie mérite vraiment d'être vécue sans jamais perdre
espoir de lendemains meilleurs, malgré les difficultés et les tempêtes qu'on
traverse. A un moment, j'étais vraiment au fond du trou. Je suis tombée très
bas, après les maltraitances physiques et morales, les violences d'une mère
indigne, les violences d'un homme salafiste que je n'ai jamais aimé et qui m'a
imposé un mariage à la vingtaine pour m'emprisonner dix ans, et me traiter
comme une esclave, j'ai décidé de fuir la prison dans laquelle je croupissais.
J'ai décidé de dire non aux traditions absurdes qu'on impose aux femmes au nom
de l'islam et de reprendre ma liberté pour me reconstruire seule avec mes
enfants.
Après
ma fuite, je me suis retrouvée seule au monde dans la précarité et je suis
tombée dans la dépression, seule avec trois enfants à charge, sans
personne pour me soutenir. J'étais perdue, comme une handicapée sociale
incapable de remplir toute seule une feuille d’impôt, j'avais perdu totalement
confiance en moi, j'ai pensé que je n'aurais jamais la force de continuer. Mais
un jour je me suis réveillée, et j'ai tenu bon. A force de volonté et de
détermination et surtout par amour pour mes enfants qui m'ont donné la force
d'aller au-delà de mes limites, j'ai fait le choix de me relever et de me
battre pour continuer à avancer vers ma destinée car je voulais un avenir
meilleur. Je savais que je le méritais et que je n’étais pas née seulement pour
souffrir ! Je voulais être enfin heureuse et offrir ce qu'il y a de meilleur à
mes enfants qui n’avaient pas demandé à être là.
Alors
grâce aux petits boulots que j'ai cumulés, j'ai appris à reprendre confiance en
moi et dans les autres. J'ai repris confiance en la société, mais aussi en les
non-musulmans que je considérais autrefois comme mes ennemis. J'ai aussi repris
confiance en les hommes que je considérais depuis longtemps comme des pervers.
J'ai compris qu'en réalité c'est moi qui étais dans l'erreur et que je vivais
dans un monde qui n'était pas réel ; un monde qu'on m'avait imposé depuis mon
plus jeune âge.
Depuis je
vois la vie et les gens totalement différemment ; et je m'en porte bien mieux.
Aujourd'hui,
j'ai repris goût à la vie et je veux continuer à vivre ce qu'il y a de meilleur
et profiter de chaque instant avec les personnes que j'aime et qui m'aiment.
Ceux qui ont été là dans les moments difficiles seront là pour le meilleur quoi
qu'il arrive, car je n'oublierai jamais d'où je viens et qui je suis et encore
moins ceux et celles qui m'ont tendu la main pour me relever lorsque je suis
tombée très bas.
Voilà ce
qui fait la beauté de l'humanité, cette solidarité et cette fraternité qu'on
peut trouver n'importe où, avec n'importe qui, cet amour de l'autre qui vous
donne sans rien attendre en retour, ne serait-ce qu'un sourire bienveillant qui
peut réchauffer un cœur blessé.
Je
reconnais que cette "rahma" (Compassion) entre les êtres
humains que je croyais disparue, existe encore quel que soit notre origine,
notre sexe ou notre religion.
Emmanuel
Itier et Sharon Stone
Merci Emmanuel
Itier de m'avoir permis de vivre cette belle aventure, c'est une
expérience tellement inattendue que j'en suis la première surprise et que
j'ai encore du mal à réaliser. Notre rencontre et ce moment de tournage
resteront un très beau souvenir d'une belle journée ensoleillée d'une fin
d'août 2017.
Il me tarde
de voir le film et de rencontrer sa superbe productrice après avoir rencontré
un super réalisateur !
PS : Souvenir
de ma toute dernière journée avec le voile
Je me
souviens bien de cette journée, je n'étais pas heureuse à cette période.
J'étais même triste car encore perdue entre le bien et le mal le halal et
le haram, à l'époque. C'était il n'y a pas si longtemps en 2012 ;
juste avant mon retrait définitif du voile.
J'ai vécu
cette séparation avec mon voile comme une véritable déchirure. Comme si mon
voile était une partie de moi-même, de mon être. J'avais peur de sortir les
cheveux au vent, comme l'impression de sortir nue et d'être regardée comme un
morceau de viande par les hommes, que je considérais tous comme des pervers,
car c'est ce qu'on m'a fait croire durant ma longue période d'embrigadement. Je
me souviens qu'à cette période, j'étais uniquement la maman pas encore la
femme. J'avais peur et honte de ma féminité et je préférais l'étouffer sous un
voile.
Si on
m'avait dit un jour que j'allais retirer mon voile pour être prise en photo,
quelques années plus tard, par un des plus célèbres photographes du monde, je
l'aurais jamais cru !
C'est sûr qu'entre la Henda voilée
et la Henda sans le voile, il y a un vrai changement.
Je crois
avoir enfin trouvé la vraie version de moi-même. Elle est meilleure, elle me
ressemble et correspond bien plus à celle que je suis intérieurement, parce que
cette image représente ce que je suis au fond : une femme simple, libre et
tranquille qui assume sa féminité. Je ne ressemblerai plus à ce qu'on a voulu
faire de moi, c'est à dire une femme soumise et fragile cachée sous des tissus
obscurs pour la préserver faussement du regard des hommes ! C'était simplement
un moyen de me rassurer et de plaire à d'autres, ceux qui me voulaient soumise
et qui m'ont maltraitée. Aujourd'hui je n'ai plus besoin d'un voile pour me
respecter ou me faire respecter. Contrairement à ce que certains disent, on
peut être une bonne musulmane, bien dans sa peau, assumant sa féminité sans
avoir à porter le voile et sans forcément être une fille légère ; donc sans
passer d'un extrême à un autre, les deux réduisant la femme à un objet sexuel !
Or une femme qui retire son voile, est dénigrée par les islamistes ; puisqu'ils
l'assimilent à une femme de mœurs légères devenues "halale"
(permises) pour tous les hommes !
Le
respect ne passe pas par un bout de tissus ! Contrairement à ce que disent les
islamistes, qui se présentent comme protecteurs des femmes, une femme n'a pas
besoin d'un voile ou d'un époux pour la protéger des hommes et de la société.
En réalité, ils la réduisent à un objet de soumission, destinée au rôle
d'esclave et de génitrice !
Une femme
mérite bien mieux. Pour cela, elle doit être capable de reprendre confiance en
elle, de sortir de la victimisation et de se battre pour grandir et évoluer
seule ! Car la femme n'a pas été créée de la côte de l'homme ! Elle n'est ni
tordue ni son inférieure ! Elle est son égale. Il va falloir que les misogynes
qui se servent de la religion pour dominer la femme l’intègrent une bonne fois
pour toute !
Le plus
beau et le plus grand combat de la vie c'est celui qu'on mène contre soi-même !
Les épreuves nous forgent et nous apprennent à mieux nous connaître et à
connaître nos limites mais surtout nos capacités.
Il n'est
jamais trop tard pour reprendre sa vie en main. Il est toujours temps de jeter
le masque qu'on porte pour plaire aux autres et s'accepter enfin tel que l'on
est !
Même sur
les ruines de son passé, on peut reconstruire quelque chose d'encore plus beau,
vivre et profiter de chaque instant du présent, construire un avenir meilleur
que son passé car avec du courage, de la détermination, du travail et de la
volonté on arrive à tout !
Quand on
veut on peut ! Ma vie en est le meilleur témoin.
TARIQ RAMADAN VIOLEUR ?
RépondreSupprimerLe viol, est une notion "occidentale"; puisqu'il est toléré, voir même recommandé par les Frères Musulmans pour soumettre les femmes à leurs diktats !
http://kapitalis.com/tunisie/2017/10/25/affaire-tariq-ramadan-henda-ayari-raconte-sa-mesaventure/