mardi 16 novembre 2021

LES PEUPLES, A L'IMAGE DE LEURS GOUVERNANTS ...

Ou quand la Démocratie est effective, dans un Etat de droit !

Article publié dans : Agoravox

Les villes du fumeux "printemps arabe", sont de plus en plus sales et laides, depuis que le wahhabisme s'y répand !

Le Cygne menacé, emblème de la Hollande.
Elèves Espagnols au musée ... 
Elèves Hollandais au musée ...
Elèves Français avec leur institutrice ...
Elèves Français, dessinant l'Arc de Triomphe de Christo ...

A un ami qui me posait souvent la question, lors de nos voyages en Europe que ce soit l'Europe du sud comme Venise, Florence, Rome, Athènes, Madrid, Grenade ou Valencia ... ou l'Europe du nord, comme Londres, Bruxelles, Amsterdam ... : pourquoi ces villes sont-elles belles et bien tenues; et non celles de la Tunisie ou celles de l'Algérie, nos pays d'origine respectifs ? Et plus généralement, les peuples qui enlaidissent leur environnement, est-ce une fatalité ??

J'ai mis longtemps à trouver une réponse cohérente à sa question; alors que jusque-là, je me contentais de dire que cela tient aux gênes des peuples ! Ce qui est une réponse bête et méchante, trahissant ma colère contre les Tunisiens qui laissent défigurer leurs villes s'ils ne participaient par leurs constructions anarchiques, à les enlaidir; et dont je disais souvent que le seul art qu'ils apprécient, c'est l'art culinaire; tout le monde s'accordant à dire que le Tunisien aime bien manger et qu'il est souvent fin gourmet.

Après mûres réflexions, j'ai fini par lui donner deux explications pour répondre à sa question pour comprendre pourquoi certains peuples cultivent le beau et d'autres semblent s'en détourner.

Pour prendre des exemples concrets, je compare deux villes balnéaires, une en Espagne et l'autre en Tunisie : Valencia et Hammamet, quoique de taille différente ! Deux villes on ne peut plus méditerranéennes par leur plage, leur végétation, leur climat et leur statut de ville touristique.

Le visiteur de ces deux villes est de prime abord saisi par la beauté, l'harmonie et la propreté de l'une; et rebuté par l'anarchie architecturale et la saleté de l'autre. 

Valencia pourtant troisième grande ville espagnole, dispose d'une plage de sable fin qui s'étend sur plus de 20 km et large d'une centaine de mètres par endroit. Sa plage est propre, aménagée pour les baigneurs sans la défigurer, bordée d'une promenade ou paséo de 7 km, arboré et agrémenté de fontaines, de statues, de jeux pour enfants et pour adultes, d'éclairage public de qualité, toujours bien tenue; contrairement à la plage de Hammamet pourtant petite station balnéaire, dont le paseo de quelque centaine de mètre, bien que financé par le prince Albert de Monaco, laisse à désirer car fait de bric et de broc à moindre frais; puisque même ses lampadaires n'ont pas survécu aux premiers hivers, étant fabriqués de tige de fer couverte de moulage en polyuréthane imitant grossièrement les réverbère en fonte des paséo espagnols ! Sans parler du pavement de ce mini paseo qui longe le cimetière marin, posé à même le sable en dépit des règles en la matière, que les premières pluies ont vite transformé en piste accidentée et défoncée ... alors que celui de Valencia bien que plus ancien, est toujours intacte ! Preuve que l'argent offert par ce généreux donateur pour embellir cette station balnéaire, a été détourné par des responsables municipaux peu scrupuleux, pour ne pas dire corrompus, pour livrer aux Hammamétois une telle ineptie qui défigure un peu plus cette ville, pourtant phare du tourisme tunisien 

Lampadaire en mousse ...

Si les responsables municipaux de Hammamet ont réalisé à moindre frais un projet auquel est associé le nom de ce prince monégasque, trahissant une corruption endémique; depuis la fumeuse révolution de 2011, la corruption s'étant généralisée et démocratisée avec les islamistes, ceux-ci ne s'encombrent plus d'un semblant de réalisation de quelque projet que ce soit; puisque l'argent est détourné en totalité et le projet passe à la trappe comme passe l'argent des donateurs directement sur le compte bancaire des responsables islamistes. Ce que découvrent, ahuris, les Tunisiens avec la "disparition" du don chinois à la Tunisie que Rafik Bouchlaka, gendre du Frère musulman Ghannouchi, avait détourné quand il était ministre des Affaires Etrangères de son beau-père !

Un autre point et qui n’est pas des moindres, la préservation du patrimoine architecturale qui est l’âme de ces villes balnéaires. A Valencia, El Cabanyal un quartier de front de mer, a failli être rasé par une maire corrompue qui voulait le livrer aux spéculateurs fonciers pour y édifier des immeubles et des tours, comme cela s’est fait sur d’autres côtes espagnoles défigurées à jamais. Il y eut une résistance de la part des amoureux de ce quartier, jusqu’à l’éviction de cette maire corrompue par les urnes aux élections municipales et l'abandon de ce funeste projet ! Et depuis, sous la pression des habitants de ce quartier, la mairie de Valencia a classé ce quartier au patrimoine architectural de la ville, en le soustrayant définitivement à la convoitise des spéculateurs; puisque désormais ses maisons uniques en leur genre, sont protégées. Ce qui ne fut pas le cas pour Hammamet, quand le maire a autorisé la création d’un remblai au pied de la muraille du fort d’Hammamet. Les riverains se sont opposés à ce projet qui dénaturait ce fort, emblème de la ville. Et bien qu’ils furent soutenus par Frédéric Mitterrand, cet amoureux de la Tunisie qui avait sa maison dans ce fort donnant sur mer, le paseo enserrant le fort fut crée; apportant une nuisance sonore aux riverains, le maire ayant permis l’extension d’un petit café discret installé dans l'enceinte du mausolée du marabout Sidi Bouhdid, par une grande terrasse empiétant largement sur ce nouveau paseo et diffusant une musique par de haut-parleurs à longueur de journée, soirée comprise … sans que le maire et son équipe ne soient inquiétés ni sanctionnés par les Hammamétois, souvent inamovibles par la volonté du prince.

Carrer de la Reina d'El Cabanyal
Hammamet avec paseo

Et c'est justement là que réside le "secret" de ces peuples aimant ou pas, le beau ! 

Dans une démocratie où l'Etat de droit est réel, les élus municipaux comme les élus nationaux, sont responsables devant leurs électeurs et devant la justice en cas de faute ou de fraude, comme en Espagne; contrairement à la Tunisie et à l'Algérie, où les "responsables" n'ont de compte à rendre à personne !

Et pour qu'un peuple puisse exercer ce droit de regard sur l'action de ses élus, encore faut-il qu'il soit instruit et cultivé pour assurer son rôle de citoyen ! Ce qui m'amène à la deuxième raison que j'ai avancée à mon ami pour répondre à sa question.

Que de fois lors de mes visites aux musées en Europe, pour admirer mes peintres préférés et découvrir d'autres, que ce soit au musée du Louvre, au musée d'Orsay, au Prado à Madrid, au Rijksmuseum & au Musée van Gogh à Amsterdam, à la Galleria de l'Accademia de Florence et à celle de Venise, au musée du Vatican ou au musée des beaux-arts à Valencia; j'étais souvent frappé de voir des groupes scolaires accompagnés de leurs enseignants et souvent d'un guide mis à leur disposition par le musée, pour initier les enfants au beau et leur faire connaître l'art et l'histoire de l'art; en leur faisant découvrir et aimer les peintres nationaux mais aussi ceux qui ont fait la renommée de la peinture ... ce qui semble inscrit dans le programme scolaire pour compléter la formation de ces élèves dans le cadre des humanités qu'ils sont sensés acquérir durant leur cursus scolaire. 

Chose inexistante en Tunisie et en Algérie, souvent laissée à l'initiative d'un enseignant désireux d'apporter ce supplément d'âme à ses élèves ! Puisqu'en ces pays, la règle est de former les élèves juste pour qu'ils puissent travailler plus tard et assurer le minimum vital ! 

Et pire, depuis que le wahhabisme s'est répandu en Tunisie comme en Algérie, l'art étant condamné par ses prédicateurs qui dénigrent jusqu'à l'école publique pour recommander à leurs ouailles l'école coranique, les "élèves" n'ont pour unique programme que de mémoriser le Coran, l'unique livre recommandé par ces imams autoproclamés, qu'ils doivent réciter par cœur, souvent sans en comprendre un traître mot ni le sens des sourates rédigées dans un vieux arabe, dont souvent les "lettrés" eux-mêmes, ignorent le sens !

Si dans une réelle démocratie la volonté politique est de former des citoyens pour en faire des hommes responsables à même de contrôler l'action de leurs élus; dans les prétendues démocraties, la volonté politique des gouvernants est de cultiver l'ignorance sacrée, plus propice à la domination des peuples !

Voilà pourquoi cette différence qui saute aux yeux, selon le pays ou la ville où l'on se trouve de part et d'autre du bassin méditerranéen. Le beau n'étant que l'expression d'une cité bien gérée, dans une démocratie où l'Etat de droit est réel et effectif et le citoyen a son mot à dire ! Contrairement à d'autres, prétendument démocratiques, où l'anarchie n'est que la traduction d'une corruption endémique, contre laquelle les hommes n'ont aucun moyen d'agir; d'autant que la paupérisation économique aussi bien qu'intellectuelle, est voulue par leurs gouvernants. 

Rachid Barnat

2 commentaires:

  1. Jean Pierre Ryf :

    Comme un ami qui aime bien, châtie bien aussi; je vais adresser deux critiques et indiquer des remèdes qui ont la qualité de ne pas coûter très cher aux finances publiques.

    - Ma première critique concerne l’urbanisme qui se développe à la mesure de l’accroissement de la population. Depuis plusieurs années j’ai constaté avec beaucoup de regrets le développement de constructions anarchiques qui font de plus en plus appel à des architectures « tarabiscotées » venant, semble-t-il (on se demande pourquoi !) de modèles venus d’Inde, du Pakistan ou d’ailleurs avec des tourelles, des balcons, des colonnes plus ou moins torsadées, des clochetons qui ne servent à rien mais qui prétendent embellir, le tout avec des couleurs inhabituelles et qui se développent depuis des années, des beiges de toutes nuances, des roses, des marrons le tout quelques fois mélangé et donnant à certains endroits une allure qui n’évoque plus du tout la Tunisie.

    Ce n’est pas un manque de moyen car, bien au contraire, ces constructions demandent beaucoup de travail pour un résultat, pardonnez-moi, hideux et heurtant l’œil et le goût du beau !

    Or la Tunisie a depuis longtemps une âme et cela s’est traduit pendant des siècles par des architectures d’une pureté de ligne et par la couleur blanche, le crépi le plus simple. Qu’est-ce qui fait la beauté inoubliable de Sidi Bou Saïd et des maisons de Jerba (elle aussi malheureusement atteinte par la « nouvelle architecture » !), ce sont les lignes pures et le blanc.
    Ces deux endroits, sont malheureusement malmenés depuis quelques années !
    Cette règle existe d’ailleurs je crois sur la côte où l’on ne peut pas construire très haut et où le blanc et des forme légères, sont de mises.

    Ma première suggestion est donc que l’Etat et les collectivités publiques établissent des règles imposant le blanc et des formes diverses mais pures et conformes à la longue tradition du pays.
    C’est une mesure assez facile a prendre et à contrôler; qui vraiment ne coûtera pas beaucoup aux candidats constructeurs et qui sauvera l’âme et l’esthétique de ce pays.

    - Ma deuxième critique, a elle aussi sa solution facile et peu coûteuse vient de ce constat que chacun peut faire.
    En dehors de quelques zones protégées, quand vous circulez dans le pays vous constatez dans les rues, dans les champs, sur le bord des routes une invasion épouvantable de sacs plastiques qui volent au vent, qui s’accrochent dans la maigre végétation, dans les branches des arbres, en réalité partout et en grand nombre.
    C’est esthétiquement affreux et cela donne un air de misère, les champs ressemblant à des décharges à ciel ouvert.
    Je n’avais jamais constaté autant de ces plastiques lors de mes séjours précédents !

    Or là encore la solution est peu coûteuse. Elle part d’un effort d’éducation civique de base, d’une répression ciblée et de l’ordre donné aux collectivités d’agir pour le retrait de toute cette pollution plastique.

    Ce problème est connu et des associations de jeunes (dont je connais certains) s’attaquent à cette pollution et décrète des journées où, tous ensemble, ils dépolluent.
    Je les en félicite mais ce sont malheureusement des coups d’épées dans l’eau car le problème doit être réglé nationalement; et je le répète, il n'‘entraîne pas un coût extraordinaire car les collectivités ont le personnel pour faire ce travail. Il suffit d'une volonté politique.

    On se demande ce que font Gouverneurs et Maires ? On en est à conclure à une déliquescence de l’Etat et des Administrations, depuis la « révolution ».

    Une campagne d’éducation au civisme et à la protection de l’environnement pourrait être menée.
    Il serait utile d’associer la jeunesse qui ne demande qu’à s’investir (certains le font déjà).

    Comme la Tunisie sera plus belle, plus accueillante avec ces deux mesures que je suggère, une nouvelle fois en remerciement de ce que m’apporte ce pays et qui n’exige qu’un peu de volonté politique et de sérieux dans le suivi.

    Est-ce vraiment trop demander ?

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  2. Joaquín Sorolla, peintre Espagnol que j'ai découvert à Valencia

    https://www.mdig.fr/expositions-et-activites/expositions/sorolla-un-peintre-espagnol-a-paris/

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