mardi 22 novembre 2022

En Iran, les filles payent pour la bêtise de leurs mères ...

Lors de la revolution islamiste, les Iraniennes ont joué avec le feu en s'affublant du tchador, ce voile islamiste; en soutien à Khomeiny contre le Shah ...
Une fois Khomeiny au pouvoir, celles qui ont voulu retirer le tchador; mal leur a pris : Khomeiny a décrété que toutes les iraniennes doivent se voiler. Il a instauré la police des mœurs comme les Ibn Saoud en Arabie pour veiller à ce que toutes les femmes se voilent !
Et depuis, les femmes iraniennes ne savent plus à quels saints se vouer pour se débarrasser du tchador !
Leurs filles et petites filles prennent le risque, au prix de leur vie, pour s'en débarrasser !

Récemment encore, Mahsa Amini est morte pour avoir retiré son tchador ... sous les coups que lui ont assénés les policiers des mœurs et de la vertu !
Un mouvement de révolte s'en est suivi où on voit des Iraniennes bruler sur la place publique leurs voiles ...

Une révolution en marche ? Pas si sûr, quand on connaît le régime totalitaire et dictatoriale des islamistes ... qui inspirent beaucoup Kais Saied en Tunisie, qui cherche le rapprochement avec les Ayatollah d'Iran !

Les Tunisiennes qui se sont voilées en soutien aux islamistes, vont-elles tomber dans leur piège et hypothéquer l'avenir de leurs filles et celui de leurs petites filles qui payeront de leur vie l'envie de se débarrasser de leurs voiles ?

Saida Douki Dedieu

L’opposition au voile a commencé du vivant du Prophète
C’est ce que j’ai découvert à la lecture du livre à paraître du professeur Iqbal Gharbi : Voile et niqab. Les origines psychologiques et anthropologiques.
En effet, des femmes, et non des moindres, s’élevèrent avec force contre cette prescription vestimentaire coranique, dès sa révélation.
Ce fut Umm Hani, la sœur de l’imam Ali et propre cousine du prophète, qui se plaisait à arborer ses boucles d’oreilles, en se promenant dans les rues, forte du soutien du prophète lui-même. En effet, quand le puritain Omar Ibn El Khattab menaça la jeune femme des foudres divines en lui disant : «Ton cousin Mohamed ne pourra rien pour toi si tu continues à te parer de la sorte », l’envoyé de Dieu lui opposa un cinglant démenti: « J’ai le pouvoir d’intercéder pour tous les membres de ma famille ».
Ce fut Aicha Bent Talha, nièce d’Aïcha, Mère des croyants et petite-fille d’Abu Bakr, compagnon et premier successeur du prophète, qui refusa de se voiler en prétextant malicieusement qu’elle se devait de montrer la beauté dont Dieu, dans Sa bonté, l’avait dotée ! Lorsque son époux Musab al Zubayr lui en fit le reproche et s’en plaignit au prophète, celui-ci n’obligea point Aïcha à se voiler.
Ce fut Sukeina, l’arrière-petite-fille du prophète, petite-fille d’Ali et fille de Hussein, qui ne se voila jamais. Pas plus qu’elle ne consentit au devoir d’obéissance au mari (« Ta'âa ») ni au droit de ce dernier à la polygamie. Elle prenait soin de stipuler cette contestation de l’autorité maritale dans tous ses contrats de mariage. La même Sukaina exhibait sa chevelure dans une coiffure spéciale qui portait son nom « al turra al sukeyniya » (les cheveux bouclés à la Sukeina) pour mieux mettre en valeur sa beauté. Cette coupe à la mèche rebelle fit d’ailleurs fureur aussi bien chez les femmes que chez les hommes, au point que le pieux calife Omar Ben Abdelaziz dut l’interdire à la gent masculine. Tout mâle coiffé à la Sukaina était exposé à être rasé et flagellé sur la place publique !
Plus généralement, les premières musulmanes s’opposèrent farouchement à l’uniformisation vestimentaire de rigueur sous le califat de l’intransigeant Omar Ibn Khattab. Elles lancèrent, notamment, la mode du « Kabati », du nom de ces longues robes moulantes qui ne dévoilaient aucune partie du corps mais en épousaient les formes comme une seconde peau. Le commentaire laissé par l’Imam Malek, à ce propos, est fort éloquent: «J’ai appris que Omar Ibn Khattab a proscrit cette mode féminine qui bien qu’elle ne laisse rien transparaître dévoile tout ». Les dames de l’époque n’en continuèrent pas moins à braver les interdits et rivalisèrent d’audace et de créativité pour se parer et s’habiller des étoffes les plus soyeuses, des couleurs les plus chatoyantes, et des ornements les plus précieux.
Iqbal Gharbi souligne, à juste titre, que pour ces femmes, la liberté vestimentaire était une façon de reconquérir socialement leur corps pour mieux réaffirmer leur liberté d’esprit. Elles revendiquaient « un esprit libre dans un corps réapproprié », écrit-elle joliment. Et de fait, Aïcha et Sukaina furent appelées « les perles de Quraych et du Hidjaz ». Car elles transformèrent La Mecque et Médine en lieux prestigieux de culture, où elles tenaient des salons littéraires courus par toute la bonne société. Elles furent les amies, les mécènes et les protectrices des poètes, des musiciens et chanteurs de toutes tendances et de toutes cultures ou religions et contribuèrent à propager la poésie d’amour, notamment, connue sous l’appellation du « ghazal ».
Nous savons ce qu’il est advenu de cette révolte originelle qui a été contenue dans les confins des harems, et reléguée à l’arrière-plan de l’extraordinaire épopée islamique.
Espérons que la rébellion des courageuses Iraniennes qui reprennent le flambeau, connaîtra une issue plus heureuse, avec la bénédiction de leurs glorieuses ancêtres.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire