lundi 27 octobre 2014

ELECTIONS LÉGISLATIVES : UN OUF DE SOULAGEMENT, AU GOÛT AMER !

Article paru dans : 
Kapitalis
Agoravox

ELECTIONS LÉGISLATIVES : Faut-il en rire ou en pleurer ?
La troika a-t-elle été sanctionnée pour sa mauvaise gestion qui a ruiné le pays ? 
Si la réponse est oui pour les deux judas de la République, Tartour & le Groggy du perchoir, puisque le CPR du premier est moribond et Ettakatol du second disparaît de la circulation; la réponse est non pour Ghannouchi, dont on s'étonne du score recueilli par son parti, alors que ses sympathisants sont tout au plus 800 000 dans une population qui compte plus de 5 millions de votants !!
Et là, des questions se posent : Pourquoi les deux premiers et leur parti ont été sanctionnés; et pas Ghannouchi et le sien ? 
Qui derrière ce score ? Que cache ce score ?

Le 26 octobre 2014 entrera dans l'histoire de la Tunisie comme une étape importante dans l'instauration de la démocratie en Tunisie ! Ce fut un accouchement douloureux au forceps, d'une démocratie au goût amer.
A voir les plateaux TV des chaînes de TV nationales et privées de Tunisie, on remarque une jubilation de soulagement qu'expriment les invités politiques, observateurs, journalistes et autres analystes, comme si tous n'ont retenu de ce scrutin législatif, que le net recul d'Ennahdha et l'émergence de Nidaa Tounes.

Faut-il rappeler l'enjeu de ces élections ? 
Si pour les Tunisiens il était clair qu'il fallait écarter les Frères musulmans de tout pouvoir pour leur idéologie néfaste qui a mis à genou la Tunisie en 3 ans de pouvoir, et les occasions n'ont pas manquées pour leur dire leur rejet (assassinats politiques de Chokri Belaid, de Lotfi Naghedh, de Mohamed Brahmi ...); pour l'opposition, son attitude vis à vis des Frères nahdhaouis, a agacé bon nombre de Tunisiens d'autant qu'elle traitait les "Ikhwanjia" nahdhaouis comme s'ils étaient incontournables et indispensables à la vie politique en Tunisie. Obéirait-elle à des "pressions" étrangères qui veulent que les islamistes restent coûte que coûte au pouvoir ou du moins dans le paysage politique en Tunisie, depuis que leurs "frères" en Egypte ont été écartés du pouvoir et leur parti a été interdit pour cause de terrorisme ? Il faut croire que oui ! Faisant de la Tunisie un laboratoire pour expérimenter de nouveaux concepts "démocratiques" qui choqueraient les démocrates des vieilles démocraties mais que leurs dirigeants veulent imposer aux démocrates tunisiens ! Rappelez-vous les manifestations massives quotidiennes durant plus d'un mois, pour dire "Dégages !" à Ennahdha responsable de tous les malheurs des Tunisiens et des assassinats politiques ! Que fit chaque fois l'opposition ? Elle a repris le dialogue après chaque assassinat avec les responsables politiques de la mort de Lotfi Naghedh, de Chokri Belaid et de Mohamed Brahmi ! Et de "consensus", en "dialogue national", concepts que découvrent ahuris les démocrates tunisiens; l'opposition a chaque fois légitimé un parti qui a perdu toutes les légitimités et en premier la légitimité électorale ! Ce qui est une première en "démocratie" que des élus refusent de respecter ni le peuple ni le mandat qu'il leur accorde ni sa durée ... et l'opposition acquiesce ! 

Et depuis, les tunisiens ont compris le rôle joué par les américains et les européens qui soutiennent les Frères musulmans : ils voulaient par tous les moyens les imposer aux Tunisiens; poussant le cynisme jusqu'à prétendre que leur islamisme est modéré et compatible avec la démocratie ! D'où leur idée de "consensus" et de "dialogue national" pour redonner leur chance à des "frères" que les tunisiens exècrent de plus en plus, transformant ainsi la Tunisie en laboratoire expérimental pour une "démocratie spéciale" pour le "monde arabe", après l'échec de la démocratie version occidentale en Irak, inadaptée aux "arabes" , selon leurs analystes !

Selon les estimations des observateurs, Ennahdha compterait entre 500 000 et 800 000, entre adhérents et sympathisants. Alors que le nombre d'électeurs potentiels tunisiens est estimé à plus de 5 millions !
Au vu du résultat des élections législatives et des premières estimations, on s'étonne de voir que Nida Tounes ne récolterait que 37 % voix alors qu'Ennahdha en récolterait 26 % !
Alors que logiquement les Tunisiens auraient pu à l'occasion de ce scrutin sanctionner sévèrement Ennahdha comme ils ont sanctionné CPR & Ettakatol, ses partenaires dans la troïka qui a gouverné pendant 3 ans !

Comment expliquer cela ?  
- Le laxisme dont a fait preuve l'opposition envers les Frères musulmans nahdhaouis a désespéré et découragé beaucoup de tunisiens qui ont opté pour l'abstention !
Dans le contexte de chaos organisé par Ennahdha, il lui était facile de mobiliser ses sympathisants car elle a les moyens financiers pour le faire grâce à la générosité du sponsor des Frères musulmans : l'émir du Qatar !
- Ennahdha durant le gouvernement de la troïka qu'elle dominait, a infiltré tous les rouages de l’État et ses administrations, comptant bien sur ses hommes pour les miner de l'intérieur !
Lors des élections législatives les tunisiens ont pu constater à leurs dépens une fois de plus l'étendue de la main mise d'Ennahdha sur leurs administrations; puisque bon nombre de tunisiens n'ont pu voter pour raison de mauvaises organisations : amateurisme diraient certains ou sabotage penseraient d'autres ! Et comme par hasard les "oubliés" de l'ISIE sont anti-Ennahdha, ce qui fut le cas de beaucoup de tunisiens vivant à l'étranger !!
- Rappelez-vous les incidents à répétition pour empêcher la vie démocratique des partis, empêchant ou perturbant les meetings de l'opposition, par les "salafistes" enfants de Ghannouchi si ce n'est par les prétendus "protecteur de la révolution" (LPR), les protégés de Marzougui !
- Faut-il rappeler le rôle du terrorisme qui, comme par hasard, reprenait chaque fois qu'Ennahdha est dans la difficulté ... et dont les derniers actes terroristes ont eu lieu en pleine période électorale, à dessein ! 

Certains "positivistes", comme pour se donner du courage, estiment que c'est mieux que rien et surtout mieux que d'autres pays arabes encore dans la panade ! Puisque la Tunisie initiatrice du "printemps arabe", est encore la première à avoir tiré son épingle du jeu malgré l'ouragan islamiste qui l'a traversé durant trois ans !

L'avenir nous dira si la démocratie naissante malgré son accouchement douloureux, survivra et grandira pour permettre l'entrée de la Tunisie dans le club des grandes démocraties.

Rachid Barnat

PS : Résultats définitifs 
Resultats-des-legislatives-2014-Banniere

3 commentaires:

  1. IL Y EN A QUI NE MANQUENT PAS D'AIR !

    Imed Daimi : " CPR menace de ne pas faire d'alliance avec Nidaa Tounes " !
    Mohamed Bannour : " Ettakattol serait prêt à s'allier à Nidaa Tounes " !!
    Ghannouchi, quand à lui il cherche désespérément à s'allier à Nidaa Tounes !!!

    Ce qui s'appelle une troïka aux abois !!!!

    Les Tunisiens ont bel et bien sanctionné ces deux partis traîtres à leur électeurs en 2011 !
    Faut-il rappeler que Tartour et le Groggy du perchoir juraient tous leurs dieux qu'ils ne s'allieraient jamais avec les Frères musulmans ?
    Faut-il rappeler la supercheries de ces deux judas de la République qui assuraient les tunisiens qu'ils veilleraient à ce que leur grand frère nahdhaoui ne franchira jamais la ligne jaune ? Et toutes les couleuvres que les "frères" leur faisaient avaler en ayant franchi toutes les lignes rouges !!!
    Quand à Ghannouchi, si ce n'étaient ses soutiens américano-qataro-européen, il y a belle lurette que les tunisiens l'auraient écarté du pouvoir lui et ses "Frères musulmans" !!!!

    Leur règne dans la troïka, fut une honte pour les tunisiens et une insulte à leur intelligence !
    Mais les tunisiens les éjecteront définitivement de la scène politique !!

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  2. POURQUOI LES TUNISIENS ONT-ILS SANCTIONNÉ CERTAINS PARTIS
    ET PAS ENNAHDHA ?

    Les partis de la troïka au pouvoir :
    - Si les partis "alibi démocrates" pour Ennahdha ont reculé pour l'un et disparu pour l'autre en toute logique :
    CPR : 29 sièges en 2011, n'a plus que 4 sièges en 2014,
    Ettakatol : 20 sièges en 2011, a 0 siège en 2014,

    - Il n'en est rien du troisième larron, qui recule mais reste tout de même deuxième avec un bon score inexplicable pour un parti qui a gouverné seul pendant plus de deux ans et auquel sont imputables tous les échecs, dont la catastrophe économique et les 3 assassinats politiques qui révoltés les tunisiens :
    Ennahdha : 90 sièges en 2011, a 69 sièges en 2014 !

    Pourquoi ???
    Ce n'est pas logique !

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  3. LA NOUVELLE SUPERCHERIE DE GHANNOUCHI !

    Jean-Pierre Ryf :
    La thèse de la monopolisation du pouvoir est une tromperie de la part des islamistes et de leurs comparses.

    Je demande aux Tunisiens de réfléchir et de se demander comment il pourrait y avoir monopolisation du pouvoir avec deux phénomènes absolument essentiels :
    - Tout d'abord la majorité de Nidda à l'assemblée l'obligera, quoiqu'il arrive, à trouver des alliés et ne pourra gouverner seul.
    - Par ailleurs la société civile en Tunisie est forte et ne laissera plus aucun pouvoir dériver vers la dictature.
    On a vu cette société civile à l'oeuvre encore récemment.

    Par contre dans la crise que connaît le pays, il faut un Chef d'Etat digne de ce nom et qui impulse une réelle politique de progrès.
    Est-ce que cela sera possible avec un frère musulman nahdhaoui ou un de ses complices ? Se poser la question, c'est y répondre.

    La thèse du "Président consensuel", c'est une trouvaille de Ghannouchi pour conduire le pays à l'impuissance, à la discussion sans fin, au compromis boiteux, aux arrangements inopérants .... ce que les tunisiens ont vécu durant les deux gouvernements de Ghannouchi.
    Est-ce cela dont le pays a besoin?

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