mercredi 31 décembre 2014

Béji Caid ESSEBSI, PREMIER PRESIDENT ÉLU DÉMOCRATIQUEMENT !

BCE A PRIS SES FONCTIONS DE PRESIDENT DE LA RÉPUBLIQUE AUJOURD'HUI !
C'est le premier président élu démocratiquement par les tunisiens, contrairement à ce que racontait tartour qui s'est déclaré premier président élu ... oubliant de préciser qu'il n'était président que par la seule volonté de Ghannouchi, lui qui ne fut élu que comme simple constituant avec seulement 7000 voix, dont nombreuses lui étaient "prêtées" par les Frères musulmans nahdhaouis !

Une passation de pouvoir civilisée comme cela se pratique dans les vieilles démocraties; ce qui en soi constitue une première dans le monde dit "arabo-musulman", où le pouvoir se prend habituellement un par coup d'état ... souvent dans le sang !!

Sans surprise, BCE a fait un discours court et modéré; et d'emblée il restaure l'image du président tant abîmée par tartour !

BCE rappelle que la Tunisie se doit de conserver des amitiés ou du moins de bonnes relations avec tous les pays et plus particulièrement ses voisins proches ... tradition toute bourguibienne que tartour, par amateurisme et suivisme pour son maître qatari, avait mise à mal en rompant nos relations avec la Syrie puis avec l'Egypte ... parceque telle était la volonté de l'émir du Qatar !!

Je souhaite au nouveau président le meilleur pour réussir sa lourde tâche pour remettre le pays sur pied après la catastrophique gestion par une bande d'amateurs, haineux soucieux uniquement de vergence et de rapine, considérant la Tunisie comme un butin de guerre !!

Bon débarras de tartour !

Bon vent au nouveau président de la 2 éme République ... en attendant la 3 éme, quand une nouvelle constitution remplacera l'actuelle faite par les islamistes, truffée de pièges islamistes ... à défaut d'avoir pu imposer la chariâa; et qui adoptera la laïcité !

Rachid Barnat

mardi 30 décembre 2014

Comment protéger la nouvelle démocratie, en 12 points !

Par B. Yahmed, F. Dahmani, S. Ghorbal

Grand angle : en Tunisie, comment éviter la catastrophe 
Passé l'euphorie de la victoire, le président élu et son gouvernement devront se mettre rapidement au travail car la tâche s'annonce ardue. Revue de détail des douze grands chantiers que les nouveaux dirigeants devront impérativement mener.

Dans ce "Grand angle" que nous consacrons à l'avenir de la Tunisie, il n'est point question de personnes, de partis ou d'obédiences. Aucun nom, aucun sigle de formation politique. Les positions et les préférences de Jeune Afrique sont connues, uniquement fondées sur celles et ceux qui nous semblent les plus capables de hisser le pays au niveau qui doit être le sien.

Mais nous avons fait le choix d'inverser les priorités, si l'on peut dire : ne pas s'occuper des personnes, mais du chemin à parcourir et des défis à relever. Définir les maux, en somme, pour ensuite proposer les remèdes idoines, ce qui permettra, plus tard, d'identifier les bons "médecins", notamment ceux qui hériteront des futurs maroquins gouvernementaux. Ces défis, nous les avons listés pour ensuite les décrypter.

Ils sont au nombre de douze, tels les travaux d'Hercule car, que personne n'en doute, c'est bien ce qui attend la Tunisie lors des cinq prochaines années (au moins). Un travail titanesque mais indispensable, dont personne hélas ne parle, ou presque. Or il n'y a nul besoin de pythie pour rendre ces "oracles" frappés au coin du bon sens. Encore faut-il en avoir conscience, les envisager dans leur ensemble et, surtout, les mener rapidement de front. Dans le cas contraire, une seule issue : le désastre.

·       Un pays mieux défendu

1. Un pays mieux défendu

Valeureuse mais sans grands moyens, sur la brèche depuis 2011, l'armée de terre a montré ses failles lors d'attaques menées par des mouvements jihadistes, notamment en matière de renseignement. L'évolution des technologies a transformé les métiers de la Grande Muette, qui doit se mettre à niveau. Il lui faut rétablir la tradition des manœuvres et, surtout, améliorer la coordination entre les corps, qui pourraient être menés par un seul chef d'état-major pour gagner en réactivité et en mobilité.

Cette tâche serait facilitée par un découpage territorial en cinq régions militaires dirigées chacune par un commandement propre. Face à un ennemi non conventionnel, se former aux nouvelles techniques de combat, entamer une professionnalisation fondée sur le renseignement et employer des unités réactives au déploiement rapide sont impératifs. Tout comme renouveler son équipement : le gouvernement de Mehdi Jomâa a déjà commandé douze hélicoptères Black Hawk pour une valeur de 700 millions de dollars (environ 520 millions d'euros) aux États-Unis.

Les débats internes en cours portent aussi sur le recrutement et l'encadrement des universitaires, la réhabilitation du service militaire et le principe de devoir national, afin d'inculquer des idéaux communs pour créer un sentiment d'unité. Selon le général de brigade Mohamed Meddeb, "le dossier de la défense du pays et de sa sécurité est l'affaire de chacun, dirigeants, membres de la société civile et citoyens ordinaires".

2. La justice au banc d'essai

L'indépendance de la justice et l'existence d'un mécanisme de contrôle de constitutionnalité sont, avec la démocratie, indispensables à l'avènement d'un État de droit. L'indépendance du pouvoir judiciaire est garantie, à la fois par la Constitution et par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). La Cour constitutionnelle, en revanche, futur organe régulateur de la démocratie, n'existe que sur le papier.

Le choix de ses douze membres dévoilera les intentions du nouvel attelage gouvernemental. Quatre seront désignés par le président, quatre autres par le CSM et les quatre derniers par l'Assemblée. Leurs attributions seront très larges, puisque le juge constitutionnel, dont les décisions s'imposent à tous les pouvoirs, arbitrera les éventuels conflits entre le président et le chef du gouvernement. Et, surtout, la Cour fixera l'interprétation de l'article 1er de la Constitution, qui introduit la notion d'islamité de l'État.

La mise en œuvre de la justice transitionnelle, chargée de faire la lumière sur les crimes et dépassements de l'ancien régime et, le cas échéant, d'imposer des sanctions, constitue un autre défi. L'Instance Vérité et Dignité n'a pas encore démarré ses travaux mais fait déjà l'objet de vives critiques, et deux de ses membres ont démissionné. Faudra-t-il d'emblée la réformer et revoir sa composition ?

3. La paix sociale à tout prix

Grèves, sit-in et conflits sociaux, la Tunisie n'a jamais connu autant de mouvements protestataires que durant les quatre dernières années. L'apaisement, nécessaire pour clore la phase de transition du processus démocratique, a été trouvé grâce aux négociations avec les centrales syndicales et à l'esquisse d'un nouveau contrat social. "Il n'y a pas de prospérité sans paix sociale durable", affirme Wided Bouchamaoui, présidente de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica).

Cependant, préserver l'équilibre du pays dépend surtout des solutions apportées à d'autres problèmes, dont les disparités sociales. C'est l'unique moyen de diminuer l'impact d'un discours identitaire qui, utilisé pour instrumentaliser certaines populations, a nettement clivé la Tunisie. La société civile devra elle aussi intervenir pour appeler au bon sens de chacun et opérer un rééquilibrage face aux appels partisans de certains partis politiques. Pour de nombreux observateurs, la paix sociale doit émaner d'une volonté commune des partis, du patronat, des syndicats et des simples citoyens.

4. À quand les bénéfices de la révolution ?

La Tunisie parviendra-t-elle à percevoir les dividendes de sa révolution ? Aux législatives, Ennahdha et ses alliés ont été sanctionnés pour leur gestion chaotique. C'est donc à l'aune de ses performances économiques que sera jugé le prochain gouvernement. La croissance est restée atone cette année - à peine 2,8 % selon le Fonds monétaire international -, même si la Tunisie s'en sort plutôt mieux que l'Égypte (2,2 %) par exemple.

Le climat d'incertitude politique explique l'attentisme des investisseurs. Un rebond aux alentours de 4 % est espéré en 2015, et les tensions sociopolitiques devraient s'apaiser quelque peu. Mais, selon l'économiste Mahmoud Ben Romdhane, "c'est à partir de 5 % de croissance que le chômage, qui touche 15,3 % de la population active, commencera à baisser". Et 330 000 emplois supplémentaires seront nécessaires en 2015-2019.

Nidaa Tounes, vainqueur aux législatives, entend faire progresser la croissance de 1 % par an, pour parvenir, en fin de mandat, à 8 %, un chiffre optimiste. Ce qui suppose un investissement de 125 milliards de dinars (54 milliards d'euros), supporté à 60 % par le secteur privé. Si ce scénario se réalise, 120 000 personnes pourraient trouver un emploi, le nombre de chômeurs étant de 608 000 aujourd'hui.

5. Sauver l'éducation et l'enseignement supérieur

C'est la mère de toutes les batailles. C'est aussi la plus périlleuse à mener. Les enseignements secondaire et supérieur tunisiens sont à revoir de fond en comble. Le pays compte environ 400 000 étudiants, mais, paradoxe insupportable : les "maîtrisards", diplômés du supérieur, ont deux fois et demie plus de "chances" de pointer au chômage que les jeunes sans qualification.

Le problème se situe à deux niveaux : l'employabilité (l'adéquation entre les formations proposées et les besoins du marché du travail) et la qualité. Même s'il existe encore des pôles d'excellence (écoles d'ingénieur, facultés de médecine), les universités tunisiennes sont absentes du Classement académique des universités mondiales de Shanghai, et très mal placées à l'échelle du monde arabe. Une remise à plat semble donc indispensable.

Elle ne peut cependant pas se limiter à une simple réflexion sur l'employabilité car, phénomène particulièrement inquiétant, on observe une radicalisation jihadiste dans le milieu estudiantin. C'est donc aussi la capacité de l'enseignement supérieur à former des citoyens qui doit être débattue. Seul un réformateur de la trempe d'un Mahmoud Messadi ou d'un Mohamed Charfi (ministres de l'Éducation respectivement après l'indépendance et entre 1989 et 1994) sera en mesure de l'imposer. Existe-t-il ?

6. Jeunesse : attention danger

Initiateurs du soulèvement de 2011, les moins de 30 ans représentent près de la moitié de la population, mais demeurent marginalisés : selon l'Organisation internationale du travail (OIT), leur taux de chômage avoisine les 28 %. La Constitution les consacre pourtant en tant que pilier essentiel du développement. Mais s'ils sont au cœur de tous les discours politiciens, ils ne sont que peu impliqués dans la vie publique et citoyenne, et ne sont jamais consultés sur les questions qui les concernent. "Après l'hyper enthousiasme de la révolution, il y a l'hyper déception, c'est vrai, reconnaît l'ancien député Selim Ben Abdessalem.

Ce serait une énorme erreur de négliger les jeunes, mais il nous manque la capacité de les attirer." Désenchantée et sans perspectives d'avenir, la jeunesse est devenue un vivier pour les mouvements extrémistes. Outre les réformes de l'éducation, les gouvernants doivent également créer un nouveau socle de valeurs et organiser des services à destination de cette jeunesse.

7. La fiscalité, l'inévitable chantier

La réforme fiscale est devenue, depuis trois ans, l'un des serpents de mer de la politique tunisienne. Chacun convenant de sa nécessité, mais peu osant prendre le taureau par les cornes de peur de froisser leur électorat. La pression fiscale n'est pas harmonieuse. Elle pèse d'abord sur la classe moyenne et les catégories les moins aisées, assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée (impôt indirect qui produit environ 40 % des recettes fiscales).

L'impôt sur le revenu (IR), progressif, ne représente que 15 % des rentrées. Son recouvrement pose problème : il n'est garanti qu'auprès des salariés du public et du privé, car l'impôt est prélevé à la source, par l'employeur, et versé au Trésor public. Dans les autres catégories, la dissimulation des revenus s'apparente à un sport national. Le "régime forfaitaire", un prélèvement annuel initialement institué au profit des artisans et des petits commerçants, a vu son périmètre enfler démesurément, devenant une source d'abus considérables.

Il compte 395 000 assujettis, soit 60 % des contribuables, mais ne contribue qu'à 0,2 % des recettes fiscales du pays. Soixante-huit secteurs, dont la bijouterie, l'optique, la location de voitures et le commerce de produits paramédicaux, en seront exclus dès 2015. La lutte contre la contrebande et l'informel, qui mettent à genoux les finances de l'État et pénalisent les entreprises citoyennes, constituera l'autre défi à relever.

8. Diminuer les dépenses et privatiser ?

Pour calmer les revendications sociales, les gouvernements qui se sont succédé depuis 2011 ont augmenté les salaires des fonctionnaires et recruté près de 70 000 personnes dans le secteur public. L'État a ainsi vu fondre ses ressources. À présent, le déficit budgétaire est de l'ordre de 4,139 milliards de dinars (1,8 milliard d'euros). "Une part de 70 % des recettes propres réservée aux dépenses publiques est en soi un indicateur de crise", reconnaît Hakim Ben Hammouda, ministre de l'Économie et des Finances.

Pour faire face aux dérives des finances publiques, le gouvernement Jomâa a imposé une révision des subventions accordées par la Caisse de compensation (notamment pour les produits énergétiques), augmenté l'assiette fiscale, mis fin au régime forfaitaire, créé des moyens de lutte contre l'évasion fiscale et le commerce parallèle. Il a pu maintenir le pays à flot en ayant recours à un emprunt national et à des crédits internationaux. Il n'empêche, un trou de 500 millions d'euros doit être comblé chaque mois.

Et la situation ne va pas s'améliorer : la productivité des entreprises publiques baisse (la production de phosphate a par exemple chuté de 60 % depuis 2010) et le secteur touristique peine à redémarrer. Moderniser les entreprises publiques pour relancer l'économie exige de fait une mise de fonds dont l'État ne dispose pas. Il pourrait envisager d'en privatiser certaines, notamment dans le cadre des réformes du secteur bancaire et de l'administration, deux chantiers prioritaires du prochain quinquennat.

9. Renouer avec les pays arabes

Bien plus qu'avec la France, l'Union européenne ou les États-Unis, qui ont accompagné la Tunisie pendant sa transition et qui devraient maintenir leur appui, c'est avec les pays arabes, dont les investissements seront indispensables à la réussite des grands projets, que le nouveau pouvoir devra resserrer les liens. Le chemin a été en partie balisé par le Premier ministre Mehdi Jomâa et son équipe. Lors de la tournée qui l'avait conduit aux Émirats arabes unis, en Arabie saoudite, au Qatar, au Koweït et à Bahreïn en mars, ce dernier s'était employé à réparer ce qui avait été abîmé et à dissiper les malentendus accumulés depuis trois ans.

Les rapports avec l'Algérie ont quant à eux connu une embellie spectaculaire, Alger apparaissant aujourd'hui comme l'allié essentiel de Tunis, notamment (mais pas seulement) en matière de lutte antiterroriste. Une normalisation avec Damas paraît inéluctable pour les mêmes raisons (les relations bilatérales avaient été rompues, de manière unilatérale, en avril 2012, par le président Moncef Marzouki).

Un impératif sécuritaire avant d'être une question idéologique : les Tunisiens forment l'un des premiers contingents de jihadistes étrangers en Syrie. Plus de 5 000 d'entre eux y combattent ou ont transité par ce pays, et près de 8 000 ont été interceptés, en Tunisie, avant leur départ. Ceux qui rentrent constituent une très grande menace pour la sécurité et la stabilité nationales, car ils pourraient être tentés de rejoindre les maquis du mont Chaambi.

10. Réconcilier les Tunisiens

Symbole de l'unité nationale, le président élu aura la lourde tâche d'affermir la cohésion des Tunisiens. Ce principe élémentaire, énoncé par l'article 72 de la Constitution, ne va plus de soi aujourd'hui. Petit pays de 11 millions d'habitants, homogène linguistiquement et culturellement, héritier d'une histoire trois fois millénaire, la Tunisie est fracturée comme jamais. La révolution de janvier 2011, partie de Sidi Bouzid, avait souligné le fossé entre les régions intérieures délaissées et le littoral.

Les élections du 23 octobre 2011 avaient mis en évidence le clivage entre islamistes et tenants d'un État séculier. Rien n'est résolu, bien au contraire. La récente campagne présidentielle, qui s'est déroulée dans une ambiance délétère, sur fond d'insultes, d'invectives, d'anathèmes et de stigmatisation de l'adversaire, a réveillé les antagonismes régionaux que l'on croyait apaisés - à défaut d'être complètement éteints - et monté deux Tunisie l'une contre l'autre. D'un côté, celle du Sud, qui plébiscite Moncef Marzouki. De l'autre celle du Nord, favorable à Béji Caïd Essebsi. Le nouveau président devra donc d'abord endosser le costume du rassembleur pour réconcilier les Tunisiens.

11. Plus d'autonomie régionale

Inscrite dans la Constitution, la décentralisation des institutions et de la prise de décision invite à revoir le fonctionnement de l'État. Avec des municipalités, régions et districts dotés d'une personnalité juridique ainsi que d'une autonomie administrative et financière, les services locaux seront gérés selon le principe de la libre administration, via des conseils élus tenant compte des règles de parité et de représentativité des jeunes.

Cependant, l'État ne se désengagera pas totalement. Le Conseil supérieur de décentralisation, chargé de répartir les ressources et les responsabilités, outre son rôle de régulateur, définit les niveaux de décentralisation avec un droit de regard sur les projets de loi relatifs au plan, au budget et à la finance locale. Pour ce faire, "les niveaux de décentralisation doivent être clairement définis", précise Nabil Othmani, chargé des collectivités locales, de la planification et du suivi.

Passer d'un système centralisé à une gestion locale est une réforme majeure exigeant des moyens financiers. Or les instances locales, tributaires du budget alloué par l'État, n'en disposent pas. Pour s'assurer une autonomie financière, elles devront lever des fonds propres, au risque de recourir à la taxation et à une survalorisation de leurs services. Autre enjeu : développer une culture de la participation citoyenne, jusqu'ici totalement méconnue.

12. Dans les mosquées, pas de politique

Il a suffi de quelques semaines, après la chute de Ben Ali, pour que près de 1 000 mosquées - sur les 5 000 que compte le pays - échappent au contrôle de l'État et passent sous celui d'imams et de groupes radicaux, offrant autant de tribunes aux extrémistes pour appeler à la violence et à la haine, voire pour embrigader les jeunes candidats au jihad. Certes, le gouvernement Mehdi Jomâa a mis le holà aux dérives et repris en main le réseau des lieux de culte, mais le fait religieux est devenu incontournable et le conservatisme du pays s'est confirmé.

Rompre avec le système de contrôle imposé par Ben Ali pour passer à un accompagnement conforme à la Constitution implique que les gouvernants revoient les fondamentaux en instituant une sécularisation du sacré et en définissant le cadre opérationnel de l'islam par rapport à l'État. Dans la pratique et dans l'immédiat, il s'agit de remettre bon ordre dans les rangs des imams, qui continuent de véhiculer des discours politiques malgré l'interdiction.

Ce qui nécessite un meilleur encadrement des théologiens à travers des formations en prise avec les réalités de la Tunisie, et une veille du contenu véhiculé par les écoles coraniques en coordination avec le système éducatif. Nombreux sont ceux qui souhaitent rétablir l'aura de l'université de la Zitouna, pour faire d'un islam modéré à la tunisienne un contrepoids aux discours des radicaux.

dimanche 28 décembre 2014

BCE est-il dupe du jeu de Ghannouchi ?

Comme le sont tant d'intellectuels, de journalistes et d'hommes politiques qui croient en la redemption des "Frères" qui se transformeront en démocrates et en patriotes !

Notre amie Hélé Béji comme eux, se berce d'illusion en pensant que l'islamisme des Frères musulmans sera soluble dans la démocratie, alors que ce qui le fonde, c'est le pan islamisme nourri du wahhabisme !

Quant à l'échec de Marzougui, elle a bien vu que les tunisiens ont rejeté son pan arabisme, lui préférant le nationalisme dont s'est servi Habib Bourguiba pour libérer la Tunisie et unifier son peuple autour du concept nation pour pouvoir construire la nouvelle république qu'il a crée ! 


Les tunisiens pragmatiques, sont revenus à leur fondamentaux pour écarter deux idéologies dangereuses pour leur jeune nation, qu'en son temps Bourguiba avait rejetées et combattues mais que tentent de leur imposer deux aventuriers pour qui l'Histoire s'est arrêtée à leur histoire personnelle : Ghannouchi et Marzougui !
R.B

Hélé Béji

Béji Caïd Essebsi président : symbole d'une concorde entre religion et révolution


LE PLUS. Les Tunisiens ont élu Béji Caïd Essebsi président de la République dimanche 21 décembre. Le candidat et chef du parti progressiste Nidaa Tounes l'a emporté au second tour avec 55,68% des voix. À trop vouloir critiquer le passé, son adversaire, le président sortant Moncef Marzouki, a fini par y rester explique l'écrivain tunisienne Hélé Béji.


Vendredi 19 décembre. Le dernier meeting de Béji Caïd Essebsi se tient sur l’avenue Bourguiba. Une foule immense se bouscule pour mieux communier. La nuit tombe. L’air est parsemé de cendres abyssales. Des lumières tristes égarent nos yeux dans le labyrinthe humain qui agite des flyers aux couleurs de "Vive la Tunisie !".

L’espérance étreint le soir d’une douleur sourde. La main du destin tâte l’inconnu de ses doigts malins et rebat les cartes dans le noir. Un rappeur jette des saccades endiablées contre le désespoir. Notre cœur ramasse tout ce désordre dans ses battements précipités.

La "Révolution" contre l' "Ancien régime"

Le 22 décembre, les résultats tombent. Béji Caïd Essebsi l’emporte largement sur Moncef Marzouki après une empoigne électorale qui n’a épargné personne. Cette dernière année pourtant, modernistes et islamistes ont rivalisé de civilités, grâce aux bons procédés de leurs leaders, Béji Caïd Essebsi (avec le parti Nidaa Tounes) et Rached Gannouchi (avec le parti Ennahdha). Sur les plateaux télé, les "barbus" ont pris un air jovial et frais. Les "modernes" ont émaillé leurs propos de citations bénies. Les imams ont troqué leur calotte contre des badinages savants.

Mais sitôt le duel présidentiel engagé, le candidat Marzouki rallume la guerre des religieux et des séculiers par un nouveau slogan : la "Révolution" contre l' "Ancien régime".

Derrière Marzouki, l’islamisme radical souffle le courroux des cieux contre le "retour de la dictature". L’appareil de la contre-révolution, le RCD (le parti de Ben Ali), l’ogre de la tyrannie, est tapi dans l’ombre, prêt à dévorer les enfants du printemps tunisien. Les geôles n’attendent qu’un signe pour se refermer sur une jeunesse rebelle et pure. Les imams seront bâillonnés, les femmes dévoilées, la Constitution piétinée.

Marzouki prend le contre-pied de ses principes. Il a toujours présenté la division entre islamistes et séculiers comme le crime originel de la dictature, se félicitant de les avoir réconciliés sous sa houlette de démocrate. Or voilà qu’il en ranime la discorde dès que s’esquisse une entente entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi. Cette volte-face fut ressentie comme la dérive radicale d’un séditieux au sommet de l'Etat.

Essebsi : gentilhomme du peuple

Face à lui, Béji Caïd Essebsi a donné l’image inverse d’une personnalité affable et enjouée, aux antipodes de celle du tyran mécréant (taghout) inventée contre lui. Tout en fédérant en 2012 une vaste résistance à l’hégémonie islamiste, il ne refuse pas le dialogue avec ses adversaires, sans pour autant complaire à leurs passions rétrogrades.

Son rejet de l’obscurantisme n’exclue pas l’existence d’un islam politique qu’il exhorte à servir la "patrie avant les partis".

À la différence de Marzouki, emmuré dans son hostilité à Bourguiba, Caïd Essebsi s’est montré plus ouvert envers les islamistes que son adversaire envers les destouriensL’agitprop islamo-messianique lancée contre lui a paru un manège de propagande.

Ainsi, la concorde entre religieux et séculiers, dont Marzouki revendiquait la doctrine, Béji Caïd Essebsi l’incarne mieux, par son art de combiner l’ancien et le nouveau dans une langue exquise de gentilhomme du peuple, un précieux équilibre entre la foi et la raison, l’islam et la vie moderne, la piété et l’ordre public, la liberté et l’autorité de l’État.

La liberté a résonné avec la souveraineté

Tandis que le credo démocratique de Marzouki, qui n’a pas surmonté son aversion pour Bourguiba, s’est mis à sonner faux. Il a ignoré son génie révolutionnaire derrière sa personne autoritaire, a méconnu son œuvre titanesque de construction de l’État, matrice des réformes dont la Révolution fut l’aboutissement après l’élan du mouvement national depuis l’Indépendance.

Il n’a pas senti l’enracinement national dans le soulèvement de 2011, n’y voyant que rupture avec la dictature, alors que l’éclosion à la liberté était en résonance avec celle de la souveraineté.

À travers Béji Caïd Essebsi, l’étendue du sentiment patriotique a rassemblé plus largement et sûrement que le parti religieux. D’où le sursaut national et son ascension fulgurante au-delà des classes et des partis. Mais Marzouki a refusé d’y reconnaître le peuple de la Révolution, s’obstinant à faire du 14 janvier l’illumination absolue dont il serait le mage, rejetant 60 ans de progrès dans le moyen-âge de la tyrannie. Ce contre-nationalisme n’a pas convaincu.

Marzouki est resté figé dans la révolution

On a appris avec Tocqueville [1] que la révolution française fut aussi l’œuvre de l’Ancien régime. La centralisation de l’État français, attribuée au génie de la Révolution française, avait été en réalité le lent ouvrage de la monarchie absolue depuis le XIVe siècle. L’œuvre de la Révolution était en grande partie déjà accomplie par l’Ancien régime. La Tunisie a vécu un phénomène du même ordre.

Ainsi, brandir la menace de l’Ancien régime n’a pas eu l’effet escompté sur les Tunisiens. Leur angoisse s’est davantage polarisée sur l’échec de la Troïka [2]. Lors des assassinats des opposants et des militaires, la riposte populaire contre la montée des violences fascistes au nom de la religion fut massive.

Marzouki fut accusé de montrer moins d’ardeur à dénoncer les crimes des saltimbanques d’une foi brutale, qu’à tempêter contre les forfaits de l’Ancien régime.

Son démocratisme devint suspect. En laissant l’extrémisme religieux soutenir sa campagne, il fut perçu comme le pontife d’une secte intolérante.

Un hommage posthume à Bourguiba

Trois ans de pouvoir ne l’ont plus différencié, aux yeux de l’opinion, des figures de l’Ancien régime. Sous les plafonds dorés de l’État, les dirigeants de la Troïka en ont hérité l’investiture sans en contester les privilèges, légués par des prédécesseurs honnis. À leur corps défendant, ils ont ainsi rendu un hommage posthume à Bourguiba, à qui ils doivent leur intronisation dans la grandeur publique.

Les Tunisiens ont résisté aux surenchères de la rupture radicale avec l’Ancien régime. Une grande majorité a vu dans la Révolution le second souffle du mouvement national, un palier historique, mais ni l’origine ni la fin.

Le passé n’est pas que le débris du despotisme, il est le marbre où s’est sculpté le corps de la nation. Toute révolution qui mutile la conscience nationale devient un mensonge à la solde de quelques-uns, et non une vérité à la portée de tous. Elle est tyrannie.

Défaut de conscience historique

La conscience politique ne surgit pas de nulle part. Elle est d’abord une conscience historique. La démocratie ne peut aboutir sans la connaissance préalable d’un corpus historique accepté par tous, islamistes, nationalistes, révolutionnaires. Elle est chimérique dans un monde détaché de la nation, ou dans l’empyrée supraterrestre de la religion.

Les disciples de Marzouki ont péché par défaut de conscience historique et excès d’illusion religieuse.

Au contraire, c’est par sa mémoire sur le qui-vive de l’histoire que Béji Caïd Essebsi a créé les prémisses d’une paix entre l’islamisme et le nationalisme. Il nous enseigne qu’il n’est pas de valeur révolutionnaire sans valeur nationale ; que seule une conscience historique de soi permet d’avoir une conscience politique, "démocratique" de l’autre.

En choisissant d’élire Béji Caïd Essebsi comme président, les Tunisiens ont voulu que leur révolution soit la nation qui les réunit, et non la religion qui les divise. Ils ont décidé que la nation tunisienne ne serait plus en guerre contre la religion, ni la religion contre la nation.

[1] Cf. Tocqueville, L’Ancien régime et la Révolution
[2] Le gouvernement de la Troïka issu des élections du 23 octobre 2011. Il était composé du parti Ennahdha (parti de Rached Ghannouchi), de Ettakatol (parti de Mustapha Ben Jaafar), et du CPR (Congrès pour la République, parti de Moncef Marzouki).

BCE, faites une place pour "harayers* tounes" !

Rappez-vous : les "hrayer tounes" (les femmes émancipées) ont manifesté, exigé et obtenu la parité en 2011.

Et qu'a fait Ghannouchi pour les humilier ? Obligé de respecter la parité, il a choisi des femmes indignes de "hrayers tounes" pour les représenter à la constituante ! 

Tout le monde se rappelle le cheptel de femmes foulardées obéissant au doigt et à l'oeil de leur frères nahdhaouis. 
Quant à leur niveau intellectuel, en grande partie elles étaient incultes, limites idiotes dont certaines se tournaient en ridicules, faisant de l'ANC un cirque au grand désespoir des tunisiens et des tunisiennes !

Voilà l'image que voulait donner Ghannouchi des tunisiennes !
A BCE d'en donner une autre plus conforme à la réalité de la Tunisie.

R.B

BCE les femmes vous sauveront. Faites leur confiance.
Les femmes ont sauvé le pays. C'est grâce à elles que nous sommes sortis de la situation tragique dans laquelle nous étions. Nous ne lé répéterons jamais assez.
Cette vérité ne plait pas à beaucoup de monde et surtout pas aux obsédés du pouvoir qui s'y voient déjà.
Une grande partie du gouvernement, la moitié, doit être composée de femmes. Celles qui ont un réel talent, un vrai savoir, de vraies compétences sont nombreuses. 
Au moins un ministère de souveraineté doit être confié à une femme. La justice, les affaires étrangères, les finances peuvent leur être confiées...
Le ratio de 25% qui a été annoncé avant les élections est faible. Il faut le revoir à la lumière des 61% de femmes qui ont voté pour la renaissance du pays. 
L'éducation nationale, l'enseignement supérieur, la recherche, la culture, les affaires familiales, le tourisme,les affaires sociales, la santé ..
Pensez-vous que dans tous ces domaines le femme tunisienne n'excelle pas ? 
Il faut juste trouver les bonnes. Pas des femmes pour remplir un quota, mais des femmes compétentes.
Ce que je dis là ne plait pas, je me fais des inimitiés gratuitement car cela réduit les chances d'accès au pouvoir de beaucoup de monde. Il faut cependant le dire car il y va de l'intérêt du pays. Nos élites actuelles sont de plus en plus féminines.
Je vois déjà les têtes de certains de mes amis qui doivent se dire : "ça y est, il disjoncte" !
Eh bien oui messieurs, les vrais sauveurs du pays sont les femmes. C'est elles qui doivent le conduire.
BCE faites-le. Vous sauverez le pays; et sur le plan personnel vous rentrerez dans l'histoire du pays mais aussi dans celle du monde.

* Femmes tunisiennes émancipées.

samedi 27 décembre 2014

Caïd Essebsi à Carthage : La révolution par le haut

L'islamisme étant momentanément écarté du pouvoir, BCE serait bien inspiré d'entamer des réformes révolutionnaires pour mieux ancrer la Tunisie dans la démocratie, dans la modernité et dans l'UE, son partenaire naturel !  
R.B
L'entrée à Carthage de M. Caïd Essebsi est loin d'être un retour en arrière ou des retrouvailles mythiques avec un ancien régime mort et enterré. En effet, l'ordre ancien relève d'un paradigme saturé et il est en phase de remplacement par le paradigme nouveau qu'impose notre époque postmoderne.
Aussi, le nouveau président ne peut que relancer la révolution tunisienne une fois débarrassée de la logomachie faussement progressiste qui était véritablement un retour en arrière, car rompant avec les acquis de la société tunisienne.
La situation de la Tunisie profonde observée sociologiquement en son inconscient collectif commande d'approfondir les réformes tous azimuts. Outre les aspects purement politiques, comme la décentralisation et la pacification du pays, voici une palette d'actions nécessaires dont on ne parle pas.

Un ordre amoureux ou la "bécopolitique"

Mon expérience d'accompagnement de l'Alzheimer m'a amené à forger le néologisme de "bécothérapie", proposant cette méthode alternative à la prise en charge chimique ayant prouvé sa nocivité*.
Forgeé à partir du terme familier "bisou", elle est basée sur la thèse la plus crédible approchant de la soi-disant maladie d'Alzheimer privilégiant une approche humaniste, une culture des sentiments.
Or, il existe aussi un Alzheimer politique qui nécessite un traitement similaire: une thérapie du bécot. Elle ne peut prendre place que dans le cadre d'une pratique politique relevant d'un ordre juridique amoureux et non plus juste répressif en matière des droits et des libertés, privilégiant donc les solutions d'humanité. 

Les horreurs agitant le monde et menaçant la paix et le mode de vie paisible en Tunisie, imposent paradoxalement qu'on anticipe le nouveau paradigme en gestation fait de communions émotionnelles et d'une célébration des affects.


Une inclusivité sociale

On parle de plus en plus d'inclusivité, mot dérivant de la notion d'inclusion sociale et qui est le contraire d'exclusion, supposant une action constante tendant à impliquer tous les individus sans aucune discrimination, quelle qu'elle soit.
Propagée particulièrement dans les milieux luttant contre les discriminations liées au genre ou à l'orientation sexuelle, la notion d'exclusivité gagne à avoir aujourd'hui une dimension réelle en Tunisie, allant bien au-delà de l'affichage en s'incarnant dans des mesures tangibles.
À cet égard, le candidat Essebsi a été perspicace en manifestant son intention de réformer la loi inique sur les stupéfiants. C'est déjà un pas dans le bon sens qu'il importe de faire le plus audacieux possible, en ne se contentant pas d'un toilettage a minima de la loi, mais en osant aller dans le sens des recommandations de l'ONU, qui conseille la dépénalisation de la consommation en vue d'une plus grande efficacité de lutte contre le trafic, seul vrai fléau en la matière.
Mais la loi sur les stupéfiants n'est pas la seule loi scélérate de l'ancien régime à abolir; elle fait partie d'un ensemble de textes qui violent les droits humains et qui sont également, sinon à abolir immédiatement, du moins à faire l'objet d'un moratoire à leur application, autorisant les juges dans l'interprétation des textes de s'inspirer des acquis du droit international comparé.

Pour une politique éthique

Pour y arriver, il est impératif de rompre avec la marque majeure de la politique actuelle sclérosée par un excès de formalisme, qui fait que le droit manque ses visées par excès de juridisme. Or, on ne le sait que trop bien, l'excès de justice entraîne un excès d'injustice: summum jus summa injuria.
La politique ne peut plus se faire à l'antique où l'on simule la force du lion et l'on se dissimule avec la ruse du renard. La fin du monde ancien est une faim d'un monde nouveau où le besoin est irrépressible du retour de la conscience en politique devant être d'abord et avant tout éthique, ce que je qualifie de "poléthique".
En Tunisie, comme dans le monde, cela signifie le retour à la spiritualité afin de sortir de la dégénérescence de la religiosité. Or, la Tunisie est une terre ardente où le soufisme a des racines solides; aussi cela serait un atout majeur pour limiter la division flagrante qu'illustrent les élections entre une côte et un nord ouvert à la modernité et l'intérieur du pays, avec le sud notamment, tenant à la tradition.
Une alchimie est donc impérative entre modernité et tradition; et c'est le propre de la postmodernité qui est la synergie entre le technologique et l'archaïque. Aussi la Tunisie, pour réussir, est appelée à renforcer sa postmodernité dont elle est déjà une expression basique. 

Pour une diplomatie innovante


La révolution par le haut doit s'étendre aussi au plan international, redorant le blason de la diplomatie tunisienne. Quelle meilleure façon de le faire que de revenir à la sagesse du visionnaire Bourguiba appelant à la normalisation des relations avec Israël?
Une telle révolution s'insérera dans le cadre d'une stratégie d'ensemble, un package comme disent les diplomates, ayant pour but le rétablissement d'une paix juste et durable en Palestine par le retour à la légalité internationale incontournable du partage de 1947.
Et comme cela ne saurait se faire nonobstant l'état actuel de la Méditerranée, la nouvelle diplomatie tunisienne ciblera la Méditerranée avec le projet de création d'un espace de démocratie méditerranéenne pour une future aire de civilisation.
Cela doit se déployer en deux temps: un court, supposant la liberté de mouvement pour le citoyen mature de Tunisie en transformant le visa actuel en visa biométrique de circulation. Et un long terme, postulant l'adhésion de la Tunisie et du Maroc à l'Union européenne.

Rappelons ici que l'UE s'étend déjà au Maghreb, physiquement avec les présides de Ceuta et Melilla et économiquement et culturellement avec sa quasi-dépendance de l'Europe.
Ainsi continuera par le haut la rêve-olution tunisienne, prouvant n'être pas qu'une simple songerie, rejoignant l'imaginaire populaire qui rêve de dignité au diapason de son sentiment d'être d'abord et avant tout un citoyen du monde.