samedi 27 octobre 2018

La sexualité des hommes, finira-t-elle par échapper aux barbus monothéistes ?

Tous ces barbus sont obsédés par la sexualités des hommes. Pour  la contrôler, tout est bon jusqu'à l'invocation du châtiment voulu par Dieu par la variole, la vaccination étant un défi contre le ciel. Benoît XVI, lui aussi, dira que le sida est un châtiment divin. 
"Tu enfanteras dans la douleur", rappelle la Bible aux femmes qui doivent expier le péché originel d’Ève, d'avoir tenté (dépucelé) Adam de croquer dans la pomme ! Ce qui explique le mépris et la haine des barbus monothéistes pour les femmes.
Le pape François plus ouvert, nous dit-on, compare l'avortement à un acte de tueur à gage pour dissuader les femmes de s'approprier leur corps !
Tous ces barbus deviennent fous ! Ne pouvant plus tenir les hommes par le ventre (nourriture casher, maigre, halal ... ) ni par le bas-ventre, les plus extrémistes d'entre eux, veulent les rendre à l'obscurantisme où ils étaient, plus propice pour les dominer par la religion.
Leurs prêches frisent souvent l'obscurantisme, s'ils n'y versaient pas totalement ! Ce que font les Frères musulmans en multipliant les écoles coraniques et en détruisant l'enseignement public mis en place par Bourguiba.
R.B
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Agnès GIARD

Prélèvement spermatique, tampax et dogme catholique

Depuis le XIXe siècle, des prêtres catholiques, en conformité avec les ordonnances du Saint Siège, essayent d’étouffer le vent de liberté sexuelle qui se lève sur l’Occident. Certaines pratiques médicales posent problème : que faire du toucher vaginal ? Et du prélèvement de sperme ?

En 1956, Roger Vadim filme Brigitte Bardot nue dans Et Dieu… créa la femme. La même année, dans un ouvrage approuvé par le Vatican, écrit à destination des étudiants en médecine (1), le jésuite Jules Paquin réaffirme strictement « ce qui est permis et défendu » en matière de santé et d’hygiène. Les règles sont catégoriques. « Rien ne pourra jamais légitimer l’onanisme ». L’insémination artificielle est donc rigoureusement interdite. L’avortement thérapeutique (pour sauver la vie de la mère) est également interdit : c’est dommage pour la mère, « mais tuer directement l’enfant pour arriver à cette fin n’est pas licite ».
Que faire si, se douchant, une femme ressent du plaisir ?
Refusant toute concession à l’esprit du temps, l’ouvrage de Jules Paquin, «exprime une méfiance maladive à l’égard de tout ce qui pourrait procurer un plaisir d’ordre sexuel en dehors de la procréation, surtout pour les femmes», résume l’historien Georges Minois qui – dans Le prêtre et le médecin – donne quelques aperçus du conformisme maniaque de l’église. Ainsi : « si la douche [vaginale] produit une légère excitation sexuelle », il faut l’interrompre. Et concernant les hommes ? Jules Paquin interdit que l’examen de sperme soit effectué sur du sperme obtenu par masturbation. Certes, cela permettrait utilement de diagnostiquer une blennorragie, dit-il. Mais pourquoi pas obtenir le sperme en prélevant du matériel testiculaire avec un scalpel ? Le jésuite prône la biopsie des testicules. Bien sûr, cela est douloureux. Mais du moins le sperme obtenu ne l’aura pas été par « excitation vénérienne ». Il ne faut pas que les médecins encouragent leurs patients à se masturber pour fournir un « spécimen ».
Faut-il interdire l’intromission de corps étrangers ?
Vient la problématique question des tampax : « On peut se demander si les tampons, puisqu’ils sont des corps étrangers, ne sont pas susceptibles de provoquer une certaine excitation [...]. Si le cas se vérifie, il faudrait interdire l’usage des tampons ». Les infirmières elles-mêmes ne devraient pas être amenées à donner des « soins délicats » aux personnes de l’autre sexe : la préparation d’un champ opératoire pour une chirurgie abdominale, par exemple, devrait être effectuée par des infirmiers hommes si le patient est un homme. L’insertion d’un cathéter dans l’urètre, de même, ne devrait pas être confiée à de jeunes infirmières, afin de préserver leur « délicatesse » autant que de possibles « réactions » malencontreuses du malade.
« La variole est un châtiment voulu par Dieu »
Il peut paraître étrange qu’en 1956, ce type d’ouvrage soit en usage dans des facultés de médecine. Bien qu’il concerne seulement le Québec (en Europe, à la même époque, semble-t-il les prêtres sont moins conservateurs), il reflète une réalité : celle des documents cadre et du discours pontifical, radicalement opposé à toutes les formes de changement que traversent la société en matière de sexualité et de soins corporels. Dans un livre qui retrace le long combat que se livrent les prêtres et les médecins (combat mêlé de complicités, de collaborations et d’arrangements divers), publié en 2015 aux éditions du CNRS, l’historien Georges Minois en donne des exemples étonnants. C’est au XIXe siècle, dit-il, que l’opposition entre prêtres et médecins se radicalise. Lorsque le vaccin contre la variole est inventé (en 1789), par exemple : d’abord, presque partout en Europe, des prêtres encouragent les paroissiens à se faire vacciner, certains allant jusqu’à conduire leurs ouailles en procession jusqu’à l’hôpital. Mais dans les années 1820 la hiérarchie catholique durcit sa position. Léon XII, « peut-être le plus borné de ces papes réactionnaires », aurait ainsi déclaré : « La variole est un châtiment voulu par Dieu, la vaccination est un défi contre le ciel. »
Accouchement sans douleur : scandale
Quand James Young Simpson, professeur d’obstétrique à Édimbourg, procède au premier accouchement sous anesthésie en 1847, on lui objecte la parole de dieu à Eve : « Tu enfanteras dans la douleur ». Simpson, malin, répond que lorsque dieu a enlevé une cote à Adam pour créer Eve, il l’a endormi : « premier exemple d’anesthésie pré-opératoire ! ». Certains protestent : oui, mais c’était avant la chute. L’usage des analgésiques fait aussi débat. Faut-il soulager la douleur ? « Le clergé est massivement opposé à leur usage, pour deux raisons : la valeur rédemptrice de la souffrance (il ne faut pas enlever au malade “le sens et le bénéfice de la douleur”), et pour que l’Extrême-onction soit valide, il faut que le mourant soit pleinement conscient. » Les positions extrêmes du clergé catholique provoquent, par réaction, le rejet des valeurs religieuses. L’anticléricalisme augmente. Les églises se vident. A quoi bon se confesser si c’est pour s’entendre dire que le plaisir est coupable ? Que les méthodes contraceptives vous condamnent à l’enfer ? En France, la pratique du coït interrompu se répand à travers toutes les couches de la population. Des manuels sur le bonheur conjugal vantent les mérites des préliminaires…
Au sommet, l’église refuse de transiger
Arc-bouté sur ses positions, le clergé tente d’endiguer cette révolution sociale à coups de discours dogmatiques. Officiellement, on ne transige pas. Et même si, sur le terrain, les curés font des compromis, il se crée chez les fidèles une forme de détachement qui les conduit –progressivement– à ne plus respecter les interdits. Le divorce se popularise, autant que la masturbation. Dans une encyclique de 1930 (Casti connubii, « chaste union ») le pape Pie XI lance en vain des anathèmes contre l’émancipation des femmes et contre les impuretés de la chair. Ses successeurs ne font que répéter les mêmes imprécations. « Confrontée [aux] avancées de la médecine, l’église s’est contentée jusqu’à la fin du XXe siècle de réitérer ses normes et ses interdits, aggravant par cet immobilisme le décalage avec l’évolution des mœurs et des mentalités », résume Georges Minois. « Les successeurs de Pie XII sont sur la même ligne de défense, celle d’une défiance maladive, c’est le cas de le dire, à l’égard de la médecine. Avec Paul VI (1963-1978), c’est même franchement le mépris. Concernant les questions de procréation, l’encyclique Humanae vitae, du 25 juillet 1968, est un refus catégorique de toute méthode contraceptive artificielle. Nous sommes deux mois après mai 1968. »
Une catholique échangiste : est-ce transgressif ?
Qu’en est-il de l’église au XXIe siècle ? Georges Minois note avec pessimisme que le fossé continue de se creuser entre la société et les autorités religieuses. L’église vitupère toujours contre les avancées médicales, tout en concédant (mais avec dix trains de retard) que le plaisir sexuel des conjoints est peut-être acceptable. Que les analgésiques sont une bonne chose. Que la péridurale, c’est OK. Pour le reste, histoire de ne pas trop perdre de fidèle, on laisse le soin aux confesseurs d’être indulgents. Il ne faudrait quand même pas perdre la clientèle. Résultat : la notion même de transgression religieuse n’existe pratiquement plus. Ainsi que le formule Diane Gervais (dans un article formidable sur le « permi-défendu ») : « la transgression ne constitue une notion opératoire que dans la mesure où le système de représentation qu’elle vise reste fonctionnel, c’est-à-dire dans la mesure où il est accepté et partagé socialement. Si le consensus s’effondre quant à certaines valeurs et que s’introduit un nouveau système de représentation, celui-ci vient légitimer les nouvelles conduites et attitudes, qui ne peuvent alors être vues comme transgressives. » Traduction : l’église menace dans le vide, maintenant, comme un épouvantail qui servirait de perchoir aux oiseaux.
Consultez-vous votre médecin ou votre confesseur ?
Aujourd’hui, même les croyant-e-s divorcent, se masturbent et prennent la pilule. Officiellement, c’est faute grave. Mais qui en a cure ? « Qui se soucie encore de ces enseignements moraux, même parmi les catholiques ?, ironise Georges Minois. Le cas de la morale sexuelle est le plus flagrant : quand il s’agit de contraception, les fidèles consultent-ils les encycliques pontificales sur le sujet ou plutôt les prescriptions de leur médecin ?» Ils vont consulter leur médecin. C’est d’ailleurs comme si les églises s’étaient vidées au fur et à mesure que les salles d’attente se remplissaient : on se confesse au docteur, désormais. « Cela veut-il dire que la médecine soit devenue une religion de substitution ? », demande Georges Minois. Sa réponse est noire. Oui. « L’homme du XXIe siècle croit à la médecine, qui lui fait entrevoir un prolongement indéfini de la vie humaine. C’est bien là la raison d’être de toute religion : conjurer la peur de la mort, la peur du néant ». Mais la médecine, bien évidemment, ne saurait leurrer personne. Elle a beau nous promettre des prolongations…
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A LIRE : Le prêtre et le médecin. Des saints guérisseurs à la bioéthique, de Georges Minois, éditions CNRS, 2015.
NOTE (1) Morale et Médecine, de Jules Paquin, Montréal, éditions L’Immaculée-Conception, 1956. Cet ouvrage restera «longtemps en usage à la faculté de médecine de l’Université de Montréal», ainsi que le précise la chercheuse Diane Gervais.

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