" La démocratie c'est comme un tramway, une fois arrivé au terminus on en descend ! "
Recep Tayyip Erdoğan
Voilà deux pays
dans lesquels des hommes d'Etat de grande envergure, farouchement patriotiques,
nationalistes convaincus, Atatürk et
Bourguiba, ont fait évoluer leur peuple dans un Etat moderne et laïc et
les ont conduit vers le progrès, grâce à l'éducation.
Mais voilà aussi deux pays qui sont la proie d'hommes politiques, complexés de l'Histoire sinon de la vie ; et qui n'ont d'autre ambition que le pouvoir pour prendre leur revanche sur l'Histoire sinon sur la vie. Ils instrumentalisent l'Islam pour anéantir tout ce que ces grands hommes avaient créé, pour assujettir leurs peuples et les entraîner vers la régression intellectuelle, économique et sociale ; au nom d'une idéologie passéiste, le panislamisme !
Dans les deux cas, ce sont des Frères musulmans qui veulent revenir sur les acquis, avec la duplicité et l'hypocrisie qui les caractérisent.
Si au début
Erdogan comme Ghannouchi se sont attaqués ouvertement aux pères fondateurs de
ces deux Etats modernes, pour les gommer de la mémoire collective de leur
peuple ; très vite devant l'échec de la stratégie de dénigrement, ils ont fait
machine arrière. S'ils s’inclinent et font mine de célébrer, l'un Atatürk,
l'autre Bourguiba ; en douce, ils défont petit à petit leurs
réalisations.
Ils vont
jusqu'à les instrumentaliser,
tout en s'attaquant méthodiquement à leur œuvre, sapant les fondements de ces
républiques !
Que nous dit
le scrutin
référendaire turc ? Qu'est-ce
qui est comparable à la Tunisie et donc lourd de menaces pour les tunisiens ?
Il nous dit
d'abord que ceux qui se présentent au début comme des modérés, qui parlent de
démocratie, de liberté ; n'ont de cesse d’obtenir les pleins pouvoirs, de
brimer les libertés et d'instaurer une dictature.
C'est très clair dans le cas d'Erdogan.
Après avoir
jeté en prison plus de 150 journalistes, limogé 4500
fonctionnaires, réprimé sans limite les oppositions, purgé l'armée ; il a demandé par référendum
au peuple de lui accorder les pleins pouvoirs pour régner seul.
Après avoir
muselé la presse libre, il veut mettre les juges au pas.
Le wahhabisme
que la confrérie des Frères musulmans a répandu dans le pays pour supplanter le
soufisme ancestral des turcs, a permis à Erdogan d'amener une partie du peuple
à le soutenir sans réserve.
Ce que
Ghannouchi a fait quand la troïka qu'il dominait, était au pouvoir ; en
harcelant les journalistes et en recrutant massivement de nouveaux
"fonctionnaires", infiltrant ainsi les rouages de l'Etat, pour les
minier de l'intérieur.
L'analyse du vote est
très éclairante.
Erdogan est
soutenu aujourd’hui par la partie du peuple turc la moins instruite, celle des
campagnes dans la Turquie profonde, qui se plie devant ce qu'on lui présente
comme la volonté d'Allah.
Alors
que dans
les villes importantes et sur les côtes, une population plus ouverte,
plus instruite, moins bigote ; a voté en majorité contre lui, consciente du
totalitarisme auquel il aspire.
La situation
est la même en Tunisie.
Ghannouchi
tout comme Erdogan, appartiennent à l'organisation internationale des Frères
musulmans. Il admire Erdogan et le prend pour modèle. Il vient de le féliciter
même si le "oui" l'a emporté de
justesse, score obtenu grâce à une opposition muselée qui
dénonce la
fraude ! Tout comme lui, il ne cesse de s'en prendre aux journalistes
et aux intellectuels.
Si Erdogan a
profité du coup d'Etat raté pour purger l'armée et placer ses hommes ;
Ghannouchi n'aura de cesse de s' "assurer"
l'armée, les forces de l'ordre et l'UGTT (centrale syndicale); ces remparts de la République !
Ce qu'a fait Erdogan en Turquie pour arriver au pouvoir et le conserver, Ghannouchi est en train de le réaliser en Tunisie ! Dans un premier temps les Frères musulmans répandent le wahhabisme, préalable indispensable pour toute manipulation et domination des masses populaires. Ce que les nahdhaouis assurent si bien depuis le 14 janvier 2011, quand ils se sont emparés de la "révolution" et ont détourné ses slogans "Liberté, Egalité, Travail" pour un débat identitaire sous prétexte de faire recouvrer aux tunisiens l'identité "arabo-musulmane" qu'ils auraient perdue. Surfant sur leur manque de culture et leur ignorance, ils leur "vendent" le wahhabisme pour supplanter leur malékisme ancestral, ainsi que le modèle sociétal des pétromonarchies qui va avec, en guise d'identité "arabo-musulmane" !
Ainsi ils ont
distillé l'islamisme dans la société tunisienne qu'ils ont livrée aux
prédicateurs envoyés par les pétromonarques, pour diffuser le wahhabisme.
Et depuis, la
bigoterie augmente de jour en jour de manière exponentielle dans une population
inculte et pauvre grâce, entre autres, aux "œuvres caritatives"; ces
officines d'endoctrinement, sinon d'embrigadement, des Frères musulmans
nahdhaouis, pour faire leur beurre ; comme l'avait fait avant eux Erdogan dans
la Turquie profonde.
Comme en
Turquie, il faut aussi souligner qu'au début, ainsi que le rappelait le grand
écrivain turc Nedim
Gürsel, des intellectuels et des citoyens instruits ont cru au projet
d’Erdogan ; jusqu'au jour où ils se sont rendus compte vers quelles dérives
autoritaires cela conduisait.
De même en
Tunisie, on constate qu'une partie de ceux qui se prétendent progressistes,
n'hésitent pas à s’allier à Ghannouchi au prétexte qu'il serait modéré !
Comme beaucoup
de turcs, ils se trompent et se rendront compte, trop tard, que la modération
de Ghannouchi et de son parti n'est qu'un leurre destiné à accaparer le
pouvoir.
Le parti
d'Erdogan était comparé, au début, à la démocratie chrétienne par certains
responsables politiques européens désireux d'intégrer la Turquie à l'UE, en
jugeant leur islamisme "modéré" !
Argument que
reprendront les Frères musulmans d'Ennahdha pour amadouer les tunisiens, qui
découvrent à leur dépens, la réalité de ce parti.
Si au début
Erdogan a pu rassurer les turcs, c'est parcequ'il a su cacher son jeu en usant
de la "taqiya", cet art de la duperie pour ne pas les heurter et
que l'économie fonctionnait bien. Malheureusement sa politique a conduit à une
récession sur tous les plans ; et notamment sur le plan du tourisme.
Comme en
Tunisie, les islamistes au pouvoir ont entraîné une baisse importante de
l’économie et détruit l'industrie touristique, pourtant vitale pour les
tunisiens.
Autre
similitude frappante.
Erdogan comme
Ghannouchi, tout religieux qu'ils se prétendent être, sont des corrompus qui
utilisent le pouvoir pour s'enrichir. La
corruption d'Erdogan et de sa famille, a atteint des sommets. De même
en Tunisie les enrichissements soudains et importants des islamistes, choquent
encore les tunisiens qui ont pourtant dégagé Ben Ali, pour en finir avec le népotisme, la corruption et les enrichissements frauduleux !
Faut-il
rappeler que ces deux-là travaillent main dans la main dans le
"jihadisme" international et exploitent la misère des peuples en
recrutant les futurs jihadistes tunisiens pour servir de chair à canon en
Syrie, Irak, Libye ... faisant du terrorisme un commerce lucratif pour leurs
familles et leurs Frères musulmans, et transformant la Tunisie en premier pays
exportateur de terroristes !
Enfin, une
dernière ressemblance frappante.
Lors de ce
scrutin, les
turcs qui vivent en Europe, ont voté massivement pour la réforme d'Erdogan,
lui accordant les pleins pouvoirs pour faire disparaître les libertés et la
démocratie ; tout comme l'ont fait les Tunisiens d'Europe pour soutenir
Ghannouchi.
Le plus
étonnant, est que ces personnes jouissent de la liberté dans les démocraties
européennes. Mais comme souvent beaucoup d'entre eux n'ont pas réussi à
s'intégrer, ils votent "islamistes", comme pour marquer leur
opposition à leur pays d'accueil où ils se sentent rejetés !
En somme, ils
pénalisent égoïstement les populations de leur pays d'origine, les
privant des libertés qu'ils n'ont pas su saisir dans leurs pays d'accueil, pour
s'épanouir !
Que de
similitudes !
Il reste aux
Tunisiens à prendre conscience de cela et de ne plus tomber dans le piège du
"consensus",
de la "modération"; et de constater que les partis islamistes, tous
sans exception, ont une trajectoire totalitaire. Ils font mine de respecter la
démocratie tant qu'ils ne sont pas au pouvoir mais s'assoient dessus lorsqu'ils
ont pris le pouvoir.
C'est ce qu'a
fait Mohamed Morsi en Egypte une fois parvenu au pouvoir, démocratiquement
!
Quand à
Erdogan, il compare la démocratie à un tramway : une fois arrivé au terminus,
tout le monde descend, disait-il dans un de ses discours dénigrant la
démocratie, ce concept occidental dont il n'y a pas trace dans le coran, disent
les Frères musulmans !
Le référendum
d'après, que demandera Erdogan aux turcs, sera pour le rétablissement de la
peine de mort. Ce qui lui permettra de se débarrasser physiquement de ses opposants,
comme au temps du Califat
qu'il souhaite rétablir !
Pratique courante chez les Frères musulmans que découvrent les tunisiens avec
l'assassinat de Chokri
Belaid, depuis que Ghannouchi et ses "Frères" sont rentrés de
leur exil.
Par conséquent
la seule solution reste la lutte
permanente et déterminée
contre la religion en politique ; et plus particulièrement la résistance à la
wahhabisation qui prélude à la soumission aux autoproclamés avocats d'Allah et
de son prophète !
C'est donc à une œuvre pédagogique permanente que doivent se livrer tous ceux qui sont conscients du danger de l'islamisme politique qui n'a jamais rien apporté au pays qu'il a dirigé, sinon l'obscurantisme.
Et comme les
politiques ont
trahi et qu'ils sont au-dessous
de leur mission historique,
il faut que la société civile se lève et résiste. C'est d'elle, et elle seule,
que peut venir le sursaut nécessaire.
Les responsables politiques de l'UE; et particuliérement ceux de la France et de l'Allemagne, doivent cesser leur jeu ambigu avec les Frères musulmans et arrêter de vanter leur islamisme "modéré et soluble dans la démocratie" pour les imposer aux "arabes"; comme c'est le cas pour les tunisiens.
C'est une forme de mépris : les partis religieux exclus en France, pays laïc; seraient donc bons pour les Turcs et les Tunisiens !
Les responsables politiques de l'UE; et particuliérement ceux de la France et de l'Allemagne, doivent cesser leur jeu ambigu avec les Frères musulmans et arrêter de vanter leur islamisme "modéré et soluble dans la démocratie" pour les imposer aux "arabes"; comme c'est le cas pour les tunisiens.
C'est une forme de mépris : les partis religieux exclus en France, pays laïc; seraient donc bons pour les Turcs et les Tunisiens !
Rachid Barnat
C'EST QUOI UN CALIFE ?
RépondreSupprimerLe sultan Mehmet II, dit le " fatih " (le conquérant), était le 7ᵉ sultan de l'Empire ottoman. Il était le quatrième fils de Mourad II.
Il a commandé une mosquée, qui porte aujourd'hui son nom.
A la fin de sa construction, il trouva que la coupole de la mosquée était moins haute que celle de Sainte Sophie.
Pas content, il trancha la main de l'architecte, puis lui coupa la tête !
Le sultan Selim dit le terrible, fils de Soliman dit le magnifique, pour accéder au trône, a assassiné son père.
Pour écarter du pouvoir ses frères, il les a tous assassinés.
Il a fait décapiter 8 de ses grands visirs !
Parti à la conquête de l'Egypte, de la Syrie et de la Perse, il prendra le titre de Calife de l'islam ... titre que conserveront ses successeurs jusqu'à la proclamation de la République en 1923.
Et tous ces califes ont leurs mausolées à Istanbul où des hommes et des femmes viennent les vénérer et demander leur intercession auprès d'Allah ... tels des saints !!
Allez comprendre ces hommes qui sacralisent de tels individus et en redemandent puisque certains aspirent à la restauration du califat !!!