Les américains et leurs suiveurs européens pensaient
pouvoir continuer à semer le chaos dans le monde "arabo-musulman" sous prétexte d'y faire régner la démocratie avec l'aide de leurs amis
pétromonarques, démocrates devant l’Éternel .... mal leur a pris en Syrie qui
marque la fin de leur dramatique supercherie !
l'islamisme et ses miliciens/jihadistes sur lesquels ils se sont appuyés pour "répandre par contagion la démocratie", poussant le cynisme jusqu'à soutenir et "recommander" les Frères musulmans aux peuples du fumeux printemps arabes, sont de plus en plus rejetés par ces peuples mais aussi par les occidentaux qui les découvrent dans leur chair; puisqu'ils reviennent comme un boomerang dans la figure de leurs dirigeants.
l'islamisme et ses miliciens/jihadistes sur lesquels ils se sont appuyés pour "répandre par contagion la démocratie", poussant le cynisme jusqu'à soutenir et "recommander" les Frères musulmans aux peuples du fumeux printemps arabes, sont de plus en plus rejetés par ces peuples mais aussi par les occidentaux qui les découvrent dans leur chair; puisqu'ils reviennent comme un boomerang dans la figure de leurs dirigeants.
R.B
Quel
visage pour la Syrie de demain ?
L'année 2018 ne sera pas encore celle de la paix en
Syrie, mais peut être la dernière de ce conflit meurtrier. Il est désormais
clair que Bachar el-Assad et ses alliés ont gagné la guerre. De son côté,
l'Occident, persuadé que le camp d'Assad ne possède pas les moyens de relever
la Syrie, compte utiliser la reconstruction comme levier d'influence sur le
changement politique. Tout comme il s'est trompé sur l'issue du conflit
militaire, il se trompe aussi sur ce sujet.
Sur le plan militaire, l'année 2018 sera a priori celle de
l'offensive contre la province d'Idleb. Cependant, il faut à l'armée syrienne
en finir également avec les dernières enclaves rebelles autour de Damas et la
poche de Rastan. La reprise de la banlieue est de Damas sera difficile et
devrait se terminer comme ailleurs par la négociation et le transfert des
rebelles les plus récalcitrants vers Idleb. La province de Deraa ne devrait pas
être épargnée par les combats malgré l'accord de « désescalade »
entre la Russie et les États-Unis. L'armée syrienne compte bien rouvrir
l'autoroute vers la Jordanie et le poste-frontière de Nassib, cela implique de
s'emparer de l'est de la province, entre la route Deraa-Damas et le Djebel
druze. Quant à la partie occidentale de la province, entre la route Deraa-Damas
et le Golan, la situation est plus ou moins gelée, en raison de l'accord
russo-américain par lequel Vladimir Poutine garantit que le Hezbollah et les
forces iraniennes ne s'approcheront pas à moins de 40 km de la ligne de
cessez-le-feu de 1973. La Russie tient à cet accord, car il lui permet d'être
désormais partie prenante du conflit israélo-arabe, ce qui représente une
consécration diplomatique.
La Russie et la question communautaire
Il demeure l'épineuse question kurde. L'armée syrienne va-t-elle entrer en
confrontation avec les Forces démocratiques syriennes (FDS) qui occupent
aujourd'hui près de 30 % du territoire ? Tout dépendra de la volonté des
États-Unis de demeurer ou non dans le Nord-Est et à quel prix militaire,
économique et diplomatique (notamment vis-à-vis de la Turquie). Les Kurdes de
Syrie risquent ainsi de se voir rapidement abandonnés par les États-Unis. Ils
ont sans doute déjà prévu de restituer les territoires arabes qu'ils ont
libérés de Daech, en échange de l'autonomie des seuls cantons kurdes de Afryn,
Kobané et Qamichli. Bien que les représentants du Rojava ne soient invités à
aucune conférence de paix, ils sont au centre des négociations diplomatiques.
Sur ce plan, le congrès « des peuples de Syrie » qui se
tiendra à Sotchi fin janvier est un pas de plus vers un règlement du conflit
syrien en dehors de Genève. Alors que l'opposition syrienne et ses parrains
n'ont jamais vraiment traité de la question communautaire, la Russie ouvre le
débat sur le devenir de la « nation syrienne » en reconnaissant les
différentes communautés ethniques et religieuses qui la composent, malgré Damas
et ses dogmes baasistes. Une évolution de la Constitution syrienne vers la
reconnaissance politique des différentes identités communautaires, sans aller
jusqu'au modèle libanais, pourrait être une issue de Sotchi et orienter la
transition politique.
Ce processus politique échappe aux Occidentaux qui ne comptent que
sur l'arme économique pour parvenir à peser sur l'avenir de la Syrie en dernier
ressort. La Banque mondiale évalue à 250 milliards de dollars le coût de la
reconstruction. D'autres estimations parlent de 400 milliards, voire de 600
milliards. Ni Damas ni ses alliés ne disposent d'une telle somme, mais la Syrie
peut se reconstruire à minima pour quelques dizaines de milliards de dollars.
Si la diaspora et la classe marchande sont prêtes à investir le secteur
immobilier, la reconstitution du secteur manufacturier risque d'être plus difficile,
car les investissements à long terme sont désormais perçus comme très risqués.
Enfin, le niveau de corruption est un frein majeur à la reconstitution de la
base productrice d'avant-guerre. Le pays risque donc de connaître une
stagnation économique prolongée, d'autant plus si les Occidentaux maintiennent
les sanctions et refusent d'apporter leur aide.
Une Syrie « aérée »
En l'absence d'une amélioration économique sensible, la plupart des réfugiés
syriens demeureront dans les pays d'accueil où ils seront rejoints par de
nouveaux venus. Et cette perspective ne dérange nullement Assad, qui a sans
doute fini par prendre conscience que la Syrie était surpeuplée en 2011, eut
égard à ses capacités économiques, et que cela fut une cause majeure de la révolte.
Il y a déjà 7 millions de réfugiés (6,3 selon les chiffres du HCR); et une
Syrie « aérée » d'une dizaine de millions de personnes – en
particulier issues des classes populaires sunnites – est un objectif
atteignable d'ici à trois ans au rythme actuel des départs.
Le vide laissera des opportunités économiques dans le contexte du
corridor iranien et d'une intégration économique entre la Syrie, l'Irak et
l'Iran, à laquelle peut s'ajouter le Liban. Pour la Syrie d'Assad, mise à
l'écart par les pays du Golfe et boycottée par l'Europe, la solution consiste à
se tourner vers les marchés voisins. L'Irak peut rapidement redevenir le
premier client de la Syrie et stimuler la reprise de la production agricole et
industrielle. Le retour des exportations d'hydrocarbures irakiennes et
iraniennes, si le gazoduc islamique est finalement construit, apportera à la
Syrie des « royalties ». Les ports syriens ont désormais un
« hinterland » potentiel qui s'étend jusqu'à Téhéran. Il reste la
question des ressources en hydrocarbures off-shore, dont l'exploitation
éventuelle prendrait des années et servirait avant tout à rembourser les dettes
accumulées vis-à-vis de la Russie et de l'Iran.
Le peuple syrien est habitué à des conditions de vie modeste et le
gouvernement a longtemps prôné l'autosuffisance. Assad avait envisagé de faire
de son pays une économie émergente dans les années 2000, mais ce changement de
paradigme économique a déstabilisé le pays et failli lui coûter son pouvoir.
Désormais, les décisions économiques seront prises en fonction des
considérations politiques, même si cela doit ralentir la croissance. Après ce
conflit meurtrier, les mécontents choisiront plutôt l'exil que la contestation,
et ce au moins pour une génération.
Au final, le régime sort renforcé de cette épreuve de force.
Certes, il devra coopter les nouveaux chefs de guerre, faire une place aux
élites tribales et aux Kurdes, ce qui l'obligera à une décentralisation de
facto dans les périphéries. Mais ceux qui rêvent encore du départ d'Assad ne
comprennent pas qu'il est toujours la clé de voûte du système de pouvoir en
Syrie. Par ailleurs, ses alliés n'ont aucune envie de le faire partir, d'autant
plus que les Occidentaux n'ont rien de consistant à offrir en échange.
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