Un bel hommage au président disparu de la part d'un " françaoui * ".
Béji Caïd Essebsi est le premier président élu au suffrage universel en Tunisie de façon démocratique et transparente. Des funérailles nationales auront lieu ce matin pour ce président très proche des tunisiens par sa faconde populaire, son esprit totalement tunisien et son sens de l'humour genre pince sans rire, qui séduit ses auditeurs. Il sera inhumé au cimetière du Jellaz, dans le carré de la famille Essebsi dans l'enceinte du mausolée Sidi Hassan al-Chadhili.
R.B
Si la Tunisie est l’image d’Habib Bourguiba, le père de la
nation, Béji Caïd Essebsi incarne la démocratie, la sagesse de la nation, dont
il est le digne successeur de son ancien compagnon de route qu’il a été
rejoindre hier. Le Président Essebsi laisse un grand vide dans la société
tunisienne, dans le monde arabe et dans le monde entier.
Routier de la Tunisie de Bourguiba, à la Révolution de 2011,
l’appel du pays est venu naturellement à lui. Je me rappelle lors mon unique
rencontre avec lui, en octobre 2011 alors qu’il était assis dans le profond
canapé du hall du Sheraton à Tunis. Ne le connaissant pas, il dégageait déjà le
leadership visionnaire du futur président et a été d’une cordialité
exceptionnelle avec moi, les yeux vifs et d’une grande curiosité.
Un petit homme simple, humble, d’un physique à l’allure
fragile mais d’une aura d’acier, quand il parlait de son pays. L’homme qui
recevait à Carthage les grands de ce monde affalé dans son fauteuil
présidentiel était captivant et passionnant. Un président d’une grande
élégance, toujours dressé d’un costume impeccable, un brin trop grand, mais qui
avait l’allure d’un géant face à tous ces interlocuteurs.
Béji depuis son élection en 2014, a porté haut son rêve d’une
grande Tunisie, interrompu par le renversement de Bourguiba. Seul détenteur de
ce rêve, il a affronté avec sagesse jusqu’à sa mort les démons de la classe
politique tunisienne qui ont créés un système pour accaparer les pouvoirs.
Lui l’homme intègre, honnête, qui a été obligé de sceller un
pacte diabolique avec les islamistes d’Ennahdha, pour s’installer à Carthage ;
n’a cessé d’essayer de se défaire de cette alliance ténébreuse. Avec ses
valeurs démocratiques, de vision modernisme, laïque et ouverte de la Tunisie,
il a rapidement été perçus par ses pairs chefs d’Etats à l’étranger comme un
sage. De Merkel, au Roi Abdullah, de Hollande à Macron, de Obama à Ban Ki Moon
ou Guterres, Béji le plus vieux chef d’Etat au monde en exercice, était prisé
lors de tous ces déplacements et sommets à l’étranger.
La complicité avec Merkel, Abdullah II ou Macron, était
touchante tant il incarnait une certaine sagesse politique en perte de vitesse
que même les leaders des grandes puissances recherchaient dans la proximité et
les échanges avec l’homme de Sidi Bou Saïd.
L’homme était respecté dans le monde arabe en ébullition, où
il était le rempart contre la propagation du printemps arabe. De Ryad, à Amman,
du Caire à Rabat ou Alger, de Mogadishio à Beyrouth, en passant par Kaboul, et
Ankara, il était l’homme qui murmurait aux oreilles des grandes puissances.
Oui la petite Tunisie était consultée, et écoutée grâce à ce
petit homme, comme un autre petit homme avant lui un certain Habib Bourguiba,
écouté par Kennedy, De Gaulle, Churchill ou Nasser.
Comme Bourguiba il a emporté avec lui cette sagesse, cette
vision démocratique tunisienne et politique. Malheureusement il était le
dernier, le seul restant.
Béji l’homme intègre, honnête qui ne s’est jamais enrichi au
pouvoir contrairement à tout le reste de la classe politique. L’intérêt de la
nation son credo.
Aujourd’hui en Tunisie il ne reste qu'un monde politique de
chacals, de vautours qui n’attendent que la fin du deuil pour se dévorer entre
eux et prendre tous les pouvoirs dans le pays.
Le 7 novembre 1987 la Tunisie avait subi une première
catastrophe, hier le 25 juillet 2019 la seconde catastrophe.
Mais Béji a choisi son jour pour partir le « jour de la fête
de la République », maintenant quoiqu’il arrive, à chaque fête on se souviendra
de lui, qu’il est parti ce jour national, le seul pour contrer tous les démons
qui menacent le magnifique pays du Jasmin.
Rusé et intelligent car maintenant il sera pour l’éternité le
Président Béji Caïd Essebsi et non pas l’ex-Président. Le pays de Béji,
mon pays aussi, moi le françaoui *, mon Président aussi que j’ai perdu.
Son portrait va trôner dorénavant dans le couloir des Grands Leaders dans notre
siège ici à Strasbourg. Le Président ami de la France.
Salam, cher Président, adieu Bajbouj, veillez sur la Tunisie.
* Tunisien à la double nationalité franco-tunisienne, que certains esprits chagrins douteraient de leur amour pour la Tunisie.
L'ESPRIT ET L'HUMOUR DE BCE EN QUELQUES MOTS ...
RépondreSupprimer- " Fé bi hay thou " (Attendu ...), devenu tic de langage chez certains avocats ; comme ce fut le cas avant lui chez Habib Bourguiba.
- Mohsen Marzouk rapporte que BCE n'a jamais cru à une révolution le 14 janvier 2011 ...
Mais par contre de l'avoir accompagné aux EU dans sa visite officielle* les 20 et 21 mai 2015, pour signer beaucoup d'accords, dont le mémorandum d’entente, avec John Kerry, lui fait dire que la révolution est que sa présence, lui le communiste, à ce paraphe; est en soit une révolution pour les américains, quand on connait leur haine pour le communisme !
* Dont le moment phare du séjour présidentiel restera celui de l’annonce par le président américain, Barack Obama, de l’octroi à la Tunisie du statut d’allié majeur non membre de l’OTAN.
BCE A MIS LA BARRE HAUTE POUR SON SUCCESSEUR ...
RépondreSupprimerJean-Pierre Ryf :
La Tunisie vient de vivre une journée importante.
J'ai suivi en direct la retransmission des obsèques de Monsieur Béji Caïd Essebsi et tout a été émouvant.
Les discours, et notamment celui de Macron empreint d'émotion vraie et porteur d'un message politique fort.
Et pour finir, l'émotion du peuple tout au long du parcours jusqu'au cimetière du Jellez.
Cette présence massive du peuple a un sens et montre bien que les Tunisiens sont attachés aux valeurs de Bourguiba que défendait aussi, à sa manière, Béji Caïd Essebsi; et ce dans une dignité parfaite.
Maintenant et rapidement, s'ouvre un nouveau et grand défi pour les Tunisiens : trouver un remplaçant qui soit à la hauteur et qui défende aussi les valeurs portées par Bourguiba et Béji Caïd Essebsi.
Cela ne va pas être évident car il est vrai, qu'aucun nom, aucune personne de l'envergure de ces deux Présidents n'est apparue.
Or, et Macron a sur ce point raison, si les Tunisiens veulent être fidèles au delà de l'émotion au souvenir de M. Béji Caïd Essebis, ils doivent impérativement choisir un homme de progrès qui se donnera pour mission de faire encore progresser la Tunisie et l'éloignera des démons de l'obscurantisme.
http://www.lefigaro.fr/international/la-tunisie-en-deuil-enterre-son-president-20190727?fbclid=IwAR19OSC5JU9Y1UwZOcjN3zaxZQ_sc70Lg-tP4fEVQT91ysj97O-2yy8s-Vk
TRANSMISSION EN DIRECTE DES FUNÉRAILLES NATIONALES DU PRÉSIDENT Béji CAID ESSEBSI, SUR Watania 1 en direct :
RépondreSupprimerMerci à Khaled Abid pour ses commentaires d'un bon niveau, dignes, au ton juste; et pour son hommage à la fois à Béji Caïd Essebsi mais aussi à Bourguiba auquel les tunisiens n'ont pu rendre un hommage à cause de la petitesse d'esprit de son successeur.
En bon historien, il a su rappeler aux tunisiens leur histoire à travers cet hommage en tant que commentateur de cette cérémonie d'adieu au président disparu.
Et en bon patriote républicain, il n'a cessé d'appeler les tunisiens à préserver la République Tunisienne que certains aventuriers voudraient faire disparaître pour d'autres agendas étrangers.
BCE aurait aimé l'écouter évoquer sa vie et celle de Bourguiba.
Qu'il repose en paix.
UN BEL HOMMAGE DU POÈTE ÉGYPTIEN YOUSSEF HAMZA AU PEUPLE TUNISIEN ... qui surprend toujours les peuples "arabes" !
RépondreSupprimerالشاعر المصري يوسف حمزة يكتب
هو الرئيس ... مات
خلاص ما فيش في البلاد رئيس
طب فين الدبابات والمجنزرات ... ورتال العساكر
بيضربوا نار في الشوارع. يا دي الشوارع ... فضيانة ليه؟
ما فيش مظاهرات ولا اشتباكات
الناس عمّال تروح وتيجي وبيمسوا كمان
هم حزانى اكيد ... والقلوب جامدة حديد
ايه الحكاية هو الشعب ده ... اسطورة
ما تهزو محن ولا تغريه فتن صامد يقاوم قهر الزمن
ويفكك الغام اولاد الحرام
الكلاب الي ما تستحيش
سيبوه يعيش ... سيبوه بيحلم
وبكرة حيفضل صامد كمان
بيعلم دروس ... بيخلع ضروس
ويدك عروش الظلام
شعب عظيم ... مني لوه تحية وتعظيم سلام
ونت يا ريس ... نام في سلام
امرك لربّنا يغفر ذنوبا ويحيي عظام
مات الرئيس ... والشعب باقي
والوطن باقي ... رغم المحن ... يقاوم فتن
ويحارب ظلام
FUNÉRAILLES DU PRÉSIDENT Béji Caïd ESSEBSI :
RépondreSupprimerUn bel hommage émouvant de Mohamed Ennaceur, le président par intérim, à son compagnon et ami BCE.
Emmanuel Macron a rendu lui aussi un bel hommage à BCE en rappelant ce que la Tunisie doit à ses femmes et qu'elle doit poursuivre dans le progrès pour ne pas tomber dans l'obscurantisme.
Ce qui est en soi, un message politique aux tunisiens !
" Il avait la sagesse du doyen, mais aussi l'insolence juvénile " ! Rappelle encore Macron.
Au passage il a rappelé l'ingratitude de Ben Ali à Bourguiba en évoquant Hannibal, et Carthage ... pour dire combien l'histoire de la Tunisie est millénaire.
L'HOMMAGE D'Emmanuel MACRON A Béji CAID ESSEBSI !
RépondreSupprimerUn message politique aux tunisiens en leur rappelant le rôle essentielle des tunisiennes pour poursuivre dans la voie du progrès et ne pas tomber dans l'obscurantisme ...
https://www.facebook.com/nessmatv.tv/videos/456046838519771/UzpfSTE1MDYzOTM1NDI6MTAyMTQ5MDMxMzAwODA4Nzc/?sk=wall
L'EXCEPTION TUNISIENNE !
RépondreSupprimerLu sur FB :
Que les peuples arabes sachent :
- Quand notre président est mort, une demie heure après l'annonce officielle de son décès a été faite.
- Nous n'avons pas appelé notre ministre de la défense pour assurer sa relève,
- Nous n'avons pas non plus, cherché son dauphin dans des salles de jeux,
- Nous avons tout simplement consulté la Constitution pour remplir le vide.
- Et 4 heures après le décès du président, son successeur intérimaire était déjà en place.
Qu'ils sachent aussi :
- Que notre défunt Président est arrivé au pouvoir par des élections.
- Qu'il n'est arrivé ni sur un tank, ni d'un coup d'Etat contre son père, ni avec le soutien d'une tribu. Il s'est contenté de celui de sa famille et de ses amis.
Et qu'ils se rappellent que notre président a demandé à être soigné dans un hôpital tunisien.
Ce qui fait de nous autres tunisiens, toujours un peuple exceptionnel !
Très émouvant.
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