" Écraser l'infâme * ! "
Voltaire
Voltaire
* l'obscurantisme sacré
La Suisse a
hébergé Hassan El Banna fondateur des Frères musulmans. Son petit-fils Tariq
Ramadan y joue les censeurs ... avec l'aide du protecteur de la
confrérie, l'émir du Qatar.
Et voilà
comment les islamistes s'installent insidieusement dans
le paysage politique en Occident !
R.B
Voltaire, Tartuffe et Tariq
Ramadan
« Le
Fanatisme ou Mahomet, le Prophète », célèbre œuvre de Voltaire a connu quelques
déboires à Genève en raison notamment de l’intervention d’un certain Tariq
Ramadan. Vanessa de Senarclens, spécialiste de littérature française du XVIII
siècle à la
Humboldt-Universität zu Berlin,
souhaite que Genève rouvre ses portes à une pièce qui dénonce le fanatisme
et l’imposture
« On avoue
», note Voltaire dans une préface à sa tragédie « Le
Fanatisme ou Mahomet, le Prophète » (1742),
« que la comédie de Tartuffe, ce chef-d’œuvre qu’aucune nation n’a
égalé, a fait beaucoup de bien aux hommes, en montrant l’hypocrisie dans toute
sa laideur. Ne peut-on pas essayer d’attaquer, dans une tragédie, cette espèce
d’imposture qui met en œuvre à la fois l’hypocrisie des uns et la fureur des autres
?»
La lettre de Ramadan
Depuis
le XVIIIe siècle, la pièce qui propose une version satirique du personnage
historique de Mahomet suscite de vives polémiques. Après trois représentations
à Paris, elle est interdite pour « scélératesse, irréligiosité et impiété ». On
y lit, en effet, une critique à peine voilée des autorités chrétiennes et de
l’intolérance religieuse, surtout à l’endroit des protestants.
Comme
Montesquieu dans ses Lettres persanes, Voltaire ferait le
détour par l’altérité orientale pour dénoncer des déviances
occidentales. A la suite de l’interdit de la pièce, l’auteur ne se le
tient pas pour dit et parvient à contourner la censure au moyen d’une dédicace
flatteuse au pape Benoît XIV, qu’il apostrophe comme vicaire du « dieu de vérité
». Le pape l’accepte et la carrière de cette tragédie est lancée, dont le
succès ne se démentira pas jusqu’au début du XXe siècle en France, mais
aussi en Allemagne grâce à la traduction Mahomet, Trauerspiel
in fünf Aufzügen qu’en donne Goethe en 1773.
En 1993,
puis en 2005, les tentatives du metteur en scène Hervé Loichemol de rejouer
cette pièce à Genève, dans le contexte des festivités du 300e anniversaire de
la naissance de Voltaire, échouèrent sous les pressions politiques.
Dans une
lettre au Journal de Genève, Tariq Ramadan argumentait alors
en faveur de l’interdiction de la pièce, en invoquant moins son caractère
blasphématoire contre le prophète des musulmans que les sensibilités malmenées
et blessées d’une minorité religieuse : « Aux abords des espaces intimes
et sacrés, ne faut-il pas mieux parfois imposer le silence ?» demandait-il. Le
silence s’est depuis durablement imposé, en partie grâce à l’influence de
Ramadan sur les autorités politiques et culturelles genevoises. Il est de plomb
et fait le consensus au vu d’une actualité toujours plus violente et polarisée.
L'imposture dénoncée
Personne ne
prend le risque de jouer cette pièce dans laquelle Voltaire faisait, de son
propre aveu, pour sa démonstration des méfaits du fanatisme, Mahomet « plus méchant
qu’il ne l’était ». Or, chez Voltaire, le personnage du Prophète n’est pas un
fanatique comme pourrait le laisser entendre le titre de la tragédie,
mais un
imposteur, «un fourbe» comme le note Rousseau dans un texte d’éloge.
Le sujet de
la pièce jugée inopportune par Ramadan est moins la religion chrétienne ou
musulmane que l’imposture, le sectarisme et la haine qui en découle. Elle se
clôt sur le monologue du protagoniste voltairien : « J’ai trompé les mortels,
et ne puis me tromper… Mon empire est détruit si l’homme est reconnu. »
A quand le retour de Voltaire à Genève ?
Le
fanatisme, au même titre que les sectarismes idéologiques, dissimule sous des
vérités révélées la volonté de puissance et les pulsions. Il serait bon qu’à
Genève, on se souvienne de la tradition critique et éclairée qui fut un temps
la sienne, et qu’un projet de représentation d’une pièce de Voltaire, fût-elle
une radicale critique du fait religieux, ne soit pas enterré sous un silence
apeuré et que l’espace public puisse être le lieu de vivants débats.
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