jeudi 10 mai 2018

Elections municipale : un test en vue des prochaines élections ...





Par leur abstention massive, les Tunisiens rejettent les 2 partis au pouvoir :
- Les Frères musulmans, pour leur obscurantisme;
- Nidaa Tounes, pour les avoir trahis !


Les municipales auront été une occasion pour les Tunisiens pour faire le point :
- Occasion pour éliminer le trop plein de partis "politiques" ( plus de 200 partis !), pour laisser émerger ceux qui comptent !
- Occasion aussi pour éliminer les politicards qui parasitent la scène politique : les opportunistes, les lâches, les corrompus, les retourneurs de veste, les sans foi ni loi ... !

Au bout de 7 ans de "débats politique" quasi quotidiens dans les médias, les Tunisiens commencent à profiler leurs hommes politiques pour en distinguer le bon grain de l'ivraie !
Qui sait, peut-être qu'aux prochaines élections, les Tunisiens ne retiendront que ceux qui comptent réellement pour le pays et renverront les autres aux poubelles de l'histoire !!

Espérons que les nouveaux indépendants ne se laisseront pas corrompre par Ghannouchi comme le furent  avant eux d'autres "progressistes" comme Mustapha Ben Jaafar et Béji Caïd Essebsi !

R.B
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En Tunisie, des forces « indépendantes » émergent des élections municipales

Selon les résultats définitifs du scrutin du 6 mai, le parti islamiste Ennahdha arrive en tête devant Nidaa Tounès tandis que les diverses listes « indépendantes » raflent un tiers de sièges.
 Les listes indépendantes menées par Slim Meherzi (à gauche) et Fadhel Moussa (à droite) sont arrivées en tête respectivement à La Marsa et à l’Ariana, près de Tunis, à l’issue du scrutin municipal du 6 mai 2018.

Il aurait dû être comblé, radieux, extatique. Il est heureux, bien sûr, et pourtant Slim Meherzi trahit déjà une légère inquiétude face à la tâche qui s’annonce. Le voilà qui grogne devant le garçon de café qui veut lui offrir sa consommation, geste d’admiration d’un citoyen de La Marsa pour le futur maire. « Non, ce n’est pas possible, surtout pas de faveurs », peste ce grand échalas – il fut naguère un champion de volley-ball. Dans cette commune balnéaire du nord de Tunis, Slim Meherzi a fait campagne pour les élections municipales du 6 mai sur le rejet des « passe-droits » et du « deux poids, deux mesures ». Alors, maintenant que sa liste indépendante a surpris en raflant 35 % des suffrages, le plaçant en bonne position pour diriger la mairie, il ne va pas commence à se renier. Et il devine déjà à la soudaine obséquiosité dont on l’entoure que les sollicitations ne manqueront pas. Il soupire : « La course aux postes, ça détruit ce pays. »

Médecin pédiatre, M. Meherzi est l’un des visages de la vague protestataire qui a ébranlé la Tunisie à l’occasion de ce scrutin local, le premier depuis la révolution de 2011. Selon les résultats officiels annoncés, mercredi 9 mai à Tunis, par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), la participation à ce vote voué à enraciner la transition démocratique n’a été que de 33,7 %. Exceptionnellement bas, ce taux illustre la profonde défiance des Tunisiens à l’égard de l’offre politique existante. Le chiffre était deux fois supérieur lors des élections législatives et présidentielle de 2014.

Désaffection pour les partis traditionnels

Et le désaveu ne s’arrête pas là. Parmi les suffrages exprimés, les listes dites « indépendantes », émanant de la frange la plus engagée de la société civile, réalisent une percée en raflant un total agrégé de 32,9 % des sièges. Elles mettent sévèrement à mal l’hégémonie qu’exerçaient depuis 2014 dans le champ politique Ennahdha et Nidaa Tounès. Fait impensable il y a encore quelques semaines, elles surclassent Ennahdha, issu de la matrice islamiste et doté d’une machine militante disciplinée, qui recueille 29,68 % des sièges. Et elles devancent très largement – de plus de dix points ! – Nidaa Tounès, le parti dominant au sein de la coalition gouvernementale, qui ne fait pas mieux que 22,7% de sièges.

Ainsi Ennahdha résiste-t-il bien mieux que Nidaa Tounès à la désaffection qui frappe les partis traditionnels, prenant de ce fait la première position parmi les listes dites « partisanes » à l’échelle nationale, ainsi que dans la commune de Tunis. Au sein du conseil municipal de la capitale, la rivalité pour l’élection du maire s’annonce âpre entre les deux formations, pourtant alliées dans le cadre de la coalition gouvernementale. Elles s’étaient violemment affrontées au lendemain de la révolution de 2011 sur la question de l’islam politique – Nidaa Tounès se posant en protecteur de l’« Etat civil » face aux penchants islamistes d’Ennahdha – avant de s’associer au pouvoir en 2015 dans une cohabitation consensuelle. Le scrutin municipal du 6 mai pourrait crisper à nouveau leur relation, alors que se profilent en 2019 des élections législatives et présidentielle.
Toutefois, la politique tunisienne ne se résume plus à ce face-à-face. Car l’émergence des listes indépendantes change la donne. « Les résultats montrent une profonde aversion, un dégoût pour les partis », souligne Fadhel Moussa, autre héraut du phénomène – aux côtés de Slim Meherzi. Ce professeur de droit, ancien militant de gauche, a mené une liste à l’Ariana, en banlieue de Tunis, elle aussi arrivée en tête. Que faire maintenant de ces succès ? Peuvent-ils poser, au-delà des microcosmes municipaux, les bases d’une force alternative à l’échelle nationale ? Fadhel Moussa met en garde contre des conclusions hâtives. A ses yeux, il faut d’abord prendre la mesure réelle du phénomène, qui lui semble d’une « grande complexité ».

« On ne va pas tarder à se rendre compte, nuance-t-il, que de nombreux indépendants ne sont pas aussi indépendants qu’on le pensait. » En effet, une grosse part de ces candidats sont pilotés en sous-main par les partis traditionnels qui ont préféré, dans certains cas, avancer masqués. Quant aux « vrais » indépendants, aucune structure ni idéologie ne les rassemble à ce stade, rendant a priori délicate leur agrégation dans une dynamique commune. Autre difficulté, éthique celle-là, le mandat conféré le 6 mai est purement local. « Il y aurait un malaise à changer subitement de cap », avertit Fadhel Moussa. « Nous avons été élus pour gérer le quotidien des gens, abonde Slim Meherzi, faisons-le bien pour commencer. On sera vite exposé à un bilan. »

« Restructuration par le bas »

Il reste néanmoins qu’une nouvelle scène s’est ouverte. « On peut casser la baraque si nous parvenons à donner envie à nos concitoyens de s’approprier la ville, ajoute M. Meherzi. Cela peut faire boule de neige. » Le pédiatre de La Marsa imagine volontiers la tenue régulière d’« états généraux » des listes indépendantes pour « partager [leurs] expériences municipales », un réseau en germe qui pourrait former « un embryon de Podemos à l’échelle tunisienne ».

Même pressentiment chez Fadhel Moussa. « On est en train de faire une restructuration par le bas », qui pourrait déboucher sur « un grand mouvement citoyen », juge-t-il, précisant même : « Il y a un début de réflexion. » Le professeur de droit, qui fut élu à l’Assemblée constituante (2011-2014), est convaincu que la Tunisie a vécu le 6 mai un tournant. « Une brèche vient de s’ouvrir, il faut s’y engoufrer. Ces élections municipales vont offrir un nouveau souffle à la transition démocratique. » Là serait l’ambiguïté foncière de ce scrutin, à la fois révélateur d’une désaffection et porteur d’un espoir de renouveau.

2 commentaires:

  1. QUE RETENIR DES ELECTIONS MUNICIPALES ?

    1° - L'abstention était massive,
    2° - Les listes indépendantes ont obtenu un score important prouvant que la déception des Tunisiens des partis au pouvoir
    3° - Net recul de Nidaa tounes, prévisible pour toutes les trahisons et compromissions de la part de son chef et ses sbires,
    4° - Net recul d'Ennahdha traduisant le rejet par les Tunisiens de l'instrumentalisation de la religion par des marchands du temple aussi pourris sinon plus que ceux qu'ils avaient dégagés un certain 14 janvier 2011;

    Quand on sait tout l'argent que les Frères musulmans ont investi dans cette campagne, pour corrompre leurs électeurs réputés disciplinés pour voter en masse comme un seul homme; et qu'au final Ennahdha n'obtient que 400 000 voix sur tout le territoire, cela montre bien que le noyau dur islamiste n’excède pas ce chiffre !

    Or la Tunisie compte 12 millions d'habitants et malheureusement plus de 200 partis en lice ...
    Si Ennahdha a remporté les élections, c'est tout simplement parcequ'il a profité de l'éparpillement des voix.
    Les nombreux partis ont parasité le scrutin puisque leurs chefs se rêvent tous en CHEF ... ce qui a profité à Ghannouchi !

    Il suffirait de moins d'ego et de plus de solidarité entre les progressistes pour écarter Ennahdha !!

    Est-ce que la leçon aura été prise par tous ces "petits chefs" ?

    A suivre ...

    https://www.huffpostmaghreb.com/entry/et-si-les-listes-independantes-se-federaient-pour-creer-la-force-alternative-qui-manque-a-la-tunisie-naissante-a-la-democratie_mg_5af6c9cbe4b032b10bfb10a1?utm_hp_ref=mg-homepage

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  2. ISIE : Machine à valider les fraudes ?

    Au service de qui ??

    Hedi Mohamed :

    On peut dire aujourd’hui, sans se tromper, que l’instance des élections ISIE est le plus grand danger pour les élections et la plus grande menace pour la démocratie naissante dans notre pays !

    Les municipales l’ont mise à nu et il s’avère, à la fin, que ce n’est qu’une institution de manipulation, de fraudes, de corruptions et de légalisation des fraudes !

    Lors des précédentes élections, elle agissait de façons plus ou moins discrètes et plus ou moins cachée, mais cette fois-ci, les masques sont tombés et l’instance agissait au grand jour, sans scrupule aucun !

    Le mensonge ne peut pas durer et notre démocratie ne doit pas rester l'otage d'une bande de canailles.

    On peut dire que tout ce qui a résulté de cette instance comme fraudes depuis sa création, la discrédite et la rend illégitime !

    Il est trop tard pour agir sur les scrutins qui ont déjà eu lieu, mais il est impératif d’arrêter la mascarade !
    L'arnaque, l'hypocrisie et la duperie ne doivent pas continuer.

    Défaire ou dégager l’instance de fraude parait une mission impossible, parcequ'elle est constitutionnelle; c'est pourquoi il faut s’attaquer à la constitution elle-même. Pour cela il faudra dissoudre le parlement et reprendre tout à zéro…

    En attendant, on pourrait envisager le remplacement de l’équipe par une autre équipe plus honnête, mais c’est aussi une cause perdue d’avance car les mêmes qui avaient désigné cette équipe, désigneront une autre équipe identique sinon pire.

    La solution serait de revoir la loi électorale !
    Revoir tous les textes, de fond en comble, déminer le terrain et surtout COUPER TOUS LES CHEMINS DE FRAUDE POUR L’INSTANCE ISISE.
    Non seulement c’est faisable, mais on a aussi tout le temps nécessaire pour le faire et toutes les chances de réussir.
    L’avantage est que tous les partis « victimes » des municipales, ont intérêt à exiger ces révisions.
    Ils ont le droit de le faire en contestant toutes les fraudes des plus petites au plus graves, validées par une ISIE complice ... et de réclamer la révision de la loi électorale !

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