Pour l’anniversaire du 18 septembre, Hamida avait réservé pour
trois nuits à Dar Dhiafa un hôtel de charme à Erriadh, ancien quartier juif de Jerba, la suite qu'elle a déjà eue il y a 5 ans et qu'elle voulait me faire découvrir.
Or, à notre arrivée rien n’avait été noté et un drame ou plutôt une comédie
d’el Arte s’est jouée ! LA chambre réservée Shéhérazade, n’était pas
disponible. Un drame !
Alors on a assisté à une lamentation. Pantalon n’avait pas perdu
son Eurydice mais sa Schéhérazade ; et entre commedia del arte et scandale
à la juive, on était parti pour la gloire ! Heureusement je suis arrivé
avec mon côté suisse d’origine. J’ai vite apaisé et réglé la question. Nous
avons été logés dans la chambre de l’Emir et, croyez-le, l’Emir était aussi
bien logé que Shéhérazade !
Après un bon bain dans l’une des deux piscines de l’hôtel pour se
détendre et se reposer du voyage depuis Hammamet, d’où nous étions partis à une
heure du matin; nous avons déjeuné puis fait une sieste nécessaire à cause de
la chaleur, dans notre chambre climatisée. Nous avons passé trois nuits dignes
des Milles et une nuit de la chère et regrettée Shéhérazade !
Le village qui a connu en 2012 le travail de centaines de peintres des rues dans le cadre de Jerbahood, est agréable; avec des rues charmantes, quelques maisons bien
restaurées et quelques boutiques d’objets de décoration (Notamment de très
belles faïences).
Mais se reposer à l’hôtel, déambuler dans ses cinq ou six
patios, se baigner plusieurs fois dans la journée, avoir toujours plaisir à admirer
la décoration et l’architecture de cet ensemble de cinq anciens houchs (maisons jerbiennes traditionnelles), ont rendu notre séjour fort agréable.
Chic la chambre de l’Émir mais hélas sans les contes des mille et une nuit ....
RépondreSupprimerJ'ai oublié le S à "nuits" mais pour trois ce n'est pas grave...
RépondreSupprimerSUR LE LIVRE D'OR DE DAR DHAFA
RépondreSupprimer4 jours et 3 nuits qu'on a cru milles et une nuits, grâce au charme de cet hôtel, ses détours, ses passages labyrinthiques, ses patios où poussent de magnifiques bougainvilliers dans lesquels, à la nuit tombée, des centaines d'oiseaux cherchent avec fébrilité, un endroit pour dormir.
Je ne peux que conseiller cet hôtel aux amoureux de beautés discrètes et de rêves.
Jean Pierre Ryf
L’histoire de « Dar Dhiafa » ...
RépondreSupprimerou maison de l’accueil, est celle d’un retour à la source réussi, celle d’une reconversion qui ressuscite et réinvente.
L’ensemble est un corps de bâtis traditionnels à l’abandon, formés de cinq anciennes habitations ou « houchs » réunis et assemblés pour former une langoureuse invitation au voyage.
Rarement restauration aura été aussi respectueuse des codes architecturaux autochtones, des méthodes de construction locales et des matériaux et produits insulaires. Le résultat est bluffant de vérité et d’authenticité : Bien plus qu’un hôtel de charme, « Dar Dhiafa » est un supplément d’âme, un trop-plein d’harmonie qui se fond dans son environnement comme un poisson dans l’eau.
Toutes les notes y sont justes et la symphonie finale n’est pas sans renvoyer à l’esprit et à l’âme des premiers bâtisseurs du village.
Déambuler dans « Dar Dhiafa », c’est aimer à se perdre au milieu d’un dédale architectural fait de coupoles finement ajourées, de patios à ciel ouvert, de recoins ombragés, d’alcôves verdoyants et d’arcades dépouillées.
Tout a été pensé et fait pour porter la patine du temps et exhaler le savoir-faire des artisans de l’île. C’est à croire que Baudelaire, en son temps, y a fait escale, pour qui :
« Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté » !
Il n’est pas jusqu’au mobilier, soigneusement chiné, qui n’invite au voyage et ne sublime la verve du poète :
« Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l’ambre ».
On se pâmerait de joie devant la magnificence de l’orient insulaire qui y règne.
L’harmonie poétique des lieux et leur :
« Splendeur orientale,
Tout y parlerait
A l’âme en secret
Sa douce langue natale. ».
Les âmes ne sont-elles pas faites pour se rencontrer et transcender l’espace et le temps ?
Assurément, « Dar Dhiafa » n’a pas été inauguré en mai 2000, il a toujours fait partie du décor, toujours sublimé l’âme vagabonde des voyageurs, toujours contribué au rayonnement spirituel d’un bourg qui a fait de la méditation et de la sérénité une véritable profession de foi. Le village d’« Erriadh », qui veut dire la paix et la tranquillité, s’est appelé jadis « Hara sghira », en référence à ses origines juives.
Derrière ses murs d’enceinte, « Erriadh » repousse le badaud impromptu mais attire le visiteur assoiffé de rencontres et d’échanges, tourne le dos aux nuisances, qu’il laisse volontiers aux activités côtières, mais ouvre les bras à la méditation et la contemplation de l’arrière-pays jerbien.
https://www.dardhiafa.tn/histoire/