mercredi 9 février 2022

Qui derrière Kaïs Saïed ?

Mounir Chebil

Kaïs Saïed serait-il si honnête et que sa campagne pour les présidentielles ne lui aurait coûtée que quelques capucins ?

Quelques capucins, mon œil !

A chaque fois que je me suis engagé en politique, cela m’a causé un trou conséquent dans mon budget d’agent retraité de la CNSS; et ce, en frais de déplacement et frais divers.

Dernièrement, j’ai participé modestement à la campagne d’un candidat à la magistrature et cela m'en coûte, au point d'avoir du mal à joindre les deux bouts !

Donc en partant de ma propre expérience, aussi modeste soit-elle, je peux assurer que ce Kaïs Saïed nous ment.

Kaïs Saïed, arrivé en tête lors du premier tour des élections présidentielles nous a menti :
- tout d’abord sur son statut universitaire.
Il a entretenu le flou sur son titre de professeur en droit constitutionnel, alors qu’il n’est qu’un simple assistant chargé, par la suite d’assurer, le cours sur les droits de l’homme.
Il n’a pas terminé, durant plus de 25 ans, son thèse de doctorat. Même pas un article dans une revue spécialisée.

- Kaïs Saïed, se présente en militant voir en résistant ... de la 25éme heure ! Ses serfs ont fait de lui un Zaïm (Un Chef !).

Le vieux de la vieille, que je suis, je n’ai jamais entendu parler de lui au cours des années de braise de Bourguiba ni au cours des années de chasse aux sorcières, de Ben Ali.

On ne lui connaît ni passé syndical, ni militantisme pour les droits de l’homme ni pour les plus simples droits démocratiques. C’était Kaïs "Bec Cousu" et bien au service du régime Ben Ali, documents à l’appui.

Donc, sur ce plan aussi, on lui a confectionné une fausse image de militant et de résistant dans laquelle il se complaît.

Alors qu'il n'est que le pur produit du coup d’Etat du 14 janvier 2011. Il s'est trouvé embarqué sur la "barouita" (brouette) de Mohamed Bouazizi.
En cette période "révolutionnaire", toutes les mauviettes se sont trouvées comme par miracle une âme de révolutionnaire et leur langue s’est déliée.
Mauviettes et charlatans se sont rués sur la scène médiatique et politique. Et c’est en ces temps-là qu’on a découvert ce robot qui ne savait que réciter les articles de la constitution à la cadence de l’élève débitant sa récitation sur l’estrade de la classe.
On en a fait le grand manitou constitutionnaliste !
Il faut dire que son arabe littéraire était son tour de magie pour fasciner les masses.

D’interview en interview, de plateaux en plateaux, et le voilà la coqueluche des férus des discours théâtraux et pompeux; et oh !, combien ils sont devenus nombreux.

Revenant à sa campagne, certes, elle ne lui a rien coûté pour la simple raison qu’on la lui a financée. Ha ! Ha ! Ce qu'il n'a pas avoué. Un président menteur. Aux USA, il aurait été lynché. En Tunisie des égarés continuent de l’idolâtrer.

La question est : qui était derrière cet anonyme, devenu star ?

Sillonner le pays, de gouvernorat en gouvernorat, de délégation en délégation, de localité en localité, rurale ou urbaine, payer des locaux ainsi que des militants permanents … n’est pas à la mesure d’un fonctionnaire pauvre comme Job, et surtout qui n’a pas de voiture de service et des bons d’essence. Il y a bien un financement derrière ces déplacements. Mais le finance ?

En fait, Kaïs Saëd n’est pas si honnête qu’on le dit !

C’était le poulain de Nizar Chaari. Agé de 41 ans, Nizar est un animateur people et producteur devenu star en audio visuel.
Il est aussi directeur de la revue people « Tunivision ».
Il est l'époux de Dora Miled, modéliste très réputées et fille du grand homme d’affaires tunisien Aziz Miled.
Sa forte présence dans le monde des médias l’a fait connaître auprès des citoyens.
Jeune et maître dans l’art de la communication, il créa le mouvement civil « Carthage Al Jadida », mouvement financé par des fonds douteux et destiné à entrer en contact direct avec les jeunes pour les regrouper et les encadrer en organisant :
- des conférences,
- des actions de loisirs et de divertissement,
- des activités culturelles et sportives.

Il sillonnait depuis 2015 tout le territoire et y implanta jusqu’à 170 clubs ou points de chute des jeunes qu’il comptait embarquer dans son projet politique.

Il a engagé avec lui Kaïs Saïed qui l’accompagnait ou partait seul en croisière.

Kaïs avait déjà une "image commercialisable" (concoctée par les médias) de professeur en droit constitutionnel; "imbibée de sauce politique" et qui correspondait au profil du "communicateur", recherché par Nizar Chaari.

Car, ces jeunes ont des attentes pour leur devenir, et la réponse devrait être politique.

Donc Kaïs a trouvé un champ bien préparé pour se mettre en contact avec la population. Un champ bien défriché à coup de centaines de millions.

Seulement Kaïs écoutait plus qu’il ne parlait mais surtout il donnait la forte impression qu’il a bien compris son auditoire.

Et s’il s’exprimait, c’était pour professer et dogmatiser et non pour dialoguer. Dans cet exercice, il est « affirmatif et péremptoire », avec la conviction inébranlable de détenir la Vérité.
Et c’est là tout le danger, d’un personnage, sombre, opaque et intellectuellement rigide, à la limite sophiste qui, selon Socrate « Au lieu de la vérité, il ne présente que des simulacres. Et c’est dans l’art des simulacres que le sophiste se dissimule».

En effet, Kaïs en plus de son populisme, est un sophiste qui « possède une sorte d’art fantasmagorique ». Comme le sophiste, il nous trompe par des fantômes et son art est "un art de tromperie".

Et voilà comment Kaïs s'est retrouvé au palais de Carthage.

Si la tromperie d’Hitler a mené au chaos planétaire, où pourrai nous mener celle de Kaïs ?

S’adressant surtout aux jeunes révoltés par le système, Nizar Chaari a su placer la pièce manquante du puzzle.

Ridha Chiheb Mekki dit Ridha Lénine, que je connaissais bien, est appelé à la rescousse. Son image de leader patriote démocrate ayant marqué le mouvement estudiantin de la fin des années 70 et début des années 80, est de nature à séduire ces jeunes révoltés contre le système.
Son utopique projet de la démocratie horizontale basée sur l’autonomie régionale et locale cadrait avec les slogans portés par les jeunes depuis 2011 et avec la vision de Kaïs Saïed.

Aux "révoltés", on leur a vendu le tandem emblématique Kaïs-Ridha; et le tour est joué.
La machine ne souffrant pas d’un manque de lubrifiant, elle a avancé tel un rouleau compresseur pour niveler les jeunes et en faire le fer de lance d’un projet obscur; et comme on le verra ultérieurement, lié à des agendas extérieurs, sataniques ayant comme toile de fond, la théorie de la gouvernance par le chaos.

Tout comme Hitler, le dont oratoire de Kaïs a été mis au service de la démagogie et du populisme. L’idée centrale de Kaïs Saïd est simple. Elle est empruntée à Hitler : « lorsqu’on s’adresse aux masses, point n’est besoin d’argumenter, il suffit de séduire et de frapper. Les discours passionnés, le refus de toute discussion, la répétition de quelques thèmes assénés à satiété, constituent l’essentiel de son arsenal propagandiste… »

La propension de Kaïs à la démagogie et au discours pompeux, a occulté ses manœuvres d’esquiver la confrontation avec ses détracteurs. Et jusqu’à ce jour, il cultive la controverse et surtout le flou par son mutisme.

Son refus de la médiatisation est certainement dû aux consignes des architectes de sa campagne, pour éviter les polémiques autour de ses prises de positions et de ses projets.

Il faut entretenir le flou conformément à la devise : « Si la parole est d’argent, le silence est d'or » ! Car, selon Ridha Chiheb Mekki (Lenine), directeur de sa campagne : « La décision de sortir dans les médias, se décide et se programme sur la base de l’intérêt du projet. C’est bien au peuple Tunisien qu’il faut que l’on s’adresse, n’est-ce-pas ? Alors il y a beaucoup d’autres moyens de parvenir à lui ».

Ces moyens sont ceux développés par la nébuleuse cybernétique.

3 commentaires:

  1. LE Pr Amine MAHFOUDH, SUR MOSAIQUE FM :

    Dans l'émission "Jaweb Hamza" (Réponds à Hamza !", il dit :

    - KS a très bien fait de geler l'assemblée, qui était au service des députés et non de la Nation
    - KS a enfin gelé la Cour Suprême de la Magistrature, qui bloquait de la Justice.
    Elle tire les ficelles des juges sans rendre la justice.
    Sa réforme est devenue une nécessité absolue !
    Exemple de sa mauvaise gestion, elle a laissé un pays bloqué par deux de grèves des magistrats dont le but est l’obtention légale d' une prime non déclarée.
    - La magistrature n'est pas une autorité, mais une fonction, alors qu'un jugement rendu par un juge est un acte d´autorité.
    - C est l'islam politique qui bloque tous les rouages du pays.
    Il est impératif de recarder la religion dans la sphère privée du croyant et la sortir de l'agora.
    - Ennahdha ne croit pas à la démocratie. Ce parti cherche à créer un Etat théocratique.
    - L’Etat ne représente pas la religion. L'Etat se doit d'être laïc.
    - Il faut revenir à un Etat de droit. Pour cela il est urgent de rédiger une nouvelle constitution.
    - La vérité sur l'assassinat de Chokri Belaid doit être révélée.
    - La sortie de la crise dépend d’une rupture totale avec le système politique mis en place après le 14 janvier 2011.
    - La loi électorale doit être amendée pour qu’elle favorise la victoire d’un parti majoritaire qui dirige seul le pays.

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  2. Mr Chebil, je suis déçue, moi qui étais habituée à vous lire sur Kapitalis, sans fautes d'orthographe ou de grammaire, de vous retrouver ici , en opposant accusateur virulent de tricherie de KS !
    Bien sur les comptes de fée électoraux ne valent que pour ceux qui y croient mais nulle comparaison ne tient entre un KS soutenu par une "nébuleuse cybernétique" et la corruption de bas étage à coups de billets de 50D ou de couffins de macrouna arrosés de shit ou de pilules roses ou de chantages de toute sorte!
    Ne prenez pas vos lecteurs pour des ignares et des débiles croyant n'importe quelle fable!
    La Tunisie avait absolument besoin de se débarrasser des députés de la honte et des juges de l'injustice ainsi que de la main mise nahdhaouie sur les rouages du pouvoir.
    Pour le moment les agendas cachés du chaos (constructif) n'apparaissent pas et touche après touche les cordes ficelant serré le pouvoir se défont sans laisser place à la guerre civile! Et ça c'est irremplaçable!!!

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  3. LE DOUBLE JEU DE KS ...

    D'un coté il prétend être en guerre contre Ghannouchi et ses Frères musulmans;
    Et de l'autre, il ne ferme toujours pas le "centre culturel" de leur guide spirituel Qaradhaoui, centre qui forme les islamistes et les jihadistes bras armés des Frères musulmans et de leur sponsor l'émir du Qatar.

    Comme il ne fait rien non plus contre la kyrielle d'associations caritatives financées par les pétromonarques pour diffuser le wahhabisme et l'obscurantisme qui va avec ...

    Ce pan-arabiste est trahi par son frères Naoufel qui prône un "islamisme de gauche";
    Et tout dernièrement, par la cérémonie au palais de Carthage de remise de "diplôme" pour des gamins et gamines "récitateurs du coran" ... affublés de tenues islamistes !

    En réalité KS n'est en guerre que contre les Destouriens, ses véritables opposants qui veulent sauver la République des mains des complexés de l'Histoire, que sont les pan-islamistes et leurs frères ennemis les pan-arabistes !

    Vivement la Troisième République avec une laïcité inscrite dans sa constitution !

    https://www.marianne.net/agora/humeurs/avec-kais-saied-la-tunisie-t-elle-un-president-ou-un-imam-la-tete-de-l-etat

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