samedi 16 mai 2015

VOUS AVEZ DIT DÉMOCRATIE ?

OU LA DÉMOCRATIE A GÉOMÉTRIE VARIABLE ... DES AMÉRICAINS !

Article paru dans : 

" La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, 
mais la protection de la minorité "
Camus
" Le véritable progrès démocratique n'est pas d'abaisser l'élite au niveau de la foule,
mais d'élever la foule vers l'élite."
Gustave Le Bon

 " Le monde arabe passe sans difficulté de Lénine à Allah, en vertu d'une vieille tradition tribale, puisque après tout il s'agit toujours d'obéir à un chef et de faire allégeance aux lois du clan. Les américains ont favorisé ce transfert des intelligences locales d'une bondieuserie dans l'autre, pensant ainsi empêcher l'emprise de Moscou sur le monde arabe : favoriser Scylla dans l'espoir de piéger Charybde est une tentation à laquelle ces grands rusés cèdent depuis des lustres avec le succès que l'on sait, un peu partout sur la planète " !
Boualem Sansal 
Le peuple a faim de démocratie et soif de justice ! - Ali Dilem

Décidément les américains auraient tout décidé pour la Tunisie ... jusqu'aux concepts pour imposer aux tunisiens et au monde, leur plan pour le monde dit "arabo musulman", comme : le Printemps arabe ", " la Révolution du jasmin "; puis " le Dialogue national ", " le Consensus " ... et voilà leur dernière trouvaille : " la Révolution douce " !

Les américains ont décidé qu'il était temps que les tunisiens passent à un régime démocratique, mais à une démocratie au rabais puisque quel que soit leur choix même s'il s'est traduit à trois reprises par le rejet des Frères musulmans, ils ont décidé que ceux-ci restent au pouvoir et le partagent avec Nidaa Tounes, pourtant sorti victorieux des 3 scrutins !


Est-ce ainsi que ces "démocrates" conçoivent la démocratie ? 
Ils se moquent des tunisiens !

Mais ayant décidé de faire de la Tunisie leur laboratoire, ils expérimentent une nouvelle démocratie spéciale pour "arabes" où l'opposition doit gouverner avec le parti élu contre la volonté des tunisiens ... chose impensable chez eux, pour ces "démocrates" !!

La lecture d’un article de Jackson Diehl évoquant la visite de M. Mohsen Marzouk* et « un plan Obama » en faveur de la démocratie en Tunisie », nous montre qu’un grand danger guette le pays, un danger que beaucoup avaient déjà souligné avant et après l’alliance de Nidaa Tounes avec les islamistes, mais les choses n’étaient pas dites clairement.

Elles le sont maintenant au plus haut niveau de l’Etat et les Tunisiens devraient en prendre clairement conscience et décider de lutter contre cette « démocratie » au rabais que veulent imposer les américains avec la complicité choquante de Nidaa Tounes qui s’en mordra les doigts; et peut être dans moins de temps qu’elle ne l’imagine.

Dans ce texte que dit M. Moshen Marzouk ?

Il exprime d’abord une idée générale à laquelle on pourrait adhérer « Le défi, réside dans le droit à la représentation des deux tendances principales – c'est-à-dire le courant de la modernité et de la laïcité, d'une part; et celui du conservatisme avec ses référentiels religieux, de l'autre –, dans le cadre d'un code de bonne conduite qui bannit l'usage de la violence et instaure sur des bases solides le respect des règles du jeu démocratique.»

Mais il ajoute et cela est très grave : 
 
« Une des règles du jeu de la transition démocratique, devrait être la formation d'un gouvernement consensuel, où il n'y aurait ni vainqueur ni vaincu.» 

« Pendant au moins une autre décennie, les formations politiques tunisiennes les plus importantes devront s'entendre à former ensemble des gouvernements, indépendamment des résultats des élections. » ajoute-t-il.

Indépendamment des résultats des élections ! Tout est dit de cette démocratie bien particulière où il est clairement dit que l’on ne tiendra pas compte des résultats des élections ! 

En somme il demande un moratoire pour la démocratie. On croit rêver ! 

Mais ce n’est pas un rêve, c’est bien ce qui s’est passé après l’élection de M. Beji Caïd Essebsi et après les élections parlementaires. Les Tunisiens dans leur majorité et clairement, ont voté contre Ennahdha. Ils ont clairement exprimé leur souhait de ne plus voir les islamistes au pouvoir. 

Eh bien, avec la nouvelle théorie de la « démocratie expérimentale » admise par Mohsen Marzouk, ces résultats ont été passés à la trappe et Nidaa Tounes a fait un accord avec Ennahdha.

On peut appeler cela de tous les noms mais pas de celui de démocratie car la démocratie avant tout, c’est le respect de la volonté du peuple exprimée dans les urnes !

Cette situation et cette théorie fumeuse sont d’ailleurs l’application d’une doctrine d'un organisme de réflexion proche du pouvoir des Etats Unis et destinée aux peuples "arabes" sous développés !

Il faut que les Tunisiens prennent conscience de la gravité de cette situation !

Elle est grave pour plusieurs raisons :

1° - D’abord c’est en réalité un coup mortel porté à la démocratie car comment voulez-vous que les peuples votent et croient au vote si on leur dit clairement que l’on en tiendra pas compte ? Les Tunisiens sont-ils des imbéciles qui iraient quand même voter en sachant que cela ne servirait à rien ? Voilà une belle image donnée à la jeunesse qui a déjà tendance à s’éloigner de la politique.

2° - Ne voit-on pas que cette doctrine est basée sur un mépris choquant du peuple que l’on consulte pour « faire bien »  mais dont l’opinion n’a aucune espèce de poids ni d'importance. Que les américains méprisent les peuples arabes et les Tunisiens c’est possible mais que des dirigeants tunisiens qui se disent patriotes et démocrates acceptent pour leur pays une « démocratie au rabais », cela est choquant !

3° - Dans quelle démocratie y a-t-il une alliance entre les principaux opposants ? En Amérique entre les Démocrates et les Républicains ? En France entre les Socialistes et le FN ? Poser cette question montre l’aberration de la doctrine que l’on veut imposer à la Tunisie.

Voilà pour les critiques de forme.

Mais il y a beaucoup plus grave car ce système va conduire le pays à la paralysie et surtout de toute évidence à la régression :

1° - Pensez-vous que ce pays qui a besoin de réformes importantes, difficiles et qui doit choisir une voie, soit celle du progrès soit celle de la régression, va pouvoir faire face à ces défis en étant tiraillé entre deux forces qui sont très exactement le contraire l’une de l’autre ?
On voit déjà les effets néfastes de cette situation. 

Alors qu’il faut aller vers des institutions clairement démocratiques, comme par exemple vers l'indépendance des juges du siège; les deux grands partis Nidaa Tounes & Ennahdha vont se mettre d’accord pour ne rien faire de sérieux.

2° - Cet accord entre deux partis principaux en dehors de la volonté des électeurs, va conduire, en réalité, à une dictature soft. Les deux partis vont se tenir l’un l’autre et refuseront tous progrès pour l’un, toute régression pour l’autre et ce sera l’immobilisme. 
Bravo pour l’intérêt du pays !

3° - Enfin ce système profitera à Ennahdha et Nidaa Tounes en sera la victime. Pourquoi ? 
Eh bien, parce qu'aux prochaines élections, personne de sérieux ne croira plus aux promesses de Nidaa et que ce parti, ne profitera plus du tout de l’élan qui l’a conduit au pouvoir. 
Par conséquent Ennahdha remportera la mise car ses électeurs seront bien conscients que ce parti a bien joué; et que éliminé par les urnes, il a tout de même réussi à rester au pouvoir et que de son côté Nidaa aura découragé plus d’un de  ses électeurs.

4° - J’ajoute que à quoi bon faire des élections lorsque l’on a affirmé que la volonté exprimée par les urnes est secondaire et que l’on n'en tiendra pas compte. Je suppose que les deux grands partis s’entendront pour trafiquer le résultat des urnes pour maintenir cet équilibre qui leur profite mais qui est totalement néfaste pour le pays.

Certains vont dire que cette analyse est exagérée et que, compte tenu de la situation de crise, de la menace terroriste et de l’évolution d'Ennahdha pour ne plus instrumentaliser la religion, c’est un demi mal et que c’est pour le bien du pays.

On ne peut que s’élever en faux contre cette analyse. Cet accord au sommet entre deux partis diamétralement opposés sur le plan des idées, ne permettra aucunes réformes sérieuses et n’empêchera pas le terrorisme. Quant au parti Ennahdha, branche de l'organisation mondiale des Frères musulmans, qui de sérieux pourrait croire qu'il pourrait évoluer pour se délester de la religion fondement de leur organisation ?
Les jihadistes violents seront au contraire de plus en plus hostiles à la position de compromis d'Ennahdha.

Il faut que la société civile se saisisse du problème et dise clairement qu'elle ne veut pas de cette démocratie au rabais et qu'elle veut un projet de progrès pour le pays, projet impossible avec Ennahdha. Il faut que se lève de véritables démocrates et notamment parmi les jeunes qui viennent s'opposer clairement à l'hégémonie actuelle de Nidaa Tounes qui a trahi ses électeurs.

Rachid Barnat

* Mohsen Marzouk venant de l'extrême gauche et pactisant avec l'islamisme, confirme le constat de Boualem Sansal.

15 commentaires:

  1. ORDRE ET DÉSORDRE !

    Interview exclusive de BCE président de la Tunisie, sur Arte -

    Au point où en est la démocratie expérimentale en Tunisie, il serait bon que nous revenions à un régime présidentiel "provisoire" pour permettre à BCE d'agir ... pour sortir la Tunisie de la paralysie où elle se trouve à cause du régime parlementaire voulu par les Frères musulmans !

    Aprés tout, on (EU & UE ...) tente bien de nous convaincre :
    - d'une "démocratie au rabais mais provisoire", malgré les trois votes par lesquels les tunisiens ont dégagé Ennahdha;
    - qu'il est bon pour la Tunisie qu'elle expérimente le "consensus";
    - de permettre à Ennahdha de revenir au pouvoir ... et que
    - pour la démocratie on verra plus tard ... après 10 ans au minimum de "régime consensuel", selon Mohsen Marzouk !

    https://www.facebook.com/ActuUNE/videos/828633423879118/?pnref=story

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  2. LA GRECE : Laboratoire de l'austérité !
    LA TUNISIE : Laboratoire de la démocratie "arabe" !!

    Si le peuple grec a dit NON à l'UE qui veut l'humilier et lui imposer l'austérité;
    Les tunisiens accepteront-ils la démocratie au rabais que veulent leur imposer l'UE & EU, au mépris de leur volonté de rejeter les Frères musulmans ?

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  3. L'ART DE TOURNER AUTOUR DU POT ...

    Depuis le "dialogue national", Nidaa n'a cessé de demander, d'exiger, de poser des conditions :
    - la fermeture des écoles coraniques,
    - la fermeture des mosquées/tribune pour salafistes ...
    - la révision de toutes les nominations partisanes dans l'administration tunisienne !

    Et où en est-on, depuis que Nidaa est au pouvoir ?
    Pas à grandes choses : sinon à des promesses ou des menaces de passage à l'acte ... qui désespèrent les électeurs de ce parti !

    Alors qu'il suffit de consulter dans chaque administrations la liste des "remerciés" et celle des nouvelles "recrues" estampillées troïka ... pour dégager ces derniers et remettre à leur place les "dégagés" qui faisaient tourner l'administration !
    Pour cela il faut une volonté politique et un courage politique ... qui maquent cruellement à Nidaa alors que ce parti est le vainqueur des dernières élections !!

    Bizarre qu'on continue à tourner autour du pot !!!
    Bizarre ... à moins que ce ne soit la preuve de la capitulation de Nidaa devant les islamistes.
    Cela expliquerait que l'on se trouve en face d'un pouvoir de la parole mais pas de l'action.

    http://www.businessnews.com.tn/essid--mise-en-place-dune-strategie-complete-pour-purger-le-ministere-de-linterieur-de-la-police-parallele,520,54621,3

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  4. Drôle d’alliance en Tunisie : Nidaa Tounes et Ennahdha ?

    http://www.jeuneafrique.com/mag/248220/politique/drole-dalliance-en-tunisie-nidaa-tounes-et-ennahdha/

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  5. « L’Affaire » Mohsen Marzouk. (1ére partie)

    Par Mohamed Hafayedh :

    Qui pouvait imaginer un seul instant que l’homme qui, sans titre souverain ou diplomatique, il y a quelques mois, signait avec John Kerry un mémorandum d’entente pour la coopération à long terme entre la Tunisie et les Etats-Unis, ferait l’objet d’un complot qui serait monté par l’entourage du Président de la république qui se tenait debout derrière lui tel un diplomate de service, alors qu'une simple signature de ce dernier, suffirait à rassurer les américains sur la continuité de leur influence politique sur la Tunisie ?

    La promotion de Mohsen Marzouk réglée à l’américaine, avec arrogance et brutalité, dans la précipitation de l'investiture présidentielle de Béji Caïd Essebsi, sans avenir sur la durée, pour ne pas dire mort-né; avait choqué beaucoup de tunisiens, et mit en lumière l’insignifiance historique de cet homme venu de l'extrême gauche*, mettant en cause sa légitimité.

    La légitimité de Mohsen Marzouk est contestée au sein même de son parti, né politiquement en même temps que la création de Nida Tounes, ce bébé rongé déjà par l’arthrose de son géniteur vieux et affaibli.
    Qui des membres de ce parti ou des tunisiens ou des observateurs, ou des chancelleries étrangères, peut parier un écu sur l’avenir politique de Hafedh Caïd Essebsi qui brigue la présidence de la république pour concurrencer Mohsen Marzouk, surtout dans le contexte actuel de tempêtes politiques où se trouve la Tunisie ? Personne, même pas son géniteur pour ne pas l'exposer au danger; et l’éloigner des guerres pour lesquelles il ne semble pas avoir été préparé.

    Sauf à imaginer que Hafedh Caïd Essebsi servira d’intermédiaire pour remettre le pouvoir à Ghannouchi et à l’organisation internationale des Frères musulmans. Seulement, Ghannouchi n’est pas aussi fou pour se lancer dans une pareille aventure, il sait que la Tunisie est encore capable de résister à un tel scénario. Et rien ne vaut le doigté d’un Mohsen Marzouk, son « frère de lait » américain pour lui assurer le retour au pouvoir.
    Les dés sont jetés depuis l’investiture de l’actuel président; et la radicalisation du conflit actuel au sein de Nidaa Tounès n’est qu’une dramatisation autour du personnage Mohsen Marzouk, une mise en scène pour fabriquer médiatiquement un Leader incontesté et lui donner une légitimité capable de mobiliser à nouveau le centre, la gauche et les femmes pour défendre le nouveau sauveur du parti et de la patrie.

    NB : Voir ci-dessous la 2éme partie.

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  6. « L’Affaire » Mohsen Marzouk. (2éme partie)

    Par Mohamed Hafayedh :

    Dans le même temps ceux qui sont marginalisés par le parti et le centre gauche, défendent bec et ongle le parti de Marzouk sur les plateaux de télé, certains par opportunisme d'autres par immaturité politique.

    En attendant, Mohsen Marzouk peaufine son image à l'internationale : il était à la place d'honneur au Théâtre de l’Odéon pour assister à la cérémonie en l’honneur de notre poète national Ouled Ahmed.

    Demain, Mohsen Marzouk sera le grand vainqueur de ce duel et comme son prédécesseur, ses adversaires seront les premiers récompensés et au premier rang Hafedh Caïd Essebsi pour le remercier pour son rôle à faire passer la pilule "Marzouk".

    Alors mon conseil aux bourguibistes et à ceux du centre gauche qui se trouvent supporter malgré eux de Mohsen Marzouk, est de ne pas trop s’engager dans ces luttes factices pour ne pas laisser des plumes.

    Le temps ne joue pas contre les patriotes et les démocrates de la Tunisie. Au point où on est, toutes les forces nationalistes : des destouriens à la gauche radicale, ont le temps pour se rassembler et se reconstruire.
    Les Etats Unis et la France maintiendront un équilibre destructeur entre gauche et droite en Tunisie, tant que le problème libyen n’est pas réglé selon leur plan et que l’avenir de l’Algérie n’est pas fixé non plus selon leur plan. Donc ne pas entrer dans leur jeu !

    C’est cet espace stratégique de liberté de manœuvre et d’opportunité patriotique dans lequel aucune force étrangère ne peut intervenir en Tunisie pour défendre Ghannouchi ou les mafiosi de Ben Ali, que les forces démocratiques du centre, de gauche et des syndicats; sont incapables de voir ni de l'exploiter; soit par lâcheté soit par opportunisme !

    Et pourtant c’est maintenant ou jamais qu’il est urgent de se rassembler et de s’unir pour rendre au pays son prestige et au peuple sa dignité en instaurant la justice et la démocratie pour lesquelles il s'est révolté un certain 14 janvier 2011.

    * (http://www.jeuneafrique.com/34666/politique/tunisie-mohsen-marzouk-l-minence-grise-de-bce/).

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  7. UNE SAINTE COLÈRE !

    Raouf Ben Yeghlen en colère contre Ridha Bel Haj le chef de Hezb Ettahrir, un parti salafiste qui ne rêve que de Califat et qui considère la démocratie comme une hérésie !

    Il lui rappelle que les tunisiens aspiraient à la démocratie et se sont soulevés pour qu'il jouisse de la liberté d'expression que donne la démocratie mais surtout pas pour qu'il vienne cracher dessus et la juger hérétique pour la remplacer par un régime califal !

    C'est bien au nom de cette utopie califale que les tunisiens sont assassinés, égorgés .... lui rappelle-il, toujours en colère !

    Un plaisir d'entendre un citoyen qui dit son ras le bol à tous ceux qui instrumentalisent la religion !!

    Bravo Raouf !

    https://www.facebook.com/deltanewsII.org/videos/527801357398028/?pnref=story

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  8. Mohsen Marzouk : opportuniste ?

    Le plus curieux c'est sa conversion : de l'extrême gauche à l'extrême droite ... pactisant avec les Frères musulmans et leurs protecteurs les conservateurs américains mais aussi avec le Qatar !

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  9. LES "DÉMOCRATES" TUNISIENS PRIS AU PIÈGE DES EU ?

    Autrement comment expliquer que TOUS acceptent de gouverner avec les Frères musulmans, que l'administration américaine, dominée par les conservateurs, tente d'imposer aux "arabo-musulmans" ?

    Rappelez-vous : Mustapha Ben Jaafar, Mohamed Moncef Marzougui, Ahmed Néjib Chabbi, Béji Caïd Essebsi, Mohsen Marzouk ... et leurs équipes, tous admettent de partager le pouvoir avec Ghannouchi, qu'une immense majorité de tunisiens exècrent ... et que par 3 fois ils ont dégagé démocratiquement !

    Sinon, comment expliquer cela ?

    " A Tunis, le champ est grand ouvert pour la CIA lui permettant d’installer un candidat de son choix, de préférence sous le couvert d’«élections».
    Les vingt-trois ans sous Ben Ali ont malheureusement laissé la Tunisie dans un état beaucoup plus atomisé.

    " Les Etats-Unis veulent désespérément une nouvelle génération de démagogues « démocrates » instables plus disposés à mener leur pays contre l’Iran que se sont avérés les régimes immobiles actuels.

    http://latroisiemerepubliquetunisienne.blogspot.fr/2016/01/le-ver-est-dans-le-fruit-depuis-la.html

    http://latroisiemerepubliquetunisienne.blogspot.fr/2014/04/le-coup-detat-de-wikileaks-en-tunisie.html

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  10. EMBRASSONS-NOUS FOLVILLE !

    C'est la pièce que jouent le couple BCE & Ghannouchi; puisque leur dernière trouvaille c'est d'associer au pouvoir tout le monde, UGTT et UTICA compris !!

    Les tunisiens n'ont pas fini d'être les cobayes de la "démocratie expérimentale, spéciale arabe" et les avant-gardistes d'une démocratie d'un type nouveau, sans majorité ni opposition; c'est à dire dans le marchandage permanent et l'immobilisme qui va avec, qui seront expérimentés à leur dépens ... une fois de plus !!!

    http://kapitalis.com/tunisie/2016/06/16/tunisie-dun-echec-a-lautre-du-parti-unique-aux-partis-unis/

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  11. MONT-PLAISIR*, A PRIS LE PAS SUR El-KASBAH** !

    Tout passe désormais par le chef du parti islamiste !

    Rien ne se fait ou ne se décide en Tunisie sans l'aval du Frère musulman Ghannouchi.

    - On a vu le premier ministre se rendre au siège d'Ennahdha pour prendre ses ordres auprès du Frère,
    - Et voilà que Sihem Bensedrine, la présidente de la commission "Vérité et Dignité" remet ses conclusions en premier au chef du parti islamiste, plutôt qu'au président de la République ou du moins à son premier ministre !

    La " démocratie arabe ", imposée aux Tunisiens par les EU & l'UE donne çà sur le terrain.

    "Démocratie" expérimentée aux dépens des tunisiens, basée sur un concept nouveau : le gouvernement collégial incluant tous les partis majoritaires et ceux de l'opposition, et pourquoi pas les syndicats des travailleurs (UGTT) et celui des patron (UTICA) !!

    * Siège du parti Ennahdha, des Frères musulmans;
    ** Siège du gouvernement de la République Tunisienne.

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  12. UN AMI FRANÇAIS INTERPELLE LES TUNISIENS !

    Pierre ST Vincent :
    " Votre Tunisie nous l'avons aimée et l'aimons toujours.
    Serez-vous assez forts pour repousser le mal à votre porte ?

    Ma réponse à Pierre ST Vincent :
    Le wahhabisme, ce mal du siècle, ne connaît plus de frontières : l'Occident a aidé à son expansion dans le monde dit "arabo-musulman", croyant l'y cantonner !

    Malheureusement pour lui, il s'installe aussi en Occident par la faute d'une classe politique à courte vue et inculte ... à moins qu'elle ne soit cynique pour avoir instrumentalisé cette obédience mortifère !

    Or quand les tunisiens durant presque 2 mois, sortaient quotidiennement par milliers scander "dégages !" aux Frères musulmans ... les médias occidentaux ont fait très peu cas de leurs manifestations pacifiques !
    Et lors des élections démocratiques, les tunisiens par trois fois les ont dégagés, en votant massivement pour Nidaa Tounes et BCE seuls remparts pour eux contre les Frères musulmans ...
    Mais les EU & l'UE ont tout fait pour que BCE partage le pouvoir avec Ghannouchi, celui-là même qui a fait de la Tunisie la première exportatrice de terroristes dans le monde !

    Pire encore, les responsables politiques de l'UE et plus particulièrement de la France, leur recommandaient les Frères musulmans arguant que leur islamisme est modéré et compatible avec la démocratie !!

    Ce qui n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd; puisque les Frères musulmans, avec à leur tête Tariq Ramadan (petit fils de Hassan El Banna, fondateur des "Frères musulmans), multipliaient les offensives en Occident pour s'installer dans le paysage politique et dans la société occidentale, en toute logique selon les recommandations des responsables politiques occidentaux : ce qui est bon pour les "arabes", doit l'être aussi pour les occidentaux !

    Je retourne la question à Pierre ST Vincent : les européens sauront-ils mettre un terme à cette hydre qui a gangrené le monde "arabe" et est entrain de gangrener l'Occident et que leurs responsables politiques ont longtemps soutenue et instrumentalisée ?

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  13. OBAMA S'EN VA ...

    Les pays du "printemps arabe" soufflent car son soutien aux Frères musulmans a fait beaucoup de dégâts chez les "arabes", comme en Tunisie où il les a imposés aux tunisiens et à Nidaa Tounes dont le chef ira jusqu'à parjurer en s'alliant avec Ghannouchi !

    Or Trump semble vouloir en finir avec les islamistes que les présidents Buch, Clinton, Obama instrumentalisaient avec l'aide des pétromonarques ...
    Il veut se rapprocher aussi de Poutine qui voue une haine pour les pétromonarques.
    Est-ce à dire qu'il va lâcher les Frères musulmans et les pétromonarques ?

    On verra ce qu'il fera concrètement pour mettre un terme à l'islamisme comme il dit dans son discours d'investiture.

    Il faut pas oublier le beau discours du Caire d'Obama qui lui a valu le prix Nobel ... alors qu'il n'a été suivi d'aucun effet !
    Il a attendu d'être sur le départ pour dénoncer la politique de colonisation de Netanyahu !!

    Donc wait and see !!

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  14. LES TUNISIENS SONT-ILS PRÊTS POUR LA DEMOCRATIE ?

    Farouk Boughedir :

    BOURGUIBA, BEN ALI, LA DÉMOCRATIE

    Dans les années 90, lors de la première décennie de Ben Ali, la Tunisie rapidement informatisée et gérée par des ministres de haut niveau, devait rapidement devenir un des futurs dragons de l'Afrique.

    Puis sous l'influence de la femme de Ben Ali et de sa famille, le pays s'est enfoncé dans la corruption mise en place par les Trabelsi sous l'œil apathique d'un Président sous influence, devenu sourd aux conseils les plus avisés.

    Dans cette Tunisie devenus Trabelsi-land où les investisseurs et les promoteurs découragés, étaient soumis à cette maffia, où toutes les lois pouvaient être "légalement "détournées, l'effondrement a eu lieu un 14 janvier où le peuple à crié sa colère.

    Mais la Tunisie qui possède des élites de très haut niveau, a aussi des masses populaires illettrées, superstitieuses, soumises au matraquages des chaînes satellitaires religieuses wahhabites et autres.

    La démocratie instituée, a par le vote de ces masses, amené les islamistes au pouvoir.

    Ceux-ci ont alors fait main basse sur les finances du pays nous menant à cette situation incongrue d'un pays exportateur de phosphate, qui en importe et de pays autosuffisant en fruits de mer, qui en manque et en importe de Mauritanie ... faisant de la Tunisie un pays qui quémande !

    Bourguiba, visionnaire, avait bien dit que ce peuple n'est pas prêt pour la démocratie !
    Et un demi siècle après, on voit que le chemin est encore bien long.

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  15. L'EXCEPTION TUNISIENNE !

    Mohamed Hassan El Haykal (ex directeur du journal Al Ahram) :

    " Ne comparez pas la Tunisie avec l'Egypte ni la Syrie, ni la Libye;
    car ni l'Egypte, ni la Syrie, ni la Libye qui :
    - n'ont pas été gouvernés par Bourguiba;
    - ne possèdent pas une centrale syndicale puissante vieille de 80 ans;
    - n'ont pas une armée comme celle des "arabes";
    - n'ont pas d'organisation similaire à celles des Frères musulmans répandues chez les autres pays "arabes"; ...

    Il nous faut reconnaître que la Tunisie bourguibienne est une exception chez les "arabes" ! ".

    Mais pour combien de temps, maintenant que les Frères musulmans s'installent en Tunisie et s'imposent au pouvoir ... même si les tunisiens les ont dégagés démocratiquement ?

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