jeudi 21 mai 2015

Quand la langue arabe se substitue à l'identité arabe chez les berbères !

Nidaa Tounes veut arabiser encore plus l'enseignement ! 
Une concession de plus aux pan islamistes et leurs amis les pan arabistes ?
Cela devient obsessionnel chez certains qui se veulent plus arabes que les arabes d'Arabie !
Cela traduit le complexe de ceux qui se veulent arabes ... alors que les arabes d'Arabie les méprisent !!
R.B
Dali Benabdallah
Dali Benabdallah

Si l’Algérie est arabe, pourquoi l’arabiser ? 
" Si l’Algérie n’est pas arabe pourquoi l’arabiser ? "
Kateb Yacine


Non content du désastre linguistique de communication, du désastre culturel et intellectuel, causés par la réforme catastrophique de l’arabisation à outrance de l’enseignement par Mohamed Mzali, l’actuel ministre de l’Education nationale Neji Jalloul veut enfoncer le clou en renforçant davantage la langue arabe au détriment du français surtout mais aussi de l’anglais, langues véhiculaires par excellence.

Pour rappel édifiant,c’est Mohamed Mzali alors ministre de l’Education nationale dans les années 70 qui avait décidé d’arabiser au maximum les matières scientifiques enseignées.

Nommé Premier ministre par Bourguiba de 1980 à 1986, il avait renforcé l’arabisation malgré la contestation de quelques intellectuels qui ont osé donner de la voix sous le pouvoir sans partage du PSD (Parti socialiste destourien, devenu RCD sous Ben Ali).

Bourguiba président à vie, en ces années-là n’était lucide que par intermittence.

Puis pour se rapprocher des pays arabes du Moyen-Orient, en quête sans doute de leur soutien pour renverser Bourguiba, Mzali avait eu des accointances avec le MIT de Ghannouchi (Mouvement de la tendance islamique, l’actuel Ennahdha) allant jusqu’à encourager les étudiants islamistes à stopper l’ardeur des étudiants gauchistes qui contestaient la mainmise sur le pays du parti unique au pouvoir et la présidence à vie de Bourguiba.

En 1987 Ben Ali arrive au pouvoir après un coup d’Etat sans effusion de sang et poursuit l’arabisation à outrance avec la politique du maximum d’accès aux diplômes, au détriment de la qualité bien sûr, sacrifiant ainsi une deuxième génération.

Au bout du compte, deux générations de Tunisiens, sauf une minorité inscrite dans les écoles privées et bien encadrée par les parents, ne sont pas capables de rédiger correctement deux phrases, ni en arabe, ni en français et ni en anglais; ce dernier étant devenu langue incontournable avec le développement de l'informatique.

Et voilà qu’aujourd’hui, au lieu de tenter de repêcher ces deux générations victimes de cette abomination qu’est l’arabisation en Tunisie francophone, on veut achever la société en en sacrifiant une troisième !

Que la société civile, les médias, les intellectuels (les vrais) focalisent le débat sur cette question cruciale afin d’empêcher le ministre de l'Education de donner le coup de grâce à une Tunisie en perdition.
Que ceux qui ont une audience sur FB et ailleurs tirent la sonnette d’alarme !

N’en déplaise au ministre de l’Education nationale, au président de la République lui-même, à beaucoup d’autres dans l’erreur et surtout aux islamistes plus proches des bédouins d’Arabie que des tunisiens, l’arabe n’est absolument pas la langue maternelle des Tunisiens, ni d’aucun autre pays abusivement dit "arabe", en dehors de l'Arabie.
Si les discours officiels ou la presse écrite utilisent l’arabe, celui-ci n’est pas employé dans le quotidien de ces pays dits "arabes".
Il est vrai que le dialecte au Moyen-Orient contient plus de vocables de la langue arabe que les pays nord-africains, sans plus.Ce qui donne la fausse idée qu’on parle arabe au Moyen-Orient.

Quant à notre dialecte tunisien, la "derja", il est très riche et plutôt chatoyant, résultat du brassage de cultures et de civilisations trois fois millénaires.

Un exemple d’anachronisme, d’incohérence inhérents à l’arabe littéraire : 
Dès l’apparition de la téléphonie mobile, on dit portable en Afrique du nord, ’’mobaïle’’, puis ‘’nakal’’, puis ‘’jawel’’ au Moyen-Orient y compris la Libye.
Et comme l’académie des lettres arabes est aussi inefficace que la Ligue arabe, le temps qu’elle décide d’une réunion pour se mettre d’accord sur les néologismes, le terme ’’ portable’’ en Tunisie ne s’en porte que mieux.
Et quid des termes techniques en technologie, en art, en médecine… ?

Autre exemple : un Danois, un Allemand, un Français, un Italien, un Américain, un Russe, un Japonais, ... du foyer à l’université en passant par la maternelle et l’école; dans l’administration, dans les médias audiovisuels et écrits, dans les livres et partout dans le monde du travail, apprend et communique dans la même langue : sa langue maternelle.
Il n’y a qu’à comparer l’aisance de leurs enfants comme celle des adultes quelque soit le degré de leur instruction, quand on les interroge devant la caméra-trottoir; avec le bégaiement de nos enfants, pour se rendre compte du handicap linguistique.

L’anglais étant devenue la première langue internationale de communication, il est enseigné comme première langue vivante dans la plupart de ces pays-là.

Le français du siècle des Lumières, du savoir-faire français, de la culture française , est pour nous Tunisiens la meilleure langue véhiculaire pour rester dans le sillage des nations modernes nonobstant leur système imparfait.

L’arabe est la langue ampoulée du Coran, du discours officiel et de la littérature arabe dépassée aujourd’hui.

Il faut impérativement retourner à l’équilibre des langues dans l’enseignement d’avant la réforme désastreuse de Mzali.

Et si un jour on réussit à donner un caractère officiel, constitutionnel, au dialecte tunisien, on pourra dire que la Tunisie est désormais sauvée des griffes des pan-islamistes comme des pan-arabistes ... et protégée contre Ghannouchi et ses amis bédouins wahhabites de la péninsule arabique.

Signé un authentique Tunisien.
#DBA-21/5/2015#







1 commentaire:

  1. CAS DE LA LANGUE MALTAISE.

    Rachid Merdassi :
    Malte a été confrontée à ce problème linguistique et s'est finalement résolue à adopter son dialecte local en le dotant d'un alphabet, d'une orthographe et d'une grammaire pour en faire sa langue nationale.
    Un exemple a mediter.

    Le maltais (en maltais : Malti) est la seule langue nationale de Malte et, avec l’anglais, une des deux langues officielles du pays ; il est aussi une des 24 langues officielles de l'Union européenne, la seule qui soit sémitique. C'est l'unique langue sémitique qui soit principalement transcrite à l'aide d'un alphabet basé sur l'alphabet latin, enrichi cependant de diacritiques comme le point suscrit ou la barre inscrite.

    L'origine de la langue est l'arabe sicilien, relexifié à partir de superstrats sicilien et italien, dans une moindre mesure français et plus récemment anglais.
    En raison de son origine arabe, le maltais est classé comme langue sémitique. Dans le passé, il a été considéré, la mythologie politique aidant, comme étant d'origine phénico-carthaginoise et non d'origine arabe, mais cette théorie est aujourd'hui abandonnée.

    Trois grandes périodes peuvent être distinguées dans l'évolution de la langue maltaise :
    - le maltais sémitique ou arabe maltais, jusqu'à l'expulsion des Arabes de Malte,
    - le maltais ancien, jusqu'à l'officialisation d'un alphabet, d'une orthographe et d'une grammaire en 1934, et
    - le maltais moderne parlé aujourd'hui dans les îles.
    Il est possible de remarquer au XXIéme siècle l'apparition d'un maltais relâché, le maltish, sorte de pidgin de maltais et d'anglais.

    Le maltais est devenu une des langues officielles de Malte en 1934, à côté de l'anglais, quand l'usage officiel de l'italien a été abandonné. Aujourd'hui le nombre de locuteurs est estimé à 500 000, dont 400 000 résidant à Malte. Les milliers d'émigrés maltais en Australie, au Canada, à Gibraltar, en Italie, au Royaume-Uni et aux États-Unis pratiquent cette langue en famille.

    La langue maltaise n'était traditionnellement pas écrite, l'écriture se faisant en italien. Le plus ancien document connu en maltais est Il-Kantilena, un poème du XVe siècle écrit par Pietru Caxaro.

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