mardi 6 novembre 2018

Comment se débarrasser d'Ennahdha et de Béji Caïd Essebsi ?


En 2019, les Tunisiens diront bye bye à Béji Caïd Essebsi & Ennahdha !

Le baise main qu’avait fait Bourguiba au Bey m’a toujours impressionné, quand je pense à ce qui est arrivé par la suite à la famille beylicale.

Toujours dans le même registre, on a tous vu avec quelle virtuosité Ghannouchi s’alliait puis se délestait de ses alliés politiques de circonstance. 

Serait-ce au tour de Youssef Chahed qui, pour arriver à ses fins, est en train de nous montrer qu’il est lui aussi capable de jouer dans la cour des grands machiavéliques, en sachant attendre son heure et contracter des alliances qui pourraient en révulser certains impatients mais qui ne seraient destinées en fait qu’à être temporaires ?

Personnellement, je n’ai jamais cru que Youssef Chahed pouvait être sincèrement allié à Ennahdha.

Ennahdha trompait bien le CPR, Ettakatol et Nidaa Tounes. 
Pourquoi Youssef Chahed ne ferait-il pas de même avec Ennahdha ?

Car, si on revenait un peu en arrière, lorsque Youssef Chahed était lâché par Nidaa et Béji Caïd Essebsi, il n’avait plus le choix que de : soit démissionner, soit s’appuyer sur les élus Nahdhaouis de l’ARP (Assemblée des représentants du peuple) pour pouvoir durer en tant que chef du gouvernement. 
Ennahdha étant devenue son seul radeau de sauvetage, pouvait-il s’en passer s’il voulait rester sur la scène politique ? 

Entre temps, alors qu’il s'arc-boutait sur son poste de premier ministre, il s’est, petit à petit constitué, comme par miracle, un bloc parlementaire en sa faveur qui pourrait, à terme, d’ici 2019, devenir son nouveau socle politique et lui permettre de se défaire de l’épine du pied que constituait son alliance avec Ennahdha.

Béji Caïd Essebsi, quant à lui, il s’entête. Il fait de l’opposition et devient même ridicule car tout le monde a compris son jeu. Si pour Donald Trump c'est “America first”; pour Béji Caïd Essebsi, c'est “Hafedh * first” ! Il n’a plus d’yeux que pour ceux qui acceptent d’être des bailleurs de fond pour Nidaa. Il est même dégoûtant de leur ouvrir grandes les portes de Carthage. 

On l’a compris, Nidaa tente de survivre mais tout le monde sait que c’est un parti moribond voué à disparaître.

Alors pourquoi la nomination de Kamel Morjene, pourrait-on se demander ? 

On peut penser théoriquement que Morjene, ancien Ministre de la défense et des affaires étrangères, n’aurait jamais accepté de ministère, somme toute modeste…
A moins qu’il n’ait eu la promesse d’être le futur candidat à la Présidentielle, ce qui n’est peut-être pas un mauvais calcul puisqu’il a toujours bénéficié de la sympathie de beaucoup de tunisiens. 
Ainsi, dans un échec et mat impitoyable, Youssef Chahed aura choisi son Président, alors que c’était Béji Caïd Essebsi qui croyait pouvoir choisir les chefs de gouvernements à usage unique.

Béji Caïd Essebsi, à n’en point douter, sortira bien par la petite porte !

La nomination de Morjene, pourrait ne pas trop déplaire à Abir Moussi qui a toujours été contre la “révolution” du 14 janvier et a défendu Zine Al-Abidine Ben Ali. Et voila qu'une autre alliance de taille se profile pour YC. Sera-t-elle Ministre dans la future équipe de YC de l’après 2019 ? Qui vivra verra !

Beaucoup fustigeront Morjene, notamment la gauche ou les derniers droits-de-l’hommistes, mais beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis le 14 janvier d'autant que Mohamed Moncef Marzougui a plus que déçu, Radhia Nasraoui a moins le vent en poupe, Sihem Ben Sédrine a trop tapé sur Bourguiba; et les tunisiens, échaudés par l’insécurité et le terrorisme, rêvent d’un retour de bâton, même s’il devait provenir d’un Ben Ali qui jouit d’un retour de popularité impensable il y’a peu.

La nomination de Ministres de Machrou, pourrait laisser entrevoir un clin d’œil à Mohsen Marzouk, fondateur de ce parti; et le tour est joué.

Il ne reste plus à Youssef Chahed qu’à annoncer à terme un nouveau parti “ La Tunisie En Marche ”, et les forces en présence pour les élections de 2019 seront bien visibles. 

Morjene Président et Youssef Chahed chef de gouvernement pour 2019 grâce à une alliance regroupant tous les anciens Nidaistes mécontents ayant rallié Machrou ou autres partis, auquel se grefferont d’autres partis, pourraient constituer un groupe fort et capable de terrasser l’ogre de papier qu’est Ennahdha (10-15% des voix).

On peut même imaginer qu’à ce moment, Youssef Chahed pourrait oser une enquête contre la cellule secrète d’Ennahdha et sur l'assassinat de Chokri Belaid & Mohamed Brahmi, chose qu’il ne peut pas faire maintenant. 

Enfin, refaire appel à Lotfi Brahem, pourra constituer la cerise sur le gâteau. 

Je rêve ? On verra.

* Hafedh Caïd Essebsi, fils du président de la république.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire