lundi 10 juin 2019

Ces petites histoires qu'enfants, nous racontaient nos mamans ...


Des histoires pour enfants peuplées de personnages aussi terrifiants que mystérieux qu'on retrouve un peu partout dans toutes les cultures. Une façon d'apprendre aux enfants à prendre conscience des dangers qui les guettent dans la vie réelle ? En tous cas, la magie et la fascination qu'elles exercent sur eux, développent aussi leur imaginaire ...
Maman nous réunissait des fois le soir après sa longue journée de travail, pour nous raconter des histoires que nous connaissions déjà par cœur à force de les lui demander de nous les raconter encore et encore ... Ce que j'appréciais le plus, c'était son art de les raconter en alexandrin et l'intonation qu'elle donnait à sa voix pour capter notre attention et nous les faire vivre. Des histoires effrayantes souvent. Mais elle terminait ces " khorra'fet " (contes pour enfants) toujours par une ou deux histoires plus heureuses de princesses et de sultans, j'imagine pour nous éviter de faire des cauchemars.
Voici quelque uns de ces personnages des " khorrafa " qui rappelleront leur enfance à bien des tunisiens.
R.B


山本 五十六 ねじ

Ce soir, je voudrais vous parler de ces récits fantastiques que nos mères et nos grand-mères nous racontaient quand nous étions petits. On les aimait tellement malgré le fait qu'ils étaient souvent horribles et nous mettaient la trouille surtout la nuit.

Qui n'a pas entendu parler de ce " rohbene " ou ce " ghoul ! " (ogre) qui se manifeste la nuit près des zones marécageuses, ce monstre à tête de bouc à la taille immense qui nous suit la nuit ou qui se dresse devant nous puis nous colle derrière avec ses grands pas ! 


Qui n'à pas entendu parler de cette " obbitha " qui a des sabots à la place des pieds, réputée pour être une mangeuse d'hommes, qui se manifeste sur la route d'un homme solitaire se trouvant dans un endroit désert, elle se montrait en belle femme avec un corps de cheval puis rapidement elle séduisait l'homme, le faisait monter sur son dos, en fin commençait à galoper rapidement et à prenait plusieurs virages pour le fatiguer jusqu'à son habitation isolée de toute présence humaine, le faisait tomber par terre, le piétinant avec ses sabots le tuant et buvait son sang. Cette " obbitha " n'aimait pas le feux. D'ailleurs c'est pour cette raison que les hommes jadis dès qu'ils s'arrêtaient, allumaient un feu pour la maintenir loin de leur campement. 


Qui n'a pas entendu parler du " bghal ijjabbena ", cet âne qui court dans les cimetières entre les tombes en traînant des grosses chaînes attachées à ses sabots. On le retrouve dans le récit de cet homme qui un soir il traversait un cimetière puis il s'est fait coursé par cet âne qui hénissait en essayant de le rattraper. Apeuré l'homme à regagné rapidement " kharrouba " (caroubier) et a passé la nuit dessus jusqu'au premier rayon de soleil, toute la nuit l'âne tournait autour de l'arbre essayant de l'atteindre. 


Qui ne connaît pas aussi l'histoire de cette chouette appelée " om sghar " (la mère des enfants), réputée pour être une mangeuse d'enfants. Son histoire c’était à la base une femme qui n'avait qu'un enfant unique. On racontait qu'elle l'avait envoyé la nuit chercher un " ghorbel " (tamis) chez la voisine du patelin d'à côté, sauf que le garçon a mis longtemps pour le faire. Sa mère était inquiète, elle a décidé de partir à ses trousses. Elle l'a enfin retrouvé en train de jouer dans les champs sous l'ombre de la lune. Prise de rage, elle l'a saisi violemment mais sans faire exprès il s'est échappé de ses mains et tombé par terre et décède. La maman s'est alors transformée en chouette et a juré pour le restant de sa vie de traquer tous les enfants seuls pour les tuer et en extraire leur cervelle par le nez. C'est pour cela les grand-mères quand elles voyaient une chouette la nuit, elles disaient " apportes le tamis " car cela rappelle à " om sghar " l'histoire de son enfant et elle s'éloigne rapidement du lieu où se trouve le " ghorbel ". 


Qui ne connaît pas aussi l'histoire de " nabbech lakbour " (fouilleur des tombes), ce monstre mi-homme mi-animal qui se réveille la nuit et erre dans les cimetières pour déterrer les cadavres des morts et se nourrir de leur chair et leur sang. Mais gare à celui qui croise son chemin pendant ses manœuvres macabres, il l'attrape et le tabasse à mort puis l'éventre et boit son sang. 

Qui n'a pas une nuit vécu cette horrible expérience de crier sans avoir de voix, de courir sans avoir de jambes, c'est l'histoire de " bou telliss ", ce monstre qui la nuit tombée, se faufile dans la chambre, repère celui qui dort seul puis se jette avec son poids très lourd sur sa poitrine en essayant de l'étrangler avec ses grosses mains. Qui n'a pas essayé en vain de se débattre contre lui puis après une longue lutte se réveille en transpirant et en respirant fort, avant que ce monstre ne s'échappe à la vitesse d'un éclair !!! 

Tellement de petites histoires effrayantes puis plein d'autres comme " bouchkara ", " hsan il kayla ", etc. 

On aimait bien se faire peur étant petit, écouter ces récits glaçant racontés par nos mères ou nos grand-mères en étant sous nos couettes, accrochés à elles 😃😄

Le patrimoine tunisien des contes, des " khorrafa " est tellement riche, il est transmis d'une génération à une autre toujours avec ce talent immense de narratrices de nos mamans quand elles nous racontaient ces petites histoires.
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