mardi 21 avril 2020

La grippe chinoise, confirme la spécificité française de peuple râleur

Depuis son élection, Emmanuel Macron a suscité beaucoup de critiques souvent injustement comme par exemple concernant la gestion de la crise du covid-19. Edouard Philipe tout comme Emmanuel Macron en ont ras le bol des donneurs de leçons !
Mais les journalistes dans leur course à l'audimat tendent leur micro et invitent sur leur plateaux toutes sortes d'experts autoproclamés pour disserter avec "autorité" quitte à se contredire .... à propos d'un virus dont personne ne sait rien avec certitude !
R.B

L’image contient peut-être : 1 personne, costume, texte qui dit ’J'ai été frappé depuis le début de cette crise par nombre de commentateurs ayant une vision parfaitement claire de qu'il aurait fallu faire selon eux à chaque instant. La modernité souvent fait passer du café du commerce à certains plateaux de télévision; les courbes d'audience y gagnent que la convivialité des bistrots y perd, mais cela grandit pas, je le crains, le débat public. AVRIL 2020 EDOUARD PREMIER MINISTRE’


En ce moment où la médecine révèle son ignorance encore grande face à ce virus tout à fait atypique qui déjoue toutes les prévisions, tant en terme de contamination, que d'effets, que d'immunités et que de traitement médicamenteux, et où donc les incertitudes retombent sur les politiques, les Français sont en colère, expriment leur défiance et intiment aux politiques de trouver le moyen de guérir.

France atypique en Europe.

Sur France Culture, à propos de la critique du gouvernement, ces réflexions intéressantes du journaliste Frédéric Says :

A la question : « Dans l'ensemble, votre gouvernement a-t-il bien géré cette crise ? », les Britanniques et les Allemands répondent très largement : oui ... à 69% et 74%.

En France, c'est seulement 39% d'opinion positive sur la gestion du gouvernement.
En Italie, le président du conseil Giuseppe Conte bénéficie de la confiance de 58% de ses concitoyens.

Pourquoi ce phénomène ? Comment l'expliquer ?
Y a-t-il une spécificité française ?

D'abord, il y a des ratés, indéniables.

Toujours très peu de tests ; des stocks de masques insuffisants, et sur ces deux sujets, une communication contradictoire du gouvernement ; qui semble indexer l'utilité sanitaire de ces produits sur l'état du stock disponible.

En d'autres termes, « dites-nous de quoi vous avez besoin, on vous dira comment vous en passer », selon la formule intemporelle de Coluche.

Successivement, la crise aura vu la porte-parole du gouvernement expliquer que les masques ne protégeaient pas du covid-19; le président promettre d'en fournir un à tous les Français; et le Premier ministre envisager de les rendre obligatoire dans les transports ...
Quelle cohérence ?

Pour autant, ça ne suffit pas à tout expliquer. D'autres pays ont connu des déboires au moins aussi intenses.

Ainsi, le gouvernement britannique avait d'abord misé sur l'immunité collective, autrement dit, un grand nombre de contaminations pour qu'une majorité de la population soit protégée. Avant de faire machine arrière. Et Boris Johnson, en vacances, a manqué pas moins de cinq réunions au sommet consacrées à l'épidémie.

D'ailleurs, dans tous les pays testés par le sondage (Allemagne, France, Royaume-Uni), la population, très majoritairement, estime que des erreurs ont été commises par les ministres. Mais en France, on en tire - davantage qu'ailleurs - la conclusion de la débâcle quasi-totale.

Tout se passe comme si l'opinion publique française pardonnait moins les errements, les hésitations ou les revers.

Pourquoi, selon vous ?

Première hypothèse : l'usure du pouvoir. L'exécutif français est en poste depuis trois ans.

Les gouvernements britannique, italien et espagnol, sont beaucoup plus récents, et donc sans doute moins usés, moins discrédités.

Mais cette hypothèse ne tient pas pour l'Allemagne, où Angela Merkel a été nommée chancelière quand Michel Drucker débutait à la télévision ou quasiment (on plaisante, mais pas tant que ça).

Alors sans doute y a-t-il une explication plus profonde, plus historique.

En France, les attentes vis-à-vis de l’État sont plus fortes qu'ailleurs. Parce que c'est lui, l’État jacobin, qui a organisé, qui a façonné le pays après 1789. Parce que c'est lui, plus qu'ailleurs, qui centralise une part importante de la richesse nationale pour la redistribuer, sous forme de service public.

Or, plus on attend de l’État... plus grande est la déception quand celui-ci tergiverse, cale ou échoue.

Ajoutons à cela que chez nos voisins, il existe des paratonnerres. En Allemagne, en Espagne, en Italie, les régions ont un pouvoir important. Elles captent donc aussi une partie de la colère.

En France, toute la foudre se concentre sur l’État central, et donc sur le gouvernement.

Corollaire : une croyance très française dans la figure de l'homme providentiel, du sauveur en temps de crise.

Autrement dit, l'on attend le Bonaparte du vaccin, le Clemenceau du masque FFP2, le De Gaulle du test sérologique.

Cela se mélange à une autre habitude française, celle de s'auto-dénigrer.

Signes parmi d'autres : la France est l'un des pays les plus pessimistes du monde sur son avenir. L'un des plus hostiles à la vaccination en Europe, avec l'idée que les élites mentent. Voici résumé le cocktail du « tout est pourri, tout est foutu ».

Un désespoir dont il est logique qu'il s'abatte sur les représentants politiques.

Quitte à ignorer, au nom du "tout va mal", les performances nationales. En particulier celles de l'administration de la Santé, qui a su répartir les malades par TGV et par hélicoptère. L'hôpital français, contrairement à d'autres, n'a pas eu à "trier" les malades par manque de places en réanimation.

Et puis peut-être sommes-nous plus exigeants, plus ambitieux, plus intraitables avec notre gouvernement qu'ailleurs.

Comment imaginer l'inverse d'ailleurs, dans un pays dont la devise est « liberté – égalité - fraternité » ? Trois valeurs mises à mal par le confinement.

Liberté ? inutile de faire un dessin.

Égalité ? elle est plus lointaine que jamais, entre les résidences secondaires et les barres d'immeubles.

Fraternité ? elle est un combat difficile, quand tout pousse à se méfier de l'autre.

Cette devise est mise à rude épreuve.

Peut-être y a-t-il aussi un vieux fond d'arrogance française - celle de se croire une grande puissance, supérieure aux autres. Et donc, de tomber d'encore plus haut quand il manque une chose aussi simple... que des masques en papier.
L’image contient peut-être : texte

4 commentaires:

  1. Lu sur le sujet de très beaux et très sages articles d'André Comte-Sponville...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. André Comte-Sponville :
      La politique nous rassemble en nous opposant : elle nous oppose sur la meilleure façon de nous rassembler !

      Supprimer
  2. COVID-19 : CES JOURNALISTES QUI EN FONT TROP ...

    Coup de gueule de Pierre Jourde.

    https://www.nouvelobs.com/les-chroniques-de-pierre-jourde/20200423.OBS27898/epuisement-par-pierre-jourde.html?fbclid=IwAR0GYASaqqQHkAB7ON4WhMe52ck4toKjp4boicNtP0y6Isv4JhA-V0xmn3w

    RépondreSupprimer
  3. PAGNOL À LA SAUCE COVID-19 ...

    https://www.facebook.com/beatrice.graugnard/videos/2934135276665199

    RépondreSupprimer