dimanche 22 juillet 2012

Bilan en 100 points, d'un gouvernement islamiste provisoire.

Moez Ben Salem

Neuf mois après les élections du 23 octobre 2011, qui ont vu le parti islamiste Ennahdha s’imposer et constituer le 1er gouvernement démocratiquement élu, l’heure est venue de dresser un bilan de ses «réalisations». Comme on peut le constater, ce bilan est plutôt «riche», truffé d’innombrables perles que l’on a essayé de résumer en 100 points.

1) Le «6ème califat» de Hamadi Jebali: moins d’une semaine après les élections, alors que les résultats définitifs n’étaient pas encore publiés, le Premier ministre autoproclamé a fait une déclaration incroyable aux sympathisants d’Ennahdha, affirmant qu’il avait reçu des «signaux divins» et qu’il allait «instaurer le 6ème califat»! Un appel du pied à certains mouvements extrémistes religieux qui appellent à la réunification de la «oumma» islamique et à la réinstauration du califat.
2) Souad Abderrahim et les mères célibataires: surnommée «Souad Palin», celle qui se présente comme l’égérie d’Ennahdha du fait qu’elle soit non voilée a déclaré sur les ondes d’une radio étrangère que «les mères célibataires sont une infamie en Tunisie; éthiquement elles n’ont pas le droit d’exister»!
3) Les salafistes prenant en otage la Faculté des lettres de la Manouba avec ses milliers d’étudiants et ses centaines d’universitaires pendant plusieurs mois, empêchant le déroulement des cours et se livrant à des actes de banditisme, encouragés par l’étrange passivité du gouvernement. Leur objectif: imposer le niqab et la séparation filles/garçons dans les facultés.


4) Toujours à la Manouba, un salafiste qui n’appartient pas à ladite faculté, se permet d’outrager le drapeau tunisien: il l’enlève et le remplace par le drapeau noir des salafistes, suscitant un grand émoi auprès des Tunisiens. Cet odieux personnage a fini par se rendre aux autorités et a écopé d’une peine légère… assortie d’un sursis. Si ce n’est pas un encouragement!
5) Encore à la Manouba, le doyen de la Faculté, Habib Kazdaghli est agressé dans son propre bureau par 2 étudiantes en niqab; le comble, c’est le doyen qui se retrouve poursuivi en justice, risquant d’écoper de 5 années d’emprisonnement
6) L’émirat salafiste de Sejnane: cette affaire gravissime, qui paraît relever du surréalisme, a gravement terni l’image de la Tunisie à l’échelle internationale. C’est l’histoire incroyable de la création d’un émirat salafiste dans la petite ville de Sejnane; les habitants de cette ville se trouvant à la merci d’un groupe extrémiste qui fait régner la terreur, à travers des actes de torture sur de paisibles citoyens. Un Etat dans l’Etat!
7) Toujours à Sejnane, par un dimanche printanier, un groupe d’étudiants transitaient tranquillement en bus par cette ville, est attaqué par des salafistes qui se sont lancés dans des insultes, menaces et agressions, avec la bienveillante neutralité de la police.
8) Les appels au meurtre à l’aéroport: à l’occasion de la visite d’un chef du Hamas à Tunis, des énergumènes sont venus en masse à l’aéroport scandant des appels au meurtre à l’encontre les juifs.
9) Du fait de l’impunité totale accordée à leurs auteurs, les exemples d’appel au meurtre se sont multipliés, le cas le plus connu étant celui d’un fonctionnaire de l’Etat, payé par le contribuable, qui lance en public un appel au meurtre à l’encontre de l’ancien Premier ministre Caïd Essebsi.
10) Dans ce même chapitre, un élu d’Ennahdha, évoquant les sit-inneurs et les manifestants qui réclament leur droit au travail, ne trouve pas mieux que de citer un verset du Coran qui menace ces derniers, à travers un langage imagé, de couper leurs mains et leurs jambes et de les faire disparaitre de la surface de la terre, et ce avec la bénédiction du président de l’Assemblée constituante!
11) Les agressions répétées et impunies contre les journalistes, les intellectuels, les artistes…, ces agressions touchant particulièrement les femmes, cibles préférées des extrémistes religieux.
12) Les attaques perpétrées par des groupes salafistes contre les bars et les hôtels, dans diverses villes du pays.
13) L’affaire honteuse de l’agression contre des citoyens, perpétrée le 9 avril 2012, par la police, épaulée par les miliciens d’Ennahdha. Les auteurs de ces agressions, quoique identifiés, ne sont nullement inquiétés.
14) La parade des prédicateurs ignobles: pendant des mois, les Tunisiens ont eu droit à un véritable ballet de pseudo-prédicateurs, en fait des charlatans pour la plupart, reçus en grandes pompes par les hauts responsables d’Ennahdha.
15) Au même chapitre, notre pays a eu droit à la visite du sinistre Wajdi Ghanim, qui s’est rendu tristement célèbre en faisant l’apologie de l’excision des fillettes, coutume barbare datant de la «Jahilya», la période anté-islamique!
16) Alors que le pays vit une grave crise économique, plutôt que de tenter de réduire les dépenses publiques, on forme un gouvernement pléthorique de 80 membres, entre ministres, secrétaires d’Etat et conseillers avec rangs de ministres et de secrétaires d’Etat; les postes-clés étant bien entendu confiés à Ennahdha.
17)  Le népotisme et le gouvernement des parents, amis et gendres: le ministre des Affaires étrangères, qui n’est autre que le gendre du président d’Ennahdha, se place en tête de liste dans le monde de l’incongruité.
18) «Monsieur Gendre», confondant peut-être la Tunisie et le Qatar, affirme que la longueur des côtes tunisiennes est de 500 kilomètres.
19) Déballant ses vastes connaissances en matière de géographie, «Monsieur Gendre», débarquant à Istanbul, affirme qu’il est heureux de se retrouver dans la capitale turque.
20)  Pour couronner le tout, Rafik la Gaffe déclare le plus sérieusement du monde: «Ce gouvernement est le plus fort de l’histoire»!!!
21)  Une politique inféodée aux pays du Golfe: dans un premier temps, c’est Khayam Turki, qui devait occuper le poste de ministre des finances, qui essuie le véto d’un petit pays du Golfe : les Emirats arabes unis.
22) Le ministre des Domaines de l’Etat refuse de donner une interview à la chaîne nationale Watanya1, lui préférant la chaîne qatarie Al-Jazira.
23)  La Tunisie renonce à un prêt japonais à taux d’intérêt réduit pour emprunter auprès des Turcs et Qataris à des taux élevés.
24) Pour ne pas froisser l’Arabie Saoudite, la Tunisie renonce à demander l’extradition du dictateur déchu Ben Ali.
25)  Le Qatar impose à la Tunisie de rompre précipitamment ses relations diplomatiques avec la Syrie.
26) La Tunisie s’empresse de chasser l’ambassadeur de Syrie à Tunis, avant de se rendre compte qu’elle chassé un «ambassadeur-fantôme», étant donné que ce dernier n’était plus en poste depuis plusieurs mois.
27) Le gouvernement nahdhaoui change tous les gouverneurs et délégués et se livre à des nominations partisanes, infiltrant tous les rouages de l’administration.
28) Après une première tentative ratée de mettre la main sur la Banque centrale de Tunisie (Bct) à travers une loi que voulait faire passer Ennahdha à l’Assemblée constituante, le gouvernement revient à la charge, indirectement, en envoyant des éléments proches d’Ennahdha organiser une manifestation à la Bct, pour réclamer le départ de son gouverneur.
29) On cherche coûte que coûte à évincer de son poste de gouverneur de la Bct Mustapha Kamel Nabli, pourtant élu le meilleur à son poste en Afrique!
30) Le scandale de Davos: lors du Forum économique mondial qui s’est tenu à Davos, plutôt que se faire accompagner du ministre des Finances, le Premier  ministre se fait accompagner du cheikh Rached Ghannouchi, lequel ne se fait pas prier d’inviter sa fille et son gendre.
31) Toujours à Davos, notre cheikh national accorde une interview à une chaîne radiophonique israélienne, puis réalisant le scandale, il prétend avoir pris le journaliste israélien pour un espagnol!
32) La libération anticipée de milliers de criminels (y compris des pédophiles) à l’occasion du 1er anniversaire de la révolution; 80% d’entre eux retourneront plus tard en prison suite à divers actes criminels commis après leur sortie de prison.
33) Tentative de contrôler les médias à travers la nomination de directeurs et de rédacteurs en chef connus pour «leur dévouement», certains d’entre eux étant des anciens thuriféraires de Ben Ali.
34)  L’envoi de la milice d’Ennahdha pour menacer puis renvoyer la directrice de la radio Zitouna, Iqbal Gharbi.
35) On lance une véritable campagne de dénigrement à l’encontre des journalistes et des médias les accusant d’être responsables de tous les maux de la Tunisie; cette campagne étant orchestrée par le Conseiller politique du Premier  ministre.
36) Se prenant pour Mike Tyson, le conseiller politique se lance dans une véritable campagne diffamatoire à l’encontre des médias et de l’opposition, campagne dans laquelle tous les moyens sont permis: propos grossiers, intimidations, etc.
37) Cherchant à «aider» le parti au pouvoir à asseoir sa domination sur les médias et notamment la Télévision nationale et ses deux chaînes Watanya1 et Watanya 2, les milices d’Ennahdha ont organisé un sit-in juste en face du siège de l’établissement, offrant, deux mois durant, un spectacle désolant de voyous lançant à travers des mégaphones des slogans orduriers, appris par cœur, et des grossièretés à l’adresse des speakerines et présentatrices du télé-journal.
38) L’affaire Nessma TV: véritable chef d’œuvre de manipulation des foules, suite à la diffusion d’un film qui a été considéré comme blasphématoire, alors qu’il a été projeté sans encombre dans diverses salles de cinéma en Tunisie, deux ans auparavant.
39) Le procès du directeur de Nessma TV, affaire pour le moins abracadabrante dans laquelle les agresseurs sont innocentés alors que la victime est condamnée à payer une lourde amende!
40) Toujours au chapitre agressions, le fils du ministre de l’Industrie se livre à une agression brutale à l’encontre d’une étudiante; il écope d’une peine de prison qui sera ensuite commuée en sursis.
41) Se prenant pour une intouchable, une élue nahdhaouie à la Constituante se permet d’insulter et de menacer une citoyenne tunisienne venue lui poser des questions ; pire, elle se permet d’appeler les policiers pour intimider la pauvre dame.
42) Le refus de prise en charge des blessés de la révolution, ceux-là même qui se sont battus avec courage contre le tyran, permettant à Ennahdha d’accéder au pouvoir.
43) L’attitude méprisante et humiliante envers les blessés de la révolution ainsi que les familles des martyrs venus réclamer leurs droits légitimes.
44) Dédommagement des islamistes ou hold-up du siècle: au moment où la situation économique du pays s’aggrave très sensiblement, les membres du gouvernement islamiste ne trouvent pas mieux que de sortir cette histoire d’indemnisation des victimes de la répression de Ben Ali, réclamant un montant faramineux, dont ils seront les principaux bénéficiaires.
45) Dans le cadre de l’islamisation de la société tunisienne, pas assez musulmane au goût de certains, on permet à des extrémistes religieux de prendre de force le contrôle de dizaines de mosquées, de destituer des imams, les remplaçant par d’autre, qui se lancent dans des prêches incendiaires.
46) Le responsable de la mosquée Zitouna se permet de dénigrer les médecins tunisiens et de prétendre que la Zitouna est le lieu idoine pour l’enseignement de la médecine.
47) On se permet dans certaines écoles de se livrer à un véritable endoctrinement idéologique des enfants, séparant les garçons des filles et obligeant ces dernières à porter le voile, sous le regard bienveillant des ministères de l’Enfance, de l’Education, ainsi que celui de la Femme
48) L’affaire du Palais Abdellia ou le chef d’œuvre absolu d’incompétence et d’incohérence: le dernier jour d’une exposition de peinture, un huissier notaire en mal de notoriété profite de la «simplicité d’esprit» de certains extrémistes pour inviter une histoire d’offense à Dieu et d’atteinte au sacré.
49) L’affaire aurait pu être réglée facilement, si certains membres du gouvernement ne s’étaient pas fait manipuler et s’ils avaient eu la sagesse de temporiser avant de se lancer dans des condamnations superflues, sur la base de fausses informations recueillies… sur facebook.
50) Enfin, et toujours à propos de l’affaire Abdellia, les propos enflammés de certains dirigeants d’Ennahdha ont failli mettre le feu aux poudres. Même si le pire a été évité de justesse, l’image de la Tunisie à travers le monde a été sérieusement écornée.
51)  Pour lutter contre le chômage, le gouvernement propose aux Tunisiens de se rendre en Libye pour trouver du travail
52) Comme autre mesure pour lutter contre le chômage, on se propose d’embaucher de façon massive dans la fonction publique. Inutile de préciser que les postes seront attribués de façon prioritaire aux militants d’Ennahdha, histoire de mieux infiltrer l’administration!
53) Oubliant que le tourisme emploie 400.000 Tunisiens et fait vivre 2 millions de personnes, un des idéologues d’Ennahdha affirme que le tourisme s’apparente à la prostitution.
54) Dans le domaine social, on ne fait pas de gros efforts pour lutter contre la précarité. Ainsi, à l’occasion d’un hiver rude, bon nombre de nos concitoyens se sont retrouvés, de nombreux jours durant, complètement isolés, en raison de routes coupées par la neige. Les secours ont mis longtemps pour être mis en route.
55) Pour ne pas arranger les choses, lors de cette même vague de froid, il y a eu une pénurie de gaz. Heureusement qu’il y a eu un grand mouvement de solidarité de la part de la société civile dont les membres les plus actifs se sont empressés de secourir leurs concitoyens.
56) Au chapitre des intempéries, de grosses inondations ont frappé plusieurs régions du pays, notamment la ville de Bousalem. Le gouvernement s’est retrouvé encore une fois totalement impuissant, incapable de faire face à la situation.
57) Il n’y a pas que l’hiver qui pose des problèmes; en effet, durant l’été, de nombreux gouvernorats (soit plusieurs millions de personnes) ont été privés d’eau, en pleine canicule, durant plusieurs jours.
58) Pour se justifier, le ministre de l’Agriculture se confond en justifications loufoques et finit par mettre la coupure d’eau sur le compte de la coupure du courant électrique!
59) Côté environnement, ce n’est pas la joie au vu notamment de l’état d’insalubrité de nombreuses villes et de l’accumulation d’ordures ménagères à des endroits très visibles.
60) L’image de la Tunisie à travers le monde ne semble pas poser problème à Ennahdha; c’est ainsi que la photo dégradante d’un groupe de salafistes escaladant l’horloge érigée en plein cœur de Tunis a fait le tour du monde.
61) Le même jour, ces salafistes ont attaqué gratuitement un groupe d’artistes à l’avenue Habib Bourguiba. Renvoyant dos-à-dos agresseurs et agressés, le ministre de l’Intérieur interdit toute manifestation à l’avenue Bourguiba.
62) Ces même salafistes se sont distingués par leurs innombrables actions violentes, restées impunies; ainsi, certains d’entre eux ont agressé une dame professeur de dessin dans un lycée de cité Ettadhamen, sous prétexte que le dessin est «haram» (illicite).
63) Les salafistes ont failli couper la main à un pauvre citoyen de Jendouba, suspecté d’être un voleur.
64) Pour justifier les actions violentes des salafistes, le chef d’Ennahdha affirme: «les salafistes sont comme mes fils»; le secrétaire général déclare, de sont côté: «les salafistes ne sont pas des extraterrestres».
65) Du côté d’Ennahdha, on ne semble pas pressé d’instaurer des traditions de démocratie. Ainsi renonce-t-on à l’engagement écrit et signé pour une limite d’un an de la mission des élus.
66) De même, Ennahdha refuse de se prononcer sur les échéances électorales et refuse de remettre au travail l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie).
67) On ne veut pas non plus d’une justice indépendante; ainsi le ministre de la Justice se permet-t-il un abus de pouvoir en révoquant de son propre chef plus de 80 magistrats.
68) Par ailleurs, on ne fait pas de gros efforts pour restituer l’argent volé par Ben Ali et sa clique. Outre le dictateur retiré en Arabie Saoudite, son gendre Sakher El Matri coule des jours heureux au Qatar!
69) Aucun effort n’est fait pour ouvrir les grands dossiers relatifs aux graves affaires de corruption du temps du dictateur déchu.
70) Devant les entraves mises devant lui, le ministre chargé de la Réforme administrative finit par jeter l’éponge; on ne cherche même pas à le remplacer. La réforme n’est plus une priorité.
71) Du côté des libertés, on serre la vis; et on autorise une obscure association se réclamant gardienne de la morale et de la vertu.
72) Le fondateur de cette association, vendeur de légumes de son état, se fait passer pour un érudit dans le monde des connaissances islamiques.
73) Au même chapitre, des agents de police se permettent d’arrêter des personnes et de les maltraiter au prétexte fallacieux que leur tenue vestimentaire dérange. Il aura fallu qu’une actrice connue se fasse arrêter pour que le scandale éclate et que des dizaines de femmes racontent leur calvaire.
74) Plutôt que de diligenter une enquête interne à propos des violences policières inacceptables, le porte-parole du ministère de l’Intérieur préfère démentir les faits.
75) Pour limiter la liberté d’expression artistique, Ennahdha cherche à légiférer de façon à criminaliser les actes considérés comme portant atteinte au sacré.
76) A ce propos, 2 jeunes chômeurs ont été condamnés à de lourdes peines de 8 ans de prison pour avoir caricaturé le prophète; l’un d’eux ayant réussi à fuir le pays et à obtenir l’asile politique en Roumanie.
77) Politique des 2 poids 2 mesures, le ministre des Affaires étrangères se permet de dire que «le prophète peut être changer» sans susciter trop d’émoi.
78) Du côté de l’Assemblée constituante, certains élus d’Ennahdha tentent une manœuvre scandaleuse pour faire passer, en commission, l’article relatif au régime parlementaire avec une minorité de voix.
79) Pour ne rien arranger à la mauvaise image de la Tunisie, voilà qu’éclate le scandale de la fuite des épreuves d’arabe au bac, obligeant les candidats à repasser certaines épreuves.
80) Un scandale en cache un autre: celui de la permission donnée à 2 élèves de passer la session de contrôle du bac sans avoir passé la session principale; l’un de ces élèves serait le neveu du ministre de l’Education nationale.
81) L’affaire Baghdadi Mahmoudi est un grave exemple de dysfonctionnement à la tête de l’exécutif tunisien, le gouvernement prenant en porte-à-faux le président de la république, l’humiliant devant le peuple tunisien et devant les instances internationales.
82) Pour des raisons obscures, le gouvernement tunisien livre à la Libye l’ancien Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi, qui a demandé l’asile politique en Tunisie, faisant fi des conventions internationales et en omettant sciemment d’informer le président de la république.
83) Portée devant l’Assemblée constituante, cette grave affaire, qui a failli aboutir au dépôt d’une motion de censure à l’encontre du gouvernement, a été étouffée grâce à l’intervention du président de l’Assemblée autoproclamé grand pourfendeur de l’opposition tunisienne!
84) Une des figures les plus marquantes de l’opposition, en l’occurrence Ahmed Nejib Chebbi a été l’objet de menaces de mort de la part des salafistes pour la simple raison qu’il s’est rendu au palais Abdellia pour visiter une exposition de peinture. Comme de coutume, aucune poursuite judiciaire n’a été entamée à l’encontre de l’auteur des menaces.
85) Plus que des menaces, M. Chebbi a été l’objet d’une agression verbale et physique alors qu’il se rendait au Kef. Aucune poursuite n’est entamée par la police pour arrêter les coupables.
86) Le parti Ennahdha fête en grandes pompes, à la manière du Rcd, son 9e congrès en utilisant les moyens de l’Etat tunisien, notamment dans le domaine du transport.
87) Lors de ce congrès, on permet à des hôtesses d’Ennahdha de passer la police des frontières pour accueillir des invités étrangers.
88) Par la même occasion, on se permet d’utiliser le salon d’honneur de l’aéroport pour accueillir les invités privés d’Ennahdha. L’emblème du parti trône au milieu du salon d’honneur.
89) Le ministre des Affaires étrangères accorde à son beau-père, président d’Ennahdha, un passeport diplomatique.
90) Pour se justifier, le ministre avance comme argument que les présidents des partis présents à l’Assemblée ont droit à un passeport diplomatique, droit dont seul M. Ghannouchi était informé!
91) L’annonce de l’ouverture des frontières aux voisins maghrébins sans passeport, à partir du 1er juillet, parait relever du surréalisme!
92) A la surprise des Tunisiens, le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères chargé de l’Afrique et du Monde arabe annonce que la Tunisie va ouvrir ses frontières aux ressortissants des pays maghrébins qui pourraient désormais venir sans passeport.
93) On prend cette mesure sans tenir compte des énormes risques sécuritaires liés notamment à la situation au nord du Mali, ni des risques sanitaires liés à cette décision.
94) L’éventuelle ouverture des frontières risquerait d’aggraver le chômage en Tunisie.
95) On propose de permettre à nos voisins maghrébins d’acheter des propriétés en Tunisie, faisant abstraction du risque d’inflation dans le domaine de l’immobilier.
96) On propose également d’autoriser les voisins maghrébins à s’installer en Tunisie et même à voter aux élections municipales oubliant que cela risquerait d’aboutir à un bouleversement démographique dont le risque est très difficile à évaluer. 
97) Devant le tollé suscité en Tunisie par cette décision unilatérale d’ouvrir les frontières, le porte-parole du gouvernement affirme que «l’ouverture des frontières est le rêve de tous les Maghrébins»; le conseiller politique auprès du Premier ministre traite quand à lui les Tunisiens opposés à cette mesure de «xénophobes».
98) Nos voisins algériens, conscients de la gravité de cette mesure, opposent une fin de non recevoir à la proposition tunisienne, donnant un véritable camouflet au gouvernement tunisien.
99) Le ministre des Affaires étrangères finit par désavouer son secrétaire d’Etat et clore définitivement le chapitre burlesque de l’ouverture des frontières.
100) Pour clore en beauté, signalons cette fameuse phrase du chef du gouvernement qui, constatant l’état d’insalubrité dans lequel se trouve le pays, déclare le plus sérieusement du monde : «Où est le gouvernement?»

Ce bilan « remarquable » a été réalisé en un temps record par un gouvernement provisoire; qu’en sera-t-il lorsqu’il s’agira d’un gouvernement élu pour 5 ans ou plus ?








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