mardi 30 juillet 2013

Comment contourner les élections ? Par l'assassinat politique !

Devant chaque difficulté,
Ghannouchi lâche ses petits pour terroriser les tunisiens ...
dans l'espoir de les impressionner !
Photo : ‎علاش كان اليوم ؟؟؟‎

Tunisia Forever 

La semaine dernière, un sondage britannique(1), donc hors de soupçon de corruption ou de servitude à la tunisienne, ne donnait que 12% d intention de vote pour le parti Ennahdha. Ce sondage confirme la tendance des derniers des mois, Ennahdha oscille entre 15% et 17% d´intention de vote, le CPR oscille entre 1 et 2 %, et Takatol reste stable en dessous des 1 % d intention de vote.

En clair, si dans 4-5 moins des élections libres ont lieu en Tunisie, les membres de la Troïka n'auront pas assez de sièges au parlement pour empêcher la levée de leur immunité parlementaire. Certains ne seront même pas élus. Or la quasi totalités des ministres de la Troïka et des Constituants font l'objet de plaintes judiciaires qui pourraient les mettre derrière les barreaux pour plusieurs années. On parle de fraude, de corruption, de malversation, faux et usage de faux et complot contre la sûreté de l'état.

Pour ceux qui ne suivent pas les dossiers de corruption et d´infractions judiciaires en Tunisie, rappelons que le peuple tunisien s'étonne comment est-ce qu´un “ jeune fonctionnaire islamiste ” nommé Samir Dilou qui ne gagne que 4.000 dinars net par mois et ceci depuis 18 mois seulement, puisse s'offrir une villa a plus 1,6 millions de dollars(2). Il y a aussi un premier ministre Ali Larayedh qui selon l´article 72 du code pénal tunisien serait passible d'une très lourde peine de prison, s'il s'avérerait que les 2.000 nominations dans la fonction publique qu'il a validé, constituaient un “appareil sécuritaire parallèle” ou du moins une “police parallèle”(3). Et n´oublions pas le don chinois de 1,6 millions de dinars que le gendre de Rached Ghannouchi a détourné sur son compte personnel(4).

Risquant tous la prison, les haut membres de la Troïka, qu´ils soient au gouvernement ou à l´assemblée nationale, ont pour une deuxième fois en 6 mois “fait” ou “laisser” assassiner un opposant, pour à nouveau geler le processus démocratique pendant plusieurs mois, pour ensuite le reprendre à zéro, et gagner encore 1 an au pouvoir, le temps que tous les rouages de l´état soient définitivement sous l´emprise d'Ennahdha et que leur immunité soit assurée pour encore plusieurs années.

I – Les membres de la Troïka se préparent à tout, sauf à des élections d´ici 4-5 mois
Depuis des semaines, sur tous les canaux de communication, les frères musulmans tunisiens, représentés dans le paysage politique tunisien essentiellement par le partie Ennahdha mais aussi par d'autres micro-partis annexes, prétendent que la rédaction de la constitution sera achevée au plus tard le 23 octobre de cette année, et qu'il y aura des élections législatives libres vers le mois décembre, donc dans 4-5 mois au plus tard. 
Et bien sur chaque journaliste naif, qu'il soit tunisien ou étranger, chaque attaché de presse naïf, qu'il soit attaché de presse dans une ambassade ou dans une chancellerie occidentale, gobe ce mensonge, et surtout le diffuse ! C'est d'autant plus désolant, que certains élus de l'opposition nous servent le même mensonge une fois "digéré" dans l'esprit des tunisiens !

Mais ça ne semble déranger personne que les frères musulmans tunisiens à 4-5 mois des élections les plus importantes de l'histoire de la Tunisie, puisque cette fois-ce il s'agit du premier mandat démocratique de 5 ans, ne fassent même pas campagne ? Aucun meeting politique du parti Ennahdha n'a eu lieu les derniers mois, et aucun n´est prévu. 

Étrangement chez les alliés des frères musulmans tunisiens, le CPR, Takatol, Wafa et leur probable allié Joumhoury, même énigme ! Aucune photo de meeting politique, aucun signe d' un parti en campagne … Les seuls meetings auxquels on assiste sont ceux de Nidaa Tounes, de El Massar et de la nébuleuse du front populaire, donc des partis d'opposition… Étrange non ?

Ennahdha n'a pas envie de gagner les élections ? Le président « provisoire » nommé par intérim par le parti Ennahdha, monsieur Moncef Marzouki, âgé de 69 ans n'aurait pas d'envie d'être enfin un président « élu » et légitime ? Ennahdha n'est plus ce parti qui dés fin janvier 2011, avant même d´être légalisé le 1er mars 2011, faisait campagne dans toutes les régions de Tunisie simultanément ? Le président transitoire Marzouki n'est plus l'homme qui dés le 17 Janvier 2011, alors que les jeunes révolutionnaires tunisiens mourraient encore sous les «cartouches » de la police tunisienne, annonçait euphorique à peine arrivé de Paris sa candidature à la présidence ?  En fait non, ou plutôt si ! Ennahdha est le même parti fasciste avide de pouvoir qui menaçait de mort encore la semaine dernière tous ceux qui s'opposeraient à eux(5), et Marzouki a porté plainte cette semaine contre des militants démocrates (6) qui demanderaient son départ. Donc rien n'a changé quant à la soif de pouvoir des frères musulmans et de leurs valets soit disant« laïcs ». 

Si, ni les frères musulmans, ni le CPR, ni Takatol, ni Joumhoury ne font campagne pour gagner les élections les plus importantes de leurs vies, c'est qu 'ils savent à l'avance qu il n'y aura pas d'élections les 18 prochains mois.

Comme indiqué ci-dessus, les sondages donne depuis des mois pas plus que 20 % à la formation Ennahdha+Cpr+Takatol.  Un ballon d'essaie de Joumhoury pour savoir si une alliance avec Ennahdha était faisable, s'est soldé par une cascade de démissions au sein du parti, jusqu'à ce qu'il ne reste dans le parti que 4 personnes : Nejib Chebbi, son frère Issam Chebbi, la fidèle Maya Jbribi et la femme de ménage qui vient tous les soirs à 19h passer la serpillière … 

Ennahdha, Cpr, Takatol savent non seulement qu'ils ne seront plus élus, mais surtout qu'aucune autre formation politique ne pourra leur prêter main forte. Donc le «gouvernement » tunisien ne veut pas d'élections dans 4-5 mois, c'est clair, c'est net.

Risquant tous des plaintes judiciaires, une fois leur immunité parlementaire levée, les membres de la Troïka passent au plan B : assassinat, gel du processus démocratique, guerre civile, simulacre de guerre civile ! Le 25 Juillet 2013, a 12h21, Mohamed Brahmi, un des leader du front populaire, est exécuté en plein jour, en plein mois sacré, celui de ramadan, devant sa famille, sous les yeux des policiers du quartier qui prétendent n'avoir “rien vu venir”…
Tout le monde comprendra que l´ensemble du gouvernement tunisien, ainsi que les hauts dignitaires de l'assemblée nationale, risquent de finir leur jours en prison, si dans 4-5 mois ils n'ont plus assez de députes au parlement pour conserver leur immunité parlementaire. J'expliquerai aussi pourquoi les frères musulmans savent qu'ils ne  gagneront plus les élections que ce soit sont dans 4, 5 ou 12 mois… 

Enfin tout le monde comprendra pourquoi la Troïka pour la 4 ème fois en 18 mois rallonge la transition démocratique, et pourquoi pour la deuxième en 6 mois fois elle le fait par un assassinat politique.

II – Tous les haut responsables de la Troïka risquent de lourdes peines de prisons pour corruption, vole, malversation, abus de pouvoir et autre.

1) L'ancien premier ministre islamiste Hammadi Jebali : Le poseur de bombe(7) de Sousse et de Monastir en 1987 (confirmé par ses anciens camarades de route !), et qui a purgé 15 ans de sa vie en prison, dont 10 ans en isolement, fait face aujourd'hui, en 2013 au minimum à deux plaintes judiciaires.

a) Plainte pour abus de pouvoir :
« Une plainte pour abus de pouvoir a été déposée auprès du Tribunal administratif par les deux avocats Nebil Laabidi et Slim Hamrouni contre Hammadi Jebali… ». Il n'est un secret pour personne que depuis le 4 janvier 2012, date à laquelle Hammadi Jebali a pris ses fonctions, les recrutements dans la fonction publique tunisienne se font sur des bases partisanes, et non sur concours. Ce qui illégales en Tunisie. Si dans 4-5 mois, après des élections législatives Ennahdha ne contrôlerait plus le ministère de la justice, Hammadi Jebali devra répondre de toutes les nominations qu'il a validées. Ce qui pourrait lui valoir une lourde peine de prison dans une Tunisie démocratique avec une justice indépendante. Les 200.000 chômeurs diplômés en Tunisie, ainsi que leur parents, ne lâcheront pas l´affaire.

b) Plainte pour usage excessif de la force contre les citoyens :
« Un collectif de 100 avocats a déposé, le vendredi 5 avril, une plainte auprès du tribunal militaire permanent du Kef, contre l’ex-chef du gouvernement, Hammadi Jebali, suite aux incidents de Siliana en novembre dernier», a souligné l'avocat, précisant que « 163 blessés et victimes de violence ont été recensés dans ces incidents ».
La nomination qui a le plus choqué les tunisiens, c´est celle de son neveu, Ahmed Ezzine Mahjoub, au poste de gouverneur de Siliana. Ce qui rappelle aux tunisiens le népotisme de ZABA avec Imed Trabelsi, fils de Leila Trabelsi, qu'elle dit être son« neveu ». Hammadi Jbeli doit donc répondre de la violence excessive contre la population de Siliana qui s'est révoltée contre son neveu après qu'elle se soit aperçue que 70 % du budget du gouvernorat de Siliana a disparu.
Pour défendre le neveu de Hammadi Jbeli, la police tunisienne a fait usage de chevrotine, munition utilisée pour chasser le sanglier. Parmi les blessés beaucoup ont perdu un œil. Ce dossier, mis de coté par son successeur Ali Larayedh, sera exhumé certainement après les élections.
Hammadi Jbeli n'a donc aucun intérêt à des élections libres dans 4-5 mois. Sa roue de secours, étant la présidence pour conserver son immunité, ce rêve semble s'être évaporé. En effet Beji Caid Sebbsi caracole dans les sondages, mais surtout Ennahdha compte soutenir un candidat hors parti pour former une alliance parlementaire qui aura plus de 50 % des sièges à l assemblée. Les noms de Nejib Chebbi de Joumoury et Kamel Morjane de Moubadra sont omniprésents. Donc un avenir morose pour Hammadi Jbeli, si dans 4-5 mois, des élections libres auraient lieu en Tunisie.

2) L´actuel premier ministre islamiste Ali Larayedh : Ancien ministre de l'intérieur, a au minimum 3 plaintes contre lui. Après le deuxième assassinat politique opéré avec la complicité passive de la police tunisienne, il ne fait aucun doute que d'autres plaintes plus graves encore l'attendent. En effet des rumeurs persistantes depuis le 6 février 2013, lui imputeraient la mise en place d'un « appareil sécuritaire parallèle » impliqué dans l'assassinant de Chokri Belaid . 

a) Plainte pour usage excessif de la force contre les citoyens lors des incidents du 9 avril :
« Abdessatar Ben Moussa, président de la Ligue tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme (LTDH), a indiqué le samedi 5 mai qu’un groupe d’avocats a porté plainte auprès de la justice militaire contre les responsables d’actes de violence envers les citoyens à l’occasion de la célébration de la Fête des martyrs. »
« Le ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh, ainsi que des agents des forces de sûreté et d’autres individus sont poursuivis par des avocats, qui le considèrent comme responsables des dérapages survenus à l’avenue Habib Bourguiba à Tunis, le 9 avril dernier. »
Toutes les violences commises sont filmées, et les citoyens blessés ont des certificats médicaux, les citoyens avec des membres brisées (hanches, bras, jambes) par les policiers ce jour là, ont des certificats des cliniques et des hôpitaux où ils se sont fait opérés d'urgence. Si dans 4-5 mois l'immunité parlementaire de Ali Larayedh est levée, et le ministère de la justice n'est plus contrôlé par Ennahdha, Ali Larayedh risque une lourde peine de prison pour ces faits.

b) Deuxième plainte pour usage excessif de la force contre les citoyens à Siliana :
« Le tribunal militaire permanent du Kef a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire contre le ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh, les cadres sécuritaires ainsi que le gouverneur de Siliana, et ce, pour usage excessif de la force contre des manifestants, les 27 et 28 novembre 2012, à Siliana, a déclaré Me Leila Haddad. »
Si dans 4-5 mois l immunité parlementaire de Ali Larayedh est levée, et le ministère de la justice n est plus contrôlé par Ennahdha, Ali Larayedh risque une lourde peine de prison pour la violence excessive commise contre les citoyens tunisiens dans les événements de Siliana. Rappelons que a Siliana Ali Larayedh a fait utiliser comme arme de répression la chevrotine, des munitions qui sont utilisées contre des sangliers par contre des êtres humains.

c) Troisième plainte pour usage excessif de la force contre les journalistes :
“ Le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a décidé de porter plainte contre M. Ali Laârayedh, ministre de l’Intérieur, et contre les agents de police, et les individus en civil qui ont agressé plusieurs journalistes en marge de la manifestation de l’UGTT de cet après-midi du samedi 25 janvier.”

d) Délit qui n´a pas encore fait l'objet d'une plainte : abus de pouvoir, nominations hors concours de fonctionnaires.
En tant que premier ministre Hammadi Jbeli fait l'objet d'une plainte en raison de ses nominations partisanes et illégales dans la fonction publique. Si dans 4-5 mois l'immunité parlementaire de Ali Larayedh est levée et le ministère de la justice n'est plus contrôlé par Ennahdha, Ali Larayedh risque une peine de prison comparable à celle de Hammadi Jbeli, d'autant que Ali Larayedh aurait validé encore plus de nominations partisanes et illégales que Hammadi Jbeli. On parle de 2.000 nominations. L'incorporation dans la fonction publique de terroristes condamnés à perpétuité et des casseurs provenant des LPR, ne sont que des exemples des infractions à la loi.

e) Délit qui n'a pas encore fait l'objet d'une plainte: constitution d'un “appareil sécuritaire parallèle”, complot contre la sûreté de l'état selon l'article 72 du code pénal.
La plus lourde accusation contre Ali Larayedh qui n'a pas encore fait objet d'une plainte pénale, mais qui se maintient depuis l'assassinat de Chokri Belaïd et se confirme de jour en jour, c'est la mise en place d'un« appareil sécuritaire parallèle » au sein du ministère de l'intérieur tunisien.
Ces accusations se confirment de jours en jours. Tout d'abord le ministère de l'intérieur semble protéger les assassins de Chokri Belaid, qui après 6 mois n'ont toujours pas été capturés. Cela parait surréaliste, quand on sait que l'ancienne police de Ben Ali arrêtait tout accusé en moins de  48 heures. Alors que les assassins de Chokri Belaid circulent librement à Tunis. Ils sont tellement libres de leurs mouvements, qu'un des assassins, Kamel Gadhgadhi, envoie de l'argent a sa mère par la poste, où il SIGNE ses virements bancaires sans être inquiété qu'on le reconnaisse ou qu'un policier ne l'arrête.

L'autre assassin de Chokri Belaid soit disant “très recherché” par la police tunisienne, est tellement à l'aise au centre ville de Tunis, qu'il a tout le temps de préparer et de commettre un deuxième assassinat, cette fois ci contre Mohamed Brahmi … Et ceci en plein jour à 12h 21, à Tunis dans la cite La Gazelle, c'est à dire à quelques centaines de mètres de l'Avenue Habib Bourguiba, donc à quelques centaines de mètres du ministère de l´intérieur !!!         Et bien sûr l'assassin “hyper inquiet d´être repéré” a pris le soin de choisir le jour du crime : Le 25 juillet, fête de la République ! Jour où les barrages et les contrôles policiers sont à leur maximum, et  faut-il le répéter, à quelques centaines de mètres de l´avenue Habib Bourguiba et du ministère de intérieur … Apres le meurtre de Mohamed Brahmi, il ne fait aucun doute qu'un « appareil sécuritaire parallèle » est mise en place en Tunisie. Les assassins de Chokri Belaid et ceux de Mohamed Brahmi sont protégés par le ministre de l'intérieur.

NB : Ce texte est pris dans un blog, dont j'ai corrigé des passages. 
Pour voir le texte original et complet, cliquez sur le blog : Tunisia Forever 

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