Ce fut le cas des indignés qui ont
initié cette tendance qui commence à faire tache d'huile dans bons nombre de
pays, dont la Tunisie. Indignez vous, disait Stéphane Hessel, mais rejoignez les partis politiques, insistait-il !
On sait déjà que les réseaux sociaux, Facebook notamment, ont eu une très grande influence sur la vie politique du pays, puisque pour Facebook, la Tunisie aura été le premier pays a utiliser cet outil pour sa révolution, inaugurant la première e-révolution pour Facebook.
Des chercheurs se pencheront sur cet
apport mais l’on peut déjà dire que cela a libéré les esprits, que cela a
permis a beaucoup d’apprendre par les échanges et donc de faire évoluer les
idées et les mentalité. J’ai moi-même constaté comment les interventions sur
Facebook sont devenues plus riches, plus documentées et plus réfléchies.
Or voici qu’une nouvelle initiative
vient d’être lancée qui me paraît riche de possibilité et d’avenir car elle a
pour objectif de mettre en place une nouvelle forme de participation à la vie
politique en faisant intervenir puissamment la société civile.
Là encore tous les observateurs ont mis
l’accent sur le rôle de la société civile en Tunisie. Elle s’est mise
spontanément en action, à plusieurs reprises et a fait reculer certaines idées
que voulaient imposer certains partis notamment ceux à l’idéologie pan
islamiste et pan arabiste. Le problème c’est qu’elle s’est un peu découragée ;
et qu’étant par nature dispersée, elle peine à imposer sa volonté. Or un
membre du réseau Facebook vient de proposer la création d’un
E-Parti avec l’objectif de lutter pour la laïcité et contre la présence de la
religion en politique.
Cela a démarré par le post suivant :
« Je réclame votre attention s’il vous
plaît,
Devant la déliquescence des jeunes
partis tunisiens, face aux grands problèmes non résolus, voire insolubles que
vit la Tunisie et en raison des sérieuses menaces qui pèsent sur l’avenir de la
Tunisie en tant qu’état libre et indépendant, j’en appelle à votre pleine
adhésion pour nous réunir autour d’un minimum de valeurs universelles de nature
à redonner un élan sur la voie de la prospérité manquée.
J’ose espérer que la série de
propositions que je soumets humblement à mes compatriotes trouvent l’écho et la
critique suffisants pour amorcer la construction d’une voie de salut.
Et je ne suis qu’une vérité parmi onze
millions de vérités !
Je vous propose d’emblée la création
d’un e-parti électronique résolument tourné vers les nouvelles techniques
partagées.
L’E-parti repose sur l’usage des moyens
de l’internet pour la communication, nous épargnant le lourd système suranné
des partis traditionnels.
Mais qu’il soit entendu que l’e-parti
que je propose se doit d’être un simple réceptacle pratique pour mieux
véhiculer le premier concept :
L’universalité des valeurs dont
essentiellement La laïcité. C’est la raison pour laquelle je souhaite voir
naître dans la jungle inextricable des partis, le E-Parti Laïc Tunisien EPLT
franchement et clairement opposé à l’islamisation de la politique et la
politisation de l'Islam.
Dans notre monde de plus en plus frappé
par la globalisation, rajouter un handicap de frilosité et de contraintes charaïques
(en appliquant la chariaa) insondables et non miscibles dans la démocratie,
entraîne fatalement l’immobilisme, voire la décadence et le mal-être.
La laïcité est une condition nécessaire
mais loin d’être suffisante pour corriger la trajectoire de notre devenir.
Nous élaborerons les concepts et les
principes un à un ensemble.
Et si vous permettez, je serai votre
humble serviteur le temps de chercher et de trouver les dirigeants les mieux à
même de nous guider dans cette aventure … je souhaite, et c’est ma conviction,
que la femme tunisienne bien plus habile, plus productive dans ce cas de
figure, soit hissée au premier rang.
Bonne réflexion. »
A la suite de quoi, un internaute a
proposé une Charte pour ce nouveau Mouvement :
LA CHARTE
Ce groupe a vocation à réunir l’ensemble
des tunisiens, déçus par les partis politiques et par le pouvoir en place, qui
souhaitent œuvrer à leur niveau pour faire progresser le pays.
L’ensemble des personnes intéressés
doivent souscrire aux valeurs suivantes :
- Ils reconnaissent que l’histoire de la
Tunisie a connu diverses civilisations et diverses communautés (berbère, juive,
chrétienne, musulmane, arabe, espagnole, turque, française); et que cette
histoire a toujours été une histoire de tolérance de l’autre, d’acceptation des
différences de mode de vie. Et que le pays s’est enrichi de ces différents
apports.
- Afin de faire prévaloir la possibilité
de diversification dans ce pays, les adhérents acceptent et feront la promotion
de la laïcité, vue essentiellement comme le développement de la liberté
individuelle de penser et de croire. Ce qui est conforme à la Constitution
actuelle et conforme selon l’avis des adhérents au véritable enseignement de
l’Islam.
Cela entraînera un combat pour faire
supprimer de l’actuelle Constitution le texte selon lequel l’Islam est la
religion du pays.
Un pays n’ayant pas de religion
particulière et n’enlevant rien au fait que les tunisiens sont dans leur grande
majorité musulmans.
- Les adhérents sont tous d’accord sur
le fait que la religion (quelle qu’elle soit) n’a rien à voir avec la politique
du pays ; et militeront démocratiquement pour l’interdiction des partis qui se
fondent d’une manière ou d’une autre sur la religion. Ce qui figurait déjà dans
la Constitution de 1959, faut-il le rappeler.
- Les adhérents estiment que la Tunisie
doit faire le choix du progrès dans tous les domaines et qu’elle doit se situer
clairement dans le camp des pays ouverts, adeptes de la Déclaration universelle
des droits de l’homme qui constituera la base de leur engagement.
- Les adhérents se refusent à soutenir
les discours consistant à condamner de manière générale l’Occident même si,
bien entendu, ils se réservent le droit de condamner tel ou tel acte des pays
occidentaux.
- Dans le même sens, les adhérents
considèrent que l’avenir de la Tunisie est dans un partenariat actif et
volontaire avec l’Europe et estiment que le partage des deux richesses des deux
civilisations, y compris la langue, est une richesse qui doit être développée
et offerte aux jeunes du pays. L'histoire et la géographie même de la Tunisie
la situent dans la Méditerranée, et non dans la péninsule arabique comme
certains semblent s'en convaincre.
- Enfin les adhérents sont d’avis qu’il
faut aider les partis à sortir de leurs petites querelles de basse politique
pour s’unir le plus possible en vue de l’intérêt du pays mais qu’ils refusent
toute alliance avec les islamistes quels qu’ils soient, porteurs de régression
et de risque d’atteinte aux libertés.
- Enfin les adhérents pensent que le
régime d’élection choisi, beaucoup sous la pression des islamistes est mauvais
car il ne permet pas de dégager une majorité claire et stable, seule capable de
faire avancer ce pays.
Beaucoup ont déclaré être intéressés par
ce groupe de pression et de réflexion mais il y a eu aussi des commentaires
critiques qui ont permis d’affiner le projet qui ne devrait pas être un énième
parti politique. Il y en a déjà beaucoup trop mais un groupe de réflexion, de
pression et un outil pédagogique pour faire comprendre l’intérêt de cette
évolution du pays, à savoir encore un bout de chemin sur celui qu’avait ouvert
le Président Bourguiba et que le pays est en train de perdre.
Dans ces conditions il a été précisé
qu’il faudrait :
Tout d’abord il est de l’intérêt de ce
mouvement qu’il ne soit pas un parti politique. Il y a, en Tunisie déjà
suffisamment de partis ; en ajouter un, ajoutera à la confusion ; alors qu’il
faut, au contraire œuvrer pour que des rapprochements s’opèrent.
Par ailleurs s’il devenait un parti
politique, briguant des postes, on peut penser, l’homme étant ce qu’il est, que
des petites ambitions naîtraient et que des divisions même artificielles
apparaîtraient.
Il faut donc qu’il soit clair pour les
adhérents qu’il s’agit d’un groupe de pression et de réflexion.
En second lieu, certains ont reproché à
la Charte de ne pas entrer dans certains détails politiques (économiques,
sociaux ou de politique étrangère). C’est tout à fait volontaire car ce groupe
ne rassemble que sur l’essentiel, à savoir le choix de société que veulent les
adhérents pour leur pays. Une fois d’accord sur cet essentiel, chaque adhérent
pourra militer pour le parti de son choix en pesant de ses convictions, pour
qu’il aille dans le sens de la Charte.
J’ai trouvé dans cette idée quelque
chose d’important qui permettrait aux Tunisiens et, notamment aux jeunes, de
s’approprier le débat de manière nouvelle sans les pesanteurs, et disons les
compromissions des partis qui voulant ratisser large ne veulent pas prendre
nettement position pour, croient-ils, ménager leur électorat potentiel.
J’espère donc que cette idée ne restera
pas qu’une belle idée mais se concrétisera et que de nombreux jeunes voudront
participer et adhérer.
En tous cas je souhaite une belle
réussite à cette initiative en marge des partis qui ont tant déçu et qui
continuent de décevoir.
Bon vent pour cette heureuse initiative
!
Rachid
Barnat
Zakaria Bouker :
RépondreSupprimer______________________MANIFESTE___________________________
Par cet acte fondateur, nous déclarons la naissance d’un parti laïc : e-PLT.
Si ce parti s’interdit la participation directe aux élections nationales, c’est pour mieux se consacrer à l’utile et à servir l’essentiel.
L’incidence de la vague intégriste et théocratique continue d’engendrer davantage d’insécurité, de démembrement des institutions républicaines et de décomposition du tissu social.
Eu égard au bouleversement qui a frappé la région, la deuxième décennie de ce siècle marque un recul.
Hors des déconvenues et de la désaffection du peuple à l’égard des partis et du régime des appareils, la trajectoire erratique des pouvoirs n’augure pas des jours meilleurs.
L’imperium canonique a investi la sphère publique. Il prive l’état de ses prérogatives, réduit ses perspectives et tue les ambitions naturelles de la jeunesse.
Le besoin de s’inscrire dans la résistance à l’hégémonie et à la dépendance naît de l’aspiration légitime du peuple à la liberté de penser, la liberté de culte et la liberté de l’expression artistique.
L’action soutenue et de longue haleine assure la convergence vers une société apaisée, respectueuse de la vie de l’homme et de la terre des hommes.
Le e-parti laïc se donne les moyens intellectuels pour dessiner un devenir meilleur, solidaire, fort et inventif.
Il fait du mieux-être de l’individu sa finalité.
L’e-parti laïc consacre les principes d’égalité, de justice et d’universalité.
La vie est sacrée, la terre est sacrée, le travail est sacré, la liberté est sacrée, les droits fondamentaux sont sacrés, la démocratie est sacrée, la république est sacrée.
Sur la voie de la prospérité pérenne.
Salut.
LA DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE EN TUNISIE : ENCORE EN GESTATION !
RépondreSupprimerL'idée est séduisante et d'autres l'ont mise en oeuvre avec succès en si peu de temps : Obama, Macron ...
Zakaria Bouker :
Cher compatriotes,
Nous avions convenu, voici plus d’un an, d’entreprendre la création d’un parti atypique et moderniste : l’EPL.
Cet e-Parti Laïc, électronique, avait recueilli près de 1300 manifestations d’intérêt consignées à la première semaine de sa publication.
Lecture avait été donnée de son manifeste. Son statut en cours d’élaboration et de traduction attend les correctifs et les bonnes orientations de ses membres.
Je vous annonce que les démarches pour sa constitution sont enfin entreprises. Monsieur M. A. Bizid en a d’ores et déjà constitué le dossier et le déposera incessamment.
Je vous annonce aussi que la constitution du site dynamique en ébauche, interactif, doté de sa base de données relationnelle et distribuée, verra le jour dès que les fonds le permettront.
Mlle M. Mouadden et ses collaborateurs se proposent d’en élaborer l’architecture, la réalisation et l’administration-système.
Cet hébergement électronique reste le point clé de l’approche transparente efficiente sans délai et moderne de sa gestion. Elle permettra à son contenu de rendre possible et de matérialiser une notion fondamentale, et qui bute dans d’autre pays : la démocratie participative.
Comme toute œuvre orientée vers l’avenir, le modeste initiateur que je suis se contenterai de mettre cette entreprise sur des rails sans prétention aucune d’en connaitre la suite.
Il vous revient d’en prendre la destinée et d’en faire le meilleur réceptacle des aspirations communes pour la prospérité, la liberté, la justice et la pérennité du bien être.
Je vous demande de faire l’effort de vous soustraire un moment à la pression du quotidien et à l’urgence des actions contre une crise dont on ne connait ni les tenants ni les aboutissants.
Cet effort, o combien laborieux, et pas toujours abouti, nous autorise de nous soulager de la pesanteur du quotidien prenant, envahissant pour canaliser l’énergie vers l’avenir.
Parce que l’immédiateté du présent est contre productive et de courte vue.
La démobilisation envers les élections tient, entre autres facteurs à cette absence béante d’alternative libre intelligente et intelligible.
En spéculant sur les retombées quantifiables d’un avenir radieux, nous rendrions la gouvernance actuelle moins erratique, plus déterministe et peut être même plus déterminée.
Dans le grenelle des choix fondamentaux inscrits dans la charte de l’EPL, je vous rappelle que la laïcité n’est pas le seul axe de développement pour lever le frein islamiste à la modernisation des institutions et des valeurs sociales les plus à même de tirer l’homme vers le haut et d’en assurer l’universalité.
D’autres axes ont été évoqués, à savoir :
- Plus de savoir, plus d’art et de culture artistique et technique.
- Mais aussi plus d’Etat dans la gestion jusqu’à ce que le système socio-économique se suffise à lui-même et ce, contrairement à la vague de privatisation sauvage et sans préparation.
- Mais aussi une révision de la constitution faite dans la cacophonie et la précipitation sans plébiscite populaire.
- Mais aussi pour plus de dose présidentielle, moins de dose proportionnelle; une dose de suffrage indirecte et une correction fondamentale du système électoral aussi bien dans les règles en adoptant l’uninominal à deux tours que dans le calcul en respectant les conditions de Condorcet
S’agissant du développement régional nous avions parlé de projets nationaux mobilisateurs intégrant à la fois l’industrie lourde et la technologie fine
Des pistes sérieuses ont été défrichées par M.Ch. Safi dont on en parlera dans la suite.
Des choix économiques intermédiaires ont été discutés avec M H.Touhami et dont on donnera le contenu dans la suite.
En attendant vos réactions pour cette première partie, discutez-en autour de vous.
Salut.