Jusqu'où ira la résilience des peuples ? Une histoire de grenouille : à méditer !
R.B
R.B
Tout le monde connait
l'histoire de cette grenouille qu'on avait mise dans une marmite où la
température de l'eau était idéale. A mesure qu'on augmentait imperceptiblement
la température de l'eau, le batracien ne ressentait rien et son corps prenait
le temps de s'acclimater. A la fin, la grenouille est morte ébouillantée sans
s'en rendre compte et sans avoir esquissé le moindre geste pour s'éjecter hors
de l'eau.
Il en va de même des
peuples qu'on habitue progressivement à accepter les petits abus et les petites
oppressions ; et de fil en aiguille, la plupart des gens finissent par trouver
tout normal.
De concessions en
concessions on pactise avec le fascisme, la dictature du capital et la théocratie
; et on s'y acclimate, comme cette grenouille.
Aujourd'hui, le geste
d'une Iranienne qui ôte son tchador est perçu comme un acte de courage et
d'héroïsme, alors que dans les années 70 peu d'Iraniennes le portaient.
Il en va de même pour
les millions de Saoudiens qui sont choqués que quelques femmes veuillent
conduire librement leurs voitures ...
Comment en est-on
arrivé à accepter stoïquement l'appel à la prière émis par les chaînes de télé
et les mégaphones de millions de mosquées dans le monde ?
Qui aurait cru qu'en France il y aurait
des milliers d'imams intégristes prêchant la chariaa dans des mosquées qui
poussent comme des champignons dans toutes les régions de l'hexagone ?
Dans les années 60, l'idée aurait fait
rire les gens, tellement ils l'auraient trouvée inconcevable et impossible,
même si André Malraux pressentait déjà cette éventualité.
Qui aurait cru qu'en
Allemagne, il y aurait une police de la chariaa qui sillonne les rues pour
sévir contre tout ce qui n'est pas conforme à la loi d'Allah ?
Qui aurait cru qu'après
les premiers gouvernements gaullistes qui avaient toujours soutenu la
résistance du peuple palestinien, il viendrait un jour où à gauche comme à
droite, on trouve normal qu'Israël construise tous les jours des colonies sur
les territoires occupés au mépris du droit international et des résolutions de
l'ONU ?
Qui aurait imaginé que
dans le pays de Voltaire et de Montesquieu, on décore un prince Saoudien de la
légion d'honneur et que son pays préside la commission des droits de l'homme à l'ONU,
alors que dans ce royaume théocratique, en moyenne plus d'une centaine de
personnes sont décapitées chaque année sur les places publiques ?
Nous ne sommes pas
tous dans le cas de ce batracien qui s'acclimate, fort heureusement. Il y a
encore des consciences vives, lucides et éveillées qui refusent les normes
établies et ne s'habitueront jamais aux injustices, aux guerres, à la
médiocrité et au conformisme ...
Daniel Balas :
RépondreSupprimerMais oui !
C'est ce que Chomsky appelle la fabrication du consentement !