Il aura fallu 17 morts pour qu'enfin un recteur de la
mosquée de Paris prenne une position républicaine claire et nette !
Car dans un pays laïc, le droit civil
prévaut sur toutes les lois religieuses (chariaa et blasphème ... entre
autres), que veulent imposer les islamistes !
Espérons que ce nouveau recteur, saura rester
républicain et ne pas jouer le jeu des Frères musulmans, comme ses
prédécesseurs; ni ne se laissera corrompre par leur sponsor, l'émir du Qatar;
comme hélas le furent beaucoup d'hommes politiques français !
R.B
Que Charlie Hebdo continue
d’écrire, de dessiner, d’user de son art et surtout de vivre.
Alors que s’est ouvert le procès
de l’attentat de Charlie Hebdo le 2 septembre, le recteur de la grande mosquée
de Paris Hafiz Chems-eddine qui avait pourtant engagé une procédure de justice
contre le journal satirique il y a une quinzaine d’années condamne les crimes
qui ont été commis au nom de la religion musulmane et «veut avant toute chose
s’incliner devant la mémoire des victimes».
Je suis algérien. De naissance,
de filiation et de cœur. Je suis originaire de la rive sud de la méditerranée,
élevé dans des valeurs de respect de l’altérité, de générosité, d’ouverture à
l’autre.
Je suis français. D’adoption,
d’adhésion et d’adhérence, car amoureux de la République, attaché à ses
principes, respectueux de son histoire, avec une mémoire apaisée face à ses
pages noires et un attrait pour l’esprit des Lumières qui fut le prélude de la
Révolution et de la laïcité.
Je suis musulman par conviction,
par héritage et par engagement. Mes parents, eux-mêmes croyants et pratiquants,
ne m’ont pas enseigné la tolérance seulement, mais l’acceptation de l’autre, de
la différence, la sacralité de l’intégrité physique et le respect de l’espèce
humaine.
L’islam algérien qui m’a bercé
m’avait appris à accepter la critique et à respecter l’expression et les
convictions contraires.
Je suis avocat de formation, de
culture et de profession. Un métier que j’ai choisi pour l’amour du droit et de
la justice.
Et, depuis le 11 janvier 2020,
j’ai l’immense honneur de représenter et de diriger une vénérable institution:
la Grande mosquée de Paris.
Ce qui précède constitue
certaines strates de mon identité d’homme et de citoyen. Elles s’additionnent,
se complètent, cohabitent pacifiquement et harmonieusement. Le musulman que je
suis vit librement en son for intérieur, dans son intimité avec le citoyen
binational baigné dans les cultures de deux pays - la France et l’Algérie - qui
ont une extraordinaire histoire commune à la fois belle, violente et complexe.
Depuis ma prise de fonction, je
n’ai pas voulu faire dans le bavardage. Occuper l’espace médiatique et écumer
les plateaux de radio et de télévision. J’ai préféré engager des actions
concrètes de terrain pour essayer d’apporter une contribution d’abord à l’islam
et aux musulmans de France et ensuite pour satisfaire à ce vœu que je tiens à
réaliser: faire cohabiter pacifiquement l’islam et la République.
Si je m’exprime aujourd’hui,
c’est qu’il y a une raison qui me paraît essentielle: l’ouverture du procès des
attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015, celui des comparses présumés des
criminels qui ont visé, tour à tour, la rédaction de l’hebdomadaire satirique
Charlie Hebdo, des fonctionnaires de police et nos compatriotes juifs. Je veux
avant toute chose m’incliner devant la mémoire de toutes les victimes de ces
crimes abjects et condamner cette violence, les auteurs de cette barbarie et
tous leurs complices opérationnels, idéologiques, politiques et médiatiques. Et
je le fais avec force, sincérité et conviction: les terroristes peuvent se
réclamer de l’islam - je n’ai aucun moyen de les en excommunier - car nourris
par leur ignorance crasse, ils peuvent prétendre agir au nom de ma religion,
car alimentés par des théoriciens haineux, ils s’autoproclament «vengeurs
du Prophète Mohammed», en aucun cas la religion musulmane, dans ses
fondements, dans ses textes, hormis dans l’esprit étriqué de ceux qui font prévaloir
le littéralisme, jamais, dis-je, l’islam ne pourrait cautionner des crimes.
Il n’est pas question pour moi de
m’immiscer dans le débat qui se déroule devant la cour d’assises. Je fais
confiance à l’institution judiciaire afin qu’elle définisse clairement les
responsabilités de ceux qui sont sur le banc des accusés et je fais confiance
aussi à mes confrères, pour faire jaillir la vérité, toutes les vérités.
Il y a près de 15 ans, avocat de
la Grande mosquée de Paris, j’avais engagé une procédure, aux côtés de mes amis
Francis Szpiner et Christophe Bigot, contre Charlie Hebdo devant la 17e chambre
correctionnelle de Paris. Beaucoup nous l’ont reproché. Des réactions
épidermiques n’avaient pas permis à leurs auteurs de comprendre notre démarche.
Je veux m’en expliquer aujourd’hui, car la Grande mosquée de Paris qui a
toujours défendu les principes républicains n’était à aucun moment nourrie par
une volonté d’interdire l’irrévérence, de condamner le blasphème ou de censurer
des caricaturistes.
De concert avec plusieurs
dirigeants politiques de l’époque, nous avions décidé, avec mon prédécesseur le
Dr Dalil Boubakeur, d’engager cette procédure judiciaire. Pour comprendre les
raisons profondes qui avaient motivé notre démarche, il faut se remémorer le
contexte.
Dans plusieurs pays musulmans,
des foules, le plus souvent manipulées par des idéologues, des régimes
dictatoriaux ou des groupes fanatisés provoquaient de violentes manifestations
et des heurts. En France, déjà, un climat de tension communautaire, exacerbé
par plusieurs forces toxiques, s’alimentait de cette polémique et risquait de
fracturer la société. Nous avions même assisté à l’organisation d’une
manifestation initiée à Paris par plusieurs groupuscules extrémistes.
Je ne vais pas
me défausser: oui ces caricatures m’avaient profondément heurté comme ils
avaient heurté la majorité de mes coreligionnaires. Je parle de cette majorité
paisible et apaisée, totalement intégré dans la République, respectueuse de ses
lois et de ses valeurs. Je ne parle pas ici des minorités excités et
extrémistes qui ont voulu instrumentaliser cette affaire. Il est important de
comprendre que le prophète Mohammed est l’être et le symbole le plus important
dans la religion musulmane. Cela étant précisé, en d’autres circonstances, dans
un autre contexte national et international, nous n’aurions probablement jamais
poursuivi Charlie Hebdo, car, en tant qu’avocat et en tant que citoyen,
connaissant l’histoire et les fondements de la République, je respecte le
travail des médias qui doit demeurer libre et je savais qu’aucun tribunal ne
condamnerait le journal satirique, y compris dans ses excès. Notre action
visait, avant toute chose, à couper l’herbe sous les pieds des milieux
extrémistes et à canaliser le débat vers les prétoires afin qu’il n’ait pas
lieu dans la rue. Implicitement, elle introduisait l’idée que nous étions tous
des citoyens justiciables, aptes à poursuivre et susceptibles d’être
poursuivis, car les tribunaux sont les lieux, par excellence, où se règlent les
conflits et les différends. Notre action était celle de citoyens français qui
voulaient user d’un droit constitutionnel. C’était une manière pour nous de
prouver notre intégration quand les milieux extrémistes voulaient user de
violence et porter la discorde dans l’espace public, non sans manipuler et
instrumentaliser la jeunesse et les esprits les plus fragiles et malléables.
D’ailleurs, tout en assignant Charlie Hebdo, nous avions entretenu un pont et
un dialogue constructif avec la Direction de l’hebdomadaire, plusieurs de ses
journalistes et certains des amis du journal.
C’est d’ailleurs la raison pour
laquelle, la Grande Mosquée de Paris avait décidé de ne pas faire appel du
jugement qui nous donnait largement satisfaction tout en nous déboutant de nos
demandes. Le tribunal nous reconnaissait le droit de poursuivre et comprenait
le fait que ces dessins puissent nous choquer tout en rappelant le caractère
indiscutable de la liberté d’expression.
Il faut que tous les musulmans -
et ceux qui cherchent à les infantiliser - comprennent les traditions
culturelles de la satire et de l’espace démocratique qui permet toutes les
expressions même celles qui paraissent excessives. Dans notre pays, seule la
loi fixe les limites.
Ceux qui laissent entendre que
tous les musulmans seraient inaptes à ces valeurs démocratiques, non seulement
se trompent lourdement, mais de plus, ils manifestent un incroyable mépris à
l’égard de ceux qu’ils prétendent défendre comme s’il s’agissait de citoyens de
seconde zone, incapables de se défendre seuls. Lors de tous les événements
majeurs où la République était en danger, les musulmans de France, très
largement, se sont mobilisés pour leur pays, en tant que citoyens mus par nos
valeurs communes.
Que Charlie
Hebdo continue d’écrire, de dessiner, d’user de son art et surtout de vivre.
Que le drame qui a frappé cette publication, des policiers et nos compatriotes
juifs serve de leçon à la communauté nationale, mais aussi à ceux qui se
réclament de l’islam, à ceux qui se disent «amis des musulmans» et qui ne
condamnent pas clairement ces crimes terroristes: en quoi le meurtre de
dessinateurs a fait avancer la cause des musulmans ? Et en quoi la destruction
et la barbarie peuvent-elles servir l’image de l’islam ?
· * Recteur de la grande mosquée de Paris
« Charlie Hebdo » : le vibrant plaidoyer du recteur de la Grande Mosquée de Paris
RépondreSupprimerhttps://www.lepoint.fr/religion/charlie-hebdo-le-vibrant-plaidoyer-du-recteur-de-la-grande-mosquee-de-paris-05-09-2020-2390476_3958.php?fbclid=IwAR2RSr-OQrRMUYASCATYbh1W2HDGWqejUzkRN8U0pwv9fdY1RJ-vtsBvKRE
POUR CEUX QUI DEMANDENT AUX MUSULMANS DE FRANCE DES COMPTES POUR DES FAITS COMMIS PAR DES ISLAMISTES DONT LE WAHHABISME S'EST INSTALLE EN FRANCE GRACE AU LAXISME SINON A LA DUPLICITE DES RESPONSABLES POLITIQUES, DE DROITE COMME DE GAUCHE ...
RépondreSupprimerDupond-Moretti :
" Le lendemain de l’attentat du Bataclan où, sur quatre-vingt-six morts, plus de trente musulmans ont perdu la vie – des gens qui venaient célébrer la France et sa fête nationale –, je discute avec une personnalité politique de second plan, une femme du conseil municipal d’une ville du Sud qui me déclare :
« Ils devraient quand même s’excuser !
- Qui, madame ?
- Eh bien, les musulmans !
- Excusez-moi, madame, de quelle confession êtes-vous ?
- Catholique.
- Dites-moi, quand un curé se tape un petit garçon de six ans, vous présentez des excuses, vous ? Ou bien vous vous sentez étrangère à ce fait ?…. "
A méditer avant de dire de bêtise à chaque attentat islamiste, dont les premières victimes sont les musulmans eux-mêmes !
file:///C:/Users/Rachid%20Barnat/Downloads/EBOOK%20Le%20dictionnaire%20de%20ma%20vie%20-%20Eric%20Dupond-Moretti.pdf