Les partis politiques dits progressistes continuent à céder le terrain aux islamistes en Tunisie : mais jusqu'où ?
Tireront-ils la leçon de nos voisins algériens ?
R.B
Sofiene Ben Hamida
Tireront-ils la leçon de nos voisins algériens ?
R.B
Sofiene Ben Hamida
Le droit à la
différence face à l’hypocrisie des politiques
Un jeune
tunisien a été condamné à un an de prison pour homosexualité. Dans d’autres
circonstances, cela aurait pu passer pour un simple fait divers. En réalité,
c’est un événement suffisamment important et grave pour qu’on s’y attarde.
D’abord,
il y a les péripéties de son arrestation et de sa condamnation. En effet, il ne
s’agit pas d’un citoyen confondu dans une situation de flagrant délit. Au
contraire, c’est un jeune interpellé dans le cadre d’une simple opération de
vérification d’identité routinière. Ce qui l’est moins par contre, c’est que
les agents de police se sont permis de lui confisquer son téléphone et de
consulter de force ses correspondances privées mettant à jour sa relation
« amoureuse » avec un autre individu du même sexe. La police a-t-elle
le droit de violer aussi légèrement l’intimité des gens en pleine rue et sans
mobile apparent ? On attendra l’avis des syndicats de police et des
organisations de défense des droits humains, aussi nombreux qu’inefficaces.
C’est à se demander quel est le véritable tort de ce jeune homme au moment de
son arrestation. Etait-il victime de sa différence ou simplement victime de la
malchance de se trouver face à un policier irrespectueux des procédures et
intolérant, voulant imposer un modèle de société puritain qui n’existe que dans
sa tête et dans la tête de ses semblables, peu nombreux jusque-là, mais sait-on
jamais.
Ce
comportement subi par ce jeune homme, comme les multiples dérapages de la
police envers les femmes au cours des dernières années ne sont pas prêts de
s’arrêter tant que nous n’aurons pas posé franchement la question de la
capacité de milliers de policiers recrutés au temps de la troïka sur la base de
leur engagement idéologique, à être des policiers républicains qui se limitent
à faire respecter la loi sans chercher à imposer un modèle de société dicté par
leurs convictions politiques ou religieuses.
Il aurait
fallu le concours d’un médecin légiste peu scrupuleux de sa propre déontologie
pour resserrer l’étau autour du cou de jeune, coupable de sa différence.
Comment un médecin peut-il accepter d’agir de la sorte, pratiquer cette
expertise de la honte sans le consentement de son patient et faire des examens
qui n’ont aucun intérêt médical et qui ne constituent nullement aucune preuve
de quoi que ce soit ? Heureusement que plusieurs médecins se sont insurgés
contre le comportement de leur collègue. On attendra maintenant la réaction du
Conseil de l’ordre des médecins et de son comité d’éthique pour confirmer
l’idée positive que portent les tunisiens sur leurs médecins et sur le corps
médical en général.
Et puis,
il y a cette juge, pour boucler la boucle et rendre le calvaire de ce jeune
homme plus dramatique, qui, par son jugement, confirme tout le mal que nous
pensons de l’état de notre magistrature et de notre justice dans son ensemble.
Une justice archaïque, sclérosée, mécanique, à plusieurs vitesses et
conservatrice au point de devenir la garante d’un ordre établi, pas toujours
conforme à la réalité, forcément plus complexe que les textes désuets qui la
régissent. Il est évident que les conventions internationales et la nouvelle
Constitution n’ont pas encore franchi le perron de nos tribunaux. En envoyant
ce jeune homme en prison pour un an, Mme le juge croit-elle un seul instant
qu’elle a rendu justice ? Qu’elle a garanti l’intégrité physique du
condamné en prison ? L’institution militaire, soucieuse de son bon
fonctionnement et regardant la réalité en face, a décidé depuis longtemps de
renvoyer les homosexuels chez eux et de les dispenser du service national. Un
exemple à méditer.
Ensuite,
il y a ce climat d’hypocrisie générale qui a accompagné cette affaire. Disons
le tout de suite, il ne s’agit pas de défendre l’homosexualité mais de défendre
le droit à la différence, toutes les différences, ainsi que de défendre le
droit de chacun de choisir sa manière d’être, son mode de vie et de disposer
librement de son corps. Il est navrant de constater que jusqu’à présent, seuls
les jeunes des partis Massar et Qotb ont réagi. Leurs aînés de la classe
politique ont choisi quant à eux la politique de l’autruche, de ne rien
entendre, de faire semblant de croire que ce n’est qu’un fait divers sans
conséquences.
En
vérité, même si elle est posée en termes choquants pour une large frange de nos
concitoyens, cette affaire pose cruellement les questions de la tolérance, du
droit à la différence et du respect des libertés individuelles dans notre pays
conformément à notre nouvelle Constitution et à nos engagements internationaux.
Occulter ces questions essentielles, c’est faire le lit de l’intégrisme et
d’une société faussement puritaine que les extrémistes de chez nous comme
d’ailleurs veulent nous imposer. Malheureusement, habituée aux calculs
politiciens, notre classe politique est habituée à l’hypocrisie à tel point
qu’un homosexuel notoire ait pu accéder au poste de chef du gouvernement.
Conseil National de l'Ordre des Médecins de Tunisie
RépondreSupprimerCOMMUNIQUE
Profondément préoccupé par la condamnation d'un citoyen tunisien pour homosexualité sur la foi d'une expertise médicale, le Conseil National de l'Ordre des Médecins de Tunisie tient à informer l'opinion publique qu'il procède actuellement à une instruction en vu de relever une éventuelle infraction au code de déontologie médicale de la part du médecin requis pour l'expertise.
Le Conseil National de l'Ordre des Médecins de Tunisie, en tant que garant du respect de la déontologie médicale, condamne fermement tout examen médico-légal non consenti ou non justifié, touchant à la dignité et à l'intégrité physique ou mentale de la personne examinée.
Déclaration universelle des droits de l'homme
RépondreSupprimer"Article 2
1.Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.
2.De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté."
en outre la Tunisie est signataire des pactes internationaux relatifs aux droits de l'homme :
"Ainsi, certains droits ne peuvent être suspendus ou limités en aucune circonstance, même
dans des situations d'urgence. Il s'agit du droit à la vie, à la protection contre la torture,
l'esclavage ou la servitude, l'emprisonnement pour dettes et l'application de lois pénales
rétroactives, le droit de chacun à la reconnaissance de sa personnalité juridique et à la
liberté de pensée, de conscience et de religion.
Le Pacte relatif aux droits civils et politiques autorise les Etats à limiter ou à suspendre la
jouissance de certains droits dans le cas où un danger public exceptionnel proclamé par un
acte officiel menace l'existence de la nation. Ces limitations ou suspensions ne sont
autorisées que "dans la stricte mesure où la situation l'exige" et ne peuvent jamais
entraîner une discrimination fondée uniquement sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la
religion ou l'origine sociale (art. 4). Elles doivent en outre être signalées à l'Organisation des
Nations Unies."
Lan zamakhchareya * de Béji Caïd Essebsi
RépondreSupprimerhttp://www.businessnews.com.tn/la-zamakhareya-de-beji-caid-essebsi,523,59410,3
* Le " Lan zamakhchareyya " ou le " Non ! " de Zamakhchary, peut être traduit par un " jamais " définitif et irrévocable.
La dénomination vient du linguiste arabe Zamakhchary.
LES VIEUX RÉFLEXES DE BCE !
RépondreSupprimerOu Lan zamakhchareya * de Béji Caïd Essebsi !!
BCE oublie-t-il qu'on est en régime parlementaire ?
Quant au monde dit arabo-musulman, il n'avancera pas tant qu'il restera complexé vis à vis de l'Occident et croit pouvoir se construire contre lui en le diabolisant !!
* Le " Lan zamakhchareyya " ou le " Non ! " de Zamakhchary, peut être traduit par un " jamais " définitif et irrévocable.
La dénomination vient du linguiste arabe Zamakhchary.
http://www.businessnews.com.tn/la-zamakhareya-de-beji-caid-essebsi,523,59410,3
LES VIEUX RÉFLEXES DE BCE !
RépondreSupprimerOu Lan zamakhchareya * de Béji Caïd Essebsi !!
BCE oublie-t-il qu'on est en régime parlementaire ?
Quant au monde dit arabo-musulman, il n'avancera pas tant qu'il restera complexé vis à vis de l'Occident et croit pouvoir se construire contre lui en le diabolisant !!
* Le " Lan zamakhchareyya " ou le " Non ! " de Zamakhchary, peut être traduit par un " jamais " définitif et irrévocable.
La dénomination vient du linguiste arabe Zamakhchary.
http://www.businessnews.com.tn/la-zamakhareya-de-beji-caid-essebsi,523,59410,3