samedi 4 août 2018

Les islamistes se jouent du droit des Occidentaux !


Les Frères musulmans sont forts ! Ils ont très vite compris le parti à tirer de la démocratie  et de l'Etat de droit des pays démocratiques en Europe ! Pour s'implanter dans ces pays, rien ne vaut le droit et ses subtilités où ils sont passés maîtres pour le remettre en question !

Et pour mieux comprendre la signification politique du voile pour les islamistes, voici ce qu'en dit Ahmad Beydoun" L’Etat religieux ou confessionnel prend pour point de départ la désignation symbolique des maîtres et la délimitation du territoire qui est le leur et celui de la communauté de leurs sujets. Il voile les femmes et leur impose un code de conduite excessivement minutieux afin de projeter son pouvoir aux tréfonds des corps et des foyers. Or, dans les corps des femmes et la pénombre des foyers réside aussi l’honneur des hommes. Et c’est des hommes, placés sous surveillance dans leur honneur, que les détenteurs du pouvoir religieux se rendent maîtres en prenant le contrôle des femmes."

Ainsi, les islamistes font des femme les porte-étendards de leur mouvement politique, par les voiles qu'ils leur imposent; augmentant par la même, leur visibilité et circonscrivant aussi les zones urbaines sous leur contrôle !
Ils trouveront malheureusement, toujours des idiotes utiles pour jouer leur jeu.
R.B


Réaction du Printemps Républicain à la tribune “Les droits des musulmanes font partie des droits des femmes”

Dans une tribune publiée le 2 août dans le quotidien La Libre Belgique, un « collectif de femmes musulmanes », de différents pays européens, dénonce « l’interdiction de signes ou vêtements religieux dans l’emploi ou le secteur public », au motif qu’il s’agirait d’une « discrimination ».

Commençons par questionner une fausse évidence : qu’est-ce qu’une « femme musulmane » ? Pour des militants d’ordinaire si soucieux d’insister sur la diversité des pratiques et si prompts à dénoncer les catégorisations hâtives, l’absence de précision à cet égard est troublante. Or il faut rappeler que la plupart des pays européens ne font pas de statistiques à partir de l’appartenance religieuse de leurs concitoyens ; ensuite, une telle généralisation ne tient aucun compte de la grande variété des rapports à la foi et à la pratique religieuse de ces « femmes musulmanes ». En réalité, la définition implicite qui est donnée ici de la catégorie « femmes musulmanes » est « qui est susceptible de manifester sa foi par son vêtement ». Tel est bien le dessein transparent, si l’on ose dire, du militantisme pro-voile lequel, ironiquement, dénonce régulièrement la « construction d’un problème musulman » par une idéologie islamophobe. La vérité se situe très exactement à l’opposé : il y a une construction idéologique de la « femme musulmane » par ces militants, catégorie dont le stigmate est le voile sous toutes ses formes.

Ces « femmes musulmanes » souffriraient d’abord et avant tout du problème des restrictions vestimentaires qui leur sont imposées par les Etats européens.

En clair, le premier souci de ces femmes serait relatif aux restrictions au port du voile ou de tout vêtement manifestant l’appartenance religieuse dans des situations particulières (agents publics, école…). Parce qu’elles le vivraient comme une discrimination insupportable à raison de leur religion et comme une limite à leur liberté de se vêtir comme elles l’entendent, et parce qu’elles seraient ainsi empêchées d’accéder à tout un ensemble d’emplois. Aucune étude n’a cependant jamais clairement démontré que les législations plus restrictives sur la manifestation des croyances emportaient une moindre intégration socio-économique ; au contraire, à considérer le très faible taux d’emploi des femmes musulmanes originaires d’Afrique de l’est au Royaume-Uni, pays libéral s’il en est en matière religieuse, il est permis de penser que le problème n’est pas là.

D’autres problèmes se posent ici : d’abord l’idée que le port d’un vêtement à raison d’une prescription religieuse serait une liberté exercée par celle qui la respecte ; ensuite, l’absence de toute mention de problèmes bien plus graves et sérieux que subissent certaines femmes à raison de leur appartenance à la religion musulmane : mutilations sexuelles, mariages forcés, limites au droit d’aller et venir, polygamie imposée…; enfin, le fait que les Etats européens garantissent de manière bien plus étendue et forte les droits et libertés individuelles de tous leurs citoyens, notamment des femmes de confession musulmane qu’ailleurs dans le monde, et en tout cas assurément que les pays qui se réclament de l’islam.

On le voit, la problématique est biaisée d’entrée car l’objet n’est défini que sur des bases purement identitaires, et selon un critère hautement contestable qu’est le critère vestimentaire.

On pourrait s’arrêter à ces défauts méthodologiques, qui seraient irrémédiables pour un article d’analyse, mais il s’agit d’une tribune qui défend une vision politique. Laquelle ? Pour le comprendre, il faut analyser le triple parti pris de ses auteurs : tordre complètement l’interprétation du droit en vigueur au sein des pays européens ; présenter ces derniers comme des pays essentiellement racistes ; prôner une remise en cause radicale de la sécularisation sous toutes ses modalités et battre en brèche la neutralité des services publics, qui ne peut aboutir qu’à un système différentialiste abolissant, dans les faits, l’égalité entre tous les citoyens.

La torsion du droit est acquise dès le titre de cette tribune : non, les limitations à la liberté religieuse ne sont pas, en elles-mêmes, discriminatoires. Elles le deviennent uniquement lorsqu’elles ciblent une religion en particulier.

Le droit européen (celui de l’Union comme celui de la cour européenne des droits de l’Homme) et notre droit national sont très clairs et très cohérents sur ce point : la Cour de Justice de l’Union européenne l’a récemment rappelé dans deux affaires, jugées le 14 mars 2017, concernant la France et la Belgique. Le CCIF, l’un des signataires de l’appel, était partie à l’une des instances. Evidemment ces décisions sont un terrible camouflet pour le CCIF. La Cour de cassation, tirant les conséquences de cette jurisprudence qui s’impose à elle, l’a également affirmé le 22 novembre dernier : il y a discrimination, directe ou indirecte, lorsqu’une loi, ou une décision, vise spécifiquement, à travers une mesure générale et imprécise, une personne ou un groupe, sans justification d’intérêt général (pour le public) ou liée à un intérêt essentiel pour l’entreprise. Voilà pour le droit. Ainsi le terme de « discrimination », qui a un sens juridique précis, est ici utilisé de manière purement idéologique, tout comme lorsque le CCIF affiche sur sa page d’accueil « l’islamophobie n’est pas une opinion, c’est un délit ». Délit qui n’existe pas dans notre droit.

Sur le fond, la tribune s’appuie sur un rapport de l'ONG Open Society, fondée et financée par Georges Soros. Ce rapport, qu’on peut consulter [], reprend une rhétorique désormais bien connue : les pays européens, la France en particulier, sont obsédés par l’islam. Les attentats terroristes y ont servi de prétexte pour adopter des mesures discriminatoires contre les femmes musulmanes, sous l’influence de partis d’extrême-droite ravivant les préjugés colonialistes. « La situation est de loin la pire en France et en Belgique, les deux pays qui ont le plus d’interdictions, de procès répertoriés, et d’interdictions formalisées ou pratiques d’interdiction de différents types d’habits musulmans”. S’ensuivent de longs développements alternant présentation tendancieuse, affirmations non démontrées et erreurs factuelles. A prendre ce rapport au pied de la lettre, on croirait pour de bon que les femmes musulmanes sont pourchassées, que leurs libertés sont niées, le tout appuyé par un système juridique délibérément discriminatoire. Le mot n’est pas prononcé, mais cela ressemble en tous points à un régime d’apartheid : on ne dénonce pas le racisme en France : on dit que la France est foncièrement, structurellement et institutionnellement raciste. C’est peu ou prou ce que les auteurs de la tribune expriment à leur tour.

Et qu’opposent-ils à cette Europe, et singulièrement à cette France, démangée par les pulsions xénophobes ? Le “courage” d’une “société inclusive”, passant par “l’émancipation des femmes”. Qui n’en voudrait pas ? Le problème est de comprendre par quoi passe ce supplément “d’inclusion” pour les auteurs de cette tribune : encourager l’acceptation des signes et vêtements religieux dans l’entreprise et le secteur public. Juridiquement, comment le traduire ? C’est très simple : il faut non seulement démanteler, pour la France, la loi de 1905, revenir (comment ?) sur la constitutionnalisation de la laïcité, abroger la loi de 2004 sur les signes religieux à l’école et celle de 2010 sur l’interdiction de la dissimulation du visage dans l’espace public, mais aussi abolir ipso facto le principe de neutralité – bien que les auteurs de la tribune s’en défendent, sans se soucier de la contradiction flagrante de leur propos. Car en effet il n’y a aucun autre moyen d’autoriser le port d’un signe religieux ostensible pour un agent public. Ce n’est pas tout : au niveau européen, il faudrait largement réécrire la directive anti-discrimination de 2000 pour interdire explicitement toute mesure nationale visant à encadrer les manifestations des convictions au sein des services publics et des entreprises. Ce serait un retour en arrière considérable sur l’état du droit.

Allons jusqu’au bout du raisonnement, ce que les auteurs de la tribune se gardent bien de faire : si la liberté d’afficher ses convictions religieuses est totale, et qu’aucune loi ni aucun règlement intérieur ne sont susceptibles de l’encadrer, alors qui devient, dans les faits, le régulateur des pratiques individuelles et collectives ? Ce sont les communautés religieuses. A elles, le soin de prescrire la façon de s’habiller, mais aussi de manger, de parler aux autres, de travailler ou de ne pas travailler, que ce soit dans l’espace public, au travail ou dans les administrations. Ainsi, pour reprendre la juste formule de Patrick Kessel, l’invocation du droit absolu à la différence ne peut pas déboucher sur autre chose que sur la différence des droits. Et lorsqu’on voit que la tribune, comme le rapport d’Open Society, ne fait aucune différence entre les services publics et les entreprises, entre la maison et la rue, pas plus qu’entre un simple foulard et un niqab, on comprend que cette exhortation mièvre à “l’inclusivité” se traduirait, dans les faits, par la relégation et la claustration pour des dizaines de milliers de femmes, sous l’imperium des courants les plus rétrogrades de l’islamisme. Les femmes seraient toujours libres de ne pas suivre ces prescriptions ? Mais comment les femmes musulmanes sauraient-elles si bien tenir à distance la pression de la norme sociale, alors que tout le raisonnement de leurs soi-disant défenseurs consiste à expliquer l’islamophobie en vogue en Europe par la puissance de la norme sociale dominante ? Y aurait-il différentes sortes d’humanités, certaines promptes à se libérer de l’aliénation, d’autres qui y seraient éternellement condamnées ?

Qu’une critique vigoureuse et sans concession pointe les insuffisances des dispositifs d’intégration, les lacunes des services publics et, s’agissant de la France, des promesses républicaines non ou mal tenues, c’est évidemment souhaitable et même indispensable. Mais là, il ne s’agit pas d’améliorer les démocraties européennes en confortant leurs piliers : il s’agit plutôt de les abattre. Voilà ce dont les progressistes qui croient encore que le CCIF ou Rokhaya Diallo défendent les femmes, luttent contre le racisme et respectent la laïcité feraient bien de réaliser.

Difficile donc de suivre de « collectif de femmes musulmanes » qui réduisent les droits des femmes… musulmanes, à une liberté vestimentaire qu’elles possèdent déjà et qui leur est garantie plus et mieux qu’ailleurs en Europe, là où précisément elles n’ont pas à subir les contraintes qui accompagnent dans certains pays le port du vêtement qu’elles revendiquent.

On ajoutera que si l’on comprend bien l’intérêt médiatique à faire le buzz d’un tel collectif, on a davantage de difficultés avec l’ouverture d’une telle boîte de Pandore par le Parlement européen lui-même, qui par l’intermédiaire de sa « Commission des droits de la femme et de l’égalité des genres » a montré la voie à ce genre de revendication en organisant un débat sur « la situation des femmes musulmanes en Europe », laissant ainsi supposer qu’il y aurait une catégorie spécifique de femmes, en raison de leur foi religieuse, qui aurait des problèmes particuliers et que pour les résoudre il suffirait de scier un peu plus la branche des libertés sur laquelle nous sommes tous, collectivement, femmes ou non, musulmans ou non, assis.


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