Les Frères musulmans sont forts ! Ils ont très vite compris le parti à tirer de la démocratie et de l'Etat de droit des pays démocratiques en Europe ! Pour s'implanter dans ces pays, rien ne vaut le droit et ses subtilités où ils sont passés maîtres pour le remettre en question !
Et pour mieux comprendre la signification
politique du voile pour les islamistes, voici ce qu'en dit Ahmad Beydoun : " L’Etat religieux ou confessionnel
prend pour point de départ la désignation symbolique des maîtres et la
délimitation du territoire qui est le leur et celui de la communauté de leurs
sujets. Il voile les femmes et leur impose un
code de conduite excessivement minutieux afin de projeter son pouvoir aux
tréfonds des corps et des foyers. Or, dans les corps des femmes et la
pénombre des foyers réside aussi l’honneur des hommes. Et c’est des hommes, placés sous
surveillance dans leur honneur, que les détenteurs du pouvoir religieux se
rendent maîtres en prenant le contrôle des femmes."
Ainsi, les islamistes font des femme les porte-étendards de leur mouvement politique, par les voiles qu'ils leur imposent; augmentant par la même, leur visibilité et circonscrivant aussi les zones urbaines sous leur contrôle !
Ils trouveront malheureusement, toujours des idiotes utiles pour jouer leur jeu.
Ils trouveront malheureusement, toujours des idiotes utiles pour jouer leur jeu.
R.B
Réaction du Printemps Républicain à la
tribune “Les droits des musulmanes font partie des droits des femmes”
Dans une tribune
publiée le 2 août dans le quotidien La Libre Belgique, un « collectif de femmes
musulmanes », de différents pays européens, dénonce « l’interdiction de signes
ou vêtements religieux dans l’emploi ou le secteur public », au motif qu’il s’agirait
d’une « discrimination ».
Commençons par
questionner une fausse évidence : qu’est-ce qu’une « femme musulmane » ? Pour
des militants d’ordinaire si soucieux d’insister sur la diversité des pratiques
et si prompts à dénoncer les catégorisations hâtives, l’absence de précision à
cet égard est troublante. Or il faut rappeler que la plupart des pays européens
ne font pas de statistiques à partir de l’appartenance religieuse de leurs
concitoyens ; ensuite, une telle généralisation ne tient aucun compte de la
grande variété des rapports à la foi et à la pratique religieuse de ces «
femmes musulmanes ». En réalité, la définition implicite qui est donnée ici de
la catégorie « femmes musulmanes » est « qui est susceptible de manifester sa
foi par son vêtement ». Tel est bien le dessein transparent, si l’on ose dire,
du militantisme pro-voile lequel, ironiquement, dénonce régulièrement la «
construction d’un problème musulman » par une idéologie islamophobe. La vérité
se situe très exactement à l’opposé : il y a une construction idéologique de la
« femme musulmane » par ces militants, catégorie dont le stigmate est le voile
sous toutes ses formes.
Ces « femmes
musulmanes » souffriraient d’abord et avant tout du problème des restrictions
vestimentaires qui leur sont imposées par les Etats européens.
En clair, le premier
souci de ces femmes serait relatif aux restrictions au port du voile ou de tout
vêtement manifestant l’appartenance religieuse dans des situations
particulières (agents publics, école…). Parce qu’elles le vivraient comme une
discrimination insupportable à raison de leur religion et comme une limite à
leur liberté de se vêtir comme elles l’entendent, et parce qu’elles seraient
ainsi empêchées d’accéder à tout un ensemble d’emplois. Aucune étude n’a cependant
jamais clairement démontré que les législations plus restrictives sur la
manifestation des croyances emportaient une moindre intégration
socio-économique ; au contraire, à considérer le très faible taux d’emploi des
femmes musulmanes originaires d’Afrique de l’est au Royaume-Uni, pays libéral
s’il en est en matière religieuse, il est permis de penser que le problème
n’est pas là.
D’autres problèmes se
posent ici : d’abord l’idée que le port d’un vêtement à raison d’une
prescription religieuse serait une liberté exercée par celle qui la respecte ;
ensuite, l’absence de toute mention de problèmes bien plus graves et sérieux
que subissent certaines femmes à raison de leur appartenance à la religion
musulmane : mutilations sexuelles, mariages forcés, limites au droit d’aller et
venir, polygamie imposée…; enfin, le fait que les Etats européens garantissent
de manière bien plus étendue et forte les droits et libertés individuelles de
tous leurs citoyens, notamment des femmes de confession musulmane qu’ailleurs
dans le monde, et en tout cas assurément que les pays qui se réclament de
l’islam.
On le voit, la
problématique est biaisée d’entrée car l’objet n’est défini que sur des bases
purement identitaires, et selon un critère hautement contestable qu’est le critère
vestimentaire.
On pourrait s’arrêter
à ces défauts méthodologiques, qui seraient irrémédiables pour un article
d’analyse, mais il s’agit d’une tribune qui défend une vision politique.
Laquelle ? Pour le comprendre, il faut analyser le triple parti pris de ses
auteurs : tordre complètement l’interprétation du droit en vigueur au sein des
pays européens ; présenter ces derniers comme des pays essentiellement racistes
; prôner une remise en cause radicale de la sécularisation sous toutes ses
modalités et battre en brèche la neutralité des services publics, qui ne peut
aboutir qu’à un système différentialiste abolissant, dans les faits, l’égalité
entre tous les citoyens.
La torsion du droit
est acquise dès le titre de cette tribune : non, les limitations à la liberté
religieuse ne sont pas, en elles-mêmes, discriminatoires. Elles le deviennent
uniquement lorsqu’elles ciblent une religion en particulier.
Le droit européen
(celui de l’Union comme celui de la cour européenne des droits de l’Homme) et
notre droit national sont très clairs et très cohérents sur ce point : la Cour
de Justice de l’Union européenne l’a récemment rappelé dans deux affaires,
jugées le 14 mars 2017, concernant la France et la Belgique. Le CCIF, l’un des
signataires de l’appel, était partie à l’une des instances. Evidemment ces
décisions sont un terrible camouflet pour le CCIF. La Cour de cassation, tirant
les conséquences de cette jurisprudence qui s’impose à elle, l’a également
affirmé le 22 novembre dernier : il y a discrimination, directe ou indirecte,
lorsqu’une loi, ou une décision, vise spécifiquement, à travers une mesure
générale et imprécise, une personne ou un groupe, sans justification d’intérêt
général (pour le public) ou liée à un intérêt essentiel pour l’entreprise. Voilà
pour le droit. Ainsi le terme de « discrimination », qui a un sens juridique
précis, est ici utilisé de manière purement idéologique, tout comme lorsque le
CCIF affiche sur sa page d’accueil « l’islamophobie n’est pas une opinion,
c’est un délit ». Délit qui n’existe pas dans notre droit.
Sur le fond, la
tribune s’appuie sur un rapport de l'ONG Open Society, fondée et financée par
Georges Soros. Ce rapport, qu’on peut consulter [],
reprend une rhétorique désormais bien connue : les pays européens, la France en
particulier, sont obsédés par l’islam. Les attentats terroristes y ont servi de
prétexte pour adopter des mesures discriminatoires contre les femmes
musulmanes, sous l’influence de partis d’extrême-droite ravivant les préjugés
colonialistes. « La situation est de loin la pire en France et en Belgique, les
deux pays qui ont le plus d’interdictions, de procès répertoriés, et
d’interdictions formalisées ou pratiques d’interdiction de différents types
d’habits musulmans”. S’ensuivent de longs développements alternant présentation
tendancieuse, affirmations non démontrées et erreurs factuelles. A prendre ce
rapport au pied de la lettre, on croirait pour de bon que les femmes musulmanes
sont pourchassées, que leurs libertés sont niées, le tout appuyé par un système
juridique délibérément discriminatoire. Le mot n’est pas prononcé, mais cela
ressemble en tous points à un régime d’apartheid : on ne dénonce pas le racisme
en France : on dit que la France est foncièrement, structurellement et
institutionnellement raciste. C’est peu ou prou ce que les auteurs de la
tribune expriment à leur tour.
Et qu’opposent-ils à
cette Europe, et singulièrement à cette France, démangée par les pulsions
xénophobes ? Le “courage” d’une “société inclusive”, passant par
“l’émancipation des femmes”. Qui n’en voudrait pas ? Le problème est de
comprendre par quoi passe ce supplément “d’inclusion” pour les auteurs de cette
tribune : encourager l’acceptation des signes et vêtements religieux dans
l’entreprise et le secteur public. Juridiquement, comment le traduire ? C’est
très simple : il faut non seulement démanteler, pour la France, la loi de 1905,
revenir (comment ?) sur la constitutionnalisation de la laïcité, abroger la loi
de 2004 sur les signes religieux à l’école et celle de 2010 sur l’interdiction
de la dissimulation du visage dans l’espace public, mais aussi abolir ipso
facto le principe de neutralité – bien que les auteurs de la tribune s’en
défendent, sans se soucier de la contradiction flagrante de leur propos. Car en
effet il n’y a aucun autre moyen d’autoriser le port d’un signe religieux
ostensible pour un agent public. Ce n’est pas tout : au niveau européen, il
faudrait largement réécrire la directive anti-discrimination de 2000 pour
interdire explicitement toute mesure nationale visant à encadrer les
manifestations des convictions au sein des services publics et des entreprises.
Ce serait un retour en arrière considérable sur l’état du droit.
Allons jusqu’au bout
du raisonnement, ce que les auteurs de la tribune se gardent bien de faire : si
la liberté d’afficher ses convictions religieuses est totale, et qu’aucune loi
ni aucun règlement intérieur ne sont susceptibles de l’encadrer, alors qui
devient, dans les faits, le régulateur des pratiques individuelles et
collectives ? Ce sont les communautés religieuses. A elles, le soin de
prescrire la façon de s’habiller, mais aussi de manger, de parler aux autres,
de travailler ou de ne pas travailler, que ce soit dans l’espace public, au
travail ou dans les administrations. Ainsi, pour reprendre la juste formule de
Patrick Kessel, l’invocation du droit absolu à la différence ne peut pas
déboucher sur autre chose que sur la différence des droits. Et lorsqu’on voit
que la tribune, comme le rapport d’Open Society, ne fait aucune différence
entre les services publics et les entreprises, entre la maison et la rue, pas
plus qu’entre un simple foulard et un niqab, on comprend que cette exhortation
mièvre à “l’inclusivité” se traduirait, dans les faits, par la relégation et la
claustration pour des dizaines de milliers de femmes, sous l’imperium des
courants les plus rétrogrades de l’islamisme. Les femmes seraient toujours
libres de ne pas suivre ces prescriptions ? Mais comment les femmes musulmanes
sauraient-elles si bien tenir à distance la pression de la norme sociale, alors
que tout le raisonnement de leurs soi-disant défenseurs consiste à expliquer
l’islamophobie en vogue en Europe par la puissance de la norme sociale
dominante ? Y aurait-il différentes sortes d’humanités, certaines promptes à se
libérer de l’aliénation, d’autres qui y seraient éternellement condamnées ?
Qu’une critique
vigoureuse et sans concession pointe les insuffisances des dispositifs
d’intégration, les lacunes des services publics et, s’agissant de la France,
des promesses républicaines non ou mal tenues, c’est évidemment souhaitable et
même indispensable. Mais là, il ne s’agit pas d’améliorer les démocraties
européennes en confortant leurs piliers : il s’agit plutôt de les abattre.
Voilà ce dont les progressistes qui croient encore que le CCIF ou Rokhaya Diallo
défendent les femmes, luttent contre le racisme et respectent la laïcité
feraient bien de réaliser.
Difficile donc de
suivre de « collectif de femmes musulmanes » qui réduisent les droits des
femmes… musulmanes, à une liberté vestimentaire qu’elles possèdent déjà et qui
leur est garantie plus et mieux qu’ailleurs en Europe, là où précisément elles
n’ont pas à subir les contraintes qui accompagnent dans certains pays le port
du vêtement qu’elles revendiquent.
On ajoutera que si
l’on comprend bien l’intérêt médiatique à faire le buzz d’un tel collectif, on
a davantage de difficultés avec l’ouverture d’une telle boîte de Pandore par le
Parlement européen lui-même, qui par l’intermédiaire de sa « Commission des
droits de la femme et de l’égalité des genres » a montré la voie à ce genre de
revendication en organisant un débat sur « la situation des femmes musulmanes
en Europe », laissant ainsi supposer qu’il y aurait une catégorie spécifique de
femmes, en raison de leur foi religieuse, qui aurait des problèmes particuliers
et que pour les résoudre il suffirait de scier un peu plus la branche des
libertés sur laquelle nous sommes tous, collectivement, femmes ou non,
musulmans ou non, assis.
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