lundi 10 juin 2019

Une tunisienne accuse Béji Caïd Essebsi d'avoir sauvé et maintenu Ghannouchi au pouvoir !

Ce n'est pas Bourguiba qui aurait manqué de clairvoyance au point de s'allier à son pire ennemi ! Et pourtant Béji Caïd Essebsi qui se disait destourien et bourguibiste, s'estimant lui-même élève du grand homme, a commis cette grande faute, au nom d'une pseudo stratégie qui n'était en réalité, comme le découvrent beaucoup de tunisiens, que le produit d'un ignoble marchandage avec Ghannouchi ! 
Il n'a pas fait confiance aux tunisiens dont la colère et le désespoir de se débarrasser des Frères musulmans, les ont mobilisés en masse pour le porter aux nues lui et son parti, pour leur servir de rempart contre les islamistes. 
Il a choisi la voie de la trahison pour s'assurer Carthage, d'autant que les EU + UE + Qatar ... tenaient à conserver leurs protégés islamistes au pouvoir, lui ventant leur islamisme modéré, sa solubilité dans la démocratie, la nécessité du consensus ...; toutes ces fadaises qu'on s'étonne qu'un homme politique d'expérience comme lui, ait pu croire ... à moins qu'il ait fait semblant de les croire, du moment qu'ils lui garantissaient la présidence de la République. 
Il a fait fi de tout un peuple et des millions de tunisiennes qui ont mis tout leur espoir en lui, pour un trône ! Quel déshonneur.
Et depuis il n'a fait que tenter de sauver le couple contre nature qu'il formait avec l'ennemi de la République. Son mandat restera dans l'histoire du pays le mandat de la honte et de la trahisonpuisque durant cinq années le pays n'a fait que régresser dans tous les domaines pendant que l'islamisme s'implantait dans toute la société. Et comble du ridicule ou du mépris pour les tunisiens, il a cru pouvoir imposer aux tunisiens son rejeton à la tête du parti et du pays, comme si la présidence était héréditaire !
R.B 
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Amel Belhadj Ali *


Vous n’avez pas sauvé la Tunisie, monsieur le Président, vous l’avez enfoncée !

En 2011, vous avez été le meilleur avocat de l’islam politique dans le monde. Et nous avons vu les islamistes à l’œuvre monsieur, des jeunes devenus des barbares, tuant, violant et massacrant des innocents en Syrie, en Libye et en Irak au nom de l’Islam; et les femmes, les Tunisiennes réputées fières et éduquées, faisant commerce de leurs corps pour satisfaire les guerriers de l’apocalypse.

Quant à l’économie, c’est un cataclysme qu’elle vit depuis le passage de la Troïka au pouvoir et elle n’arrive pas à redécoller Monsieur car notre pays est aujourd’hui privé de sa souveraineté économique après que la chasse aux sorcières et les départs de ses compétences l’aient privé de sa matière grise. Aujourd’hui des opérateurs économiques respectables ont disparu, ils sont remplacés par les hommes de main des anciens corrompus, les nouvelles mafias et les fortunés de guerre post-14 janvier 2011 !

Je vous accuse d’avoir enfoncé notre pays au lieu de le sauver, monsieur le Président !

En 2011, on vous aurait fait miroiter Carthage (palais présidentiel) comme récompense. Mais vos protégés de l’époque qui n’avaient pas encore possédé la Tunisie, vous ont préféré le Marzougui désigné président avec tout juste 8 000 voix. Son allégeance et sa loyauté, elles, allaient vers le tout petit, petit Qatar.

Votre plaidoyer à Washington pour un islam politique pacifiste et démocratique n’avait servi à rien. Les Frères vous ont trahi ! Jamel Abdel Nacer ne disait-il pas : « Il Ikhouans malhomchi amen ? » (Il ne faut jamais se fier aux Frères, ils finissent toujours par trahir).

Quand les vainqueurs des élections du 23 octobre 2011 ont gagné par, nous ne savons quel sortilège, vous avez quitté la Kasbah (siège du gouvernement) non pas pour Carthage mais pour reprendre le chemin de votre cabinet d’avocat.
Vous pensant toujours le meilleur garant d’une Tunisie républicaine, démocratique et civile, des milliers de nos compatriotes vous ont confié le soin de diriger un parti, le Nidaa Tounes, croyant que c’était le meilleur rempart contre l’occupation de la Tunisie par les obscurantistes et les nouveaux Béni Hilal du 21ème siècle !

Les deux années - 2011/2013 - du règne d’Ennahdha lui ont servi à marquer d'infiltrer toute l’Administration. Elle a profité des ressources de l’Etat pour récompenser ses fidèles, dédommagés sur le compte du peuple tunisien d'un prétendu militantisme qu'il ne leur avait pas demandé; et nommer ses hommes et ses femmes aux postes clés. Ceux qui résistaient étaient mis au placards ou congédiés.

Pendant tout ce temps, le peuple toujours optimiste, a cru en votre capacité à renverser la vapeur en faveur de la Tunisie que nous avons toujours connue : moderne, progressiste et avant-gardistes en bien de domaines. Et contre toute attente, en 2013, nous avons vécu les pires moments de notre histoire. Deux attentats politiques qui ont bouleversé le pays tout entier.

Les Tunisiens ont occupé les rues et vous-même aviez appelé, à l’époque, à dissoudre la Constituante. Jamais la Troïka, et en tête la Nahdha, n’avait été aussi fragile et jamais le célèbre poème d’Abou Al Kacem Al Chebbi n’a porté autant de sens. Le peuple tunisien campant pendant des mois devant l’ARP croyait dur comme fer pouvoir forcer le destin et le soumettre à sa volonté, briser les chaînes et dissiper les ténèbres !
Ces ténèbres ne se sont malheureusement pas dissipées parce que progressistes et démocrates ont donné un nouveau souffle au parti au pouvoir et un nouveau gouvernement celui d'Ali Larayedh a vu le jour.

Il fallait que le parti islamiste fasse plier la Tunisie et c’est ce qui est arrivé lorsque Larayedh, l’homme de l’appareil, fut promu de ministre de l’Intérieur à chef du gouvernement. Lui qui avait laissé le terroriste Abou Iadh s’échapper, qui avait laissé des hordes sauvages envahir l’ambassade américaine et durant le mandat duquel deux grands leaders politiques ont été abattus par des terroristes, s’est emparé définitivement des rouages de l’Etat !

En 2011, monsieur le Président, vous avez épaulé la Nahdha à l’international chassant le doute de ses supporters internationaux et les convaincant de son progressisme, de son pacifisme et de son civisme, et en 2013, vous l’avez de nouveau sauvé après maintes menaces et invectives en « fumant le calumet de la paix » avec Rached Ghannouchi au Bristol à Paris, pour décider de la suite à donner à votre collaboration.

Une rencontre qui a préparé le consensus, selon vous, indispensable pour préserver la Tunisie d’une guerre civile après les élections de 2014 où vous avez été gagnant sur tous les tableaux mais pas la Tunisie.

Ce consensus n’a pas préservé la Tunisie de nombre d’attentats meurtriers qui ont achevé l’œuvre destructrice de l’économie nationale entamée en 2011.

Quant à nous autres simples observateurs de la vie politique – et peut-être quelque peu ignares et ignorants des tenants et aboutissants du jeu et des enjeux politiques, nous avons le sentiment que la Nahda n’a jamais été aussi puissante que de votre temps, monsieur le Président.

Vous avez voulu gouverner depuis Carthage et arracher les prérogatives que ne vous a pas accordées la constitution en nommant et même en imposant tour à tour des chefs de gouvernement qui n’ont pas de légitimité électorale.

Et à chaque fois que l’un deux avait voulu exercer pleinement ses prérogatives, vous aviez décrété des « Pactes de Carthage ».

Et si " Carthage I "a fonctionné car Habib Essid, en haut commis de l’Etat de l’ancienne génération, discipliné, a fini par se retirer mais non sans avoir voulu se battre jusque dans « l’arène » du Parlement; " Carthage II ", lui a échoué.

Ce second round de Carthage a échoué parce que Youssef Chahed a choisi de lutter jusqu’au bout estimant qu’il est de son droit et de son devoir d’assumer son rôle.
Continuer à gouverner avec une Nahdha aussi présente dans les décisions mais se défilant dès qu’il s’agit d’en assumer les responsabilités et les conséquences de ses choix, n’est peut-être pas judicieux mais n’a-t-il pas hérité des vertus du consensus même empoisonné de son maître à penser ? Le grand Béji Caïd Essebssi, le président qui voulait perpétuer l’héritage bourguibien ?

Vous n’avez pas sauvé la Tunisie, monsieur le Président, vous l’avez enfoncée !

Aujourd’hui en tant que président du Conseil de sécurité nationale, force est de constater que les circonstances des assassinats des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi n’ont toujours pas été élucidés. Pourtant vous disiez devoir cette vérité à la famille mais aussi aux tunisiens ! Pire, les investigations du comité de défense des martyrs vous a soumis un dossier lourd à propos d’une organisation secrète appartenant au parti qui gouverne aujourd’hui avec vous monsieur le Président.
Vous aviez publiquement assuré ne craindre personne et encore moins la Nahdha. Nous osons espérer que cette affaire ne sera pas renvoyée aux calendes grecques par respect pour le peuple qui vous a élu et qui a le droit de savoir ce qui se passe réellement dans son pays.

Nous osons espérer voir la vérité éclater sur les assassinats de ces leaders politiques pour que malgré tout, lorsque votre nom sera cité dans l’histoire de la Tunisie, il sera celui de l’homme qui a osé lever le voile sur la pire des organisations et les assassinats les plus odieux de notre histoire !

Aujourd’hui le Mont Orbata à Gafsa qui était le fief des fellagas est devenu le théâtre des crimes perpétrés par les terroristes à l’encontre de la population, Monsieur, vos électeurs, vos enfants ! Quand passerez-vous du stade de la lutte contre le terrorisme à celui de l’éradication du terrorisme Monsieur ?

Et peut-être que ce jour-là, le jour où les Tunisiens se sentiront réellement en sécurité sous votre règne Monsieur, peut-être que le jour où ils sortiront de chez eux sans craindre d’être attaqués par un terroriste dans les zones à risque ou d’être braqués par des criminels à chaque coin et dans chaque rue de notre pays, peut-être qu’à ce moment-là nous dirons que vous avez au moins assuré votre rôle de protecteur du peuple et de garant de sa sécurité.

* Secrétaire de rédaction du site économique, Webmanagercenter

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