CE QUE
DOIT LA TUNISIE AU NATIONALISME : son indépendance !
En effet,
c'est le nationalisme qui a permis aux tunisiens de devenir une nation à part entière,
avec Ahmed Bey puis avec Habib
Bourguiba; les deux étant imprégnés de l'esprit du Siécle des Lumières.
Malheureusement
pour les tunisiens, les Frères musulmans nahdhaouis sont en train de détruire
la nation tunisienne pour mieux dissoudre la Tunisie dans la Oumma telle que la
rêvent les pan-islamistes & les pan-arabistes !
Comment ?
En ruinant le pays pour le mettre à la merci d'une nouvelle colonisation par
les pétromonarques cette fois-ci ; comme l'ont fait avant eux les derniers Beys
qui l'ont mis à la merci de la France.
R.B
Marie Verdier
L’exposition « L'Éveil d'une nation », à Tunis, retrace le mouvement réformiste du XIXe siècle dont la Tunisie actuelle est l’héritière.
Portrait Ahmad Bey, considéré comme le père
fondateur de la Tunisie moderne,
par Charles Gleyre. / Fondation Rambourg
Tunisie
Ces décisions phares gravées dans l’histoire d’un pays, la Tunisie les doit
à Ahmed Bey, souverain sous tutelle ottomane de 1837 à 1855, considéré comme le
père fondateur de la Tunisie moderne, et à ses successeurs Mohammed Bey et
Sadok Bey. Le portrait d’Ahmed Bey, ainsi que celui de dignitaires et de têtes
couronnées présentés dans l’exposition, aux côtés des textes fondateurs et des
nouveaux costumes, montrent à quel point le vent de modernité avait soufflé
jusque dans le domaine des arts alors libérés de l’emprise de la religion qui
considérait la représentation humaine comme un acte d’idolâtrie.
La réhabilitation du palais Qsar Es-Saïd, un « acte civique de restauration »
La réhabilitation du palais Qsar Es-Saïd, un « acte civique de restauration »
L’exception tunisienne dans le monde arabo-musulman, vantée depuis le
printemps arabe de 2011, prend sa source dans ce XIXe siècle
réformiste, mais aussi chaotique et ruineux, qui fait écho à la Tunisie
actuelle, à la fois figure de proue de la démocratie dans le monde musulman et
État à l’économie violemment chahutée.
Parce qu’il s’est achevé par le protectorat français, ce demi-siècle de
Lumières (1837-1881) a laissé un goût amer dans la mémoire collective
tunisienne. Signe du désamour, le palais Qsar Es-Saïd (« palais du bonheur »)
est resté en déshérence pendant des décennies. C’est dans les murs de ce
superbe monument du XVIIe siècle embelli à l’italienne au XIXe siècle
que fut signé le traité du Bardo instaurant le protectorat en 1881, point final
jetant l’opprobre sur les décennies passées.
Le palais, partiellement restauré et ouvert pour la première fois de son
histoire au public grâce à la Fondation Rambourg, vaut à lui seul le détour.
Créée par le couple Olfa et Guillaume Rambourg au lendemain de la révolution de
janvier 2011, la fondation mène une bataille pour l’éducation et la culture «
qui ont tant souffert sous Ben Ali », précise Olfa Rambourg. Elle
œuvre donc à la réhabilitation du palais. « C’est un acte civique de
restauration, de mise en valeur d’une collection et de démocratisation du
savoir », fait valoir le commissaire de l’exposition Ridha Moumni.
« Le réformisme tunisien s’affirme comme un nationalisme »
Au XIXe siècle, la Tunisie n’était pourtant qu’une province
vassale de l’empire ottoman. C’est d’ailleurs sur injonction de la Sublime
Porte, soucieuse de rattraper le retard du monde islamique par rapport à
l’Occident chrétien, que le pays se lance à contrecœur dans les réformes. En
gage de sa dépendance vis-à-vis d’Istanbul, il crée une armée et une école
polytechnique. La Tunisie qui a des visées d’autonomie va finir par prendre
goût aux réformes et redoubler d’ardeur dans leur mise en œuvre.
« Le réformisme tunisien s’affirme comme un nationalisme », souligne la juriste
Sana Ben Achour. Le dirigeant Ahmed Bey ira même demander le soutien du roi
Louis-Philippe et de la reine Victoria pour s’affranchir de la tutelle
d’Istanbul en 1846. « Mais il est revenu bredouille de son voyage. Tunis
a dû alors réaffirmer sa "turquité" vis-à-vis de l’empire ottoman, tout en
revendiquant son autochtonie », explique l’historienne Leïla Blili,
conseillère pour l’exposition.
Mais le peuple miséreux, resté sur le bas-côté de la modernité portée par
l’élite et accablé par les nouveaux impôts visant à financer les réformes, se
révolte. La répression de ce « printemps des Bédouins » en 1864 par les soldats
des beys est d’une violence inouïe.
Le pays, exsangue, ne se relève pas. Il est placé sous une tutelle financière internationale puis tombe dans l’escarcelle coloniale. Leïla Blili rappelle les propos crus du prince de Bismarck à l’ambassadeur de France à Berlin Charles Raymond de Saint-Vallier en 1879 : « Je crois que la poire tunisienne est mûre et qu’il est temps pour vous de la cueillir. »
Le pays, exsangue, ne se relève pas. Il est placé sous une tutelle financière internationale puis tombe dans l’escarcelle coloniale. Leïla Blili rappelle les propos crus du prince de Bismarck à l’ambassadeur de France à Berlin Charles Raymond de Saint-Vallier en 1879 : « Je crois que la poire tunisienne est mûre et qu’il est temps pour vous de la cueillir. »
Dates clés
1814. Les savants de la mosquée Zitouna de Tunis s’opposent à
l’implantation en Tunisie
du wahhabisme, né en Arabie au XVIIIe siècle.
du wahhabisme, né en Arabie au XVIIIe siècle.
1816. Abolition de la course (le piratage en mer)
et de la vente des chrétiens, qui supprime une bonne partie des revenus de la
régence de Tunis.
1841. Suppression du marché aux esclaves.
1846. Abolition de l’esclavage.
1857. Tollé international après l’exécution d’un juif pour blasphème.
Le Pacte fondamental instaure l’égalité de tous devant la loi et la liberté de
culte.
1861. La Constitution sépare les pouvoirs exécutif, législatif et
judiciaire.
1864. L’insurrection de la population est sauvagement réprimée. La
Constitution est suspendue.
1869. La Tunisie ruinée est mise sous tutelle d’une commission
financière internationale.
1881. Le traité du Bardo instaure le protectorat.
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