Venise tirera-t-elle un bénéfice du CoVid-19 ? Il faut espérer que les vénitiens sauveront leur ville du tourisme de masse que déversent quotidiennement les grandi navi, ces grands paquebots de croisiéristes, nids à toutes les contaminations !
R.B
Je
vous écris d’une ville coupée du monde. Nous vivons ici dans une parfaite
solitude qui n’est pas le vide.
Nous prêtons chaque jour un peu moins attention à ce que nous ne pouvons plus faire car
Nous prêtons chaque jour un peu moins attention à ce que nous ne pouvons plus faire car
Venise, en ces jours singuliers, nous ramène à l’essentiel.
La nature a repris le dessus. L’eau des canaux est redevenue claire et poissonneuse.
Des milliers d’oiseaux se sont installés en ville et le ciel, limpide, n’est plus éraflé par le passage des avions.
La nature a repris le dessus. L’eau des canaux est redevenue claire et poissonneuse.
Des milliers d’oiseaux se sont installés en ville et le ciel, limpide, n’est plus éraflé par le passage des avions.
Dans les rues, à l’heure de la spesa (*), les Vénitiens sont de nouveau chez
eux, entre eux. Ils observent les distances, se parlent de loin mais il semble
que se ressoude ces jours-ci une communauté bienveillante que l’on avait crue à
jamais diluée dans le vacarme des déferlements touristiques.
Le tourisme, beaucoup l’ont voulu, ont cru en vivre, ont tout misé sur lui
jusqu’à ce que la manne se retourne contre eux, leur échappe pour passer entre
des mains plus cupides et plus grandes, faisant de leur paradis un enfer.
Venise, en ces jours singuliers, m’apparaît comme une métaphore de notre monde.
Nous étions embarqués dans un train furieux que nous ne pouvions plus arrêter alors que nous étions si nombreux à crever de ne pouvoir en descendre !
A vouloir autre chose que toutes les merveilles qu’elle avait déjà à leur offrir, les hommes étaient en train de détruire Venise.
A confondre l’essentiel et le futile, à ne plus savoir regarder la beauté du monde, l’humanité était en train de courir à sa perte.
Nous étions embarqués dans un train furieux que nous ne pouvions plus arrêter alors que nous étions si nombreux à crever de ne pouvoir en descendre !
A vouloir autre chose que toutes les merveilles qu’elle avait déjà à leur offrir, les hommes étaient en train de détruire Venise.
A confondre l’essentiel et le futile, à ne plus savoir regarder la beauté du monde, l’humanité était en train de courir à sa perte.
Je fais le pari que, lorsque nous pourrons de nouveau sortir de nos maisons,
aucun Vénitien ne souhaitera retrouver la Venise d’avant.
Et j’espère de tout mon cœur que, lorsque le danger sera passé, nous serons nombreux sur cette Terre à refuser de réduire nos existences à des fuites en avant.
Nous sommes ce soir des millions à ignorer quand nous retrouverons notre liberté de mouvement.
Soyons des millions à prendre la liberté de rêver un autre monde.
Et j’espère de tout mon cœur que, lorsque le danger sera passé, nous serons nombreux sur cette Terre à refuser de réduire nos existences à des fuites en avant.
Nous sommes ce soir des millions à ignorer quand nous retrouverons notre liberté de mouvement.
Soyons des millions à prendre la liberté de rêver un autre monde.
Nous avons devant nous des semaines, peut-être des mois pour réfléchir à ce qui
compte vraiment, à ce qui nous rend heureux.
La nuit tombe sur la Sérénissime.
Le silence est absolu.
Cela suffit pour l’instant à mon bonheur.
La nuit tombe sur la Sérénissime.
Le silence est absolu.
Cela suffit pour l’instant à mon bonheur.
* Ça va aller.
DEPUIS LE Covid-19 : CERTAINS PAYS ENVISAGENT UNE AUTRE FORME DE TOURISME ...
RépondreSupprimerSe rouvrir au tourisme - mais différemment ...
Séville a repris un goût d’authenticité.
Comme à Venise, où dans d’autres villes européennes surfréquentées, comme Amsterdam, on espère revoir les visiteurs, mais pas à n’importe quel prix.
Revivre sa ville de l’intérieur, c’est aussi réapprendre à l’aimer et ne plus vouloir la brader.
Et les Tunisiens devraient réfléchir à un tourisme de classe et cesser de brader leur plages et leurs sites touristiques, avec des pratiques sur le court terme ... mais pour cela il faut une volonté politique !
Et ce n'est pas Ghannouchi ni ses Frères musulmans, qui l'auront, qui ne pensent qu'à détruire l'industrie touristique du pays ...
https://www.nouvelobs.com/voyage/20200707.OBS30977/seville-rien-que-pour-vos-yeux.html#