samedi 6 juin 2020

Abir Moussi rebat les cartes au Bardo ...

Le 3 juin 2020, marque un tournant dans la vie politique tunisienne depuis la "révolution" ! Les progressistes commencent à comprendre que les islamistes ne sont ni indispensables ni incontournables pour gouverner la Tunisie. Certains commencent même à comprendre que le consensus voulu et imposé par Ghannouchi, n’est qu'un subterfuge des Frères musulmans, dont ils perçoivent les pièges
Une bataille de gagnée pour Abir Moussi dans sa lutte conte les Frères musulmans. Grâce à sa vigilance, elle a démontré aux Tunisiens la nocivité de Ghannouchi et le danger que représentent les Frères musulmans pour la nation et la république tunisiennes.
R.B
L'Expression: Nationale - «Une nouvelle et belle page s'ouvre»

Tunisie : pourquoi les cartes sont totalement rebattues à l’Assemblée

Abir Moussi a pu réunir, malgré le morcellement de l’opposition parlementaire, un front solide pour contrer l’omnipotence des islamistes de Rached Ghannouchi. Une démonstration de force qu’elle a déroulé le 3 juin lors des débats sur le rôle (suspect) que jouent les islamistes sur le dossier libyen.

Une plénière aux allures de marathon. La séance du mercredi 3 juin à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) aura commencé le matin pour ne s’achever que le lendemain à l’aube, par l’audition de son président, Rached Ghannouchi. Les députés souhaitaient l’entendre sur son immixtion dans la politique étrangère, prérogative exclusive du chef de l’État, selon la Constitution.

Le Parti destourien libre (PDL) a présenté au cours de la séance une motion refusant toute intervention étrangère dans le conflit libyen. Si le texte a été rejeté par le Parlement, la plénière – qui aura duré vingt heures en tout – s’est muée en temps fort de la politique tunisienne, tant les débats ont rebattu les cartes.

Sortie d’isolement

Depuis le début de la mandature, Abir Moussi, la présidente du PDL, était traitée en pestiférée en tant qu'ex du RCD, avant qu’il chute, en 2011. À 45 ans, l’avocate marque le point le plus important depuis son élection à l’ARP. Sa motion n’a pas été adoptée, mais l’essentiel est ailleurs : le texte a récolté 94 voix sur les 109 requises, alors que le bloc PDL ne compte que 16 députés.

La présidente du parti a su rallier à son projet 78 élus issus de ce que le milieu politique tunisien appelle la « famille démocrate ». Autrement dit : Abir Moussi rompt le cordon sanitaire qui la séparait des autres groupes – du moins en partie. 
« Certains ont refusé de voter la motion car introduite par Abir Moussi, alors que le mérite en serait revenu, quoi qu’il arrive, à l’assemblée tout entière », analyse Hassouna Nasfi, chef du groupe parlementaire de la Réforme nationale.
D’autres députés croient qu’il s’en est fallu de peu pour que Abir Moussi récolte une franche victoire. Quoi qu’il en soit, elle peut construire sur ce vote, d’autant que l’intervention qui l’a précédée, a marqué les esprits.

Retranchée derrière une photo de Habib Bourguiba, dont elle revendique l’héritage, et minutieusement préparée, Abir Moussi a ainsi inondé la séance de chiffres, de noms, de dates, de faits … de figures de style aussi, démontant un par un les arguments de ses détracteurs.

Davantage procureure qu’avocate, la cheffe de file du PDL dénonce la position pro-turque et pro-qatarie d’Ennahdha de Rached Ghannouchi au service de l'organisation internationale islamiste des Frères musulmans. Ce qui sème le trouble dans l’opinion : Ennahdha suit-elle un dessein sans rapport avec le pays ?
« La tribune de l’ARP est incontournable pour gagner en visibilité. Abir Moussi a su l’exploiter », reconnaît un ancien de Nidaa Tounes.

La dirigeante du PDL capitalise aussi, bien malgré elle, sur un drame personnel : la perte de son père, le 31 mai. Absente du fark – cérémonie rituelle du deuil – en raison de la programmation des débats parlementaires, la députée peine à contenir son émotion dans l’hémicycle, avant de se ressaisir et d’haranguer Rached Ghannouchi. Abir Moussi consolide ainsi efficacement son statut de première adversaire d’Ennahdha. Et peut se poser, le matin du 4 juin, en cheffe de l’opposition.

Ennahdha prend conscience de sa fragilité

Du côté du parti islamiste, les apparences sont sauves, mais en réalité jamais résultat de vote n’aura été aussi humiliant pour lui. Avec 54 députés, la présidence du perchoir et 5 portefeuilles ministériels, Ennahdha est sortie grande gagnante des législatives d’octobre 2019. Aussi, Rached Ghannouchi pensait profiter pleinement du morcellement de l’ARP pour mener le jeu en alternant alliances et pressions. Il n’en est rien : la séance du 3 juin a démontré la fragilité de sa position. Le coup est dur.

Après dix ans de présence – directe ou indirecte – au gouvernement, Ennahdha croyait s’être débarrassée de cette image-sparadrap de formation islamiste. Elle est durement renvoyée à ce souvenir par Abir Moussi, par d’autres députés dits démocrates…. mais aussi par des élus extrémistes d’El-Karama, devenus des alliés embarrassants pour Ennahdha.

Ce bloc de 19 élus, emmené par Seifeddine Makhlouf, s’est décrédibilisé par sa lecture manichéenne du conflit libyen, considérant qu’« il y a le bien symbolisé par les forces soutenant le pouvoir de Fayez el-Sarraj, et les méchants représentés par le général Khalifa Haftar et ses alliés ». 
En une déclaration, El-Karama a aussi crédibilisé les accusations d’Abir Moussi sur un arc islamiste qui irait de la Tunisie au Qatar, en passant par la Turquie.

Sur le plan intérieur, l’attaque en règle d’El-Karama contre la puissante et très susceptible Union générale tunisienne du travail (UGTT) met aussi Ennahdha dans une posture délicate. Il lui faut en effet conserver des canaux de discussion avec cette centrale syndicale très populaire, aux allures d’institution, qui fait et défait des gouvernements. Et qui n’hésitera pas, surtout, à lui reprocher de passer sous silence les écarts d’El-Karama. Mais Ennahdha peut-elle se passer dans l’hémicycle des 19 voix qu’apporte Seifeddine Makhlouf ?

La séance du 3 juin referme sans doute la parenthèse durant laquelle le président de l’ARP a péché par excès de confiance. Ce que Rached Ghannouchi a lui-même reconnu à demi-mots en conclusion de la séance, estimant qu’une remise en question personnelle s’imposait : « J’ai écouté toutes vos critiques et remarques. Je dois les prendre en considération parce que si je suis ici, c’est grâce à vous. Je dois, également, être plus proche de vous. »

De nouveaux équilibres en gestation

Auparavant, la séance, très chahutée, avait dévoilé des failles au sein même de la coalition gouvernementale. Ennahdha et Echaab, qui siègent pourtant tous deux au Conseil des ministres, se sont frontalement opposés. Et Attayar a peiné à imposer sa vision géostratégique – un handicap lorsque l’on ambitionne d’affirmer un leadership dans les débats nationaux. Surtout, la formation de Mohamed Abbou est apparu divisée, ses députés soutenant des positions divergentes.

Mongi Rahoui, unique survivant de la déroute électorale de la gauche parlementaire, a lui retrouvé, le temps de la plénière, son costume de ténor du Bardo. Sur d’autres bancs, ses collègues semblaient se délecter de le voir bousculer Rached Ghannouchi.

Impensable il y a à peine un mois, tout comme ce rapprochement entre Tahya Tounes, Qalb Tounes et Echaab, qui ont mis leurs querelles et leurs ambitions en sourdine pour voler au secours du PDL. Pas tant par bonté de cœur que par pragmatisme : le vote de la motion refusant toute intervention étrangère dans le conflit libyen leur permet de redorer leur blason, en s’affichant clairement dans le camp des opposants à Ennahdha.

« Après les élections, tous ont eu du mal à intégrer qu’un rapprochement des partis démocrates leur donnerait un poids réel. L’idée peut faire son chemin, mais la guerre des ego n’est pas finie pour autant », met en garde un ex-Nidaa.

Si les concurrents d’hier ne sont pas encore prêts à fumer le calumet de la paix, la séance du 3 juin leur a ouvert des perspectives pour sortir du consensus imposé par Ennahdha et esquisser des projets d’avenir.

5 commentaires:

  1. ENNAHDHA DIT ÊTRE DEVENU UN PARTI CIVIL DEPUIS LE CONGRES DE HAMMAMET DE 2016 ...

    La réalité est que ce parti fait toujours partie de l'organisation internationale des Frères musulmans !
    Des documents et des vidéo établis en 2019 et 2020 le prouvent !

    Ghannouchi prend les Tunisiens pour des idiots et croit les berner par ses cravates bleues en délaissant la "jebba" cet habit traditionnel des cheikh !

    Ghannouchi applique la fameuse taqyia des Frères musulmans pour tromper et berner ses opposants, dont beaucoup sont tombés malheureusement dans son piège comme BCE qui a validé le "consensus" que lui imposait Ghannouchi et l'a banalisé au point que beaucoup de progressistes ont fini par croire que "tawafuq" (consensus), est incontournable; et que la Tunisie ne peut être gouverner sans les islamistes ...

    Sauf une qui n'a jamais cru les balivernes de Ghannouchi pour le combattre lui et ses Frères musulmans : Abir Moussi !!

    https://www.youtube.com/watch?v=IckmQKPrzwA

    RépondreSupprimer
  2. GHANNOUCHI TOUJOURS AUSSI MENTEUR ...

    Et dire qu'il coupait la parole et fermait le micro à Abir Moussi quand elle énumère ses mensonges, l'accusant de lui manquer de respect !
    Ce à qui lui répondait Abir Moussi : pour mériter le respect encore faut-il être respectable et ne pas mentir aux Tunisiens !

    Jean-Pierre Ryf :

    Depuis la séance du 3 Juin à l’Assemblée, Ghannouchi qui n’a pas apprécié - c’est le moins que l’on puisse dire - le discours d’Abir Moussi qui a mis à jour ses mensonges, sa duplicité, son inféodation à la Turquie au détriment des intérêts du pays, son mépris des Institutions et de son rôle de Président du Parlement; n’a de cesse de vouloir sanctionner ceux parmi les partis qui ont voté contre lui.

    Il veut donc que la coalition au gouvernement - à vrai dire hétéroclite et bancale - soit modifiée et que Qalb Tounes, le parti de Nabil Karoui, entre dans ce gouvernement.

    Arrêtons-nous un instant sur cette demande.

    Il me semble me souvenir - mais les Tunisiens doivent aussi s’en souvenir - qu'Ennahdha n’avait pas de mot assez dur contre Karoui et ses magouilles, contre les affaires malhonnêtes de cet homme qui lui valaient plusieurs procédures judiciaires à ce jour ... en sourdine comme par miracles !

    Il me semble me souvenir aussi que Karoui et son parti juraient aux Tunisiens que jamais au grand jamais, ils ne s’allieraient avec les obscurantistes d'Ennahdha !!

    Est-ce que le fond a changé ? Karoui est-il désormais un parangon de vertu et Ennahdha un modèle de progressiste ?
    Bien sûr que non et cela n’empêche pas Ennahdha de vouloir Karoui et son parti au gouvernement !

    Cela devrait interpeller, et sérieusement, les Tunisiens sur le sérieux et sur l’honnêteté de Ghannouchi qui est prêt à tout pour rester au pouvoir et qui renie et sa parole et plus grave son prétendu projet de lutte contre la corruption, projet auquel il est vrai, personne de sérieux n’a jamais cru.

    Voilà une raison de plus pour que les partis qui se disent progressistes, qui se disent hostiles a la corruption s’unissent enfin avec Abir Moussi et le PDL pour former une nouvelle majorité.

    RépondreSupprimer
  3. DES DÉPUTÉS POURRIS AU SECOURS DE GHANNOUCHI POUR FAIRE TAIRE Abir MOUSSI QUI NE CESSE DE LE DÉVOILER AUX TUNISIENS !

    Jean-Pierre Ryf :

    Une affaire très grave et très révélatrice du comportement de certains politiques, vient d’éclater en Tunisie; et cette affaire ne peut laisser personne insensible.

    En bref, il est parfaitement établi que Madame Samia Abou et le nahdhaoui Bichr Chabbi, ont eu un entretien qui a été enregistré et qui met en évidence un complot pour nuire à Madame Abir Moussi.

    Il faut d’abord que chacun écoute cet enregistrement car il permet d’abord de se rendre compte du langage véritablement ordurier – et je pèse mes mots - qu’utilisent ces deux personnes.

    Ensuite cet enregistrement montre qu’ils déclarent qu’ils vont monter un dossier pour nuire à Abir Moussi et l’écarter ainsi de l’Assemblée.
    Ils vont jusqu’à suggérer de l’interner en prétextant que depuis le décès de son père, elle aurait perdu la tête !

    Après avoir écouté cet enregistrement, les Tunisiens devront se faire quelques réflexions :
    - La première : Les partis Ennahdha et Ettayar Eddimocrati (l'ex-CPR), qui se veulent honorables et qui n’ont pas de mots assez durs contre le régime de Ben Ali, utilisent exactement les mêmes méthodes pour intimider et pour nuire à leurs opposants.
    Ils veulent faire exactement ce que la police de Ben Ali était accoutumée de faire.
    - La seconde : le couple diabolique Abou qui osaient se présenter comme les défenseurs de la vertu, comme les chevaliers blancs de la lutte contre la corruption, sont en réalité des personnes sans moralité et prêt à tous les coups bas.
    On avait d’ailleurs déjà vu Mohamed Abou se coucher en présence d’actes indignes.
    On a maintenant la preuve de l’immoralité foncière de sa femme.

    Face à ce scandale, les Tunisiens doivent réagir et fortement : d’abord en donnant à ces actes-là, la plus grande publicité et ensuite en réagissant, en manifestant pour dire haut et fort qu’ils ne veulent pas d’un Etat dans lequel on tolère ce genre de coup bas.

    Si c’est cela la démocratie des islamistes et de l'ex-CPR, il faut dire clairement que vous n’en voulez pas et que vous lutterez pour que de tels comportements criminels cessent.

    https://www.facebook.com/watch/live/?v=566635677203909&ref=watch_permalink

    RépondreSupprimer
  4. Abir MOUSSI INVITÉE DE WATANIA 1 - 12.06.2020 : Pour ceux qui l'auraient ratée !

    https://www.facebook.com/586691098029598/videos/600222850875943/?__tn__=%2Cd%2CP-R&eid=ARCxA1HxtsvlnzQtHTeq7u40Gpvl9ykadLWKgkNKanSGq9Z_SjEdHq9m7Xe561WwIAeLyDJTlIDLMo25



    RépondreSupprimer
  5. Abir MOUSSI A SORTI LE LOUP DU BOIS ...

    Il a suffit de 2 motions de la part du PDL, pour démasquer Ghannouchi et son parti Ennahdha, u'ils font toujours partie de l'organisation terroriste des Frères musulmans !

    1° - La première motion pour respecter la souveraineté de la Tunisie que Ghannouchi soumettait à ses maîtres Erdogan & Al Thani, qui a été rejeté de justesse après pression, menaces et chantage sur les députés "progressistes" !
    2° - La deuxième motion, celle de criminalisation des partis et associations caritatives instrumentalisant la religion, pour les classer terroristes ... que Ghannouchi tente d'écarter par tous les moyens en violant les règles internes de l'Assemblées, au besoin !

    Bravo à Abir Moussi pour avoir démenti, preuves à l'appui, Ghannouchi qui prétend qu'Ennahdha s'est métamorphosée en parti civil !!

    https://www.facebook.com/586691098029598/videos/190379285651316/UzpfSTEzNzA0NDUyODc6MTAyMTgxMDE5ODc5MjU3OTI/

    RépondreSupprimer