dimanche 1 novembre 2020

Processus de fabrication d'une fatwa *, ces lois religieuses qui tuent



Avec la décapitation du professeur Samuel Paty, nous avons passé un cap !
Pour la première fois, dans l'infâme assassinat de ce professeur, nous assistons à l'ensemble d'un processus de la fatwa (1), jusqu'à sa mise en pratique, sur notre territoire, sans le moindre mot d'ordre donné de l'étranger.
Et le plus sidérant, est qu'il ne se sera passé entre le 05 octobre et le 16 de ce même mois, que neuf jours d'un bout à l'autre de cette production d'une chaine de la fatwa et de sa mise en pratique.
Le lundi 05 octobre, Samuel Paty un professeur d'histoire géographie fait un cour sur la liberté d'expression.
Le mardi 06 il refait ce même cour dans la classe d'une élève, qui est absente pour être malade.
Le 07 octobre, cette même élève est exclue pour des raisons disciplinaires, mais dit à son père que c'est une exclusion en lien avec une caricature de Mohammed et le fait qu'elle en fut « choquée ».
Et là, tout s'emballe !
Le père Brahim Chnina publie une vidéo sur Facebook, dans laquelle il diffame le professeur, en reprenant le mensonge de sa fille.
Ce même jour, il va voir la principale qui le reçoit, alors qu'il est
accompagné du militant islamiste Sefrioui.
Puis n'ayant pas obtenu de sanctions contre Samuel Paty, les deux hommes ressortent avec la ferme intention de ne pas en rester là.
Le jeudi 08, Brahim Chnina porte plainte pour « diffusion d'images pornographiques », rien que cela.
Le vendredi 08, ce même délateur de « crime » imaginaire contacte le CCIF, dont la secrétaire lui demande de rappeler le lundi suivant.
Le lundi 12, Chnina rappelle le CCIF, qui selon Faiza Ben Mohammed, lui conseille de retirer la vidéo diffamatoire.
Selon cette même Faiza Ben Mohammed, celle-ci était «contreproductive ».
Pour autant, ce même CCIF ne prévient pas les services de sécurité, alors que si elle est «contreproductive », c'est que la future victime de lynchage probable, n'est pas « islamophobe »; puisque le père dans cette vidéo, ne subit pas «d'islamophobie » ...
Ce même jour, Sefrioui, au nom du « conseil des imams de France, appelle à «stopper » le professeur « Voyou » ...
Pendant ce temps, la mosquée de Pantin diffuse la vidéo du père sur son site, dans laquelle l'adresse du collège et le nom du professeur sont cités.
C'est là que TOUS les éléments sont réunis pour l'alchimie d'un lynchage en « règle », sur base d'une fatwa envers un « professeur voyou ». C'est le terme utilisé par Chnina et Sefrioui, et repris dans la vidéo diffusée par une mosquée.
Nous avons une accusation de « blasphème », lancée par une ado de 13, relayée par son père, « agrémentée » de celle d'exposition de mineurs à des images « pornographiques », reprise par un activiste parlant au nom du conseil des imams de France et un jugement de comportement de « voyou », une mosquée qui relaie le tout, et une effervescence sur les réseaux ...
Une logique de la dénonciation du « crime », du « criminel » avec son nom, son lieu de travail, sur base d'hystérisation ...
Il n'en faudra pas plus pour le « jihadiste » de la 4ème génération, une mutation de « A-bout Bar-ba Chicha », un jeune en quête de défense de «l'honneur de l'islam et des musulmans », pour se voir dans la peau du « Scarface » de la cause, et qui passe à l'acte pour appliquer la fatwa de la oumma des « zoutrés » pour un dessin, qui ont suivi l'avis d'un imam relayé par une mosquée ...
Les mêmes, au passage, qui parlent de traitement des musulmans en France actuels comme étant celui réservés aux juifs sous Vichy, mais qui usent des méthodes de délations virales ...
Il n'en fallait pas plus que cela, et TOUT s'est passé en France !
Que le jeune assassin ait été en contact avec la Syrie est « accessoire », car il aura voulu faire allégeance à un groupe pour marquer du «sceau du jihad » son action, de sorte qu'il soit sûr de mourir en martyre, en plus d'appliquer une fatwa.
D'être bourreau ne lui suffisait pas ...
C'est en cela que Samuel Paty n'est pas « QUE » un héro de l'éducation nationale, mais bel et bien un Héro National, car il est le premier citoyen français, exécuté en France, dans un processus qui s'est déroulé de bout en bout, en France ...

* Loi religieuse :
L'ensemble des fatwa constituent la chariaa, code religieux régissant la cité dans les pays où l'islam est religion d'Etat.

Si les fatwas étaient édictées par un collège de théologiens et juristes, exerçant au sein de grandes universités religieuses comme Al Azhar au Caire, la Zitouna à Tunis ... ; elles sont devenues monnaies courantes à la portée de n'importe quel abruti autoproclamé imam, apprenti théologien, depuis que le wahhabisme s'est répandu partout dans le monde.
Un simple marchand de légume ou un coiffeur ... peuvent en fabriquer à la demande, à l'instar des étudiants des universités théologiques des Ibn Saoud, formatés au wahhabisme qui font des surenchères de "fatwas" en guise de "thèse universitaire", des plus absurdes à la plus farfelue; en se torturant l'esprit et en torturant les textes du coran, des "hadiths" (paroles du messager Mohamed) et de la "chariaa" (corpus des lois édictées par les premiers califes de l'islam), pour leur faire dire toutes leurs inepties.
Fatwa devenue une sentence d'un jugement sans comparution et sans appel; et exécutoire aussitôt "prononcée/promulguée".


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