lundi 4 octobre 2021

Dar Chaabane, un peu d'histoire ...

Le Cap Bon, cet immense jardin maraîcher et verger de la capitale Tunis, mais aussi fournisseur des premiers hussards noirs de la jeune République Tunisienne, régresse lui aussi.  
S'il a produit autant d'instituteurs, ce qui suppose un niveau d'instruction important de ses habitants, du moins l'importance qu'ils lui donnaient; il semble cependant tomber dans l'islamisme vu les conversions massives au wahhabisme qui touche sa population, avec le risque d'une expansion de l'obscurantisme sacré que diffusent les Frères musulmans d'Ennahdha et autres barbus !
Quel dommage.
R.B

Seif Karoui

Dar CHAABANE El FEHRI, mon village


Ville du littoral située à 2 km au nord-est de Nabeul, Dar Chaabane est fondée au 7ème siècle par le chef militaire de l’armée musulmane dans la région du Cap Bon, Chaabane Mechmech.
Autour d’une citadelle qu’il édifie, le commandant installe sa famille, d’où le nom de Dar (maison) Chaabane.

Au 10ème siècle, Ahmed Fehri al Ansari, saint homme originaire de Sekia al Hamra au Maroc, s’établit tout près de Dar Chaabane. Il épouse une descendante de Mechmech dont les enfants construisent le mausolée de Sidi al Fehri.

Au 15ème siècle au moment de la Reconquista, de nombreux andalous chassés d’Espagne trouvent refuge à Dar Chaabane et apportent leur savoir-faire tels que la taille et la sculpture de la pierre et des spécificités culinaires (M’chalouat, M’rousia) ainsi qu’un accent caractérisé par la prononciation de "tch" à la place de " t ".

Jusqu’à l’indépendance, les habitants d’al Fehri faisant valoir leur filiation sacrée, étaient contrairement à ceux de Dar Chaabane, dispensés de service militaire, ce qui ne manquait pas de créer des animosités entre les deux communautés.

Jusque dans les années 1930, Dar Chaabane était l’un des principaux fournisseurs du marché central de Tunis en fruits et légumes frais, les fellahs y ramenant leur récoltes à dos d’âne, de chameaux ou en calèche.

Jusqu’aux années 1950, Dar Chaabane est connu sous le nom de "village des instituteurs" au regard du nombre important d’enseignants originaires de la cité.

La ville reste célèbre pour son piment fort "felfel chaabani".


*****

UNE PREMIERE MINISTRE TUNISIENNE ... et une précision sur ses origines pour ceux qui aiment diviser les Tunisiens et reviennent au régionalisme, au clanisme et au tribalisme; depuis que les pan-islamistes & les pan-arabistes cherchent à les diviser !
R.B


Nejla BOUDEN* est de Dar CHAÂBANE.

Nejla est ma cousine au 2nd degré et à ce titre je suis bien placé pour confirmer qu'elle est de souche chaâbanaise .
Il s'agit là de lever une confusion relayée sur les réseaux sociaux.
Il est évident que sa compétence n'est pas tributaire de ses origines et la Tunisie est une patrie indissociable.
La famille Bouden se compose de deux grandes branches une installée à Kairouan et c'est la branche souche, l'autre à Dar Chaâbane.
Nejla et moi-même appartenons a la branche chaâbanaise.
Notre famille a emigré à Dar Chaâbane depuis 5 générations soit dès le milieu du XVIII ème siècle.
Nos ancêtres, tailleurs de pierre et maçons sont allés à Dar Chaâbane pour construire le mausolée de Sidi el Fehri el Ansari.
Quand ils sont arrivés et que les gens ne connaissaient pas leur nom, ils étaient désignés par dar el Karoui par référence à l'origine kairouanaise.
A l'heure actuelle dans notre grande famille la branche dont est issue Nejla a opté pour le patronyme Bouden et la notre pour celui de Karoui.

* Cheffe du gouvernement nommée par Kais Saied et première femme à occuper un tel poste en Tunisie et dans le monde dit "arabo-musulman".

1 commentaire:

  1. APPLIQUERAIT-ON LA CHARIAA A dar CHAABANE ?

    En septembre dernier lors d'une course chez un commerçant dont la boutique est située juste en face de la grande mosquée de Dar Chaabane, mon regard a été attiré par un jeune qui passait et dont la main droite était coupée nette au-dessus du poignet !

    A l'amie qui m'accompagnait originaire de la région, à qui j'ai demandé ce qu'il en est, elle m'expliqua que dans le chaos qui suivit le "départ" de Ben Ali, certaines personnes converties au wahhabisme et fanatisées, se sont autoproclamées "émir" et ont appliqué la chariaa dans toute sa rigueur.

    Elle pense que ce jeune homme est l'une de leurs victimes, auquel ils auraient amputé la main pour vol !

    RépondreSupprimer