Le petit Vigo vient de nous quitter à l'âge de 17 ans et 7 mois, âge canonique pour les chiens. Il est né un premier avril 2004. Il a été baptisé Vigo de Belair. Vigo et sa soeur Verlaine, sont les enfants de Randy et d'Orphée.
Dynamique et turbulent à la fois, comparé à sa soeur Verlaine chétive et plus petite que lui de taille, Vigo faisait le meneur. Son nom comme le veut la règle instaurée par SCC (société centrale canine) depuis 1926 qui associe à chaque année une première lettre de nom, devait commencer par V, pour les natifs de 2004. Vigoureux comme il était, j'ai proposé à Hamida le non Vigo, qu'elle avait accepté pour rappeler sa vigueur, disait-elle.
Vigo adore monter sur le lit de Hamida. Un jour ne voyant plus clairement à cause de sa double cataracte de vieux chien, il a, en voulant descendre du lit, mal atterri malgré les nombreux tapis dont Hamida entourait son lit pour qu'il ne se fasse pas mal. Cette chute va lui être fatale. Une fracture d'une vertèbre cervicale en sera la cause. Ne pouvant lui mettre une minerve, Hamida l'obligeait au repos et pour cela l'installa dans un lit à barreau de bébé. En quelques semaine de repos, Vigo semblait récupérer.
Puis un jour, voulant nettoyer son museau comme à son accoutumée, en frottant ses babines sur sa couverture, il a forcé la torsion de son coup au point que la vertèbre fracturée lui blessa la moelle épinière. Vigo s'est vite retrouvé paralysé des quatre membres.
Hamida pour abréger ses souffrances l'emmena chez le vétérinaire pour le faire euthanasier. La lésion médullaire étant trop importante, il mourra dans ses bras par arrêt cardiaque avant même d'arriver chez le vétérinaire.
Ainsi Vigo est parti sans avoir eu à subir les longues et pénibles maladies qu'avait connues son père Randy. On s'en doutait qu'il partira un jour mais Hamida l'espérait le plus tard possible. Et lui comme s'il l'avait compris, il prenait sur lui pour s'alimenter un peu pour lui faire plaisir; puisqu'elle le nourrissait à la seringue pour finir sa gamelle, pour ne pas le laisser dépérir depuis le départ de Randy.
Il est parti dans les bras de Hamida; ce qui est le rêve des chiens de mourir dans les bras de celui à qui ils ont tout donné, amitié et amour. Et ce qui console un peu Hamida, est de n'avoir pas eu à l'euthanasier et de le voir s'éteindre dans ses bras en toute quiétude.
En apprenant cette triste nouvelle, j'ai revu comme dans un flash, Vigo bébé que j'avais gardé avec sa soeur Verlaine tout un week-end, parceque Annie & Maurice s'absentaient. Il s'en est pris au papier peint de la salle de bain où je les avais enfermés pour la nuit, dont il tira un bout puis encore un autre, mettant un nu un pan du mur, comme pour dire sa désapprobation d'avoir été enfermé. J'ai réparé sa bêtise. Et depuis, chaque fois que je revois cette restauration, je revois le bébé Vigo qui me l'avait laissée en souvenir de lui.
Un mois plus tard, j'ai récupéré Vigo chez Maurice et Annie qui l'offraient à Hamida et que j'ai dû garder chez moi quelques jours avant de prendre l'avion pour la Tunisie, son pays d'adoption. Il était plein de vie et tellement joueur. Alors que cet été, je constatais l'effet de l'âge; puisque Vigo dormait beaucoup et ne voyait plus très bien à cause d'une cataracte bilatérale.
Ayant assuré le rôle de mère de substitution quand on l'avait séparé d'Orphée sa mère au sevrage à l'âge de 3 mois, il s'en est toujours souvenu; puisque à chacune de nos retrouvailles, il me fait une fête incroyable d'autant que j'étais porteur de " messages " de son père qu'il " lisait " des heures durant, en reniflant et humant mes mains qu'il léchait frénétiquement ainsi que mes affaires.
Vigo est comme un bébé pour Hamida. Il la consolait de la méchanceté de ses aînés. C'est un compagnon fidèle qui a confiance absolue en Hamida. Ces deux là, se comprennent bien; du moins Vigo sait se faire comprendre par Hamida, quand d'un regard et au besoin en l'interpellant de sa petite patte en lui grattant le bras, il communique avec elle. Elle lui parle alors; et lui, il lui répond en posant sa patte sur son bras en la fixant du regard avec l'air de converser avec elle. Un dialogue étonnant entre un enfant et sa maman.
Et tout petit de taille qu'il est, il est très tôt devenu son cerbère, rôle qu'il assurait même très âgé. Pour lui, Hamida est sa chasse gardée. Il la protège de son petit corps. C'est touchant de le voir prendre son rôle de garde du corps, à cœur. Surtout quand elle est souffrante et s'alitait, il assurait son rôle de garde-malade et de garde-du-corps à la fois, comme pas deux. Le petit chihuahua qu'il est, devenait alors un féroce berger Allemand. Ce qui nous faisait rire car il grognait et aboyait mais ne mordait pas. Ce qui suffisait pour tenir à l'écart ceux qui s'approcheraient de prés de sa maman.
Hamida le prenait avec elle partout quand elle voyageait. Et comme son père Randy, Vigo adorait voyager. Occasions pour lui de retrouvailles avec Randy en villégiature en France, en Espagne, en Italie ou en Tunisie. Avec l'âge et depuis leur dernière retrouvaille à Pau avec Randy, suite à laquelle Vigo a déprimé gravement, pressentant qu'il ne verra plus son père; Hamida a sacrifié ses voyages pour le bien être de Vigo : elle n'a plus voyagé pour ne plus le perturber. Elle organisait sa vie autour de Vigo qui passait avant tout. Ce qui étonnait ses amis mais qu'ils respectaient. Elle qui adore voyager, a choisi de rester auprès de Vigo pour l'accompagner dans son grand âge. Mission accomplie. Elle a tout assuré jusqu'au dernier souffle de Vigo; puisqu'il s'est endormi dans ses bras en toute confiance, pour rejoindre Randy.
Son départ nous bouleverse. De là où il est désormais, il continuera à veiller sur Hamida comme elle a veillé sur lui durant toute sa vie.
Ils sont petits ces petits mais ils laissent un grand vide quand ils nous quittent : après Randy, voilà que son fils le rejoint au paradis. Une sympathique boule de poils pour les néophytes. Un grand cœur couvert de poils, pour les cynophiles qui les ont connus ! Ils vont beaucoup nous manquer ces deux-là. La vie des chiens est trop courte, c'est vraiment leur seul défaut.
Seuls ceux qui vivent avec ces fidèles amis peuvent comprendre votre peine . je la partage très amicalement.
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