mercredi 20 novembre 2019

Interdiction du nomadisme parlementaire : volonté de clarté ou volonté de limiter la liberté des élus ?


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Il semble qu’Ennahdha et d’autres partis veuillent proposer un texte interdisant le « tourisme parlementaire ». C’est ce qu’a indiqué, semble-t-il, Ghannouchi dans son programme pour la Présidence de l’Assemblée; et ce serait aussi le projet du parti Qalb Tounes allié d'Ennahdha si l’on en croit les déclarations de la Première vice-présidente de l’Assemblée.

Cette question à l’apparence technique et qui, dans un premier temps, peut séduire car le passage de députés d’un groupe à l’autre et quelques fois plusieurs fois, a quelque chose de choquant. Il montre que ces députés s’offrent souvent au mieux disant sinon au plus offrant !
Un article allant dans ce sens est paru en mai 2019, dans le journal en ligne, Kapitalis.

On notera d’abord que si Ennahdha a quelque raison de proposer ce genre de modification, la proposition de madame Samira Chaouachi, quand à elle, permet de sourire car elle n’est pas la mieux placée pour faire ce genre de proposition, elle qui a changé cinq fois de parti en neuf ans et qui dans la campagne récente a gravement menti en soulignant qu’elle ne s’allierait jamais avec les islamistes ! Comment donner quelque crédit que ce soit à ce genre de personne ?

Par ailleurs, ce projet est en réalité, à la réflexion, impossible si l’on veut rester dans le cadre d’une démocratie car dans un régime de ce genre, les députés élus sont absolument libres de leurs votes et de leurs appartenances. 
Et pour prendre le problème à l'envers, que se passera-t-il si le groupe auquel appartient le député prend des positions inacceptables et contraires à ce qu'il disait ? Le député devra-t-il rester, devra-t-il voter le contraire de ce qui était dit auparavant ?

Or, admettons que ce projet passe, quelle sera la sanction pour un député qui démissionnera de son groupe et ira ailleurs ?

Va-t-on l’empêcher de voter comme il l’entend ? Va-t-on le destituer, c’est-à-dire destituer quelqu’un qui a été élu par les électeurs ?
Son vote va-t-il être forcé ?

Tout cela montre que la proposition est irréfléchie ou alors qu’elle sonne la fin de la démocratie, car ce que veut Ghannouchi, en réalité, c'est de bétonner son alliance avec Qualb Tounes et les autres, pour éviter de perdre sa majorité. 


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