" Écrasons l'infâme ! ", disait Voltaire de l'Eglise.
Qui aura le courage d'écraser le wahhabisme ?
Qui aura le courage d'écraser le wahhabisme ?
R.B
Bilan de la marche contre l'islamophobie
1 - Le pays, le vaste pays, ne retiendra que très peu de choses d'une manifestation parisienne, ses déchirements dans un dé à coudre, ses querelles sémantiques, aussi légitimes et importantes soient-elles. Une seule image sera (peut-être) retenue : celle d'un type vociférant "Allah ou akbar" et le faisant reprendre par la foule, juché sur une camionnette. Il y a et il y aura infiniment plus à dire sur cette manifestation, y compris bien entendu ce qui l'a engendrée et qui a fait cette mobilisation, ni médiocre ni importante, c'est-à-dire des actes anti-musulmans graves ; mais ce qu'on retiendra, c'est ça. Et ce type, c'est Marwan Muhammad, qui est le vrai leader de cette initiative.
2 - Ce qui veut dire que la grande gagnante de cette manifestation, celle qui va en recueillir les fruits, c'est Marine Le Pen. Cette image odieuse la sert cent fois plus que tous les discours qu'elle prononce. C'est son pain, son carburant, son fonds de commerce : Marwan Muhammad est le camelot islamiste qu'elle rêvait d'avoir. Elle l'a.
3 - Deuxième grand gagnant de la journée : le Président de la République. Après une semaine quasi-calamiteuse sur ces questions identitaires, où il a soufflé le froid de l'indifférence libérale ("ce n'est pas mon affaire") et le chaud des confidences aéroportées à un média de la droite de la droite, c'est à son silence qu'il devra le succès. Face au double péril de l'extrême-droite et de l'islamisme soutenu par la gauche de rupture, il est plus que jamais dans la position centrale qu'il affectionne.
4 - Parmi ceux qui ont soutenu la marche, il y a des perdants relatifs : la réputation de joyeux barnum des écologistes leur permettra de passer entre les gouttes pour un appel signé sans avoir été lu ; les vociférations et le bougisme de macadam de madame Benbassa n'ont jamais été prises au sérieux par personne. Gageons que la bosse sera vite effacée : la stratégie des Verts, et leur avenir, c'est désormais de s'installer en parti progressiste modéré, comme en Allemagne. Jadot l'a bien compris et il ne commettra pas deux fois cette faute d'inattention. Quant aux autres, comme le PCF ou Génération.s, il n'est même plus la peine d'en faire état : personne ne sait plus ce qu'ils veulent, et d'ailleurs tout le monde s'en fiche.
5 - Il y a peut-être des gagnants relatifs. Oh certes, on n'a pas beaucoup parlé du PS, mais c'est bien la première fois depuis longtemps qu'il prend une position nette, pas immédiatement consensuelle, et argumentée sur le fond. Quitte à déplaire, autant exprimer ses convictions profondes. Le PRG, redevenu impeccablement républicain depuis que Guillaume Lacroix en a pris les commandes, a répondu présent. La GRS d'Emmanuel Maurel, également. Dans l'immédiat, cette gauche cabossée, couverte de bleus, ensevelie sous la poussière laissée par les grosses cylindrées du "nouveau monde", cette gauche modérée et républicaine, ose pour la première fois depuis si longtemps avoir des idées sans les tremper dans la synthèse molle. Cela ne lui ramènera pas tout de suite les suffrages perdus, mais au moins la considération dont plus personne ne la gratifiait. C'est peu mais c'est vital.
6 - Reste le grand perdant, c'est la France Insoumise, et c'est donc Mélenchon. Nul ne pouvait imaginer qu'il finirait sa carrière dans une espèce de descente aux enfers dont le Virgile, dans les étapes ultimes, serait un Frère musulman. Mais c'est quand même un peu ce qui est en train d'arriver. Car en s'imaginant faire une bonne opération à 100 jours des municipales en sautant sur une mobilisation qu'ils n'ont pas du tout initiée, car ils ne l'avaient même pas imaginée, les stratèges de la FI sont dans la même posture suiviste que l'an dernier avec les Gilets Jaunes. Ils se sont de nouveau raccrochés in extremis à un mouvement qu'ils ne comprennent pas - c'est l'effet paradoxal du mépris dans lequel Mélenchon tient la question religieuse - et dont ils s'imaginent malgré tout qu'ils sauront le maîtriser à leur profit. On verra très vite qu'il n'en sera rien, et que les rares succès dûs à ces mauvais marchandages s’avéreront très vite, très coûteux, car ils ont entrepris de négocier avec des militants bien plus aguerris qu'ils ne croient. Et qui ont surtout le sentiment d'incarner l'avenir, et que la FI, c'est le passé.
7 - Reste le cas des vrais initiateurs, c'est-à-dire le CCIF, Marwan Muhammad et leurs pseudopodes. Car la réalité c'est ça, et c'est leur vrai succès : ils ont réussi, pour la première fois en quinze ans d'activisme, à s'imposer comme les organisateurs, et à faire tourner le débat de la gauche autour de leur initiative et de leurs mots d'ordre.
Par rapport à leur spectre de mobilisation habituel, c'est un succès incontestable. Dans l'absolu, ce succès est plus incertain : plus ils émergent, et plus on s'intéresse à eux, plus on sait ce qu'ils disent et pensent vraiment. Entre la pureté doctrinaire et les compromis à passer, voire les renoncements à consentir, pour gagner une audience plus large, ils devront se débarrasser des plus arriérés de leurs salafistes. Nader Abou Anas en a peut-être fait les frais, mais pas tous les autres. Enfin, ce dont je parle ici ne concerne que le champ politique, mais qu'en est-il dans la sphère religieuse ? Qui, en dehors de l'UOIF - et encore très discrètement - est venu à cette marche, parmi les associations musulmanes. Personne ou presque. Les militants de l'islam politique et l'islam, ce sont deux choses très différentes. A terme, leur plus gros problème est là, plus que dans le champ politique où la déréliction des forces de la "gauche de gauche" leur autorise quelque perspective, notamment au plan local.
8 - Mais le fait dominant est de très loin l'appui renouvelé qu'apporte cette manifestation à l'extrême-droite, en lui donnant l'épouvantail dont elle a besoin. En divisant la gauche, elle conforte aussi Emmanuel Macron.
Reste un tout petit coin de ciel bleu : cette division de la gauche s'opère, pour la première fois depuis longtemps, entre une gauche dure et contestataire, qui est entrée dans une logique à la fois clientéliste et communautariste, et une gauche modérée qui reste (ou revient..) sur une ligne républicaine et universaliste.
Reste un tout petit coin de ciel bleu : cette division de la gauche s'opère, pour la première fois depuis longtemps, entre une gauche dure et contestataire, qui est entrée dans une logique à la fois clientéliste et communautariste, et une gauche modérée qui reste (ou revient..) sur une ligne républicaine et universaliste.
Si cette situation, plus provoquée que pensée, pouvait être un nouveau point de départ pour la gauche républicaine, ce serait malgré tout un début de bonne nouvelle. Il faut savoir se contenter de ce qu'on a...
LE PIÈGE DE L'ISLAMOPHOBIE, ARME DISSUASIVE DES FRÈRES MUSULMANS ET DE LEURS IDIOTS UTILES ...
RépondreSupprimerRachid Mohand Mestiri :
La stratégie nauséabonde est dans les deux camps : islamiste & extrémistes de droite comme de gauche !
C'est au prétexte de l'interdiction du voile au parlement comme à l'université, qu'Erdogan s'est hissé au sommet du pouvoir, un pouvoir absolu.
Le voile est le cheval de Troie pour en finir avec la laïcité !
https://www.humanite.fr/derriere-le-voile-une-inquietante-derive-679056?fbclid=IwAR25zz50X-i0kRsszv1dlBkv09-fy-nnj7eIruSnC1YPmij6dlRUwbChlDg
UN PIÈGE IDENTITAIRE
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