" Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde. "
Albert Camus
Tahar Ben
Jalloun n'ignore pas que ce qui pose problème à l'islam et aux musulmans de
France, c'est le wahhabisme agressif et envahisseur. Car si la vérité sort de
la bouche des enfants, comme il le rappelle, le mensonge par omission sort des
fois de celui de ceux qui sont censés nous éclairer ! Quand on est sociologue, qui
plus est, de culture musulmane marocaine dominée par le soufisme, on
n'a pas le droit d'omettre de nommer la cause du malaise en pointant du doigt le wahhabisme qui pose problème aux
musulmans en général et à ceux d'Afrique du Nord en particulier, dont l'islam
malékite et soufi, est devenu l'islam de France, depuis sa colonisation par la
France !
Si les journalistes et hommes politiques français créent
l'amalgame en ne nommant pas l'origine du mal qui mine la société française, par ignorance ou par calcul politique; il
est curieux qu'un franco-marocain alimente l'ambiguïté en ne nommant
pas l'intrus qui pose problème aux sociétés maghrébines et française, contribuant ainsi à l'amalgame entre islam et islamisme. Autrement, que cache cette omission ?
R.B
SI L’HABIT NE FAIT PAS LE MOINE, LE VOILE NE FAIT PAS L’ISLAM
Étymologiquement, l’islamophobie est «la peur de l’islam». La manifestation qui a eu lieu dimanche 10 novembre à Paris, voulait dénoncer un
malaise fait de peur et de méfiance que vivent des milliers de musulmans en
France. Mais soyons précis. Il ne s’agit pas, à mon avis, de peur, mais de
haine ou du moins de refus de l’islam en général et de sa dérive islamiste qui
a fait tant de dégâts en France et ailleurs. Déjà le fait de confondre une
religion et ses dérives irrationnelles n’augure rien de bon.
Organisée par le
Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), proche des Frères musulmans,
cette manifestation a été boudée par plusieurs clans politiques à cause de la
pétition dénonçant «les lois liberticides», ce qui vise en premier la loi sur
la laïcité. Elle a rassemblé plus de 13.000 personnes et s’est déroulée sans
incidents. Un des slogans le plus remarqué est «Nous sommes chez nous en
France».
Alors que les deux
autres religions monothéistes ont fini par accepter de vivre au sein d’une loi
de séparation des Eglises et de l’Etat, votée en 1905, on reproche à l’islam ou
plus exactement aux musulmans le fait d’avoir du mal à admettre que la religion
n’a pas à s’immiscer dans la vie publique de la république. Cette séparation,
exceptionnelle en Europe, et impossible dans le monde arabe, leur paraît comme
un rejet, une exclusion. Les catholiques ont beaucoup souffert au début du XXe
siècle des lois imposant la laïcité. Ils ont résisté et ont fini par
s’organiser en créant leur propre école, appelée comme par ironie «l’école
libre».
Il existe en France
des écoles privées musulmanes. Souvent ces écoles sont financées par des dons
venus de l’étranger.
Lorsque, juste après
la première guerre mondiale, la France a fait venir du Maghreb des hommes pour
travailler dans ses mines et dans ses usines, elle n’a pas pensé une seconde
que ces immigrés, arrachés à leurs montagnes, à leurs campagnes, ne sachant ni
lire ni écrire, étaient aussi des êtres humains avec des sentiments, des
croyances, avec un besoin de dignité et de reconnaissance. Personne ne leur a
expliqué dans quelle société ils allaient travailler et vivre.
Certains, attachés à
l’islam, avaient du mal à vivre leur foi. A l’époque il n’y avait ni mosquée et
encore moins un cimetière pour musulmans.
Les premières années
de l’immigration musulmane en France ont constitué une tache noire dans la
politique française. Tout se mélangeait dans l’esprit des patrons:
colonialisme, esclavage, racisme quasi-naturel. L’arrivée ensuite des Polonais
et des Italiens a été l’occasion pour la classe ouvrière française d’exprimer
son rejet violent de l’étranger. Le racisme s’exerçait tous azimuts, ne sachant
pas où frapper le plus. Mais les musulmans remportaient la palme, surtout dans
les années cinquante, avec le début de la guerre d’Algérie.
Les choses prendront
de l’ampleur avec le décret du «regroupement familial» (1975) sous la
présidence de Giscard. Les immigrés feront des enfants, lesquels seront des
Français, mais des citoyens de seconde zone, non voulus, non prévus, non admis.
L’islam se fera discret pendant de longues années. C’est dans les prisons, au
début des années quatre-vingt, que les revendications islamistes vont se
révéler. Des détenus refusent de manger du porc. Ils réclament de la viande, mais
halal. Tout a commencé par ça. Les premiers radicalisés ont été formés dans les
prisons françaises. L’islam est passé d’une religion monothéiste à une identité
revendicatrice. Les guerres au Proche-Orient feront le reste.
Voilà ce que les
Français redoutent: une religion politisée qui n’accorde pas à la femme les
droits qu’elle mérite. D’où le voile. Plus qu’un habit, il est perçu comme un
symbole, une affirmation d’une différence et surtout d’une identité. Nous
sommes en 1989, le proviseur d’un lycée renvoie deux élèves musulmanes arrivées
en classe voilées. L’affaire prendra des proportions énormes et voilà que,
trente ans plus tard, le Sénat vote une loi interdisant à des mères voilées
d’accompagner leurs enfants dans les sorties scolaires!
Le malaise est là.
Appelons le «islamophobie» ou «haine de l’islam», le fait est que l’islam a du
mal à trouver sa place dans cette société. «Si on continue comme ça, on va vers
la guerre civile», a déclaré jeudi dernier la députée de la France Insoumise,
Clémentine Autain. Elle a dit aussi: «nous traversons une période dangereuse
dans laquelle les musulmans sont la cible d’une haine qui met en jeu les
valeurs républicaines». Elle dit ensuite qu’elle «combat l’islam politique».
Il est vrai qu’un
islam politique tente de ramener en son sein une majorité de musulmans qui se
sentent rejetés par la France laïque.
J’ai vu récemment un
excellent documentaire «Slam sous la lune» sur des enfants d’immigrés parlant
de l’islam. Ilias, un garçon de dix ans a résumé la situation: «si l’habit ne
fait pas le moine, le voile ne fait pas l’islam».
Ainsi la vérité sort
de la bouche des enfants !
QUAND LES RELIGIONS S'EN PRENNENT A LA LAÏCITÉ ...
RépondreSupprimerLe CRIF instrumentalise la religion pour soutenir le sionisme en Israël et s'abrite derrière l'antisémitisme pour empêcher toute critique du sionisme.
De même le CCIF instrumentalise la religion pour soutenir l'islamisme et s'abrite derrière l'islamophobie pour empêcher toute critique du wahhabisme qui fonde l'islamisme !
Le CRIF a ouvert le bal des revendications communautaristes pour disposer d'écoles religieuses et de produits cacher ...
Les Frères musulmans veulent faire pareil en poussant encore plus loin le cochonnet : écoles religieuses, produits halal, mosquées, horaire aménagée de piscine, médecins femmes pour leurs femmes dans les hôpitaux, ...
Si le CRIF a pu obtenir ce qu'il voulait sans violence auprès des autorités françaises, c'est que ses membres ont leurs soutiens et relais auprès des politiques, sénateurs, députés ...
Ce qui n'est pas encore le cas pour les musulmans !
Ce vide sera exploité par les Frères musulmans, qui sont les mieux organisés politiquement d'autant qu'ils sont soutenus par les pétromonarques grands "amis" de la France, dont le wahhabisme avait le vent en poupe depuis qu'il a permis aux américains de bouter les soviet hors d'Afghanistan !
Sauf qu'ils défendent le wahhabisme, une obédience totalement étrangère à la France; puisque l'islam de France est celui de ses anciennes colonies, dominé par le malékisme et le soufisme !