samedi 3 avril 2021

Abir Moussi : une popularité qui dérange les islamistes mais aussi certains "progressistes" ...

Abir Moussi enrage les islamistes, trop talentueuse pour eux et rend jaloux les dits progressistes & démocrates, pour les mêmes raisons. Mais le peuple ne se trompe plus après 10 années de révolutionnisme islamo-arabiste qui ont ruiné la Tunisie sur tous les plans !

R.B

" Quand un génie véritable apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe
que les imbéciles sont tous ligués contre lui. "
Jonathan Swift

Abir Moussi est devenue la cible privilégiée, non seulement de ses ennemis et de leurs amis, mais aussi, curieusement, des ennemis de ses ennemis, les démocrates de tous bords.

Le nouveau clivage oppose ses partisans fanatisés à des détracteurs non moins radicalisés qui en viendraient même à considérer Ennahdha comme inoffensive.

Elle est, en effet, soupçonnée voire accusée de chercher à rétablir le régime honni de son mentor déchu, Ben Ali.

Abir Moussi et le peuple : des amours nouvelles ?

Alors, plutôt que de nous acharner sur Abir Moussi, tentons de comprendre ce qui fait son succès auprès du peuple dont près de la moitié lui accorde sa confiance et son soutien.
En effet, un personnage public est avant tout un support de projection. Il sera d’autant plus populaire qu’il offrira une marge plus importante d’identification.

Comprendre le succès de la présidente du PDL, c’est comprendre les attentes des Tunisiens auxquelles elle semble apporter des réponses.

Elle est d’abord un visage nouveau. Certes, son casier politique est chargé de ses amours devenues inavouables pour le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), l’ancien parti au pouvoir sous la dictature de Ben Ali, mais elle était totalement inconnue du grand public jusqu’à sa réapparition récente comme présidente d’un nouveau parti.

Elle est surtout une femme et la première à se hisser à un tel niveau de visibilité. Et il faut s’en réjouir, car c’est la preuve éclatante du degré de maturité atteint par notre société pour qui le sexe féminin n’est plus condamné à rester second. Et ce n’est pas une mince victoire, dans un environnement dominé par un parti ouvertement sexiste. Elle démontre bien que les mentalités tunisiennes sont plus façonnées par Tahar Haddad et Habib Bourguiba que par Rached Ghannouchi et Youssef Qaradawi.

Abir Moussi a fait de la lutte contre les Frères Musulmans son principal cheval de bataille. Et l’opinion publique lui en est manifestement reconnaissante. Ennahdha et ses satellites ne représentent plus guère qu’une minorité de la population, y compris dans les urnes trafiquées. Exclure le parti du pouvoir n’est pas déconsidérer ses électeurs mais respecter la majorité qui le désavoue. C’est dire si un dialogue national qui le remettrait en selle est vain. C’est dire le rejet du modèle sociétal obscurantiste porté par les islamistes.

Les Tunisiens, dans leur immense majorité, ont le regard tourné vers la modernité et tous ses acquis, dont l’égalité entre les genres à laquelle ils ne sont pas prêts de renoncer. C’est dire surtout l’aspiration du peuple à consolider son identité tunisienne, malmenée, voire noyée dans une utopique identité musulmane qui serait la même du Maroc à l’Indonésie, en passant par le Sénégal ou les Comores !

Et Abir Moussi est typiquement et profondément tunisienne. Tout en elle fleure bon l’odeur du terroir : son parler, sa gestualité, son humour, ses anecdotes, ses références, son empathie, son sourire (elle est une des rares politiques à sourire !), ses outrances, son théâtralisme, sa familiarité, et bien sûr le drapeau national qu’elle ne manque jamais d’arborer et de faire flotter dans ses meetings. Son amour de la patrie trouve un profond écho dans son public qui entonne avec une émotion renouvelée l’hymne national, sans se lasser.

Abir Moussi s’adresse au peuple sans se contenter de parler en son nom. Elle agit en toute transparence, dans une classe dirigeante qui continue à pratiquer la langue de bois et la politique de l’ombre.

Elle est la seule à pouvoir rassembler, aux quatre coins du pays, des dizaines de milliers de citoyens communiant avec une ferveur rarement atteinte depuis Bourguiba dans une union nationale.
Les manifestations télécommandées d'Ennahdha font pâle figure en comparaison de cette spontanéité.

Elle s’adresse au peuple directement et en permanence à travers ses vidéos où elle lui rend compte de son action, où elle le prend à témoin des turpitudes du parti au pouvoir, où elle démontre, preuves à l’appui, la nocivité de l’islamisme. Et le peuple, ravi, n’en perd pas une miette.

Abir Moussi est, cerise sur le gâteau, compétente, ce que même ses détracteurs honnêtes lui reconnaissent. Servie par une intelligence brillante, une mémoire impressionnante, une éloquence rare et un sens aigu de la pédagogie, elle maîtrise ses dossiers à la perfection et manie remarquablement l’art et les techniques de communication.

L’intégrité n’est pas la moindre de ses qualités. Ses détracteurs ont beau multiplier les accusations de corruption et, en particulier, de financement étranger, ils n’en ont jamais produit le moindre début de preuve.

Et la mise sans artifices de la dame (abondamment moquée par ailleurs) comme son train de vie personnel, sont conformes à la modestie requise dans un pays ruiné.

Sa cohérence idéologique est très appréciée des électeurs qui ne supportent plus les girouettes et les trahisons et autres compromissions de leurs candidats, sitôt élus.
Abir Moussi n’a jamais dévié d’un iota de sa ligne de conduite et de ses principes. Même sa loyauté indéfectible à l’ancien régime est portée à son crédit, étant donné les retournements indécents de veste de certains de ses anciens camarades de parti.

Enfin, le principal atout de Mme Moussi, est, pour moi, de s’inscrire dans une continuité d’histoire et de mémoire, quand ses opposants nous proposent ou plutôt nous imposent une rupture totale par rapport à notre patrimoine et notre identité et une réécriture falsifiée de cette histoire.



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