jeudi 27 septembre 2018

Le populisme de gauche, une aubaine pour l'islamisme


La gauche toujours utopiste au point de se mettre le doigt dans l'oeil en soutenant les Frères musulmans et leur wahhabisme qui fait des ravages dans les républiques "arabes" et dont les français commencent à découvrir à leur dépens la dangerosité puisqu'il remet en question tout leur modèle sociétal !
R.B
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Les dangereux affects de Chantal Mouffe

La philosophe prône un populisme de gauche, fondé sur la conquête de l’hégémonie culturelle et la construction d’un peuple. Une idéologie qui frôle la démagogie ?

Ce livre est un manuel : celui du parfait petit Mélenchon. Sous une forme résumée et pédagogique, on y trouve le raisonnement théorique et pratique qui sous-tend la stratégie de La France insoumise (LFI). Philosophe politique, professeure à l’Université de Westminster à Londres, Chantal Mouffe est la principale théoricienne du « populisme de gauche ». Avec son compagnon Ernesto Laclau, universitaire post-marxiste argentin (aujourd’hui décédé), elle a longuement étudié les mouvements populistes d’Amérique latine, le péronisme notamment. Leur livre commun, Hégémonie et stratégie socialiste, a servi de base théorique au mouvement espagnol Podemos, dont La France insoumise s’est largement inspirée.

Se dégageant du marxisme, elle estime que le mouvement socialiste ne peut plus se fonder principalement sur la traduction politique des intérêts « objectifs » de la classe ouvrière, position qu’elle juge « essentialiste ». D’abord parce que la conscience politique des exploités ne dérive pas mécaniquement de leur position de classe ; ensuite parce que les nouveaux « mouvements sociaux » apparus dans les années 60 et si présents aujourd’hui, lutte des femmes, des homosexuels, luttes écologiques, etc. ne sont pas le produit, même indirect, de la lutte des classes, qui perd de ce fait son statut central dans l’analyse des rapports de force entre dominants et dominés. S’inspirant des réflexions de Gramsci, le dirigeant communiste italien hétérodoxe emprisonné par Mussolini, elle pense que le changement politique et social suppose la conquête préalable d’une « hégémonie » intellectuelle et culturelle, à travers une lutte autonome qui n’est pas la simple dérivée des rapports de production. Rejetant « l’économisme » de la pensée marxiste traditionnelle, elle se concentre sur la lutte idéologique et politique, qui forme un champ largement indépendant des antagonismes de classe. Il ne s’agit plus de mobiliser les seules classes exploitées, mais de « construire un peuple » autour d’une « radicalisation » de la démocratie. Ce peuple divers, issu de conflits hétérogènes, trouve son unité dans la désignation d’un adversaire commun, la mince élite du savoir et de l’argent, qu’on appelle « l’oligarchie », qui organise à son profit le processus de mondialisation libérale contre laquelle se dressent les autres citoyens. On débouche ainsi sur un « populisme de gauche », qui se reconnaît dans des mots d’ordre simples de rejet du pouvoir en place - le « dégagisme » - et place sa confiance dans un leader charismatique dont le discours mobilise, plus que les raisonnements moraux ou l’exigence d’une société plus juste, les affects des classes populaires. D’où le soutien de Laclau au péronisme, type même du populisme latino-américain, ou celui de Chantal Mouffe à Pablo Iglesias en Espagne ou Jean-Luc Mélenchon en France.

Contrairement aux thèses défendues par Rawls ou Habermas, l’action démocratique ne consiste pas à trouver la « bonne politique » par la délibération rationnelle et publique, mais à jouer sur l’antagonisme irréductible qui préside à toute politique, tel qu’il a été défini par Carl Schmitt, penseur allemand pour qui toute vie publique se caractérise par la définition d’une frontière entre amis et ennemis. L’ennemi d’aujourd’hui est ainsi incarné par les « un pour cent » de la population qui dominent le processus de mondialisation, et les « amis » par tous ceux qui, à des titres divers, sont les victimes du même processus et se reconnaissent comme alliés au fil du combat politique.
Les esprits chagrins remarqueront que Schmitt fut un des principaux théoriciens du régime hitlérien, et que l’ennemi de l’époque, étaient ceux que les nazis désignaient comme les responsables des malheurs du peuple allemand, au premier rang desquels ils plaçaient la communauté juive. Léger problème d’image, que Mouffe contourne en précisant bien qu’elle conçoit le combat politique dans le cadre institutionnel des démocraties libérales, dont elle ne souhaite en rien s’affranchir. Elle remplace seulement « l’antagonisme » entre amis et ennemis de Schmitt, qui conduit à la violence, par « l’agonistique », qui sépare deux adversaires civilisés, qui acceptent le socle des libertés publiques et du régime représentatif propre aux démocraties.
Ce qui laisse entiers deux problèmes. Mouffe rejette d’abord, comme Mélenchon ou Iglesias, la gauche réformiste et institutionnelle, à qui elle reproche son ralliement, réel ou supposé, au néolibéralisme. Mais elle fait néanmoins l’éloge de la social-démocratie européenne pour son action réformatrice au moment des Trente Glorieuses ou bien sous la présidence de François Mitterrand. Toujours ce retard à l’allumage de la gauche radicale, qui dénonce le « réformisme » de la gauche démocratique quand elle gouverne, mais s’aperçoit, vingt plus tard, que les réformes qu’elle a mises en œuvre sont précieuses aux classes populaires. Jaurès, Blum, Mendès, Mitterrand, Jospin ont tour à tour été soumis à ce régime contradictoire, cloués au pilori par la « vraie gauche » pendant qu’ils agissent, changés en icônes quand ils ont disparu de la scène.
La mobilisation des « affects » populaires, ensuite, débouche sur une configuration dangereuse. En mettant au rancart la délibération rationnelle, l’examen honnête des contraintes du gouvernement, l’éthique minimale du combat politique issu des Lumières, le populisme, serait-il de gauche, frôle sans cesse la démagogie pure et simple. On met en avant des mesures économiques qui ignorent volontairement toute limite financière, tout souci de l’équilibre monétaire : c’est ainsi que le chavisme, ce populisme vénézuélien, a conduit son pays à l’abîme. On désigne comme ennemie l’Union européenne et on s’aperçoit au plus fort de la crise que l’Europe est finalement un moindre mal en regard de la dureté des marchés financiers : c’est ainsi qu’Aléxis Tsípras fait voter un référendum hostile à l’Union pour se rallier en vingt-quatre heures à un compromis avec la même Union, à l’inverse exact du souhait exprimé par son peuple. Les « affects », en effet, ne sont pas toujours progressistes. S’ils se tournent, comme aujourd’hui en Europe, contre les migrants ou contre la minorité musulmane, faut-il les suivre ? Jean-Luc Mélenchon en éprouve aujourd’hui les contradictions quand il veut prendre en compte l’inquiétude des classes populaires face à l’immigration : il est aussitôt mis au banc des accusés par une partie de la gauche. Au bout du compte, dans la locution « populisme de gauche », le populisme tend souvent à l’emporter sur la gauche. Au nom des « affects », du « charisme », et du « dégagisme », on fait sortir le djinn de la lampe. On ne sait plus, ensuite, comment l’y faire rentrer.


1 commentaire:

  1. ELECTION EUROPÉENNE : LE POPULISME GAGNE DE PLUS EN PLUS ...

    Les élections européennes tout comme les élections nationales, voient le populisme progresser aussi bien en France que dans nombreux pays européens et américains !

    La faute à qui ?

    Aux partis dits traditionnels "droite-gauche", dont les responsables ne respectaient plus les valeurs qui les fondent et surtout dont le mépris pour leurs électeurs, devient de plus en plus intolérable !!

    C'est eux qui ont fait le lit de l'extrémisme aussi bien chez eux que chez les "arabes" !!!

    Faut-il rappeler que ce sont ces partis qui soutiennent et tentent d'imposer les Frères musulmans chez les "arabes", au populisme encore plus dangereux; parcequ'ils instrumentalisent la religion ?!!

    Faut-il rappeler qu'ils ont laissé les pétromonarques répandre leur poison wahhabite chez eux ?
    Faut-il rappeler qu'ils ont abandonné les cités dites difficiles aux Frères musulmans ?
    Faut-il rappeler qu'ils ont participé au chaos créateur du monde "arabe" déclenché par les américains ?
    Faut-il rappeler que, ce faisant, ils ont provoqué les migrations massives des populations qui fuyaient leur pays en guerre ... immigrations qui feront le beurre des extrémistes de droite ?

    Alors par dépit ou par défiance, les peuples se tournent, sans trop de conviction parfois, vers les extrémistes de droite dont les discours populistes les rassurent ...
    Mais pour combien de temps ?

    Les anglais regrettent déjà d'avoir écouté leurs populistes et voudraient revenir sur le Brexit ...

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