La gauche toujours utopiste au point de se mettre le doigt dans l'oeil en soutenant les Frères musulmans et leur wahhabisme qui fait des ravages dans les républiques "arabes" et dont les français commencent à découvrir à leur dépens la dangerosité puisqu'il remet en question tout leur modèle sociétal !
R.B
Les dangereux affects
de Chantal Mouffe
La philosophe prône un populisme
de gauche, fondé sur la conquête de l’hégémonie culturelle et la
construction d’un peuple. Une idéologie qui frôle la démagogie ?
Ce livre est un manuel : celui du parfait petit
Mélenchon. Sous une forme résumée et pédagogique, on y trouve le raisonnement
théorique et pratique qui sous-tend la stratégie de La France
insoumise (LFI). Philosophe politique, professeure à l’Université de
Westminster à Londres, Chantal Mouffe est la principale théoricienne du «
populisme de gauche ». Avec son compagnon Ernesto Laclau, universitaire
post-marxiste argentin (aujourd’hui décédé), elle a longuement étudié les
mouvements populistes d’Amérique latine, le péronisme notamment. Leur livre
commun, Hégémonie
et stratégie socialiste, a servi de base théorique au mouvement espagnol
Podemos, dont La France insoumise s’est largement inspirée.
Se dégageant du marxisme, elle estime que le mouvement
socialiste ne peut plus se fonder principalement sur la traduction politique
des intérêts « objectifs » de la classe ouvrière, position qu’elle juge « essentialiste ». D’abord
parce que la conscience politique des exploités ne dérive pas mécaniquement de
leur position de classe ; ensuite parce que les nouveaux « mouvements sociaux »
apparus dans les années 60 et si présents aujourd’hui, lutte des femmes,
des homosexuels, luttes écologiques, etc. ne sont pas le produit, même
indirect, de la lutte des classes, qui perd de ce fait son statut central dans
l’analyse des rapports de force entre dominants et dominés. S’inspirant des
réflexions de Gramsci, le dirigeant communiste italien hétérodoxe emprisonné
par Mussolini, elle pense que le changement politique et social suppose la
conquête préalable d’une « hégémonie » intellectuelle et culturelle, à travers
une lutte autonome qui n’est pas la simple dérivée des rapports de production.
Rejetant « l’économisme » de la pensée marxiste traditionnelle, elle se
concentre sur la lutte idéologique et politique, qui forme un champ largement
indépendant des antagonismes de classe. Il ne s’agit plus de mobiliser les
seules classes exploitées, mais de « construire un peuple » autour d’une « radicalisation
» de la démocratie. Ce peuple divers, issu de conflits hétérogènes, trouve son
unité dans la désignation d’un adversaire commun, la mince élite du savoir et
de l’argent, qu’on appelle « l’oligarchie », qui organise à son profit le
processus de mondialisation libérale contre laquelle se dressent les autres
citoyens. On débouche ainsi sur un « populisme de gauche », qui se reconnaît
dans des mots d’ordre simples de rejet du pouvoir en place - le « dégagisme » -
et place sa confiance dans un leader charismatique dont le discours mobilise,
plus que les raisonnements moraux ou l’exigence d’une société plus juste, les
affects des classes populaires. D’où le soutien de Laclau au péronisme, type
même du populisme latino-américain, ou celui de Chantal Mouffe à Pablo Iglesias
en Espagne ou Jean-Luc Mélenchon en France.
Contrairement aux thèses
défendues par Rawls ou Habermas, l’action démocratique ne consiste pas à
trouver la « bonne politique » par la
délibération rationnelle et publique, mais à jouer sur l’antagonisme
irréductible qui préside à toute politique, tel qu’il a été défini par
Carl Schmitt, penseur allemand pour qui toute vie publique se caractérise
par la définition d’une frontière entre amis et ennemis. L’ennemi d’aujourd’hui
est ainsi incarné par les « un pour cent » de la population qui dominent le
processus de mondialisation, et les « amis » par tous ceux qui, à des titres
divers, sont les victimes du même processus et se reconnaissent comme alliés au
fil du combat politique.
Les
esprits chagrins remarqueront que Schmitt fut un des principaux théoriciens du
régime hitlérien, et que l’ennemi de l’époque, étaient ceux que les nazis
désignaient comme les responsables des malheurs du peuple allemand, au premier
rang desquels ils plaçaient la communauté juive. Léger problème d’image, que
Mouffe contourne en précisant bien qu’elle conçoit le combat politique dans le
cadre institutionnel des démocraties libérales, dont elle ne souhaite en rien
s’affranchir. Elle remplace seulement « l’antagonisme » entre amis et ennemis
de Schmitt, qui conduit à la violence, par « l’agonistique », qui sépare deux
adversaires civilisés, qui acceptent le socle des libertés publiques et du
régime représentatif propre aux démocraties.
Ce
qui laisse entiers deux problèmes. Mouffe rejette d’abord, comme Mélenchon
ou Iglesias, la gauche réformiste et institutionnelle, à qui elle reproche son
ralliement, réel ou supposé, au néolibéralisme. Mais elle fait néanmoins
l’éloge de la social-démocratie européenne pour son action réformatrice au
moment des Trente Glorieuses ou bien sous la présidence de François Mitterrand.
Toujours ce retard à l’allumage de la gauche radicale, qui dénonce le « réformisme
» de la gauche démocratique quand elle gouverne, mais s’aperçoit, vingt plus
tard, que les réformes qu’elle a mises en œuvre sont précieuses aux classes
populaires. Jaurès, Blum, Mendès, Mitterrand, Jospin ont tour à tour été soumis
à ce régime contradictoire, cloués au pilori par la « vraie gauche » pendant
qu’ils agissent, changés en icônes quand ils ont disparu de la scène.
La
mobilisation des « affects » populaires, ensuite, débouche sur une
configuration dangereuse. En mettant au rancart la délibération rationnelle,
l’examen honnête des contraintes du gouvernement, l’éthique minimale du combat
politique issu des Lumières, le populisme, serait-il de gauche, frôle sans
cesse la démagogie pure et simple. On met en avant des mesures économiques qui
ignorent volontairement toute limite financière, tout souci de l’équilibre
monétaire : c’est ainsi que le chavisme, ce populisme vénézuélien, a conduit
son pays à l’abîme. On désigne comme ennemie l’Union européenne et on
s’aperçoit au plus fort de la crise que l’Europe est finalement un moindre mal
en regard de la dureté des marchés financiers : c’est ainsi qu’Aléxis Tsípras
fait voter un référendum hostile à l’Union pour se rallier en
vingt-quatre heures à un compromis avec la même Union, à l’inverse exact
du souhait exprimé par son peuple. Les « affects », en effet, ne sont pas
toujours progressistes. S’ils se tournent, comme aujourd’hui en Europe, contre
les migrants ou contre la minorité musulmane, faut-il les suivre ? Jean-Luc
Mélenchon en éprouve aujourd’hui les contradictions quand il veut prendre en
compte l’inquiétude des classes populaires face à l’immigration : il est
aussitôt mis au banc des accusés par une partie de la gauche. Au bout du
compte, dans la locution « populisme de gauche », le populisme tend souvent à
l’emporter sur la gauche. Au nom des « affects », du « charisme », et du « dégagisme
», on fait sortir le djinn de la lampe. On ne sait plus, ensuite,
comment l’y faire rentrer.
ELECTION EUROPÉENNE : LE POPULISME GAGNE DE PLUS EN PLUS ...
RépondreSupprimerLes élections européennes tout comme les élections nationales, voient le populisme progresser aussi bien en France que dans nombreux pays européens et américains !
La faute à qui ?
Aux partis dits traditionnels "droite-gauche", dont les responsables ne respectaient plus les valeurs qui les fondent et surtout dont le mépris pour leurs électeurs, devient de plus en plus intolérable !!
C'est eux qui ont fait le lit de l'extrémisme aussi bien chez eux que chez les "arabes" !!!
Faut-il rappeler que ce sont ces partis qui soutiennent et tentent d'imposer les Frères musulmans chez les "arabes", au populisme encore plus dangereux; parcequ'ils instrumentalisent la religion ?!!
Faut-il rappeler qu'ils ont laissé les pétromonarques répandre leur poison wahhabite chez eux ?
Faut-il rappeler qu'ils ont abandonné les cités dites difficiles aux Frères musulmans ?
Faut-il rappeler qu'ils ont participé au chaos créateur du monde "arabe" déclenché par les américains ?
Faut-il rappeler que, ce faisant, ils ont provoqué les migrations massives des populations qui fuyaient leur pays en guerre ... immigrations qui feront le beurre des extrémistes de droite ?
Alors par dépit ou par défiance, les peuples se tournent, sans trop de conviction parfois, vers les extrémistes de droite dont les discours populistes les rassurent ...
Mais pour combien de temps ?
Les anglais regrettent déjà d'avoir écouté leurs populistes et voudraient revenir sur le Brexit ...