Le roi des Belges a donné un terrain aux Ibn Saoud pour y
construire un Centre Islamique Belge (CIB), à la fois culturel et cultuel,
qu'ils ont financé.
Le jour
de l'inauguration du CIB, le
roi des Belges avait remis les clefs du centre aux Ibn Saoud, charge à
eux de l'animer.
Les Ibn
Saoud ne se sont pas fait prier : ils ont envoyé des imams, des prédicateurs
des enseignants et autres animateurs ; formés dans leurs propres universités et
toujours financés par eux !
Et ce qui
devait arriver est arrivé ! Puisque le wahhabisme s'est installé en
Belgique et a produit ce qu'il sait produire : islamistes et jihadistes !
Mission
accomplie pour ce centre Islamique : bravo les Ibn Saoud !
Alors
quoi de plus normal que Redouane Ahrouch, enfant formé dans ce centre, invite
le roi Albert II à se convertir à l'islam et milite pour remplacer le Droit
belge par la chariaa ?!
A un
moment, il faut que les responsables politiques européens, assument leurs choix
politiques pour ne pas dire leurs conneries ! D’ailleurs la sanction par les urnes n'a par tardé, puisque les partis d’extrême droite ont le vent en poupe surfant sur l'islamophobie de citoyens désemparés devant la progression de l'islamisme qu'ils confondent avec l'islam par ignorance.
R.B
Au cœur d'Islam, le parti qui veut instaurer la charia
en Belgique
REPORTAGE. Quatre
partis politiques belges souhaitent faire interdire le parti islamiste qui
électrise les débats sur la laïcité, fondé à Molenbeek.
Bruxelles. C'est une salle sans fenêtre, mal éclairée, derrière une porte
de garage au pied d'un immeuble triste de Molenbeek. Sur la table sont
éparpillés des tracts, des bouteilles d'eau et des brouillons de discours. Nous
sommes au cœur du parti belge Islam, acronyme d'« Intégrité, Solidarité,
Liberté, Authenticité, Moralité ». C'est ici, dans cette pièce vide, que
sont nées les idées politiques les plus subversives de la campagne des
municipales qui débute en Belgique. Les locaux sont déserts, mais la
classe politique belge ne parle que du parti Islam. Et, pour une fois, il y a
consensus : personne ne veut de ce parti au programme détonnant.
« Charia
occidentale »
Redouane Ahrouch, l'un des trois fondateurs, s'est fait remarquer en
proposant la séparation des hommes et des femmes dans les transports en
commun : « Durant les heures de pointe, certaines personnes, surtout
d'origine étrangère, profitent du fait que les véhicules sont pleins à craquer
pour se coller aux femmes. Ce ne sont pas seulement les femmes
musulmanes qui se sentent ainsi humiliées. C'est pourquoi je plaide pour que
les hommes montent à l'avant et les femmes à l'arrière », a défendu ce
chauffeur de bus, élu communal d'Anderlecht en 2012 avec 4,12 %
des voix. Il ne s'agit pas là de la première saillie politique de cet islamiste
patenté. Juste après son élection – saluée par les Frères musulmans –, il avait
surpris la Belgique en prenant position pour « une charia
occidentale » en Belgique. Puis il avait envoyé une lettre au roi Albert II
en l'invitant à se convertir à l'islam...
En dehors du chercheur Lionel Remy, personne ne semble se souvenir que
Redouane Ahrouch a fréquenté dans les années 90 le Centre islamique belge (CIB), un des hauts lieux du
fondamentalisme religieux où l'on recrutait des candidats au djihad pour l'Afghanistan et
l'Irak,
lieu où sont passés les assassins du commandant Massoud...
Dans son livre Soumission , Michel Houellebecq imaginait une société
occidentale glissant lentement vers la religion sous la pression
d'entrepreneurs identitaires musulmans mêlant allègrement politique et
religion. Le parti Islam y travaille, le talent romanesque de Houellebecq en
moins... Lhoucine Aït Jeddig n'a pas lu Soumission. Ce prof de
chimie de 56 ans appartient au trio des cofondateurs du mouvement.
Courtois, souriant, presque tempéré, il est, d'après un observateur,
« l'agneau » du bureau politique. « Vous voyez bien, nous ne
sommes pas des talibans », attaque celui qui prône « un retour aux
valeurs morales, d'éthique et de justice ». Finalement, son discours
ressemble à celui de n'importe quel populiste de ce début du XXIe siècle ; il
évoque les « responsables politiques aux mains des lobbys » et parle
du « capital et des forces d'argent ». Cet élu du conseil communal de Molenbeek aimerait
« une politique plus inclusive » en faveur des migrants. Mais c'est
sur la partie religieuse qu'il se distingue des populistes ordinaires :
« 80 % de la loi belge est compatible avec le Coran. Pour les
20 % restants, on les déplore, mais on les respecte », rappelle celui
qui n'aurait rien contre un retour de la peine de mort « dans de rares
cas ».
Le
programme politique d'Islam ressemble à un vaste fourre-tout où le complotisme
le dispute à la démagogie (voir encadré). Un exemple avec la sûreté de l'État,
point 80 du programme : « Renseignement. Dissoudre cette
institution d'espionnage qui organise la subversion politique en liaison
avec les services secrets d'autres pays. » Point 25 :
« Prévenir le vice en interdisant les établissements de jeux (casinos,
salles de jeux automatiques et agences de paris) et la
loterie. » Point 92 : « Libérer le monde
judiciaire de l'influence de l'argent et des pressions politiques. »
Un programme qui a suscité une vive réaction de la part de la classe politique
belge, à l'image de Theo Francken, secrétaire d'État à l'Asile et aux
Migrations, membre du parti nationaliste flamand N-VA.
Lhoucine Aït Jeddig connaît les limites de l'exercice. « On est
réalistes, on sait bien qu'avec ce programme ce sera compliqué de conquérir le
pouvoir. » Mais peut-on faire de la politique sans désirer le pouvoir ?
« J'aime être dans l'opposition », balaye l'élu, qui se veut
néanmoins confiant pour les prochaines échéances d'octobre : « Nous
avons bon espoir de doubler notre score. À Molenbeek, 50 à 60 %
de l'électorat est musulman », avance-t-il. Ces chiffres, empiriques, ne
sont pas confirmés par les autorités belges. Cela n'empêche pas Lhoucine Aït
Jeddig d'affirmer qu'à Bruxelles, « d'ici à 12 ans, une majorité
partie de la population sera musulmane ». C'est peut-être vrai à
Moleenbek, mais certainement pas à l'échelle du pays, si l'on en croit l'étude
du Pew Research Center publiée en novembre dernier qui estime qu'en 2050, avec
un scénario de forte immigration, 18 % de la population belge sera
musulmane.
« Groupuscule
chiite »
« Islam est un groupuscule chiite qui entretient peu de contacts avec
les mosquées de la commune », confie Françoise Schepmans, bourgmestre de
Molenbeek. « En réalité, leurs deux seuls élus ne travaillent pas. Nous
avons dressé un cordon sanitaire autour d'eux, comme on l'a fait avec le Vlaams
Belang (parti nationaliste flamand, NDLR) et le Front national belge. »
Concrètement, cela signifie que les élus ne sont pas associés à la vie
politique de la commune, ni invités aux cérémonies ou inaugurations. La
bourgmestre, qui a repris en 2012 une ville essoufflée par soixante
années de gestion socialiste, juge les interventions de Lhoucine Aït Jeddig
bien singulières : « Lorsqu'il est question des finances de la
commune, il propose de passer sur un modèle de finance islamique. Lorsqu'on
évoque un voyage scolaire, il précise que ce n'est pas la peine de
mélanger filles et garçons. Et lorsque j'ai fait interdire la
consommation d'alcool sur la voie publique dans une partie de la ville en
raison des problèmes de nuisance, il a voulu l'étendre à toute la
commune... » égrène l'élue dont le bureau trône sous une coupole ornée de
mosaïques du XIXe siècle, scènes de vie à Molenbeek Saint-Jean (nom complet de
la commune).
Depuis les fenêtres de l'hôtel de ville qui borde la place du marché,
Françoise Schepmans aperçoit l'appartement social dans lequel a grandi Salah
Abdeslam, auteur des attentats du Bataclan. Les élections qui s'annoncent
seront une épreuve de vérité. Ce sont les premières depuis les attentats et la
vague migratoire. « Il y a ici un vivier électoral pour l'extrême droite
comme pour les communautaristes », s'inquiète l'édile, qui avait soutenu,
sans succès, en 1985 une proposition de loi qui prévoyait,
« pour contenir les regroupements communautaires, de plafonner à 15 %
la part de la population étrangère dans chaque commune ». « Mais la
gauche avait bloqué. »
Entraver la campagne
C'est suffisamment rare pour être
relevé. Concernant le parti Islam, la classe politique belge semble pour une
fois unanime : elle ne veut pas avoir à débattre avec ces Pieds nickelés
de la politique. Georges-Louis Bouchez, élu de Mons et délégué général du
Mouvement des réformateurs (MR, au centre droit de l'échiquier politique),
défend une résolution pour faire interdire tout rassemblement de ce parti. Elio Di Rupo, ancien Premier ministre et maire
de Mons, a accepté. « On a interdit les spectacles de Dieudonné, on peut
interdire les rassemblements du parti Islam », explique Georges-Louis
Bouchez. « Nous allons entraver leur capacité à faire
campagne », promet-il. Islam n'ayant pas dépassé la barre de 5 % dans
les rares communes où il était présent, mérite-t-il autant de considération ?
« Ceux qui pensent que ça ne représente rien se trompent. En France, en
1973, le FN faisait 1,32 %. Un score de 4 % pour Islam, c'est déjà
inquiétant », alerte-t-il. Pour ce réformateur, le risque ne vient pas
tant du score que de la diffusion des idées : « À force
d'accommodements raisonnables, on a banalisé l'inacceptable. Et on s'en rend
compte trop tard. » Pour lui, la classe politique doit se réveiller, en
particulier « la gauche qui a remplacé la conscience de classe par la
conscience de race ».
À
l'approche des élections communales, le parti Démocrate fédéraliste indépendant
(DéFI), le Mouvement réformateur (MR) de droite, le Centre démocrate humaniste
(CDH) et le Parti socialiste (PS) vont déposer des propositions de lois pour
imposer « l'interdiction des partis qui ont pour but de menacer les
libertés publiques ».
Michaël
Privot, islamologue et collaborateur scientifique auprès du laboratoire CEDM,
considère qu'Islam « dispose du même réservoir de voix que Daech :
des musulmans frustrés en attente d'un parti populiste. La différence est
simplement générationnelle. Daech était capable de parler aux jeunes, Islam
parle aux plus de 45 ans, qui, eux, n'iront pas prendre les armes en
Syrie. On prend les fondateurs pour des marioles, mais ils ont une marge de
progression ».
Les
fondateurs ont bien compris que la polarisation autour de l'islam se révélait
porteuse. L'anthropologue Lionel Remy, qui s'est immergé quatre mois en tant
que chercheur au sein du parti, raconte comment Redouane Ahrouch lui a expliqué
que les mots « charia » et « État islamique » avaient été
comme des « boules de bowling lancées vers des quilles, les
journalistes ». La déflagration médiatique qui s'est ensuivie lui a prouvé
que ses outrances étaient payantes, le buzz assurant la pub gratuite.
Un canon pour écraser
une mouche
« Certains jugent la politique belge assez terne, alors qu'elle est en
réalité très distrayante ! » s'égaye Caroline Sägesser, chercheuse à
l'Observatoire des religions et de la laïcité. « Ce groupuscule, car c'en
est un, dispose d'une base fragile. Ils n'ont que deux conseillers communaux et
rien ne garantit qu'ils seront réellement capables de
déposer 14 listes à Bruxelles comme ils l'ont annoncé. »
L'observatrice estime qu'une grande partie de la population musulmane restera
imperméable à cette offre politique. Quant à la question d'interdire ce parti,
« ce serait utiliser un canon pour écraser une mouche. Le programme
d'Islam n'est pas conforme aux droits de l'homme et est à rejeter à bien des
égards, mais on a d'autres problèmes plus inquiétants : un FN Belge
antidémocratique et raciste, une droite dure au pouvoir côté flamand et des
groupuscules d'extrême droite... »
Corinne Torrekens, politologue spécialiste de l'islam, étudie ce parti
depuis sa première campagne, en 2012. « Islam mélange l'amateurisme politique
avec des formes de démagogie populiste de bas étage, analyse-t-elle, mais leur
score devrait alerter : 5 000 voix sans aucun moyen et avec des
candidats qui ont une vie professionnelle à côté, ce n'est pas rien. L'un des
deux élus a fait plus de voix qu'une personnalité écolo qu'on voit
régulièrement à la télévision ! » Elle pointe ce qui est devenu chez eux
une « habitude du double discours. En 2012 il n'y avait pas
grand-chose de religieux sur leur site. Mais, dans les quartiers musulmans, ils
ont distribué des tracts avec un discours totalement différent, réclamant
l'instauration du repas hallal, le foulard et les jours de congé pour la
communauté », raconte-t-elle. Même chose cette année : « Ils
font des déclarations fracassantes sur l'instauration de la charia, mais, si
vous lisez leurs 99 points programmatiques, vous n'y trouverez aucune
mention. En fait, ils font ça par opportunisme. » Finalement, c'est un
observateur aguerri de la vie politique belge qui propose la meilleure lecture
de ce phénomène : « Islam est aux partis populistes ce que le vent
est aux bateaux », philosophe-t-il. Le vent disparaîtra. Et les bateaux
auront avancé.
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