lundi 18 février 2019

BCE & Ghanouchi : ils se sont aimés !


Un dialogue impromptu qui date du 13 mai 2016 à l'époque du grand amour entre les deux vieux renards : BCE & Ghannouchi. Qu'en reste-t-il, 5 ans après ? 
Ce qui devait arriver est arrivé. Car Ghannouchi séduit ses alliés pour mieux les tuer (politiquement) après, eux et leurs partis politiques. Ce fut le cas pour MMM et MBJ et leurs partis respectifs le CPR et Ettakatol; et c'est le cas pour BCE et son parti Nidaa Tounes ! 
Voilà ce qui arrive à ceux qui n'ont pas de principes ou les trahissent, mus uniquement par leur ego ... surdimensionné. 
BCE croît avoir berné les tunisiens avec son tour de passe en faisant semblant de chercher des alliés parmi les progressistes pour donner à Nidaa Tounes la majorité absolue qui lui manquait au parlement, alors qu'il s'est choisi son allié avant même les élections ! Quelle comédie.
R.B
L’image contient peut-être : Houcine Ghali, sourit

DIALOGUE (IMAGINAIRE) ENTRE BEJI CAID ESSIBSI ET RACHED GHANNOUCHI


Béji Caïd Essebsi - Alors Rchouda, ça va comme tu veux ?

Ghannouchi - Très bien Bejbouj. 
Franchement, tu respectes notre pacte de Paris d’avant les élections de 2014 à merveille. C’est plus que je ne m’attendais. Ton zèle, et je peux même dire ton excès de zèle, m’impressionne ! C’est la première fois que je constate qu’un bourguibiste et un destourien se montre fidèle à ses promesses et applique les consignes et le contenu d’un contrat comme il se doit.

Béji Caïd Essebsi - Ce n’est pas une question de bourguibiste ou de destourien, mais d’âge, mon pote.

Ghannouchi - Comment ça ? Je ne saisis pas.

Béji Caïd Essebsi - Oh ! Que tu ne saisisses pas, ça, j’en suis persuadé, puisque tu ne saisis que ce qui est dans le coran et la chariaa. 

Je voulais dire qu’à 90 berges, je sens la mort me rôder autour. Alors, je suis devenu plus croyant que toi et je me suis dit qu’il faut que je sois fidèle à mes promesses à ton égard, pour ne plus commettre de fautes et de mauvaises actions. Ainsi dieu me pardonnera et me prépare une place au paradis.

Tu te rappelles que lors de notre entrevue à Paris, tu m’as assuré que tu prieras pour moi ?

Ghannouchi - Bravo Bejbouj.
Tu as pris là une bonne décision et bien sûr je n’ai jamais cessé de prier pour toi. 
Mais je te dis honnêtement que tu tardes à mourir et que cela devient usant pour moi.

Passons aux choses sérieuses maintenant. 
Les dossiers des mécréants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, sont toujours sous scellés et les ordres sont donnés aux juges pour qu’ils les enterrent à jamais, n’est-ce pas ? 
Et l’affaire de mon gendre et chouchou Abdesselem Bouchlèka, c’est toujours en ordre pour qu’il ne soit jamais poursuivi ? 
Quant aux financiers d’Ennahdha qui sont impliqués dans les affaires louches sous Ben Ali, je peux toujours compter sur toi pour qu’ils continuent à vaquer à leurs besoins et devoir à notre égard, sans problèmes ?

Béji Caïd Essebsi - Rchouda, taou hadha klem ?
Jusqu’à présent, as-tu vu une seule action de ma part ou un comportement qui ait touché à un seul membre d’Ennahdha, à ses commanditaires dans les actions terroristes ou à ses pourvoyeurs en devises et en dinars depuis mon accession à la présidence et mon installation au palais de Carthage ?

Je peux même te dire que j’ai sacrifié l’union de Nidaa Tounes, car certains de ses dirigeants me reprochent mon contrat avec toi et d’autres me disent qu’il faut accélérer les poursuites contre les dirigeants d’Ennahdha pour leurs crimes durant le pouvoir de la troïka, par respect pour les citoyens qui ont voté pour nous. Mais j’ai dit “ niet “; et au diable la dignité et l’honnêteté. Le respect de notre contrat de Paris et mon séjour au Palais de Bourguiba ainsi que mes nuits passées dans le propre lit du “ combattant suprême “, que dieu ait le peu qui restait de son âme, passent en premier lieu.

Ghannouchi - Zeyed alik Bejbouj.
Si Bourguiba s’était comporté comme toi, nous n’en serions pas là ; et Ben Ali n’aurait jamais pris le pouvoir, cet inculte et irrespectueux envers l’islam et ses valeurs.

Béji Caïd Essebsi - Allah ghaleb.
Les hommes de ma trempe naissent qu’une fois tous les dix siècles ! Comme toi d’ailleurs ! Mais, it henna, tout ira comme convenu jusqu’à ma mort. Tu sais, il ne faut pas t’en faire. Le peuple tunisien ne va pas très loin. C’est un peuple naïf, stupide, habitué à être berné depuis soixante ans. Il gueule un coup et puis se replie sur lui-même et se laisse mener comme un troupeau de moutons.

Ghannouchi - Et ses casse-pieds modernistes et francophiles avec leurs chefs de file Yessin Brahim et Slim Riahi qui n’arrêtent pas de nous critiquer et qui ne sont pas solidaires au sein du gouvernement. Ne pense-tu pas qu’il est temps de les mettre à la porte, car, de toutes les façons, sans eux, nous avons une majorité très confortable ?

Béji Caïd Essebsi - Au contraire yè azizi.
Les exclure du pouvoir, cela ne nous rapportera que des critiques surtout de l’étranger et nous coupera les crédits du FMI et de la Banque mondiale au sein desquels ils ont des amis. De toute manière, les chiens aboient et la caravane passe. Ils finiront par se fatiguer, se calmer et se tasser. Car le Tunisien, par nature, tient à son poste de ministre plus qu’à ses principes, à son honneur (s’il en a) et à sa dignité. 
Tu connais la musique, je ne t’apprends rien là-dessus !!

Ghannouchi - Bravo alik Bejoubouj.
C’est mon analyse et ma position. Mais “ nakhou fik alè itfouf  “!
J’ai voulu te sonder uniquement. “ Yèkhi itlaat ifrit “ ! Ah ! 

Avant de conclure. Abderrahmane Tlili, qui est des nôtres, m’a dit qu’un certain Houcine Ghali qui habite Genève, le harcèle depuis 2012 et le menace de rendre son dossier public pour les millions de dollars qu’il a planqués dans les banques suisses à l’époque de Ben Ali. Je pense que tu as mis ton veto et que ce dossier restera à jamais hermétiquement fermé ?

Béji Caïd Essebsi - Je suis au courant.
Ce petit Ghali et qui est au fond “ rkhiss “, a même contacté “ Lejnet elmoussadara “, qui est dans la même rue que le siége de ton parti Ennahdha, ainsi que le Comité de la Banque centrale, chargé de récupérer l’argent volé et mis dans les banques suisses et surtout à Genève. Mais tout a été mis en place pour l’envoyer au diable et ne pas ouvrir ce dossier d’Abderrahmane Tlili. 

Ergoud wit'henna.

Ghannouchi - Merci Bejbouj.
Maintenant je dois te quitter parce que j’ai des appels urgents du roi d’Arabie saoudite, du cheikh du Qatar et du cheikh Youssef Qaradhaoui.

Rabbi itawel fi oumrak car, plus longtemps tu vivras et plus tu nous seras utile. Grâce à toi, nous sommes à la fois au pouvoir et dans l’opposition et ainsi nous les nahdhaouis, nous dirigeons le pays.
C’est pourquoi, la prochaine fois, Ennahdha votera pour toi pour la présidence de la République.

Ah ! J’allais oublier : Les salafistes et autres islamistes radicaux en prison ou qui retournent au pays en revenant des fronts de Libye, de Syrie, d’Irak et d’ailleurs où il y a des combats pour répandre les valeurs de l’islam et de la charia ; comme convenus, il ne faut pas les embêter, pour ne pas dissuader les nouvelles recrues de notre famille islamiste à aller au combat pour soutenir Allah.

Béji Caïd Essebsi - Tout ira comme convenu conformément à notre pacte de Paris.
Comme tu as pu le constater jusqu’à présent. 

Mais n’oublie pas de dire à tes maîtres du Golfe de nous soutenir discrètement financièrement, car la banqueroute guette le pays.
Bien sûr, comme d’habitude, tu gardes le pourcentage convenu, sur la somme totale.

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