jeudi 31 octobre 2019

Maya Ksouri, une chroniqueuse qui dérange


Maya Ksouri, une chroniqueuse qui dérange, parcequ'elle appelle un chat, un chat ! Une femme qui ne se laisse pas impressionner par les hommes politiques et plus particulièrement par les Frères musulmans; qui sans cesse dénonce leur double langage, leur mauvaise foi sinon leurs mensonges. Une des rare à ne pas tomber dans leur piège identitaire. Fière de sa tunisianité, qu'elle revendique haut et fort face à ces intrus qui instrumentalisent la religion pour faire de la politique en diffusant le wahhabisme dans la société tunisienne. C'est une laïque convaincue.
R.B
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Maya Ksouri, la vérité et l’authenticité pour vaincre le mensonge et la mesquinerie

Méthodique, pertinente, éloquente, percutante, directe et précise, ce sont quelques traits de caractère qui distinguent Maya Ksouri, juriste de formation, avocate et depuis quelques années l’une des meilleures chroniqueuses de Tunisie, si ce n’est la meilleure. 

Il faut reconnaître que la formation de juriste est très structurante, reconnaît Maya. « Parce qu’en droit, lorsqu’on rédige un texte juridique, c’est toujours par des grands A avec des paragraphes, des sous-paragraphes et ainsi de suite, mais je ne saurais dire si je suis éloquente ou pas. C’est peut-être parce que je porte réellement ce que je dis et que je le dis avec autant de passion que les gens pensent que je suis dans l’éloquence. Je crois plutôt être dans l’authenticité. L’éloquence me renvoie aux discours froids, ce qui ne correspond pas forcément à ceux que je tiens moi-même et aux causes que je défends ».

Faute de piloter un avion - ce qu’elle voulait être -, Maya sait bien conduire ses entrevues avec les invités qu’elle reçoit et elle les fait très fréquemment sortir de leurs gongs par force d’arguments et parce qu’elle prépare à la perfection ses interviews. Pourtant elle n’a jamais suivi des études de journalisme. « Lorsque j’ai démarré mes émissions en tant que chroniqueuse, je faisais tellement de recherche et je m’attardais beaucoup sur les détails touchant à l’invité. Du coup, je me présentais à l’émission avec un dossier lourd de 60 pages résumant sa carrière, ses déclarations, ses opinions, etc. Je tiens à la vérité. Elle est sacrée et on peut tout me reprocher sauf de débiter des mensonges ».

Maya Ksouri est tellement obnubilée par le respect des règles que détentrice d’un permis de conduire, elle n’a pas de voiture. « J’ai peur des autres, ceux qui ne respectent pas la loi ou le code de la route. Conduire un véhicule avec moi à côté n’est pas une sinécure parce qu’inconsciemment je me mets en mode gardienne des règles pour une conduite irréprochable !»

A cause de sa myopie, Maya a renoncé à son rêve d’être pilote de ligne et s’est orientée vers des études littéraires. Elle adore lire et écrire et c’est ce qui fait sa particularité en tant que chroniqueuse. Elle n’est pas dans la superficialité et l’ignorance des faits et des gens. Jeune, elle écrivait les lettres d’amour de ses copines. « J’étais l’écrivain public. J’étais timide et je n’avais pas de petit ami, mes copines recouraient à moi pour leurs missives. C’était vraiment amusant ».

Douée en écriture, elle ne s’est pourtant jamais projetée en tant que journaliste ou chroniqueuse. Ses études de droit étaient un accident, car détentrice d’une bourse d’études en France parce qu’elle avait obtenu son baccalauréat avec mention, elle avait intégré la Faculté des Sciences juridiques, son premier choix, pour y vivre l’expérience de la vie estudiantine en Tunisie avant son départ à Orléans où la rentrée universitaire se faisait tard. Très politisée depuis qu’elle était lycéenne à El Menzah 6, elle suivait régulièrement les papiers d’Abdelaziz Jeridi qui parlait souvent de Radhia Nasraoui et de beaucoup d’opposants au régime Ben Ali. Il était de gauche et Maya, sensible à ses discours, s’est fait une idée idéaliste de la gauche tunisienne. Son premier jour à la Faculté a été celui où elle a contacté les représentants de l’UGET pour l’intégrer. Ils furent étonnés car habitués à peiner pour avoir de nouvelles recrues. « J’étais très passionnée, je voulais militer et je suis restée cette éternelle militante ».

Maya a choisi la Tunisie, elle n’est pas partie étudier en France bien que son expérience à l’UGET n’ait pas été des plus concluantes. « Je ne voudrais pas être cruelle, mais c’était surtout un problème de classes sociales. Je venais des beaux quartiers, Mehdi Ben Jemaa aussi, du coup, nous étions stigmatisés. Candidate au conseil scientifique au sein de l’UGET, on me reprochait le fait de venir des nantis, c’était ma première déception. J’étais désemparée parce que je ne me sentais ni pire ni meilleures que les autres. J’ai présenté ma candidature et nous avons été battus par les islamistes, c’était en 91 ».

Ce qui était choquant, c’était le manque de culture !

L’expérience de Maya Ksouri à l’UGET a été édifiante. C’est peut-être ce qui lui a permis de voir la différence entre les érudits - ceux qui lisent, qui s’informent, qui analysent et qui argumentent - et ceux qui se complaisent dans la démagogie et les clichés. « Ce qui me choquait le plus est le manque de culture. Les gens ne lisent pas les doctrines qu’ils défendent. Ils citent Marx sans l’avoir vraiment lu et sans s’être approfondi dans ses écrits et ses théories. Mon histoire d’amour avec l’UGET a duré un an, j’y suis restée encore deux ans par acquis de conscience parce qu’il y avait les islamistes et je devais y rester pour défendre la cause progressiste, mais j’avais décroché bien avant ».

L’expérience UGET a marqué le parcours militant de Maya, elle est devenue réticente quant à l’engagement dans un parti ou un groupe d’activistes ou encore dans la vie civile. Elle a toujours été surprise par la différence entre ce que certains disent et ce qu’ils font.

Elle, elle est dans la gauche des idées, des idéaux et de l’égalité mais elle porte également les valeurs du mérite, de la compétence et du travail. On ne peut défendre des idéaux sans les porter soi-même, c’est peut-être ce qui fait que Maya n’est plus dans l’admiration aveugle de tout ce qui vient de la gauche ou dans l’adoption systématique de leurs positions.

Jusqu’à aujourd’hui, elle porte les idéaux de la gauche. Elle défend un modèle sociétal progressiste égalitaire et parce que ce modèle est, dans son esprit, lié, à tort ou à raison, à la gauche, elle n’arrive pas à ce jour à changer d’orientation. « Je ne pourrais pas dire que je suis dans le libéralisme. Je suis dans la quête de l’égalité mais pas de l’égalitarisme. J’ai du mal à définir le bord duquel je me sens la plus proche. D’ailleurs, un article paru ces derniers jours sur Libération m’a interpellé. Il porte le titre suivant : “Je me sens devenir de droite”. C’est la question que se posent tous les quadragénaires ou les quinquagénaires lesquels, lorsqu’ils avaient 20 ans, ont été de gauche. Aujourd’hui, ils réfléchissent de nouveau à ce propos. C’est peut-être parce que je viens d’avoir 45 ans que j’y pense de plus en plus. Être de gauche ou de droite, est-ce que cela a encore un sens ? Le monde a changé et les clivages ont changé. Avec la globalisation tout est devenu différent ».

En 2011, elle avait cru en la révolution, elle faisait partie des révolutionnaires, mais elle n’était pas dans la logique anarchiste du rejet de toutes les réalisations de l’ancien régime. Pour elle, il y a eu des réalisations mais aussi des problèmes bêtes d’après elle. Elle, qui considère que la liberté est fondamentale pour une vie digne, estime que Ben Ali a mis tout le monde dans le même sac, les progressistes et les islamistes, ce qui lui a été répréhensible à lui-même.

Passée l’euphorie révolutionnaire, il y a eu la déception révolutionnaire. « Dès le mois de février, nous avons commencé à voir s’affairer les islamistes quoique discrètement. Et un jour au palais de Justice, avec Abdelaziz (son mari Me Mzoughi), j’ai rencontré feu Chokri Belaid, et je lui ai demandé : « ne devrions-nous pas avoir peur de ces têtes de plus en plus visibles ? ». Il m’a répondu avec son enthousiasme et son assurance habituelle : « mais non c’est une révolution prolétaire et populaire progressiste. Ils ne passeront jamais ». Le jour où il s’est rendu compte qu’il s’était trompé sur toute la ligne, on l’a assassiné ».

La physionomie des rues de Tunis a changé !

Pour Maya, le pire était là. La physionomie des rues a changé. Avant, femmes et hommes prenaient leur café dans un café bar de l’Avenue Habib Bourguiba : « L’Univers » ; ensuite, ceux et celles qui fréquentaient ce lieu l’ont déserté. Les visages et regards ont changé. Les vents de la division commençaient à envahir la société tunisienne qu’on pensait homogène. Il y avait quelque chose qui se tramait contre le pays, et puis, il y a eu les élections et l’islamisation latente de la Tunisie a commencé.

C’est là que débuta l’expérience journalistique de Maya. Omar Shabou, fondateur du journal « Le Maghreb » était un ami à Me Mzoughi, et c’est ainsi que Maya, qui partageait le même cabinet d’avocat, a fait sa connaissance. Il lui a proposé d’écrire pour le journal et d’un article bimensuel, sa plume ayant plu, elle s’était mise au papier hebdomadaire. « Je n’allais plus au cabinet, je me suis totalement investie dans l’écriture. D’un tempérament combatif, je dénonçais ce que faisaient les islamistes du pays et c’est ainsi que je fus remarquée et qu’on m’a proposé d’être chroniqueuse à la télé ».

Au début, Maya refusait toute invitation sur les plateaux télévisés même en tant qu’invitée. Elle avait aussi peur qu’on la prenne pour l’usurpatrice d’un métier qui n’est pas le sien.
Humble, elle se refusait à se prononcer sur des problématiques nationales. « Je me disais qui suis-je pour prétendre dire des vérités à la télé. J’ai toujours eu des doutes, d’ailleurs j’en ai toujours. Cette attitude a été perçue comme arrogante par Hédi Zaeim, directeur des programmes de la chaîne. C’est son assistante Wissal qui m’a relancée, elle m’a dit : “écoutez, venez même pour 5 minutes pour discuter, après vous voyez“. Mon fils était encore jeune, il m’a dit “maman tu vas devenir célèbre, je veux te voir à la télé“. C’est ainsi que j’ai pris la décision de foncer ».

Maya a découvert que l’image qu’elle se faisait de la télévision était différente de ce qu’elle a trouvé. Le concept de l’émission lui a plu. Elle a toutefois mis ses conditions pour ce qui concerne les invités politiques. Et elle, qui comptait limiter sa carrière de chroniqueuse à une année, s’est prise de passion pour ce nouveau métier qui lui permettait de porter la voix d’une large frange des Tunisiens. Être la première femme chroniqueuse progressiste à la télé pouvait aider à faire bouger les choses dans le sens de préserver les acquis républicains et le modèle sociétal ouvert et tolérant hérité depuis des millénaires. Il fallait porter cette parole que l’on veut amoindrir et la véhiculer à travers la télévision.

Au commencement, Maya préparait ses interventions de manière presque pathologique. Le journalisme n’étant pas son métier, elle exigeait beaucoup d’elle-même pour assurer. Elle avait cette obsession de se voir considérée comme une usurpatrice. Etre surtout elle-même et ne pas prendre la place de quelqu’un d’autre était important pour cette arrivante sur la place publique. Preuve d’un grand sens moral, sans toutefois tomber dans la niaiserie ou la pudibonderie. D’ailleurs, elle a choisi de suivre une carrière d’avocate dans les domaines des Assurances et des Finances. « C’était un choix délibéré. Lors de mon stage, j’ai travaillé dans le pénal, et ça m’a posé énormément de problèmes de conscience. Je ne pouvais pas savoir si on me racontait des bobards et si la personne a commis le délit ou pas. Je m’en suis sortie en choisissant d’évoluer dans le secteur des finances ».

Une enfance accidentée

L’enfance de Maya Ksouri n’a pas été un long fleuve tranquille. Son parcours a été douloureux, secoué par des maladies et la mort de sa mère alors qu’elle était jeune, rejointe ensuite dans son âge adulte par son père. Cette douleur d’avoir perdu des êtres aussi chers ne l’ont pas bloquée dans sa réussite scolaire ou universitaire. Tout au contraire, pour elle, les malheurs ou la tristesse de la jeunesse rendent plus fort et nous incitent à réussir et à surmonter les difficultés.

Elle avait dix ans quand elle a commencé à s’assumer toute seule : elle préparait à manger et tenait la maison entièrement. Elle n’avait pas vécu cette situation dans la tristesse mais elle s’est rendu compte du poids de la perte de ses parents le jour où elle-même est devenue maman. « Parce qu’on commence à faire un plaquage sur son enfance et on se dit que si jamais ça devait nous arriver, comment notre propre enfant vivra ou réagira, et c’est là où nous réalisons que c’est vraiment dur. Au début, les épreuves de la vie forgent le caractère avant que l’on se rende compte qu’on aurait bien voulu vieillir avec ceux qui nous ont enfantés. Toutefois, je garde plein de souvenirs de ma complicité avec mon petit frère et c’était une belle ambiance. Nous sortions l’argenterie et la porcelaine et nous nous mettions à table ensemble et c’était assez spécial ».

Pour ses amies, Maya reflète la femme qui a su conjuguer l’intellectuelle - elle lit beaucoup - avec la parfaite maîtresse de maison qui s’occupe des siens, qui concocte de très bons petits plats et une amie sur laquelle on peut compter, à laquelle on peut accorder sa confiance. Elle est gentille, généreuse et émotive, elle adore tout ce qui est culture. C’est une artiste à sa manière.

Gentille oui mais c’est aussi une battante imprégnée des lectures de Simone de Beauvoir qui l’ont rattrapée dans son parcours professionnel et surtout ces toutes dernières années.

Et elle, qui pensait la lutte entre les sexes révolue pour ne jamais avoir vécu la misogynie dans sa famille, l’a découverte dans le milieu médiatique. « Je pensais que les féministes exagéraient un peu cette histoire de machisme et de misogynie, je me suis rendu compte qu’ils existent toujours. A la télé c’est pire, parce que les hommes considèrent que prendre la parole est un pouvoir qu’ils peuvent difficilement céder à une femme. Si un homme joue un match de boxe avec un homme et perd, il n’en prend pas ombrage, après tout, il a été battu par un pair, mais s’il est battu par une femme cela devient grave. Il est dans tous ses états. Il en est ainsi dans les plateaux télévisés, ce qui donne un ton assez désagréable à des desseins que j’aurais voulu plus amènes. Lorsque j’interviewe un invité, je m’attends à ce que les échanges se fassent de manière civilisée et cordiale, mes réactions passionnées sont l’expression de ma sincérité. D’ailleurs, les gens qui me connaissent hors télé sont très étonnés lorsqu’ils voient des scènes “mouvementées”, je ne cherche jamais le clash, juste la vérité, je hais le mensonge, l’hypocrisie et la mesquinerie ».

Maya est méticuleuse, angoissée, colérique mais pas rancunière : « Je suis très angoissée, même quand il n’y a pas de quoi l’être. Je crée mes propres angoisses, j’angoisse beaucoup pour mon fils, à tel point que je me demande quelque fois si je suis faite pour être une maman. C’est une angoisse insupportable, cela a peut-être un rapport avec mon vécu. J’ai peur de reproduire des schémas assez lourds à porter bien que j’en ait tiré le meilleur pour moi et mon frère, sinon je suis une grande amoureuse, j’ai eu deux grandes histoires d’amour, mon fils et mon mari. J’aime être amoureuse ».

« Ce qui constitue ordinairement une âme forte, c’est qu’elle soit dominée par quelque passion altière et courageuse, à laquelle toutes les autres, quoique vives, soient subordonnées ; mais je ne veux pas en conclure que les âmes partagées soient toujours faibles ; on peut seulement présumer qu’elles sont moins constantes que les autres ». La citation est de Vauvenargues. Elle illustre quelque part Maya Ksouri.

jeudi 24 octobre 2019

Que cachent les campagnes de nettoyage ?

Si la campagne spontanée de propreté lancée par les jeunes, a dans un premier temps surpris agréablement les tunisiens, très vite devant l'ampleur qu'elle va prendre à travers le pays, elle est devenue suspecte aux yeux de beaucoup d'observateurs de la vie politique tunisienne. 
Cette campagne fait suite à celle des "jeunes" qui se sont mobilisés pour mettre Kaïs Saïed sur orbite électorale et que des observateurs vont trouver suspecte parce que des forces obscures se sont greffées dessus pour propulser ce professeur de droit pour devenir président de la République, plébiscité par prés de trois millions de tunisiens ! Dans ces forces obscures, on trouve des forces rétrogrades extrémistes.
R.B 
L’image contient peut-être : une personne ou plus
Le véritable nettoyage, est celui des esprits
pour ne pas tomber dans le piège du populisme ni de celui de l'obscurantisme !



Des campagnes bon enfant gagnent du terrain. Elles ont commencé par nettoyer les rues parce que les municipalités ne font pas leur travail. C’est bien. 
Toutefois, il faut être vigilant et attirer l’attention sur leur instrumentalisation par des courants politiques qui ne visent pas l’accompagnement des structures de l’Etat mais leur remplacement.

On commence par la propreté, puis par la collecte d’argent pour payer " les volontaires ", puis par un comité de quartier pour veiller au suivi des travaux, puis des " comités de veille " pour protéger les abris-bus parce que la police ne fait pas son travail, puis un " tribunal " de quartier pour punir les voleurs, et selon quelle loi ?, ça dépendra des rapports de force dans le quartier; puisque les juges sont corrompus. 

C’est comme ça que le peuple se prend en charge et que l’Etat disparaît.
L’Etat perd ses monopoles, la collecte des impôts, l’application de la loi et l’exercice de la violence régalienne pour préserver l'intérêt commun. 
La disparition de l’Etat bourgeois est une utopie anarchiste, voire marxiste; et son remplacement par El Khilafa  (le Califat) est inscrit dans le projet des islamistes. 

On comprend aujourd’hui le rapprochement entre le rêve et le cauchemar, parce qu’on oublie souvent que le cauchemar est aussi un rêve.
« Achaab Yourid » (Le Peule exige) est un rêve, un beau slogan de campagne mais un mauvais plan d’action. Il ouvre la porte à toutes les dérives car il n’y a pas de limites aux " désirs du peuple ". 

Le nouveau président n’est pas appelé à suivre des désirs mais à gérer un pays avec ses urgences et ses contraintes. C’est aux sages qui entourent le nouveau locataire de Carthage, de lui rappeler le devoir de donner un sens à son discours, de ne plus lancer de slogans que des " chasseurs de slogans " reprennent et leur donnent le sens qu’ils veulent.

C’est aux " autres jeunes ", qui refusent d’adhérer à des campagnes dirigées par des politiques suspectes de réagir, de se démarquer et de montrer le même degré d’engagement avec un minimum d’imagination dans des actions qui ne nuisent pas à l'Etat. 

Parce qu’il faut l’avouer, cette campagne de propreté ne manque pas d’audace et d’imagination. La preuve, elle a accroché et a pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux relayés par les médias. Une campagne suspecte, ne peut être concurrencée que par une autre campagne propre, sans arrière pensée politique. 

Appel aux jeunes qui ne veulent pas adhérer à une campagne qui rassemble pèle-mêle, les sympathisants de Seifeddine Makhlouf, les nostalgiques des sinistres milices de " himayit Eth'thawra " (ligue de protection de la révolution de l'ex-CPR de Marzougui), les militants d’Ennahdha, les jeunes apolitiques, les enfants de quartier, les lycéens, les associations de sauvegarde de telle ou telle ville; et qui refusent que des initiatives de ce genre dérapent pour passer à une autre étape, telle que " halit Wa'îi " (Etat de conscience), en mettant en place des structures de gestion des affaires publiques parallèles à celles de l’Etat, pour appliquer le projet de " hokm echaab " (le pouvoir du peuple); qu'ils sachent que de tels projets mèneront fatalement à l’effritement de l’Etat, à l’affaiblissement de l’Administration locale et à sa ruine. 
Ce qui conduira inéluctablement au chaos voulu par les gauchos/idiots de service et soutenus par " Hizb Ettahrir " et " itilaf el karama " de Makhlouf.

La seule solution est d’abord de débusquer ces projets, de dénoncer leurs desseins et ne pas tomber dans l’apologie naïve qui a conduit d’autres nations à des guerres. 
Car il y a des courants politiques qui veulent profiter de l’euphorie post-électorale, pour battre le fer tant qu’il est chaud et passer à la vitesse supérieure pour lancer leurs funestes projets !

Par contre, les jeunes peuvent  penser à des initiatives citoyennes qui ne remplacent pas les structures de l’Etat mais qui fonctionnent comme force de pression pour les inciter à faire leur travail et non à les remplacer.

* Universitaire de la faculté des sciences humaines et sociales.

Campbell Bennerman a imaginé le « printemps arabe » en 1907 !

Ghannouchi ne s'était pas "exilé" par hasard à Londres ! Londres étant devenue la capitale des islamistes de tous poils, il était au service de sa majesté au début, puis à celui des plus offrants : Qatar, EU, Erdogan ... n'ayant pour foi et pour loi, que celles de l'argent. 
R.B
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Quand le pouvoir n’est pas la force, il est le mal, disait Oscar Wilde, lui pur produit du cynisme politique britannique, le mal absolu, n’en déplaise à ceux qui pensent que le grand Satan, c’est les Etats-Unis.

En réalité, ceux qui ont pratiquement toujours dessiné les politiques américaines dans les régions arabes, sont les Britanniques.

Ceux qui ont été à l’origine de la plus grande tragédie arabe du 20ème siècle avec l’accord de Sykes-Picot et la création d’une entité israélienne en plein cœur de la région arabe, sont les Britanniques.

Ceux qui veulent s’approprier le Nord de l’Afrique en y implantant leurs pions islamistes modérés pour narguer la France dans ses prétendus fiefs, sont les Britanniques.

Ceux dont le massacres des soldats, des forces sécuritaires et des civils indiffère par soucis des droits de l’Homme au mépris du droit à la vie, sont des Anglo-saxons.

Ceux qui ont offert à Tarak Ramadan, petit-fils d’Hassan Al Banna par force de fonds venant des pays du Golfe, une chaire à Oxford pour y concocter les printemps arabes, sont des Britanniques.

Ce même Tarak Ramadhan, qui avait déclaré lors d’une conférence à Genève suite à la victoire du parti islamiste Ennahdha aux élections du 23 octobre : « Je préfère utiliser le terme insurrection plutôt que celui de révolution. Et je n’y vois aucun signe d’un Printemps arabe », ajoutant « Pour l’instant, Ennahdha dit oui à tout : aux droits des femmes, à l’Etat de droit et à la collaboration avec le Fonds monétaire international. C’est ce qui effraie tant l’Occident. Nous devons être vigilants ».
Les “oui“ d’Ennahdha se sont traduits sur le terrain par des “non“, ensuite par des “oui mais“, et aujourd’hui par un surf éblouissant du grand Gourou et maître des Frères musulmans tunisiens, Rached El Ghannouchi, sur les vagues d’une prise de conscience mondiale du danger de la montée extrémiste islamiste. Une montée qui a, entre autres, produit Daech et Jabhet Al Nossra. Deux organisations terroristes d’une telle férocité qu’Al Qaïda, inquiète pour son positionnement, s’est dépêchée de revoir ses positions et son organisation dans les régions arabes.

C’est aussi la Grande-Bretagne, via sa “Chatham House”, qui a accordé son prix pour l’année 2012 à Moncef Marzougui et au président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, « en récompense au rôle positif » qu’ils auraient joué dans la phase de transition démocratique en Tunisie à l’origine de la vague de démocratie dans le Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Ce sont les termes choisis par les Britanniques pour illustrer le massacre des populations et la destruction des Etats dans ces régions.

Cette distinction exprime également le mépris notoire du Royaume-Uni pour le peuple tunisien car l’un de ces deux messiers, aujourd’hui « maîtres » de la Tunisie, le premier a accueilli des terroristes et bandits notoires appelés LPR - pour Ligues de de protection de la révolution - au Palais présidentiel, et le deuxième considère que les salafistes-jihadistes-extrémistes religieux sont ses enfants « chéris »….

Le rapport Campbell Bannerman : des « printemps arabes » à perpétuité :

La Grande-Bretagne avait planifié les printemps arabes au tout début du 20ème siècle.
O en 1907, Campbell Bennerman, à l’époque Premier ministre britannique, avait fait un rapport tenu dans le secret absolu jusqu’à tout récemment. Ce rapport stipule que les Arabes contrôlent de grands territoires riches en ressources naturelles et dominent les grands passages interrégionaux. Ils sont le produit de grandes civilisations, sont unis par une histoire commune, une même religion, une même langue et portent les mêmes aspirations. Aucune barrière naturelle ne les sépare les uns des autres et ils peuvent, s’ils le veulent, se constituer en un seul Etat qui pourrait devenir une superpuissance mondiale.

Au vu de ces considérations, les autres Etats du monde devraient, selon Campbell, planter en plein cœur de ces pays un corps étranger pour les diviser, les désunir et les affaiblir.

Le corps étranger fut Israël dont le rôle est d’épuiser les pays du Moyen-Orient et du Golfe par des guerres sans fin et permettre à l’Occident de les asservir et les exploiter.

Le rapport Bannerman avait établi le plan suivant :
- promouvoir la désintégration, la division et la désunion dans la région ;
- mettre en place des entités politiques faibles et artificielles contrôlées par les puissances impérialistes régionales ;
- lutter contre toute sorte d’affinités intellectuelles, religieuses ou historiques et prendre des mesures pratiques pour fractionner les habitants de la région.

Pour atteindre cet objectif, on a implanté Israël en plein cœur de la Palestine, soit, selon le rapport Bannerman, une « forte présence étrangère hostile à ses voisins, solidaire avec les pays européens et au service de leurs intérêts».

Aujourd’hui, le bébé israélien a grandi pour devenir lui-même un ogre qui ne sert que ses propres intérêts, mais les pratiques et les politiques britanniques méprisables et méprisantes à l’encontre des peuples arabo-musulmans sont restées les mêmes.

L’idée du corps étranger n’a pas disparu. Il a changé de visage et de religion. Il n’est plus Israël, il est toutes ces composantes religieuses islamistes extrémistes.

Aujourd’hui à Oxford et Chatham House, on met au point des plans de destruction des pays arabes via des « printemps » qui désintègrent les Etats, massacrent les populations et les appauvrissent en faisant des réfugiés à vie, détruisent les économies, tuent les savants, clochardisent les jeunes et les renvoient dans l’ère de la sauvagerie et de la barbarie.

Aujourd’hui, les cerveaux arabes, s’ils ne sont pas tués, sont exportés.

Aujourd’hui, les superpuissances ont décidé que ces pays, dont les populations sont en grande partie composées de jeunes, doivent redevenir des déserts d’ignorance et des refuges pour les sauvages et les terroristes pour que des pays comme elles viennent dérober leurs richesses et les soumettre à leurs volontés.

Et pour cela, le fameux Royaume-Uni et son allié américain n’ont même pas besoin d’envoyer leurs propres armées. Ils ont entouré les extrémistes religieux de toutes leurs attentions, ont offert des asiles politiques aux Frères musulmans, vendu des armes, grâce aux fonds fournis par les fanatiques malades des pays du Golfe arabe, aux terroristes et ont renvoyé tout ce beau monde dans les pays d’origine.

Seulement, il n’est pas dit que les plans machiavéliques britanniques réussiront à tous les coups.
Nous le vivons aujourd’hui, la magie est renversée et les extrémistes que l’on a nourris du sang de leurs frères veulent plus. Ils veulent le sang des « mécréants » partout dans l’Occident.

Une preuve ? Daech vient d’exécuter un journaliste américain de la pire manière qui soit : en l’égorgeant. Ce n’est que le début, bientôt nous verrons beaucoup de disciples « Daechois » de l’armée de l’Irak et du Cham en plein cœur de Londres, Washington, New York, Paris, Berlin et autres capitales occidentales.

Qui sème le vent, récolte la tempête.



Le musulman est-il un citoyen raté ?

Quand le fatalisme chez les musulmans en fait des serviteurs soumis à leurs gouvernants. Et c'est le wahhabisme qui va l'exploiter méthodiquement pour mieux soumettre le croyant à son gouvernant !
R.B 
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Soumission ou citoyenneté ? Citoyen ou croyant ? Je médite sur ce monde musulman en pleine folie religieuse, et avec tristesse, colère et amertume, je me demande : le musulman est-il un citoyen raté ?
Là où la religion s’impose en mode de vie, là où la religion impose un modèle de vie, là où la religion pèse sur les libertés de penser, les libertés individuelles, la citoyenneté est bafouée. Et le citoyen n’a pas d’existence. Ainsi l’individu remplace le citoyen. Et le troupeau troque le groupe social. Le bercail prend la place de la cité.

Et parce que dans les pays "arabo-musulmans" la religion islamique s’immisce dans les moindres détails de la vie privée et collective, la société se trouve sous contrôle permanent de la foi et de harcèlement chaotique.

Parce que la religion musulmane prépare l’individu, depuis sa naissance, pour l’autre monde, pour un autre jour, le jour du jugement dernier, ce bas monde aux yeux du musulman n’est que transitoire et chimère. La cité des morts passe avant la cité des vivants.

Parce que l’individu musulman (pas le citoyen) a la tête noyée, depuis l’âge d’école coranique, dans des textes et des recommandations remontant au deuxième siècle de l’Hégire (huitième et neuvième siècles de notre ère), ce dernier se trouve décollé, aliéné, étranger à son temps historique. Ainsi il pense à la cité paradisiaque qu’à son quartier.

Et parce qu’il est collé à un autre temps, le musulman pense au paradis, avec ses ruisseaux débordant de vin, de miel et de lait, et oublie de descendre la poubelle à l’heure du passage des éboueurs. D’ailleurs, le bac de poubelle du quartier a été volé ! Un autre a été éventré !
Toutes les villes musulmanes, et j’en ai visitées plusieurs, de La Mecque à Nouakchott, passant par Oran, Tanger et le Caire, les plus symboliques, les plus importantes, sont sales.

Le musulman en focalisant sur la longueur de la jupe de la femme, oublie le code de la route. Et ce n’est pas important, le code de la route n’existe pas au paradis ! Et la mort est un mektoub ! Et le jour de la mort est écrit depuis la naissance !

Le musulman en pensant à cet étranger, autrui, celui qui ne lui ressemble pas, appartenant à une autre religion, juif ou chrétien ou irréligieux, s’engouffre dans la haine et l’isolement. Celui qui ne lui ressemble pas doit être banni de son entourage par la guerre sainte, par la haine ou par la violence verbale. Et la cité perd sa diversité et sa créativité !

Allez voir nos plages, nos places publiques, nos marchés publics, nos transports publics, nos espaces verts publics, nos écoles publiques, nos trottoirs publics, nos parkings publics …. C’est une catastrophe !

Et parce qu’il est convaincu que sa religion est la dernière, la meilleure, la juste, la vraie et que les autres sont fausses, sont falsifiées, sont injustes, sont mécréantes; il est, depuis la maternelle, construit selon une logique d’agressivité, de violence, en guerre ouverte conte autrui. Il avance dans un sens inverse.

Parce que le musulman est convaincu que tout est dit dans le texte sacré, le Coran. Il détient toutes les sciences, toutes les vérités, toutes les technologies, de ce fait, il se trouve contre l’idée de la citoyenneté qui est le partage de l’espace du vivre-ensemble, avec ceux qui nous sont différents.

Parce que le musulman croit (plutôt il est convaincu), qu’il n’a pas besoin d’autres livres pour assouvir sa soif intellectuelle, n’a pas besoin de films pour rassasier son imaginaire, n’a pas besoin d’art plastique pour combler sa faim visionnaire, n’a pas besoin de musique pour réchauffer son humanisme… n’a pas besoin de tout cela parce qu’il détient le Livre qui remplace toutes ces futilités et ces petitesses humaines, le Coran. Ainsi le musulman par cette autosuffisance intellectuelle traîne en lui un refus de toute temporalité et ne croit pas à la citoyenneté.

Parce que le musulman est convaincu que cette vie est passagère, que la vie permanente se trouve dans le monde de l’au-delà, il est fainéant, et n’attend que la mort pour passer vers l’autre monde, ainsi il ne croit pas à la citoyenneté qui est une philosophie plaidant pour un avenir meilleur pour une cité émérite.

Parce que le musulman, en général, depuis quinze siècles, est proie aux exégètes du Coran commandés par les différents sultans et califes, il se trouve en train de tourner en rond. Entre la consommation, le suicide et la guerre froide ou chaude !

Toute société religieuse met en valeur le croyant avant le citoyen. La soumission avant la critique.
Écrivain, chroniqueur

mercredi 23 octobre 2019

Discours d'investiture du nouveau président de la République Tunisienne


KS EN HOMME DE DROIT, VEUT RESTAURER LE DROIT DANS UN PAYS OU LE DROIT EST A GÉOMÉTRIE VARIABLE !
Car point de démocratie sans un Etat de droit. Il y a dans le discours du nouveau Président une idée qui revient souvent : faire de la Tunisie un Etat de droit et une société de droit. Pour l'instant ce ne sont que des mots mais il y a derrière ces mots un potentiel important de reformes. L'Etat de droit nécessite une lutte contre toutes les formes de corruption de la plus petite à la plus grande.
Or la corruption que l'on trouve partout et qui s'est "démocratisée" et s'est généralisée, est un véritable fléau !
Lutter contre la corruption, cela signifie aussi lutter contre les financements occultes et étrangers des partis et des associations.
Cela signifie aussi une sérieuse reprise en main de l'Administration devant la quelle aujourd’hui tous les administrés sont placés en position d'implorer le bon vouloir de l’administration, alors que l'administration doit appliquer à tous les règles et la loi ; et qu'elle oublie qu'elle est au service des administrés.
L'Etat de droit c'est aussi une justice indépendante et irréprochable : ce qui est loin d'être le cas.
L'existence d'un véritable Etat de droit est une des conditions de l'investissement national et international.
Il y a donc dans cette idée d'Etat de droit, de très importantes reformes possibles qui nécessitent une très forte autorité.
Il faudra voir comment le Président va s'y prendre pour y arriver et si ce ne sont pas que des promesses en l'air comme les Tunisiens en ont connues.
KS a du pain sur la planche.
Bon vent, au nouveau président, 7éme président de la Tunisie mais 2éme président élu démocratiquement !
R.B

La cérémonie d'investiture de Kais Saied en


Points forts du discours d’investiture de Kaïs Saïed à l’Assemblée

Kaïs Saïed a prêté serment ce mercredi 23 octobre lors d’une plénière extraordinaire, devenant ainsi le président de la république tunisienne, pour un mandat de cinq ans.

Devant un hémicycle bondé, en présence du ban et de l’arrière-ban de Tunis, le chef de l’Etat a prononcé un long discours d’investiture où il a adressé plusieurs messages au « Grand peuple tunisien », à la classe politique mais aussi aux pays étrangers.

La Tunisie passe « d’un Etat de droit à une société de droit »

Saïed a qualifié son élection comme « une révolution » selon une nouvelle acception, de nouveaux outils et de nouveaux concepts. « Ce qui s’est produit est une révolution avec les mécanismes de la légalité, voire une révolution culturelle sans précédent », a-t-il souligné dans le style docte qui lui est coutumier. « Cette révolution culturelle n’est pas véhiculée dans les livres ou les tracts, il s’agit d’une nouvelle conscience qui a éclaté après une sérénité apparente et une longue attente ».

Il a par ailleurs considéré son accession à la magistrature suprême, comme un changement du cours de l’histoire, dont le peuple était capable, préconisant que le modèle tunisien donnera lieu à « la révision de plusieurs concepts inscrits dans la pensée politique depuis des décennies ».

Le nouveau locataire de Carthage a réaffirmé que son élection est « un dépôt » que lui a consigné le peuple et qu’il se doit d’en être digne et garant, signalant que la Tunisie est passé « d’un Etat de droit à une société de droit ».

« Dépôt pour répondre aux besoins du peuple pour la liberté et la dignité qu’il a longuement attendus ; pour préserver l’Etat où les Tunisiens et les Tunisiennes devront être traités sur un pied d’égalité, et où les services publics devront observer la règle d’impartialité et être en dehors des calculs politiques »,  comparant de tels calculs à « des insectes dans les fruits, ne pouvant mener qu’au pourrissement ».

Le dépôt renvient aussi, à ses yeux, à l’engagement de préserver les acquis et les richesses de la communauté nationale, faisant valoir le principe d’exemplarité, « chacun doit être un exemple pour faire en sorte qu’aucun millime ne soit extorqué de la sueur de ce peuple ».

Saïed a prôné l’union sacrée pour lutter contre le terrorisme, et en éradiquer toutes les causes. « Une seule balle d’un terroriste, sera contrée par une slave de balles, d’un nombre incalculable », a-t-il dit.

Il a de surcroît considéré « les gémissements des pauvres et des démunis, et le sourire du bébé dans son berceau », comme un dépôt, s’engageant à assumer toutes ses responsabilités avec sincérité et abnégation.

Saïed a plaidé pour le respect de la loi. « Il n’y a pas lieu que quiconque travaille en dehors du cadre de la loi », a-t-il prévenu, réitérant le caractère irréversible de la liberté que le peuple tunisien a chèrement payé, et que personne ne sera capable de le lui extorquer sous quelque prétexte que ce soit. « Celui qui est nostalgique à un retour en arrière court derrière un mirage et est à contre-sens du cours de l’histoire ».

Il s’est également engagé pour la préservation des droits de la femme, et leur consolidation notamment ses droits économiques et sociaux.

Les organisations nationales, « Force de proposition »

Le président de la république a rendu hommage aux organisations nationales dont « le patriotisme des membre ne peut en aucun cas être mis en doute », faisant valoir leur rôle de « force de proposition », qui sont en mesure « de suggérer des solutions et d’ouvrir des horizons pour surmonter toutes les crises ».

Il a réitéré la détermination du peuple tunisien à consentir des sacrifices en faisant don d’un jour de travail tous les mois, pendant cinq ans, pour renflouer les caisses de l’Etat et se débarrasser de l’endettement.

Il a tenu à rassurer l’étranger que « l’Etat tunisien respecte ses engagements internationaux, tout en souhaitant les développer dans l’intérêt du peuple tunisien et de celui de toutes les parties ».

Il a prôné « l’entente entre les peuples qui est plus importante que tous les traités », soulignant que « le prolongement naturel de la Tunisie est le Maghreb arabe, l’Afrique, le monde arabe, et la rive Nord de la Méditerranée, ainsi qu’avec tous ceux avec qui nous partageons les mêmes aspirations à travers le monde ».

La Tunisie défendra toutes les causes justes, en prime la cause palestinienne, a-t-il affirmé, soulignant que le droit palestinien est imprescriptible. « La Palestine n’est pas un lot de terrain inscrit auprès des services fonciers, c’est une cause inscrite dans la conscience des Tunisiens, ce qui est ancrée dans le cœur ne peut être extirpé, quels qu’en soient les deals et les puissances, » a-t-il tempêté, en allusion au deal du siècle.

Le nouveau président a tenu à préciser que « cette position n’est pas contre les Juifs, mais contre l’occupation et le racisme ». « Il est temps que l’humanité mette fin à cette injustice qui se poursuit depuis plus d’un siècle », a-t-il appelé, plaidant pour « un monde nouveau où transcendera la dimension humaine. »

Il a reconnu que « les défis sont grands et les responsabilités immenses », se disant confiant de l’obstination de notre peuple à franchir tous les obstacles.

Kaïs Saïed a affirmé que la première responsabilité lui incombe, en tant que « symbole de l’unité de l’Etat, son indépendance, garant de la constitution » ; « le président doit être fédérateur et au-dessus de tous les conflits étriqués et occasionnels », a-t-il souligné, prônant « une nouvelle relation de confiance entre les gouvernants et les gouvernés », comme l’appellent de leurs vœux les Tunisiens, qui sont las de vivre l’injustice et l’iniquité.