En 2007, vous aviez commencé par caricaturer les citoyens français d'origine maghrébine ou africaine et les immigrés issus du sud de la méditerranée, à travers votre saillie ubuesque du "mouton égorgée dans la baignoire", laissant ainsi entendre que cette population insidieusement barbarisée dans vos discours seraient globalement inaptes au civisme, aux règles de la bienséance et aux valeurs de la République. En 2012, vous vous distinguez, de nouveau, par une nouvelle outrance à l'endroit de cette même catégorie de la population via votre "musulman d'apparence", un concept bien singulier, probablement puisée dans ces vieux discours rances d'une France coloniale et arrogante qui ne voyaient alors ses Indigènes qu'à travers une "population musulmane" indisciplinée et inculte. Dans l'intervalle, fait rare dans la 5e République, votre ministre de l'Intérieur est poursuivi devant les tribunaux pour un racisme contenu dans une "blague" au caractère plus que douteux, son successeur, un autre ministre de l'Intérieur, a estimé plus récemment que votre "civilisation" serait supérieure aux autres ajoutant ainsi la provocation inutile au climat détestable et clivant que vous avez pris soin d'installer au sein de la société française. Évidemment, je passe sur les petites phrases et les sorties graveleuses, alliage de mépris et de rejet à l'égard d'une partie de la société. Attitude qu'on retiendra de votre triste quinquennat. Ces discours méprisants et ces attitudes indignes ayant caractérisé votre mandat sont, en effet, encore vivace dans l'esprit de chaque républicain.
Vous avez fait un choix marketing. À l'évidence, vous avez préféré le discours de l'extrême droite à celui de la République banalisant ainsi ce qui est détestable et balayant à la tronçonneuse plus d'un demi-siècle de combats contre le propos stigmatisant et la parole condamnable. Au nom d'une prétendue lutte contre le "politiquement correct", vous avez choisi de faire céder plusieurs digues et notamment celles qui empêchaient, jusque-là, la désignation du "bouc émissaire", technique dont sont champions généralement les tenants des thèses extrémistes. Vous avez fait ce choix tout en poussant l'outrecuidance jusqu'à convoquer dans vos proses les auteurs et les intellectuels, Hugo, Camus, Jaurès, et j'en passe, qui font l'honneur de cette France que vous représentez décidément si mal. Le moins que l'on puisse dire, c'est que vous avez rompu, vous qui prétendez être attaché aux valeurs essentielles de la France, avec une vieille tradition, bien française, qui veut que le détenteur de la parole publique soit fidèle au classicisme, cette exception culturelle qui accorde, non pas au républicain d'apparence, mais à celui qui est sincèrement et véritablement proche de l'âme de la France, qui accorde, dis-je, à travers la langue de Voltaire, le pouvoir d'user de la nuance. Celle-ci vous est, à l'évidence, totalement étrangère. Par populisme et par une attitude prétendument anti-élitaire (Mais à quelle élite auriez-vous pu appartenir ?) vous avez choisi de vous exprimer non pas comme un candidat à la présidence de la République, encore moins tel un chef (ou un homme) d'État, mais comme un petit leader démagogue cherchant à flatter les sentiments les plus bas qui peuvent exister dans la société dans le seul but de faire de l'électoralisme. Je le sais, honni soit qui mal y pense, vous n'êtes pas raciste. Vous avez juste choisi la xénophobie comme un allié objectif. Pour paraphraser Albert Camus que vous instrumentalisez, avec cette indécence qui caractérise ceux qui croient qu'il suffit de citer un maître pour se prévaloir de son intelligence, je vous dirais, tout simplement, qu'"on ne prostitue pas impunément les mots".
Oui ! Le "musulman d'apparence" que je suis à vos yeux ne vous citera pas un verset du Coran, mais Albert Camus. Vous pourriez considérer l'appel à une quelconque référence islamique comme un acte anti-France et une telle "maladresse" de ma part pourrait probablement vous conduire à déclencher une quelconque situation d'alerte. Ce dont je me garderai bien de provoquer. En revanche, je vous citerai volontiers un vieux proverbe algérien, très laïque et qui, je vous rassure, ne s'inspire aucunement de l'islam. "Les mots peuvent faire plus mal qu'une blessure" dit l'adage populaire au pays qui a vu naître Camus. De ce point de vue, vos mots, vos provocations répétées et injustifiés ont plus que choqué et blessé ces Maghrébins que vous avez choisi d'homogénéiser, tel un troupeau, dans lequel chaque membre aurait décidé, de fait, sous l'impulsion d'un imam ou de je ne sais quel cheikh, de centrer sa vie autour de la religion, l'islam, ce culte que vous semblez honnir tout comme ceux qui se reconnaissent dans vos discours.
Vous avez choisi, par fainéantise intellectuelle, mais probablement aussi par inculture, de mettre sur un pied d'égalité la maghrébine féministe et l'adepte de la burqa ; l'intellectuel laïque et le militant fanatisé ; le terroriste et celui qui le subit, le dénonce et le combat ; l'athée et le croyant ; l'agnostique et le pratiquant et j'en oublie. Vous avez réduit ces personnes pour lesquels vous avez tant de mépris en un groupe homogène et monolithique. Le Maghrébin qui enseigne à l'université et l'excité fanatisé, à vos yeux, c'est "kif-kif bourricot" pour reprendre l'expression chère à cette France nostalgique de la colonisation et qui est si bien représentée dans vos meetings électoraux.
Mercredi encore, lors du débat qui vous a opposé à François Hollande, vous avez répété vos "vérités" estimant que chaque Maghrébin, chaque Africain serait musulman et, par conséquent, selon votre regard biaisé et votre vision tendancieuse et détestable, un danger potentiel pour le vivre ensemble et la République. Vous avez fait, et ce n'est pas la première fois, du déterminisme et de l'essentialisme. Vous avez réduit tous ceux que vous regardez comme des "musulmans d'apparence" à une croyance, à une religion. Dans cette volonté de sonder les cœurs et les âmes, vous avez nié le fait que des personnes, issues de ces populations dont vous parlez avec un mépris, mal dissimulé, pouvaient, souvent, se révéler, plus républicaines et plus attachées à la laïcité que vous-même, peut-être athées, voire agnostiques. Vous avez voulu laisser croire, en réalité, que chaque musulman pratiquant serait un intégriste inaptes aux valeurs de la République et, peut-être, un terroriste en puissance. Le message subliminal que vous avez voulu passer est simple : vous vouliez dire en définitive, qu'en raison d'une origine commune, d'un prénom commun, le criminel Mohamed Mérah serait identique à tous les Mohamed qui vivent sur le sol de République. Naturellement, adepte du double discours, un point commun qui vous rapproche de Tariq Ramadan, vous allez nous rétorquer que vous seriez opposé aux amalgames et à la stigmatisation alors que pendant dix ans, vos discours, vos envolées et votre action ont fait de l'amalgame et de la stigmatisation un fond de commerce politique. Qui peut encore vous croire ?
Je tiens à vous le dire sincèrement et sans aucune haine ni aucun ressentiment de ma part. Je suis de ceux qui souhaitent du fond du cœur assister à votre défaite ce dimanche 6 mai. Je vous rassure, ma réaction n'est ni communautariste, je ne suis pas de ceux-là, ni subjective. Mon souhait est motivé par un attachement à des principes que vous avez piétinés. Et je vous l'écrit tous aussi franchement : vous ne méritez pas la France, vous ne méritez pas la République dont vous avez sali l'image et méprisé les valeurs. Honte à vous !
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et : Le communautarisme, c'est comme le cholestérol
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Un cri du coeur et de colère contre celui qui a dégradé et malmené la laïcité à des fins électoralistes.
RépondreSupprimerLES CONSÉQUENCES DE L'INTERVENTION MILITAIRE DE SARKOZY EN LIBYE :
RépondreSupprimer1° - Le chaos règne depuis en Libye
2° - La Tunisie est la première à en subir ses conséquences : migration massive de libyens en Tunisie, estimés à 2 millions !
3° - Le terrorisme s'est installé aux portes de la Tunisie.
4° - La Libye est devenue une porte ouverte sur l'Europe pour tous les migrants clandestins d'Afrique.
5° - L'Italie subit de plein fouet cette migration massive africaine.
6° - La France n'assumant pas la connerie de Sarkozy, refoule les migrants clandestins aux Alpes pour les cantonner en Italie.
7° - Ce qui a fini par exaspérer les italiens et faire le jeu des populistes.
8° - Et voilà comment les extrémistes de droite sont arrivés au pouvoir en Italie !
Voilà où mène l'interventionnisme irréfléchi de Sarkozy, obnubilé par son règlement de compte à celui qui menace de divulguer avoir financé sa campagne électorale : Kaddhafi !!
Les tunisiens comme les italiens pâtissent des conneries de Sarkozy.